«Le garçon rose malabar » de Claudine Aubrun, éditions Syros, collection Mini Syros
Résumé: Gabriel a peur des réactions des autres s’il rend sa rédaction à la maîtresse en mettant le métier qu’il veut vraiment faire plus tard, d’autant plus que son camarade de classe, Rudy, a été l’objet de moqueries car il porte un sweat rose. Alice, elle, se moque des avis des autres, elle veut devenir conductrice de train.
Mon avis: Voilà un court roman rafraîchissant qui fait du bien, car il lutte contre les préjugés et les stéréotypes.
Pourquoi les garçons ne pourraient pas porter de rose, alors que les filles le peuvent ? Et pourquoi garçons et filles devraient-ils choisir un métier en fonction de leur sexe, et pas en fonction de ce qu’ils aiment ?
Cette histoire permet de monter qu’il faut aller au-delà des préjugés, et que chacun peut vivre comme il le souhaite. A lire et à faire lire !
« The Kiss of Deception » de Mary E.Pearson, éditions De la Martinière jeunesse
J’ai tout de suite été attirée par la couverture de ce roman qui m’a donné envie de tenter ma chance dans ce Masse critique spécial proposé par Babelio. Je remercie d’ailleurs Babelio et les éditions de la Martinière jeunesse pour me l’avoir envoyé. Je tiens d’ailleurs à noter que pour une fois je trouve la couverture française plus attirante que l’originale publiée en Angleterre.
L’histoire est celle d’une jeune fille et princesse, Lia, qui décide de se rebeller contre son destin le jour de son mariage imposé avec un prince qu’elle n’a jamais vu. Elle s’enfuit avec sa fidèle servante Pauline dans un lointain village du royaume où elle se met à travailler dans une taverne. Elle pense avoir suffisamment mis de de distance pour pouvoir commencer une vie plus libre. Mais elle est loin d'imaginer que sa disparition va mettre en jeu d’autres forces. Aussi ne se doute-t-elle pas que la venue de deux nouveaux voyageurs a un lien avec elle, car l’un est l’assassin chargé de la tuer, et l’autre le prince avec qui elle devait se marier.
Au début du récit, je me suis dit que l’histoire était beaucoup trop fleur bleue et cousue de fil blanc, avec une princesse qui réussit à déjouer les fins limiers à sa poursuite en cachant ses traces, capable de s’adapter rapidement à une vie de servante de taverne dans un village, et qui bien sûr va être troublée par ces deux nouveaux voyageurs, découvrant l’amour.
Mais heureusement cette vision idyllique et pleine de clichés va s’arrêter brutalement, et Lia va se retrouver véritablement confrontée à des enjeux qui la dépassent, et va découvrir qu’elle doit affronter son destin et toutes les terribles épreuves que ce dernier va lui faire traverser. Et c’est à partir de ce moment que j’ai vraiment commencer à apprécier l’histoire et à trouver Lia intéressante.
Lia découvre la dureté et l’âpreté de la vie, la douleur de perdre des êtres chers, mais va aussi découvrir ses forces et faire des rencontres qui vont lui permettre d’évoluer, ainsi que d’apprendre à écouter le don qu’elle possède en elle, et comprendre que tout est lié dans l’univers.
Ce tome 1 de la série « The Remnant Chronicles » s’est donc finalement révélé plus passionnant que ce que la première partie du roman laissait prévoir et m’a donné envie de connaître la suite des aventures de Lia dans un monde à la fois beau et cruel, empli de magie, de légendes, de mystère, de rapport avec la nature mais aussi d’enjeux de pouvoirs.
Quelques extraits :
Eristle m’a appris à écouter, à ignorer le bruit, même quand le tonnerre fait trembler le ciel, même quand la peur agite mon cœur, même quand les soucis quotidiens emplissent ma tête. Elle m’a appris à écouter ce que le monde veut nous dire. Elle m’a appris à rester calme et à savoir. Voyons voir si je peux faire la même chose pour toi.
Mais souviens-toi, mon enfant, même si nous avons chacun notre propre destinée, qui peut parfois nous sembler criblée d’infortune, nous faisons tous partie d’une histoire qui nous dépasse. Une histoire qui transcende la terre, le vent, le temps… et nos larmes.
« La brigade des cauchemars, Dossier n°3 Esteban », scénario de Franck Thilliez, dessin de Yomgui Dumont, couleurs de Drac, assistée de Reiko Takaku et de Julien Langlais, éditions Jungle, collection Jungle Frissons
Résumé : Esteban se réveille complètement perdu, il se trouve dans une chambre avec des adultes qui disent être ses parents. Esteban décide alors d’aller à la clinique pour savoir ce qui se passe, mais dans la clinique se trouve un cirque avec des gens bizarres. Que se passe-t-il ?
Mon avis : Tout comme Esteban, je me suis retrouvée totalement déboussolée dès le début du tome 3.
Esteban se réveille dans une famille qui dit être sa famille, et qui lui promet qu’il va aller mieux. Mais Esteban n’en croit pas un mot, et décide de se rendre à la clinique du professeur Angus, mais il ne rencontre personne. Où sont passés le professeur, Tristan et Sarah ? Et que fait un cirque avec des personnages étranges et malfaisants dans la clinique ?
Tout aura une explication logique à la fin, car tous les événements s’imbriquent en effet les uns dans les autres.
Bravo au talent du scénariste, Franck Thilliez, qui parvient à perdre le lecteur qui lui aussi a l’impression d’avoir perdu la tête. Je suis impatiente de lire la suite des aventures de la Brigade des cauchemars !
«The promised neverland, 10», scénario de Kaiu Shirai, dessin de Posuka Demizu, éditions Kazé
Résumé: Galvanisés par les révélations de William Minerva, les enfants de Goldy Pond s’organisent sous la houlette d’Emma et de Lucas pour gagner contre les monstres. Ces derniers deviennent des proies, et les enfants des chasseurs. Le plan fonctionnera-t-il ?
Mon avis : Ce tome 10 est consacré à la révolte des enfants de Goldy Pond contre les monstres. Ces derniers décident de renverser les rôles : ils deviennent des chasseurs, et les monstres des proies. Mais pour que le plan fonctionne, le timing est très serré, et les monstres doivent être isolés, les enfants ne pouvant lutter contre un groupe de monstres, et ayant un nombre limité de munitions efficaces.
Ce tome 10 tient en haleine le lecteur tout au long des pages, et rien n’est encore gagné à la fin. Parviendront-ils à réussir ?
«The promised neverland, 9 », scénario de Kaiu Shirai, dessin de Posuka Demizu, éditions Kazé
Résumé: Emma possède le stylo qui lui permet de déverrouiller la mystérieuse porte à Goldy Pond. Elle va alors découvrir d’autres secrets sur William Minerva, et elle va décider de quitter le village avec tous les enfants…
Mon avis: Gros plan sur Emma et Goldy Pond, dans ce tome 9 où le lecteur va en apprendre plus sur William Minerva, la situation dans le monde des humains, et où les rebondissements sont toujours aussi nombreux, emmenant toujours le lecteur là où il ne s’y attendait pas.
Emma va découvrir une partie des secrets de William Minerva, en apprendre plus sur le monde des humains, et en savoir plus aussi sur les fermes d’élevage. Elle va alors élaborer un plan avec les jeunes du village pour quitter Goldy Pond malgré la chasse organisée par les démons. Et cerise sur le gâteau, on en saura plus sur un personnage… Mais je n’en dis pas plus.
En bref, une série addictive qui se renouvelle sans cesse pour notre plus grand bonheur !
« La brigade des cauchemars, Dossier n°2 Nicolas », scénario de Franck Thilliez, dessin de Yomgui Dumont, couleurs de Drac, assistée de Reiko Takaku, éditions Jungle, collection Jungle Frissons
Résumé : Sarah perd ses parents, morts dans un accident de voiture, et rejoint Tristan, Esteban et le professeur Angus à la clinique. Elle va intégrer la brigade des cauchemars, et va faire une première expérience avec Nicolas, un garçon qui fait un cauchemar avec des gens transformés en pierre et une fée radioactive. Mais un intrus, Léonard, va aussi s’infiltrer dans le cauchemar !
Mon avis : L’univers de cette série BD est toujours aussi sombre et intense, avec des révélations à la fin, qui vont encore ajouter du mystère.
Sarah a le malheur de perdre ses parents dans un accident de voiture, et elle se retrouve seule. Heureusement, le professeur Angus fait jouer ses relations, afin de pouvoir l’accueillir à la clinique, avec Tristan et Esteban. Sarah est alors entraînée pour pouvoir faire partie de la brigade des cauchemars. Et nos trois amis ne seront pas de trop pour aider Nicolas, un nouveau patient, dans son cauchemar où il se retrouve en Russie en 1986, avec des gens transformés subitement en pierre, une horrible fée, et de la radioactivité.
Et surtout, Léonard, qui a enfermé la mère de Tristan dans son cauchemar, a réussi à s’échapper de sa cellule, et a infiltré lui aussi le cauchemar de Nicolas. Sarah, Tristan et Esteban devront alors tout faire pour ramener Léonard à la clinique…
Cette série BD présente un univers assez sombre, avec des personnages qui ont tous une part d’ombre et de mystère, d’ailleurs, ce dernier s’épaissira quand on aura des révélations sur Esteban.
Une série qui entre au cœur de nos pires cauchemars, et dont l’intensité augmente progressivement. A suivre dans le tome 3.
« Ken’en. Comme chien et singe,1» de Fuetsudo et Hitoshi Ichimura, éditions Doki Doki
Résumé : Un esprit maléfique a envoyé un message aux habitants d’un village : si on ne lui sacrifie pas une jeune fille, les conséquences seront terribles. Les villageois font alors appel à Hayate, un chasseur de démons, mais celui-ci est un chien !
Mon avis : Ce manga emmène ses lecteurs au cœur du Japon légendaire, avec une histoire mettant en avant des héros mi-hommes mi-animaux.
Le premier est le démon qui terrorise les villageois, Mashira, mi-homme mi-singe, l’autre, Hayake, est un à la fois un homme et un chien blanc, prenant l’apparence de l’un ou de l’autre. C’est sous les traits du chien qu’il va apparaître à Mashira, et ce dernier va tout de suite décider de l’adopter.
Mais il va découvrir qu’Hanake doit s’occuper de lui, à cause de la terreur qu’il fait vivre aux villageois. Va alors commencer une cohabitation pas toujours facile entre les deux.
Hanake éliminera-t-il Mashira, ou arrivera-t-il à le faire changer ses traditions ? Nous en saurons sûrement plus dans les prochains tomes.
« Louca, 7. Foutu pour foutu» de Bruno Dequier, éditions Dupuis
Résumé : Louca doit continuer à affronter les anciens membres de l’équipe de foot de Nathan pour les convaincre de rejoindre les Phénix. Et cette fois-ci, il va avoir fort à faire avec un combat contre un boxeur… Et en plus, un danger mortel rôde autour de Louca...
Mon avis : J’avais quitté Louca en mauvaise posture, avec des révélations surprenantes sur sa famille et un danger imminent qui le guette. Et je l’ai retrouvé, ne se doutant de rien, mais avec un contrat mortel sur le dos. D’ailleurs je n’en dis pas plus pour vous laisser le plaisir de découvrir ce qui va arriver…
Sinon, Louca va encore défier d’anciens joueurs de l’équipe de Nathan, avec des réussites et des échecs, et Bruno Dequier continue toujours à faire rire aux éclats ses lecteurs, détendant une atmosphère qui aurait pu être plus sombre. Mais bien sûr, rien n’est réglé et le suspense demeure toujours.
Le tome 8 nous en apprendra sûrement plus, mais je compte sur l’auteur pour nous préparer encore de fracassantes surprises.
Une série à lire pour le mystère, le sport, et l’ambiance bourrée d’humour, avec un Louca toujours aussi maladroit, pour notre plus grand plaisir !
J’ai reçu ce roman lors d’un Masse Critique spécial qui me proposait de le lire. Je remercie d'ailleurs Babelio et l'auteur de me l'avoir proposé.
Il s’agit d’un roman d’anticipation, l’histoire se passant en 2032, dans un état imaginaire, la Romagnie, où vit Elyas, qui travaille dans le milieu de la banque, réside dans la capitale, se pense athée, mais d’origine musulmane, s’est marié avec Sophia, une femme de Romagnie, avec qui il a eu deux enfants. Il ne s’interroge guère sur sa vie et sa spiritualité, se pensant libre penseur, capable de toujours avoir le dernier mot avec ses arguties, satisfait de sa vie actuelle. Il a réussi dans la vie en quittant sa famille et ses origines à Sialimar, a monté les échelons de la société, s’est bien intégré, jusqu’à devenir ce qu’il est actuellement. Il parle parfois religion avec son chauffeur, Brahim, qui accepte le Coran comme une vérité, même s’il ne comprend pas tout.
Mais sa vie va changer radicalement le jour où il apprend l’assassinat de sa cousine, qu’il n’avait jamais revu depuis son départ, possiblement tuée pour ses convictions religieuses. En allant à son enterrement, il renoue le lien avec son oncle et son cousin, et avec ses origines. Il va alors être profondément remué, et se rallier à la cause musulmane en Romagnie.
Je dois dire que j’ai eu beaucoup de mal à me mettre à la lecture du roman, car je m’attendais à un récit de fiction, et le début ressemble plutôt à un essai qui met en avant les différents courants de pensée au sein de la communauté musulmane, et met en avant la violence liée au Coran. Le récit commence ensuite, mais sans beaucoup d’action, même s’il y en a quand même à certains moments, notamment vers la fin du récit.
On est plutôt confronté aux idées d’Elyas, son introspection, ses réflexions autour de la religion musulmane, du Coran, de sa vision politique sur la Romagnie qui a accueilli beaucoup d’immigrés musulmans, leur a offert des aides, et se retrouve confrontée à l’intégrisme.
Et c’est d’ailleurs ce qui rend son revirement complet totalement étonnant, il semble finalement lié pied et poings à ses racines, comme s’il était impossible de pouvoir se défaire des ses origines. La mort de sa cousine semble avoir été le déclencheur, comme s’il se sentait coupable, et qu’il ne voit d’autre avenir que dans l’aide à sa famille qu’il a quittée et qu’il souhaite aider dans sa volonté d’indépendance en Romagnie, quitte à perdre la famille qu’il a fondée.
Et apparaît aussi dans le récit Safia, son amour de jeunesse, qui elle aussi s’est engagée dans la cause, montrant en filigrane l’importance de la femme, qui peut faire évoluer les choses.
L’écriture de l’auteur est très littéraire, et j’ai vraiment trouvé touchant que ce dernier, dans sa lettre de présentation jointe à l’envoi, s’excuse par avance des coquilles qu’il a corrigées manuellement, ce qui représente un gros travail.
En conclusion, voici un roman qui tient parfois plus de l’essai, et qui demande un bon niveau de concentration, permettant de réfléchir sur la question de la religion musulmane, l’intégrisme, l’intégration, la liberté de penser….
Résumé : Dans la ville jaune, le jeune Théo n’a jamais vu les étoiles et rêve de s’envoler vers le ciel. Un jour, à la décharge où il cherche des trésors, il recueille une jeune fille ailée, qui a perdu une aile, et qui vient du ciel, mais qui a perdu la mémoire. Il décide de l’aider à retourner vers le ciel en lui fabriquant une aile en métal.
Mon avis : Voici une plongée dans un monde pollué où le rêve et l’espoir vont tomber du ciel, mais où la dure réalité va vite rattraper nos héros.
Le jeune Théo a toujours rêvé de voyages dans le ciel et de créatures fantastiques, car les histoires qu’il lisait dans les livres le transportaient vers un ailleurs possible. Et cet ailleurs va s’incarner sous la forme d’une jeune fille ailée, Mia, qui est tombée du ciel. Théo décide alors de lui venir en aide, et de lui fabriquer une aile lui permettant de retourner dans le ciel. Mais des personnes malveillantes ont aussi vu l’aile de Mia, et ont des intentions douteuses.
Une belle fable onirique qui nous transporte dans un monde imaginaire, où tout paraît possible, comme dans les livres. Un beau récit à suivre.