« Le garçon qui ne voulait plus de frère » de Sophie Rigal-Goulard, éditions Rageot, collection Rageot romans.
Résumé : Hugo doit déménager de Toulouse pour vivre en région parisienne à cause du travail de ses parents. Il a peur de cette nouvelle vie et s’invente un nouvel Hugo, qui fait croire que son frère aîné s’appelle Ryan et qu’il connaît les filles, alors qu’en réalité son frère Sasha est handicapé mental. Comment s’en sortir quand un mensonge en entraîne d’autres ?
Mon avis : Un superbe livre qui aborde avec justesse le handicap mental, les relations familiales, la descente vers la mauvaise pente d’un adolescent.
Hugo va tenir son journal intime offert par sa tante pour pouvoir exprimer ses émotions. Mais la peur le gagne, et pour être accepté dans son nouveau collège, il va s’inventer une autre vie, faire des bêtises et enchaîner les mensonges, au point de créer de toutes pièces un grand frère génial au lieu de dire que son grand frère a 15 ans mais qu’il a 3 ans dans sa tête. Il a peur des réactions des autres qui ont peur de la différence. Ses notes vont chuter, son comportement va lui faire enchaîner les punitions, juste pour se faire accepter des autres. Jusqu’au jour où son frère va fuguer…
Un livre plein d’émotions qui montre le quotidien d’une famille avec un adolescent handicapé mental, ses réactions, ses cris, ses jeux, ses crises, la difficulté pour l’autre adolescent d’exister… Heureusement il n’est pas seul, sa professeur de français va batailler pour faire sortir le meilleur de lui-même, ainsi que son petit frère indirectement. Un bel ouvrage à mettre entre toutes les mains, pour faire comprendre ce qu’est le handicap mental, sans juger.
Des extraits : « Personne ne la voit cette peur-là, mais elle est en moi depuis mon arrivée au collège. Peur d’être jugé. Peur de passer pour un intello. Peur de me battre et peur d’être pris pour une poule mouillée si je ne me bats pas. Peur qu’on me tourne le dos. Peur d’être seul. Peur au point d’en avoir gommé l’existence de mon frère. Peur au point de ne plus me reconnaître. »
« Qu’à force de trop s’éloigner, on finit par se perdre. En entraînant ceux qu’on aime avec nous ».