« Cinq, six bonheurs » de Mathis, éditions Thierry Magnier, collection Petite Poche
Résumé : Théophile a une rédaction à faire pendant les vacances, et il ne sait pas quoi écrire. Car leur professeur leur a demandé d’écrire sur le bonheur. Alors Théophile décide de demander ce qu’est le bonheur aux membres de sa famille.
Mon avis : Une bien belle histoire qui met en avant la thématique du bonheur, concept bien souvent abstrait pour les jeunes.
En interrogeant les différents membres de sa famille, Théophile va découvrir qu’il existe plein de petits bonheurs pour tous, comme de jouer avec un train électrique ou pêcher, et va même découvrir que ce peut être aussi pour lui de jouer dans la neige.
Un texte à lire à voix haute pour ensuite discuter avec les élèves des petits bonheurs de la vie.
« Ma mère s’écrit avec une petite étoile » de Kochka, éditions Thierry Magnier, collection Petite Poche
Résumé : Une jeune fille raconte la vie de sa mère qui a décidé de quitter son pays d’origine pour offrir à son futur enfant l’école et l’accès à l’éducation et à la culture.
Mon avis : Voici un court texte percutant qui met en avant l’hommage d’une fille à sa mère, qui a tout fait pour qu’elle ait une bonne éducation, et puisse avoir accès à la culture. Elle a quitté son pays, a travaillé dur comme femme de ménage, et a eu le bonheur d’avoir sa fille et de pouvoir lui faire accéder à la culture.
Une belle histoire qui met en avant l’amour mère-fille, et le besoin d’être cultivé pour avoir une meilleure vie et pouvoir faire des choix.
Un extrait :
Ils ne pensent pas en termes d’échanges. Pourtant, les autres ont des choses à nous apprendre si on sait les regarder.
« La clé d’or » de Moka, illustrations de Anne Cresci, éditions PlayBac, collection Kinra Girls
Résumé: Les Kinra Girls sont de retour à l’Académie, et sont toujours partantes pour découvrir les mystères et peut-être un trésor. Et pour cela, Rajani va devoir surmonter sa peur de croiser de nouveau le chat fantôme qui pourrait l’aider à trouver la clé d’or qui ouvre les portes.
Mon avis: On retourne de nouveau au sein de l’Académie avec ce tome qui va remettre en avant les mystères du domaine.
Nos héroïnes sont en quête du trésor caché, et pour cela, elles vont devoir surmonter leurs différents, apprendre à s’écouter les unes et les autres, et à prendre en compte les ressentis et appréhensions de chacun.
Ce tome est aussi l’occasion de découvrir quelques plats typiques de différents pays.
Une série bien sympathique à suivre, qui met en avant le vivre ensemble.
« Le journal de Gurty, 9. La revanche de Tête de Fesses » de Bertrand Santini, éditions Sarbacane, collection Pépix
Résumé: Gurty pense enfin passer des vacances tranquilles en compagnie de Fleur, mais bien sûr un événement inattendu va l’en empêcher : Tête de Fesses fait venir sa femme et ses enfants. Alerte aux chats !
Mon avis : C’est toujours un plaisir renouvelé de suivre les aventures de Gurty, et une fois de plus, je n’ai pas été déçue du voyage !
Gurty va se retrouve entourée de chats, car Tête de Fesses lui annonce qu’il fait venir sa femme et ses enfants, et il a conçu un complot diabolique pour dominer le monde et gâcher les vacances de Gurty ! C’est la catastrophe ! Gurty va alors devoir batailler avec Fleur pour apprendre à (sur)vivre avec ces affreux gentils bambins !
J’ai encore bien ri en lisant ce nouvel opus des aventures de Gurty, qui, une fois de plus, va vivre de trépidantes aventures ! Et sous couvert d’humour, les lecteurs vont apprendre la tolérance, l’empathie, et à accepter les différences. Encore un tome qui va avoir du succès !
Quelques extraits :
il faut toujours se mettre à la place des autres et ne rien infliger à autrui qu’on ne voudrait subir soi-même !
Les 5 piliers de la sagesse chien :
1. Jouer
2. Rire
3. Vivre des aventures
4. Manger
5. Dormir
J’estime pour ma part que seule la bêtise est contre nature, a répondu Gérard. Pour le reste, mes filles deviendront ce qu’elles voudront. Et si plus tard elles souhaitent vivre comme des chiens, des truites ou des coquelicots, tant qu’elles sont heureuses et qu’elles distribuent leur bonheur autour d’elle, je m’en réjouirai !
«Le garçon qui voulait être un chat » de Véronique Foz, illustrations de Johanne Licard, éditions Tom Pousse, collection AdoDys
Résumé: Ilyan est un garçon qui est autiste Asperger. Depuis tout petit, il rencontre des difficultés à s’intégrer et communiquer avec les autres. Adorant les chats qui le lui rendent bien, il est persuadé d’être un chat coincé dans un corps d’humain. Heureusement, son grand-père est là pour le soutenir, mais il perd la mémoire.
Mon avis : C’est le deuxième livre que je lis de cette collection, permettant à chaque lecteur de se mettre dans la peau d’un jeune porteur d’un handicap. La couleur du papier, la police de caractère et les espacements sont conçus pour aider au maximum les lecteurs en difficulté.
On rencontre dans ce roman Ilyan, depuis sa naissance jusqu’à ses années collège. Depuis tout petit, il est différent, avec son horreur d’être touché, ses crises, ses manies, son apprentissage tardif de la parole. Un jour, le diagnostic tombe, il est autiste Asperger. Cette reconnaissance de son handicap va lui permettre de bénéficier d’aide dans son école, puis dans son collège, avec la présence d’un AESH pour l’accompagner.
Ilyan se sent seul et différent des autres, n’a pas d’amis, car tout le monde se moque rapidement de lui, voire le harcèle. Son seul réconfort est dans la compagnie des chats, avec qui il a de bonnes relations, au point qu’il est persuadé être un chat dans un corps d’humain. Et il peut compter aussi sur sa famille pour le soutenir, avec sa mère qui fait le maximum, sa grande sœur Mahault qui veut le protéger, et Papijo, son grand-père, qui le comprend mieux que personne.
Mais ce dernier commence à perdre la mémoire, et c’est le drame pour Ilyan qui est prêt à tout pour l’aider à retrouver ses souvenirs, même à travailler avec Sol, une collégienne plus âgée que lui.
Un beau roman qui permet de comprendre l’autisme, avec les difficultés à vivre en groupe, dans le bruit, la passion pour certains sujets avec leur connaissance incroyable, les difficultés pour comprendre les autres et pour décrypter leurs émotions, les professeurs parfois démunis car non ou mal formés, les familles qui se battent et font au mieux, les autres enfants et adolescents qui vont vite se moquer et harceler une personne trop différente.
C’est aussi l'histoire d'une belle relation entre un garçon et son grand-père, malgré la mémoire qui part, renvoyant Ilyan à sa solitude et à son sentiment de perdre la seule personne qui le comprenait et le soutenait totalement.
Et c’est aussi un beau message sur la naissance d’une possible amitié, pour peu que chacun en apprenne plus sur l’autre.
Un beau roman émouvant.
Merci à Babelio et aux éditions Tom Pousse de me l’avoir envoyé dans le cadre du masse critique littérature jeunesse.
« Destination Japon» de Moka, illustrations de Anne Cresci, éditions PlayBac, collection Kinra Girls
Résumé: Les Kinra Girls partent en voyage éducatif avec leur école, direction le Japon. Elles vont découvrir les volcans, les sources d’eau chaude, et vont vivre des moments forts en émotions !
Mon avis : J’aime bien lire cette série que je trouve intéressante. Cette fois-ci, c’est un moment de pause par rapport aux cours à l’Académie et à la quête, car les filles vont partir au Japon, le pays de Kumiko.
D’ailleurs, cette dernière va en apprendre un peu sur ses origines, même s’il reste beaucoup de mystères à découvrir. Elle va aussi initier ses amies, et le lecteur, aux subtilités de la langue japonaise. Et elles vont vivre des moments intenses, et même dangereux, car des catastrophes vont avoir lieu.
C’est toujours un plaisir de retrouver ce groupe de filles très solidaires et empathiques les unes envers les autres, et cette fois-ci on en apprend plus sur la culture japonaise, les sources d’eaux chaudes ou l’histoire du pays.
« Romy et Julius » de Marine Carteron et Coline Pierré, éditions du Rouergue, collection Doado
Résumé: Romy est la fille du boucher, a du caractère et veut jouer le rôle de Roméo dans la pièce de théâtre du spectacle de fin d’année de la MJC. Julius est végétarien, amateur de claquettes, timide, et souhaite jouer un petit rôle discret dans la pièce. Leur rencontre va faire naître des étincelles !
Mon avis: J’avais entendu beaucoup de bien de ce roman écrit à quatre mains, aussi l’ai-je emprunté sans hésiter quand je l’ai vu en rayon à la médiathèque.
Il se présente comme une sorte de remake en 5 actes de « Roméo et Juliette », avec des personnages décalés par rapport à la pièce de Shakespeare, mais en même temps, dans un contexte qui ressemble beaucoup à celui de la pièce.
Quand Romy et Julius se rencontrent, c’est le coup de foudre entre eux ! Ils s’aiment passionnément et malgré leurs différences.
Romy est une fonceuse qui sait ce qu’elle veut, et veut jouer le rôle de Roméo dans la pièce, même si ce sera celui de Juliette qui lui sera attribué. Elle est la fille du boucher et fait partie des « anciens » du village, qui ont toujours vécu là selon les traditions.
Julius vient de la ville, est végétarien, très discret, et fait partie des « nouveaux » qui apportent de nouvelles idées.
Leur amour est idyllique, jusqu’au jour où tout va basculer, car ils font partie de clans différents, prêts à tout pour en découdre, et la violence va les séparer. Leur amour résistera-t-il et serat-il plus fort ?
J’ai bien aimé ce roman d’amour tout sauf niais, qui met en avant la force des sentiments, mais dans un contexte de tension où vivre leur amour est compliqué. Romy va se retrouver harcelée au collège, car elle aime quelqu’un de l’autre camp, et elle va vivre un déchirement profond quand le pire va arriver, car elle va devoir choisir entre sa famille et son amour. Julius, qui tente de se faire tout petit, va se retrouver happé par un engrenage qui le dépasse, en participant à des manifestations anti-spécistes qui vont déraper. A partir de là, rien ne sera plus comme avant et la tension va être à son comble.
Le découpage en 5 actes fait monter la tension mais le tout est entrecoupé de scènes d’humour, avec des personnages hauts en couleurs, notamment les animaux, comme la poule de Julius, Quinoa, qui se prend pour un chien.
Un bel hommage à la pièce de Shakespeare qui est revisitée à notre époque.
Résumé : La mère de César, qui travaille dans l’usine de la ville, devient lanceuse d’alerte en publiant sur les réseaux sociaux une vidéo où elle jette des déchets toxiques dans la nature pour son entreprise. La vie de César bascule alors, car ces révélations mettent le travail de tous les employés en danger, et nombreux sont ceux qui peuvent en vouloir à sa famille.
Mon avis : Ce roman est intéressant car il est le seul que je connais qui parle des lanceurs d’alerte, et qui met en scène un adolescent qui doit faire des choix entre détourner le regard d’un scandale sanitaire et écologique, ou dénoncer cette situation.
L’histoire alterne les points de vue de César, dont la mère a dénoncé le scandale de son usine, et Lou-Ann, sa petite amie, fille d’un cadre de l’entreprise, qui en veut à son père d’avoir fermé les yeux et cherche en même temps à le protéger.
Les différents mécanismes de la situation sont démontés, avec rapidement l’hostilité des familles dont le gagne-pain dépend de l’usine, les intimidations, les coups, le risque de laisser sa vie, les moyens de pression de l’entreprise pour que la mère de César se rétracte. Chacun des adolescents va devoir faire des choix, entre conviction et difficultés de la vie.
Un roman à proposer aux élèves sur ce thème, pour échanger avec eux sur ce dilemme moral.
« Dans la forêt » de Jean Hegland, éditions Hatier, collection Classiques & Cie collège
Résumé : Nell et Eva, 17 et 18 ans, se retrouvent seules dans leur maison dans la forêt, sans leurs parents, sans électricité ni essence. Elles vont devoir apprendre à survivre seules.
Mon avis : J’avais déjà entendu parler de ce roman, et je me suis rappelée que je l’avais dans les rayons du CDI, je l’ai donc pris pour le lire chez moi.
Et je peux dire que je ne m’attendais pas à ce que j’ai lu en empruntant ce livre, qui m’a beaucoup marquée, car il n’est pas sans rappeler un peu ce que nous avons pu vivre en confinement.
Après des événements non racontés, les Etats-Unis se retrouvent sans eau courante, électricité, essence ou nourriture très rapidement. Des maladies (ré)apparaissent, emportant rapidement les personnes, faute de médicaments. Les magasins sont tous quasi-vides d’approvisionnement.
Deux jeunes filles, Nell et Eva, ne vont pas comprendre au début ce qui arrive, car les coupures de courant, de téléphone et d’Internet sont courantes, et elles s’y sont habituées, surtout qu’elles vivent loin de la ville plus proche, dans la forêt, avec leur père. Elles se remettent progressivement du deuil de leur mère, morte d’un cancer, Nell veut passer les examens d’entrée pour Harvard, et Eva devenir danseuse classique, et elles se préparent avec intensité.
Elles comprennent que quelque chose a changé quand elles se rendent avec leur père en ville, découvrant une ville fantôme, sans essence, et sans presque plus de produits alimentaires. Leur famille arrive malgré tout à faire le plein avec ce qui reste, et se prépare à vivre de longs mois seuls dans la forêt, en attendant que la situation se rétablisse. Mais leur père va mourir, et elles vont devoir apprendre à vivre et à se débrouiller seules...
Le récit est écrit par Nell, qui écrit son témoignage dans son journal intime, et rend compte du quotidien des jeunes filles, qui vont devoir apprendre à faire avec les ressources de la nature.
J’ai regretté de n’avoir au CDI que la version abrégée, même si elle me semble largement suffisante pour des collégiens, car je pense que certaines scènes coupées pouvaient peut-être les choquer, car sûrement très réalistes.
Il ressort de l’ensemble une certaine tristesse en voyant ce qui arrive aux deux sœurs, mais en même temps, on les voit évoluer, se prendre en charge seules, faire des essais de plantations, de récoltes, pour pouvoir manger, s’adapter à la la nature et au monde qui les entoure, et finalement mûrir en laissant derrière elles leurs rêves du passé.
Un roman qui fait réfléchir sur les conséquences des actions de l’homme sur la nature, sur le peu de temps qu’il faut à une civilisation pour se déliter, et qui fait s’interroger sur une possible survie de quelques uns dans la nature, qui paraît sauvage et hostile quand on ne la connaît pas.
« Trouille Académie : l’école de toutes les peurs» de Bertrand Puard, illustrations de Claudia Petrazzi, éditions Poulpe fictions
Résumé: Victor et Leïla découvrent des choses étranges dans leur collège : un élève disparu il y a des années remplace un élève actuel sur la photo de classe, des créatures terrifiantes hantent les couloirs… Il n’en faut pas plus pour qu’ils se décident à enquêter !
Mon avis : J’ai acheté ce roman, car mes élèves aiment bien les histoires qui font peur, et je pense qu’ils vont se régaler avec ce roman, premier tome d’une série.
Il se passe des choses étranges dans le collège de Victor et Leïla, et tout semble lié à l’apparition sur la photo de classe d’un garçon que personne ne connaît, et qui a disparu il y a des années sans laisser de traces.
En voulant enquêter sur ce garçon fantôme, nos héros vont croiser des créatures légendaires terrifiantes, voir des mots apparaître sur un tableau, et des camarades de leur classe vont à leur tour disparaître, et c’est ceux que le garçon fantôme a remplacé sur la photo de classe.
Quelle est la relation entre ces mystères ? En quoi les disparitions pourraient être liées ? Leur enquête les mènera au bout de leurs peurs !
J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman, notamment parce que j’ai trouvé la fin originale même si elle est diabolique et improbable ! Et j’ai aussi aimé la description du CDI-bibliothèque la nuit, avec son lot de mystères et de portes secrètes.