« A quoi rêvent les étoiles » de Manon Fargetton, éditions Gallimard jeunesse

Résumé : Titouan, Alix, Armand, Gabrielle et Luce sont 5 personnages qui se sont enfermés sur eux et leurs douleurs, et leurs destins vont s’entrecroiser.

Mon avis : Coup de cœur pour ce roman riche en émotions, écrit comme une pièce de théâtre en cinq actes, et où les différents protagonistes vont se croiser et mêler leur destin.

Titouan est un ado qui décide de ne plus sortir de sa chambre, car il ressent le monde extérieur comme une agression. Il se connecte chaque jour aux jeux en ligne, où il rencontre Lix, son partenaire de jeux.

Alix, qui se fait passer pour Lix en ligne, adore le théâtre et prépare son entrée dans une école parisienne, mais va rencontrer une ligne de rupture, quand elle découvre que son père, trop protecteur, va accompagner sa pièce de théâtre. C’en est trop pour elle qui avait là son espace intime de liberté.

Armand n’a au cœur de sa vie que sa fille, qu’il veut protéger, car il l’a élevée seul après le départ de sa femme.

Gabrielle est la prof de théâtre d’Alix, et refuse de s’attacher car elle tient à sa liberté.

Luce est une vieille dame qui a démissionné de la vie depuis la mort de l’amour de sa vie, Lucien.

Le destin va faire bouger les lignes, quand Luce décide d’envoyer un SMS au numéro de Lucien. Mais le SMS arrive chez Titouan, qui ne sait pas trop quoi faire de ce message, mais ressent le besoin de répondre à ce SOS.

Que dire de ce roman si ce n’est que l’écriture sensible de Manon Fargetton m’a beaucoup émue, que l’on passe par toute une palette d’émotions : tristesse, colère, rage, ennui, peur, mais aussi joie et paix… Que tous les personnages sont touchants. Que l’idée d’une pièce en 5 actes avec son narrateur anonyme fait mouche, faisant entrevoir une tragédie, ou alors tout simplement la vie avec ses hauts et ses bas. Que tout sonne juste, et qu’on ressort de cette lecture avec l’envie que chacun puisse regarder en face ses fêlures et avancer dans la vie. Et qu’on a envie de rencontrer le vendeur de galettes bretonnes qui sait lire dans les âmes.

A lire qu’on soit ado ou adulte !

« Magnum opus, 3 » de Heitor Amatsu, éditions H2T

Résumé : Yve étant blessée, Magnum part rechercher un moyen de la sauver, mais il va découvrir un endroit où le malheur a frappé, à cause de la pierre philosophale. Et Raven est toujours à leur poursuite.

Mon avis : Ce tome est le dernier de la série, et va mettre l’accent sur les choix de Magnum et de Platina, ainsi que sur l’obsession de Raven.

Magnum et Platina vont comprendre que le changement ne peut pas venir uniquement de la pierre, et que celle-ci représente un danger pour les hommes qui vont devenir avides de s’emparer du pouvoir, au lieu de proposer l’accès aux connaissances à tous. Et Raven, obsédé par son envie de guérir de la magie noire, va devenir totalement incontrôlable avec son envie de récupérer la pierre.

La fin sera à la fois terrible et porteuse d’espoir, avec la colère et la haine aveuglantes, mais aussi le pardon et l’envie de faire changer le monde.

Une série sympa à proposer aux élèves.

« Magnum opus, 2 » de Heitor Amatsu, éditions H2T

Résumé : Magnum et Platina sont pourchassés par les soldats du roi et Raven, qui réussit à reprendre le bouclier. Magnum se retrouve sauvé in extremis par Yve, une femme devenue corbeau, et va en découvrir plus sur Graham et la pierre d’immortalité.

Mon avis : Un tome 2 plein d’aventures tout comme le premier, où Magnum et Platina vont en apprendre plus sur Graham et la mission qu’il s’était donnée. Ils vont devoir faire des choix qui vont avoir des conséquences. On découvre aussi des informations sur le passé de Raven, la magie noire, et ses objectifs.

Un tome 2 plein de tension et de rebondissements qui donne envie de connaître la suite !

« Felix Ever After » de Kacen Callender, éditions Slalom

Résumé : Felix est noir, queer et trans, mais a encore des doutes par rapport à son identité. Et ce ne sont pas les critiques qui vont l’aider à aller mieux. Surtout qu’il est aussi perdu par rapport à son avenir dans l’art.

Mon avis : Ce roman est intéressant, car il met en avant un héros noir, transexuel et queer, ce qui est pour le moment très rare en littérature ado.

Felix sait qu’il n’est pas une fille, mais en même temps, malgré les hormones et les opérations, ne se sent pas toujours garçon, ce qui l’interroge beaucoup, et lui rend difficile de poser les bases de son identité.

Il semble déterminé à intégrer Brown, une école d’art très sélective, et c’est pour cela qu’il participe à des cours d’été à Sainte-Catherine, mais en même temps, il n’arrive pas à démarrer son book, et semble un peu perdu.

Il vit avec son père, qui l’a aidé à faire sa transition et paye ses soins, mais il ressent le malaise de son père par rapport à son ancien genre de fille, et le fait qu’il ne l’appelle pas par son nouveau prénom.

Et les choses ne vont pas s’arranger quand quelqu’un expose des photos de son ancien genre, avec son ancien prénom. Il veut savoir qui a pu avoir envie de lui faire du mal et ressent une haine féroce envers cette personne. D’ailleurs il va vite penser que c’est l’ancien petit ami de son meilleur ami, Ezra, et va tout faire pour le découvrir. Et c’est d’ailleurs en menant cette enquête, tout en se frottant aux réactions des autres, qu’il va peut-être aussi découvrir l’amour, lui qui rêvait de vivre ce grand moment.

J’ai un avis assez mitigé sur ce roman.

D’un côté, j’ai trouvé intéressant qu’on mette en avant des personnages gays, trans, cisgenres… J’ai aussi trouvé intéressant qu’on parle de questionnement d’identité, de groupes de paroles, et de tout ce qui peut permettre aux gens de comprendre les troubles de l’identité, ainsi que du fait que chacun doit pouvoir vivre en fonction de ce qu’il ou elle pense être.

Mais j’ai trouvé que l’histoire mettait quand même en avant des jeunes qui ont parfois des difficultés financières pour certains, mais ne se trouvent pas seuls, à devoir enchaîner les petits boulots s’en sortir. Du coup, j’ai eu l’impression de voir des jeunes assez privilégiés. Et Felix devient agaçant à certains moments, surtout quand le lecteur voit ce qu’il ne voit pas en amour, et qui est pourtant sous ses yeux.

« Blue Lock, 1 », scnénario de Muneyuki Kaneshiro, dessin de Yusuke Nomura, éditions Pika

Résumé : Afin de faire de l’équipe de foot japonaise une gagnante lors de la prochaine coupe du monde, le « Blue Lock » est créé. Il s’agit d’un centre révolutionnaire chargé de trouver et former le meilleur attaquant. Parmi les 300 candidats, Yoichi Isagi découvre un monde sans pitié s’il veut réussir.

Mon avis : En lisant ce premier tome, je m’attendais à une histoire de foot un peu trop conventionnelle, alors que pas du tout ! Il s’agit ici de la création d’un centre de formation hors norme, qui va sélectionner 300 candidats, afin de trouver la perle rare, l’attaquant qui mènera l’équipe du Japon à la victoire en coupe du monde.

Et pour cela, tous les moyens sont bons, et les joueurs vont découvrir que les valeurs d’entraide et de collectif vont être oubliées au prix d’un individualisme forcené. Car un seul d’entre eux sera sélectionné.

Parmi eux se trouve Yoichi Isaki, qui joue en collectif, et va découvrir qu’il va devoir faire remonter ses plus sombres instincts pour ne pas être éliminé. Car les sélections sont tout sauf conventionnelles.

Je trouve que ce manga porte un discours assez négatif, avec des élites qui veulent gagner à tout prix, quitte à briser les espoirs, les esprits et les futures carrières des jeunes participants. Et les méthodes prônent beaucoup trop l’individualisme, comme si seul l’attaquant avait un rôle clé dans une équipe.

Je suis assez déçue donc.

« Magnum opus, 1 » de Heitor Amatsu, éditions H2T

Résumé : Magnum vit dans une famille très pauvre et admire passionnément le chevalier Graham qui est courageux et vient en aide aux plus pauvres. Aussi lorsque ce dernier lui demande, ainsi qu’à a son amie Platina de le rejoindre en secret, il n’hésite pas, mais va se retrouver avec un bouclier que beaucoup convoitent…

Mon avis : Voilà un premier tome plein d’action et de mystère qui donne envie de connaître la suite, et en plus, la série se termine en trois tomes.

Magnum rêve de devenir un chevalier héroïque, comme Graham, et va vivre très vite des aventures dangereuses. Il se retrouve en possession du bouclier de Graham orné d’une pierre rouge, et avec un plan qui pourrait mener à la pierre d’immortalité. Il se retrouve alors sur les routes avec son amie Platina, poursuivis par d’autres chevaliers.

Une aventure intéressante avec de la magie et du mystère suffisamment dosé pour donner envie de suivre les aventures de nos deux héros.

« Brunilde & compagnie » de Blandine Butelle, éditions ReliCha

Résumé : Brunilde fait sa rentrée au collège en sixième. Ses mères et son amie Edmée la préviennent que le collège est le lieu de tous les dangers. En plus, Brunilde s’est sentie obligée de participer au club théatre. Elle pense pouvoir y échapper quand leur professeur de français se blesse.

Mon avis : Je tiens d’abord à remercier les éditions ReliCha et Babelio pour l’envoi de ce roman lors de la Masse critique jeunesse et jeune adulte. J’ai eu le plaisir de découvrir une maison d’éditions normande que je ne connaissais pas, spécialisée en jeunesse et jeunes adultes, et où les chats ajoutent leurs pattes.

Brunilde est une jeune fille qui va faire sa rentrée en sixième, et n’est pas très rassurée par ce monde nouveau et potentiellement dangereux qui s’ouvre à elle. Elle est heureusement dans la même classe qu’Edmée, sa meilleure amie.

Ayant une maman autrice de romans à succès et une maman metteuse en scène de théâtre, sa professeure de français ne doute pas un instant que Brunilde fasse partie de son club théâtre. Par solidarité Edmée va aussi s’y inscrire. C’est alors parti pour les répétitions de la pièce des « Fourberies de Scapin ».  

Mais leur professeure va se casser la jambe, et Brunilde, qui est timide et a le tract, espère bien que tout va être annulé. Mais un remplaçant, surnommé Pikiou, arrive. Et comme il n’y connaît rien en théâtre, les enfants lui font croire qu’ils vont adapter sur scène le film « Pirates des Bermudes ». Quelle chance pour Brunilde qui en profite pour écrire les textes et diriger les acteurs au lieu de passer sur scène. Mais un rebondissement de dernière minute va tout changer…

Voici un roman plein de fraîcheur et d’humour qui aborde les thématiques du théâtre, avec notamment les superstitions et les aléas des troupes, les relations entre amour et amitié à l’entrée au collège, avec des moments plein d’humour comme dans la scène du poulpe, ou les références à la saga Harry Potter à travers les romans à succès écrits par une des mères de Brunilde. Et j’ai bien aimé aussi qu’on parle amours en tous genres, et homoparentalité de façon naturelle.

« Nevermoor. Tome 3. Hollowpox, la traque de Morrigane Crow. La mission de Morrigane Crow » de Jessica Townsend, éditions Pocket jeunesse

Résumé : Morrigane poursuit son apprentissage à l’école Wundrous, en deuxième année. Elle est contente car les épreuves passées lui ont permis de faire partie d’une unité soudée avec ses camarades. Mais elle aimerait enfin pouvoir commencer à apprendre les arts diaboliques. Et une mystérieuse maladie, l’Hollowpox, infecte les wunimaux qui se mettent à attaquer les humains !

Mon avis : J’attendais impatiemment de pouvoir la suite des aventures de Morrigane, qui sont loin d’être finies !

Cette dernière est heureuse de pouvoir commencer une deuxième année qui démarre sous de bons auspices, car elle a maintenant des amis qui peuvent compter sur elle et sur qui elle peut compter. Mais elle aimerait commencer à pouvoir apprendre les arts diaboliques de wundereur. Et une mystérieuse maladie commence à s’emparer des wunimaux, les rendant fous et attaquant les humains. Et elle progresse très vite… Morrigane va alors découvrir que tout pourrait aller de mal en pis dans une société où la différence fait peur…

Morrigane va avoir la joie dans ce tome 3 de pouvoir enfin commencer à maîtriser les arts qui feront d’elles une wundereur accomplie, mais elle va aussi s’y plonger un peu trop corps et âme, s’éloignant de ses amis, et se passionnant pour Ezra Squall qu’elle retrouve dans les cours quand il était enfant et adolescent. Elle va alors commencer à se poser des questions sur ce qui a bien pu transformer ce garçon respirant la joie de vivre en un sombre Wundereur.

Et elle va vite découvrir aussi que les situations peuvent vite dégénérer, dans un contexte de crise sanitaire et de peur, où mettre de côté les autres par peur de la maladie se retrouve vite dans la tête des gens. Et que les arcanes du pouvoir sont pleins de sombres retors.

J’ai vraiment bien accroché à cette suite, même s’il m’a fallu un peu de temps pour me remettre dans l’histoire. Morrigane n’est pas une héroïne parfaite, rencontre des faiblesses comme tout le monde, peut faire des mauvais choix ou se laisser influencer. Elle s’interroge toujours aussi sur elle-même et a envie tout en ayant peur de son pouvoir de Wundereur, qui pourrait lui monter à la tête. Et le contexte de l’histoire rappelle fortement ce que nous vivons actuellement.

La fin de ce tome 3 laisse à penser que la suite sera encore plus intense avec le pacte passé avec Squall.

Un extrait : 

« Harmony, 7. In fine » dessin et scénario de Mathieu Reynès, couleurs de Valérie Vernay et Mathieu Reynès, éditions Dupuis

Résumé : Après avoir réussi à délivrer Eden, Harmony sait qu’elle va devoir se confronter à Azhel, si elle veut sauver le monde. Elle part donc sur ses traces avec Payne et Karl.

Mon avis : Ce tome 7 termine la série et elle se finit de façon intéressante, avec juste ce qu’il faut d’ouverture à la fin pour laisser l’imagination du lecteur imaginer une suite possible, et montrant qu’il faut toujours rester vigilant face aux forces du mal.

Harmony va devoir se confronter à Azhel qui a pris possession de celui qu’elle sait être son frère, et pour cela, elle sait qu’elle peut compter sur ses amis et aliés. Mais Azhel l’attend de pied ferme de son côté…

Une série intéressante à lire avec du suspense et des ados aux réactions naturelles, malgré leurs pouvoirs.

Une belle série à proposer au CDI.

« Black Torch, 2 » de Tsuyoshi Takaki, éditions Ki-Oon

Résumé : Jiro va découvrir un nouveau coéquipier en intégrant la cellule Black Torch, mais ne va pas s’entendre avec lui. Commence alors entre eux un combat…

Mon avis : Jiro va devoir faire ses preuves pour intégrer le Black Torch et apprendre à vivre et à travailler en équipe. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que rien ne semble gagné !

Il va rencontrer Ichika, spécialiste du sabre, qui va rapidement s’embrouiller avec lui, et ils vont donc combattre. Cela va permette à chacun de jauger l’autre.

Par ailleurs, le chef d’équipe va emmener ses recrues dans un temple, où se trouve le sceau qui a scellé Rago.

Un tome 2 riche en action et en combats, et où le lecteur comprend comment fonctionne les sceaux, comprend que Rago est un mononoké qui a un immense pouvoir qui attire les convoitises, et que ce dernier a totalement oublié son passé.

Une série dynamique à suivre.