« Bjorn le Morphir» de Thomas Lavachery, éditions L’école des loisirs, collection Médium poche
Résumé : En cet hiver 1065, la neige a décidé de s’en prendre aux hommes, et plus particulièrement à la famille de Bjorn, qui va devoir rester enfermée dans sa maison de longs mois, face aux rudes attaques de la neige. Lors de cette épreuve, Bjorn va se métamorphoser en combattant. Pourrait-il être un morphir ?
Mon avis : Ce tome est le premier d’une longue série, qui va mettre en avant le destin de Bjorn, jeune garçon de 13 ans, qui va se transformer en un vaillant et valeureux combattant, lors d’un hiver où la neige veut tuer pour emporter l’âme des hommes avec elle.
Bjorn et sa famille vont devoir lutter jour après jour contre la neige qui essaie de s’infiltrer par tous les moyens possibles, rendant fou quiconque est à son contact. Les assauts de la neige font frémir, l’acharnement de celle-ci à vouloir obtenir l’âme des hommes n’ayant d’égal que sa fureur.
C’est dans ce contexte difficile que Bjorn, jeune garçon plutôt souffreteux et chétif, va être visité dans ses rêves par un combattant au visage invisible, qui va lui permettre d’apprendre à combattre. Bjorn va alors découvrir avec stupéfaction, lors d’un combat épique contre un être de glace, qu’il pourrait bien être un morphir, un combattant très fort, alors qu’auparavant il ne l’était pas.
Ce tome permet d’introduire les années de jeunesse de Bjorn, de sa découverte de sa qualité de morphir, de ses relations avec son entourage, tout en mettant en avant le monde folklorique des Vikings, leurs croyances, et leurs rites. On découvrira aussi un monde caché, anciennement habité par des trolls.
Un roman à lire quand on aime la mythologie nordique et découvrir la naissance d’un héros.
« Victoire-Divine, 1. La loi du collège » d’Edith Kabuya, éditions Hachette
Résumé : Victoire-Divine a intégré depuis la sixième la prestigieuse école Notre-Dame des 7 Douleurs, après avoir passé un concours. Aujourd’hui, elle est en classe de troisième, et se débrouille pour rester invisible, et ne pas se mettre en avant. Car il y a une tradition dans son école : chaque année, un élève est nommé Intouchable, et subit un harcèlement de tous jusqu’à ce qu’il quitte l’établissement. Aussi, lorsqu’elle est désignée comme la nouvelle Intouchable, le monde s’effondre sous ses pieds, mais elle décide de se battre…
Mon avis : Tout d’abord merci aux éditions Hachette et à Babelio de m’avoir envoyé ce roman dans le cadre d’un Masse critique spécial littérature de jeunesse.
J’avais été attirée par le thème du harcèlement, dont la littérature jeunesse commence à s’emparer, ainsi que par la couverture montrant une héroïne déterminée, et de couleur. Et j’ai été très contente de pouvoir lire un titre qui prend en compte la diversité culturelle de nos lecteurs, avec une héroïne à laquelle ils puissent s’identifier.
J’avais assisté il y a quelques temps à un colloque sur la représentation de la diversité en littérature jeunesse, et le constat était plutôt amer, avec peu de titres avec des héros ou des héroïnes de couleur, vivant des situations telles que nos élèves pourraient les vivre.
L’histoire met en avant Victoire-Divine, une jeune fille qui semble avoir un caractère bien trempé, mais qui se doit d’être discrète dans son école, car elle a réussi à l’intégrer par concours, reçoit une bourse, et ne fait pas partie de la bande qu’elle surnomme la Monarchie, régnant sur l’établissement, et venant de familles très riches et influentes. Jusque-là, cela lui a plutôt réussi.
Elle voit bien qu’une jeune fille, Pilane, pourrait bien être la prochaine Intouchable de l’année, une victime désignée par la Monarchie comme victime de harcèlement par tous, et essaye de ne pas se faire voir avec elle, même si elles préparent un exposé ensemble.
Mais un jour, elle réagit, et s’en prend avec répartie à Ezéchiel, un garçon influent, quand il se moque de Pilane.
Cela va sceller son destin, Victoire-Divine va être nommée Intouchable, et l’enfer va s’ouvrir sous ses pieds.
A travers son journal, comme à travers des extraits de son manuel de survie à l’école, le lecteur découvre que la désignation d’un Intouchable existe depuis de nombreuses années, que cela se termine toujours par le départ de l’élève, après un temps plus ou moins long, et découvre les étapes et les mécanismes du harcèlement : ignorance de la personne, comme si elle n’existait pas, attaques verbales, attaques physiques.
Victoire-Divine pense être forte, pouvoir ignorer les autres, et continuer à réussir ses études, mais la violence des situations commence à avoir raison d’elle : expulsion de sa chambre, impossibilité de se nourrir au réfectoire, impassabilité des profs, crachats, insultes, coups… jusqu’à fois de trop, qui pourrait avoir raison d’elle.
Heureusement, on sait que Victoire-Divine va résister, car le récit est écrit sous forme de compte à rebours, avant une déclaration de guerre. Mais le lecteur sent qu’elle pourrait craquer, et ressent avec violence toutes les avanies qu’elle subit.
J’ai trouvé ce roman intéressant pour plusieurs raisons : une héroïne de couleur, le thème du harcèlement vécu de l’intérieur, celui du racisme lié à la couleur de sa peau, et le fait que Victoire-Divine va faire une force de ce que les autres considèrent comme des faiblesses, et qu’elle va être fidèle à elle-même, devenant fière de qui elle est et de ses origines.
Je lirai le tome 2 si je le trouve en médiathèque, pour savoir quelle va être la suite du destin de Victoire-Divine.
« L’incroyable voyage de M. Fogg » de Luc Blanvillain, éditions Hachette
Résumé : Nora et Simon se sont rencontrés grâce à leur professeur de français, M. Fogg, et David a découvert grâce à ce même professeur son amour des lettres. Aussi, quand ils apprennent que leur professeur est au désespoir, car sa femme l’a quitté, ils décident d’inventer un mensonge romanesque pour lui changer les idées. Les voilà alors tous partis sur les routes de France, pour un road trip plein de surprises !
Mon avis : La couverture de ce roman donne le ton : voici une histoire qui va mêler sentiments amoureux et voyage avec de nombreux chassés croisés !
Nora, Simon et David décident d’inventer un beau mensonge pour que M. Fogg ne sombre pas dans le désespoir, lui qui vit depuis 30 ans le parfait amour avec sa femme, croit au coup de foudre, et vient de se faire quitter.
Ils inventent un récit chevaleresque de jeune fille en danger pour qui David aurait eu le coup de foudre, et les voilà partis tous les quatre sur les routes de France.
Et rien ne se passe vraiment comme ils l’avaient imaginé. Ils vont tracer la route, rencontrer l’ancien amour de jeunesse de M. Fogg, éviter de justesse la noyade, vivre quelques jours dans un éco-village, chercher une « princesse » à sauver, et surtout découvrir que l’amour a plus d’un tour dans son sac, que rien n’est jamais fini, et que les sentiments se jouent de nous !
Une histoire à la fois chevaleresque et rocambolesque, qui fait réfléchir à l’amour, à la liberté dans le couple, aux émotions, à ce qu’on veut faire dans sa vie, et qui en prime transmet l’amour des belles lettres.
Un roman réjouissant qui va faire passer le lecteur à travers tout une gamme d’émotions, dans un magnifique road movie du cœur et de la vie.
« Fatal gaming » de Christian Grenier, éditions Rageot, collection Heure noire
Résumé : Le logiciel de police inventé par Logicielle met en avant des disparitions qui pourraient être liées. En enquêtant, Logicielle découvre que le point commun à tous les disparus est le jeu en ligne Fatal Game. Mais comment trouver une piste dans la nébuleuse des jeux en ligne ?
Mon avis : On retrouve un nouvel épisode des aventures de Logicielle, policière férue d’informatique et d’internet.
Dans « Fatal Gaming », elle va évoluer dans le monde des jeux en réseaux, et plus particulièrement au sein d’un jeu qui semble être le point commun entre toutes les disparitions.
Aucune trace des disparus, un immense réseau qui semble enlever des gens dans le monde entier, Logicielle a l’intuition que cela pourrait être lié au mouvement transhumaniste et au géant d’Internet, le groupe 21. Elle décide alors de faire entrer son frère hacker dans l’enquête, afin de pouvoir retrouver la trace des disparus, mais rien ne se passe comme prévu, et il semblerait qu’une autre disparition serve à brouiller les pistes…
Un roman policier intéressant, avec une enquête prenante, qui permet de voir les modèles économiques à l’oeuvre sur internet, tout en faisant réfléchir au projet de tranhumanisme, avec une espèce humaine génétiquement modifiée pour vivre plus longtemps en bonne santé.
A lire aussi bien pour l’enquête que pour les débats autour d’une humanité améliorée.
« Alphonse Vaublanc contre l’homme à la barbe » de Vincent Cordonnier, éditions Magnard jeunesse
Résumé: Alphonse vit avec sa sœur Léontine chez sa grand-mère, en attendant que leur mère revienne de Guyane, où elle est partie à la recherche de leur père disparu. C’est alors que de lointains cousins arrivent dans la famille, prêts à tout pour récupérer l’héritage de la famille d’Alphonse. C’est aussi à ce moment qu’Alphonse va rencontrer son parrain, qui l’accueille chez lui à Paris. Mais ce dernier a des activités étranges, et va se retrouver accusé de l’assassinat d’un voisin ! Alphonse décide de faire tout son possible pour sauver son oncle.
Mon avis : Un roman policier dans la veine des Rouletabille et Arsène Lupin, qui se passe au XIXème siècle, avec son lot d’aventures et de rebondissements.
Entre une famille éloignée avide de richesse, un parrain étrange qui semble être l’objet d’une cabale, et les mystères autour de ses parents, Alphonse va mener une vie trépidante !
Pour sauver la vie de son parrain accusé de meurtre, il accepte d’aller dans un internat plus proche de Paris, pour pouvoir trouver des indices mettant en avant l’innocence de son parrain. Et c’est là que les choses se compliquent, avec un camarade étrange qui semble cacher des secrets et que quelqu’un souhaite éliminer. Les mystères s’épaississent !
Alphonse qui menait jusque-là une vie plutôt tranquille va apprendre à décrypter des messages cachés, se promener la nuit sur les toits, à faire du cheval, à faire des filatures et à se battre pour sa vie !
Un roman intéressant, premier tome d’une trilogie, qui mêle mystère et aventures rocambolesques.
« Izana. La Voleuse de visage » de Daruma Matsuura, éditions Lumen
Résumé : Izana est née dans un petit village à la campagne au Japon, et n’aurait jamais dû grandir. En effet, souffrant d’une horrible laideur, et née l’année du cheval de feu, elle était destinée à être tuée dès la naissance, selon une ancienne tradition. Mais la femme qui a aidé sa mère à accoucher l’a sauvée et l’a gardée chez elle, avec interdiction de sortir. Jusqu’au jour où la curiosité est trop forte pour Izana…
Mon avis : Ce roman est en fait le prequel du manga « Kasane », que je n’avais pas beaucoup apprécié.
Ici, on suit le destin de la mère de Kasane, Izana, qui souffre de laideur dès la naissance et aurait dû ne jamais vivre. Ce récit va permettre de comprendre l’état d’esprit d’Izana, élevée à l’écart du reste du monde, découvrant avec stupéfaction sa laideur, et la beauté de sa cousine Namino.
Si ce roman n’excuse pas la façon de se comporter et de vivre de Kasane, il permet néanmoins de comprendre comment sa mère et elles ont pu être menées à vivre dans la jalousie et la haine de l’autre.
Car rien n’est épargné à Izana : une naissance dans des circonstances tragiques, l’obligation de la tuer par tradition, un visage horrible, une enfance enfermée dans la maison de sa nourrice, sans contact avec d’autres jeunes de son âge, la découverte de la vérité sur son physique et l’horreur ressentie par les autres à sa vue, la vie seule dans la montagne, loin de tout contact humain, l’amour impossible pour un jeune homme qui n’a d’yeux que pour sa cousine…
Les jalons d’une tragédie sont posés progressivement. Quand Izana trouvera un moyen de se venger, sa revanche sera terrible.
Un drame en plusieurs actes, qui mène vers une fin tragique et inéluctable, digne des tragédies grecques. La fin sera violente, mais hélas ne parviendra pas à apaiser l’esprit d’Izana.
« Chrétiens des catacombes. La relique espagnole » de Sophie de Mullenheim, éditions Mame
Résumé : Delitilis a été employé afin de retrouver et de détruire le contenu d’un coffre. Mais sa curiosité l’emporte et il ouvre le coffre, pour y découvrir un simple vase. Conscient de l’argent qu’il pourrait gagner, il décide de revendre le vase au plus offrant. Mais nombreux sont les gens sur sa piste. C’est ainsi que Titus, Maximus et Aghilès, jeunes gens romains, vont croiser la route de Delitilis et du vase, ce qui va les mettre en danger.
Mon avis : Ce roman appartient à une série dont je n’ai pas lu les autres tomes, mais cela ne gêne pas trop la compréhension dans l’ensemble.
Tout commence par un vase mystérieux, dont la valeur est immense, et que beaucoup de personnes convoitent à Rome. Delitilis, se sentant pris en filature, fait semblant de demander son chemin à un groupe de jeunes gens, Titus, Maximus et Aghilès, et leur transmet à leur insu le vase.
C’est le début des ennuis pour les amis, qui ne connaissent pas la valeur de ce vase, et vont se retrouver pris entre différents dangers émanant de personnes qui souhaitent s’emparer du vase, quel qu’en soit le prix…
Très vite, le lecteur adulte comprend ce que représente ce vase pour les chrétiens, mais les élèves pourront se poser plus longtemps la question.
Le lecteur entre de plein pied dans un monde romain où les chrétiens sont persécutés, et payent de leur vie leur croyance. Les aventures de nos amis sont hautes en couleurs, avec beaucoup d’actions et de rebondissements. Les chapitres sont très courts, permettant une lecture aisée. Un titre à proposer aux élèves aimant l’histoire antique et les mystères.
« Shadow Magic » de Joshua Khan, éditions du Seuil
Résumé : Ronce, un jeune paysan devenu esclave par le hasard des circonstances, se retrouve acheté par Tyburn, l’assassin de la maison Ombreuse. Il arrive alors à Château Lugubre, résidence de la famille Ombreuse, et y rencontre Lilith, héritière du royaume depuis l’assassinat de ses parents et de son frère. Ils vont tous deux nouer amitié, dans un monde de complots et de ruse.
Mon avis : Voici un roman qu’on ne peut pas lâcher une fois qu’on a commencé à le lire.
D’abord parce que Ronce, jeune paysan devenu esclave, est impertinent et n’a pas froid aux yeux, lui permettant de transgresser allègrement les règles, ce qui lui a permis de survivre jusque-là.
Ensuite parce que Lilith, héritière de la famille Ombreuse, a beau être une enfant gâtée qui ne veut en faire qu’à sa tête, elle doit composer avec les jeux de pouvoir depuis qu’elle est la seule survivante de sa famille. Ses caprices cachent surtout une tristesse et une fragilité liées à la mort brutale de sa famille, et elle découvre avec horreur qu’elle va devoir se marier avec Gabriel, descendant de la famille Solaire, pour pouvoir préserver son peuple.
Enfin, le monde présenté est fantastique, avec des personnages hauts en couleurs, des créatures effrayantes, des zombies, ou encore une chauve-souris géante !
Cet univers où se mêlent loyauté et traîtrise, ombre et lumière, est très prenant, et les nombreux rebondissements s’enchaînent pour notre plus grand plaisir !
« Arena 13 » de Joseph Delaney, éditions Le livre de poche jeunesse
Résumé : Leif, un jeune garçon, arrive un jour dans la capitale du pays, Gindeen, afin de pouvoir être pris comme apprenti afin de pouvoir combattre dans l’Arène 13, lieu de combats de tous les dangers. Son objectif ultime : pouvoir défier Hob, qui terrorise la population, et le tuer afin de venger la mort de ses parents.
Mon avis : Ce roman de science-fiction contient de multiples références romaines, notamment en ce qui concerne l’entraînement au combat des gladiateurs.
Leif, jeune garçon dont les parents sont morts à cause de Hob, monstre qui règne sur les hommes par la terreur, arrive dans la capitale avec la farouche volonté de pouvoir combattre dans l’arène 13, où Hob défie à mort des combattants. Mais le chemin est long avant de pouvoir combattre dans cette arène, et Leif doit tout d’abord se trouver un maître afin de pouvoir entrer en apprentissage. Les entraînements sont intenses, mêlant théorie, programmation et pratique.
Et le danger rôde partout dans la ville, entre les sbires de Hob, un autre apprenti jaloux, et la fille de son maître, qui l’entraîne vers les pires dangers…
Un roman intéressant, mêlant histoire, combats, apprentissage, dans un monde cruel dominé par de sinistres créatures. L’auteur, connu pour sa célèbre série « L’Epouvanteur », poursuit son succès auprès des jeunes.
« Ten Jin, le dieu du ciel, 1 » de Yoichi Komori, Muneaki Taoka et Tasuku Sugie, éditions Kana
Résumé: Depuis tout petit, Riku rêve de pouvoir devenir pilote, tout comme son père, afin de rencontrer Ten Jin, qui serait le dieu du ciel et se montre à de rares élus. Pour cela, il va devoir entrer dans une école, où il va devoir avoir des connaissances aussi bien théoriques que pratiques.
Mon avis : Je ne m’intéresse pas spécialement à tout ce qui concerne l’aviation, et pourtant, ce manga m’a convaincue.
On fait la rencontre de Riku, petit garçon qui découvre que son père, pilote, a peut-être été l’auteur d’une faute grave, ayant causé la mort de plusieurs personnes. Mais cela ne l’empêche de vouloir à son tour devenir pilote dans l’armée, une fois devenu un jeune homme.
Et pour cela, il va entrer dans une célèbre école d’aviation, où il va faire partie de l’équipe Charlie. Là, il va découvrir la rude concurrence, mais aussi les liens de l’amitié. Et surtout, il va devoir apprendre à beaucoup travailler les cours théoriques, qui sont son point faible, alors qu’il est très à l’aise dans la pratique.
Quel sera son destin ? Arrivera-t-il à réaliser son rêve de croiser le dieu du ciel, Ten Jin ?
Ce manga m’a permis de découvrir l’univers de l’aviation militaire, avec les entraînements, les rivalités, mais aussi la réalité des cours, tout en suivant le destin d’un jeune homme hors du commun.