Au poil
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« Au poil » de Sophie Adriansen, éditions Magnard jeunesse, collection La brève
Résumé : Salomé commence à avoir des poils qui poussent sur les jambes, et sa mère l’envoie se faire épiler dans un institut de beauté. Mais pourquoi les filles doivent-elles donc s’épiler et se faire souffir ?
Mon avis : Un court roman incisif à lire ou à écouter via le QR-code sur la couverture, sur le sujet de l’épilation, des modes et pressions sociales et donc sur le libre choix de s’épiler ou pas.
A travers l’expérience de Salomé, jeune ado en troisième dont les poils commencent à se voir et que sa mère envoie faire une épilation en institut, le lecteur est incité à réfléchir sur cette norme sociale qu’est l’épilation, qui représente une grosse pression sur les femmes et les filles avec le regard des autres qui peut forcer à s’épiler régulièrement. Que ce soit dans les magazines qui parlent régulièrement d’épilation quand l’été arrive, mais aussi dans le regard des autres qui jugent celles qui font autrement, il est difficile pour une jeune ado de pouvoir faire librement son choix.
C’est ce que va faire Salomé, après son expérience traumatisante de l’épilation à la cire, qui remarque aussi que l’épilation n’est pas au goût du jour chez nos voisines allemandes à l’occasion d’un voyage scolaire, et qui va décider de vivre avec ses poils, même si les autres collégiens la jugent. Un choix difficile à assumer, mais qui est un premier pas vers la liberté de choix de la femme.
Un livre qui devrait susciter le débat après lecture chez les ados.
Quelques extraits :
Et que si je reste sur ma position, il va me falloir pas mal d’énergie pour lutter contre la pression – à commencer par celle qui s’exerce à la maison.
A quel moment on a décidé que c’était la honte de sortir avec des poils si on est une fille ?
Si je garde mes poils, est-ce que je me manque de respect à moi ? Est-ce que ça signifie que je ne prends pas soin de moi ? Je n’en ai pas l’impression. Mais si les autres le pensent ?
Aimer quelqu’un en lui demandant de s’enlever des poils, de perdre des kilos ou de se faire refaire le nez, ce n’est pas l’aimer vraiment. L’amour ne doit pas être conditionné.