« L’Atelier des Sorciers, 4» de Kamome Shirahama, éditions Pika
Résumé : Agathe va passer son deuxième examen. Maître Kieffrey et les autres apprenties sorcières l’accompagnent pour l’encourager. Mais lors de l’épreuve, la confrérie du capuchon va s’inviter et mettre tout le monde en danger…
Mon avis : Ce tome 4 est encore plus mystérieux que les précédents, avec la confrérie du capuchon qui revient sans cesse, mais dont les objectifs sont encore inconnus.
Agathe va passer son deuxième examen, et va avoir la surprise de se voir accompagnée de Trice, que Maître Kieffrey a inscrite sans la prévenir, ainsi que de Yinny, un jeune garçon apprenti sorcier qui a déjà raté deux fois cette épreuve. Cet examen sera l’occasion pour tous trois d’évoluer, d’apprendre à se faire confiance, à faire preuve de solidarité, à comprendre l’intérêt d’étudier de nouveaux sorts au lieu de s’arrêter uniquement à ceux qui plaisent.
Ils vont donc chacun mûrir et grandir : Agathe va apprendre à travailler en équipe, Trice à accepter d’apprendre de nouveaux sorts, et Yinny d’oser dépasser ses peurs et d’apprendre à se faire confiance, sans avoir peur du jugement des autres.
Tous les trois vont comprendre que chacun a des points forts, et qu’ils peuvent réussir ensemble en s’appuyant sur les qualités des autres. Mais l’arrivée d’un membre de la confrérie du capuchon va remettre en cause ce précaire équilibre.
Et Coco, me direz-vous ? On la voit un peu moins dans ce tome, mais elle aussi va se retrouver confrontée à la confrérie.
Cette série est vraiment très plaisante à lire, car elle montre que la magie est affaire d’apprentissage, que chacun peut évoluer et apprendre de ses expériences et de ses échecs, tout en ayant une dose de mystère suffisante pour nous tenir en haleine.
« Pourquoi pas plus de bonbons dans mon alimentation ? » de Patricia Laporte-Muller, illustrations de Marie De Monti, éditions Gulf Stream, collection 123 Partez !
Ce documentaire m’a intrigué à cause de son titre, car cette question peut être posée par tout jeune qui adore les sucreries et surtout les bonbons.
A travers 10 questions, ce livre permet de comprendre ce qu’est une alimentation saine, le goût et les saveurs, la digestion, les allergies…
A la fin des expériences sont proposées aux enfants : dégustation à l’aveugle, création d’une fleur des aliments reprenant la pyramide, rechercher de l’amidon ou tester si des aliments sont acides ou basiques.
Un livre simple et bien expliqué pour les élèves du primaire et les 6èmes.
« Au revoir là-haut » de Pierre Lemaître, éditions Le livre de Poche
Résumé : A la fin de la Première Guerre mondiale, Albert se retrouve en charge d’Edouard, qui l’a sauvé d’une mort certaine par ensevelissement, et qui a perdu la moitié de son visage en le sauvant. Tous deux se retrouvent dans une France qui souhaite oublier la guerre, et vont devoir apprendre à vivre dans un monde qu’ils ne reconnaissent plus. C’est alors qu’Edouard a une idée qui leur permettrait de s’enrichir et de pouvoir choisir leur vie… Mais celle-ci est très dangereuse, aléatoire, et surtout emplie de cynisme.
Mon avis : Ce roman a reçu le prix Goncourt, et a également été adapté au cinéma.
Le récit de découpe en trois parties qui nous font suivre le destin de deux jeunes hommes qui n’avaient rien en commun et qui n’auraient jamais dû se rencontrer s’il n’y avait pas eu la guerre.
D’un côté, Albert, modeste employé dont la peur, le manque d’énergie et l’incapacité à faire des choix réfléchis semblent régir sa vie. De l’autre, Edouard, jeune homme issu d’une famille riche, en opposition avec son père en raison de son goût (et de son talent) pour les arts, et qui est attiré par les hommes. Tous deux ne se sont jamais rien dit, mais un jour tragique, Albert se fait ensevelir vivant, et Edouard, blessé à la jambe, lui vient en aide, mais recevra de nombreux éclats d’obus, qui vont le transformer en gueule cassée. Naît alors entre les deux hommes une amitié indéfectible, mais ce pacte qui les lie va aussi les amener au bord de l’enfer.
Albert se sent redevable envers Edouard qui lui a sauvé la vie, et va devenir à son tour son ange gardien, se sentant coupable de ce qui est arrivé au visage d’Edouard. Celui-ci, en voyant son visage irrécupérable, ne veut pas retourner dans sa famille, et Albert va alors faire l’impensable : faire passer Edouard pour quelqu’un d’autre… Mais de retour dans la société civile, Albert va vite se rendre compte que la vie est devenue très compliquée, car le travail n’attend pas les soldats revenus du front, face à une guerre que les gens souhaitent oublier. La pauvreté guette, et Albert doit aussi s’occuper d’Edouard, de ses soins, et de sa dépendance à la morphine.
C’est alors qu’Edouard commence à reprendre goût à la vie en fabriquant des masques, qu’il a l’idée de monter la plus grosse arnaque de l’époque : se faire passer pour une société qui vend des statues pour des monuments aux morts, se faire payer sans livrer, puis disparaître et profiter de la vie.
J’ai lu ce roman, dont j’avais lu plusieurs critiques, comme celles de Paroles et de Manou, et je suis ressortie de cette lecture plutôt mal à l’aise, car le cynisme domine le récit.
D’abord celui du lieutenant Pradelle, prêt à tout pour monter les échelons dans l’armée, y compris à tuer et faire tuer des innocents, recourant régulièrement au chantage pour réussir, et qui va aussi monter une arnaque de grande envergure avec les cimetières militaires, gagnant éhonteusement de l’argent.
Mais aussi celui d’Edouard, pris d’une sorte de folie des grandeurs, décidant de prendre l’argent des pauvres familles pour leurs morts, sans regret.
Et enfin Albert, qui se retrouve tout le temps dépassé par les situations, semblant incapable de réfléchir par lui-même et de prendre ses propres décisions, et tremblant toujours de peur.
Ce récit semble refléter une époque où après la guerre, chacun cherche à s’enrichir, quels que soient les moyens, et où le respect aux disparus, morts, et à leurs familles n’est pas prioritaire. J’ai trouvé bouleversant le début, quand Albert se retrouve pris dans un engrenage infernal, étant présent au mauvais moment au mauvais endroit, et souffert avec lui de son étouffement progressif sur le front, mais aussi en découvrant le visage d’Edouard, ravagé. Quel destin pouvait attendre les hommes, qui, comme eux, ont souffert dans leur chair et dans leur esprit ?
Un roman plutôt dérangeant, dont je suis ressortie plutôt désorientée, ayant vécu les horreurs de la guerre, mais aussi la cruauté de la société civile. Je sais qu’une suite est sortie, mais je ne suis pas du tout sûre d’avoir envie de la lire. Mais je changerai peut-être d'avis, car Manou a fait une chronique du tome 2 qui donne envie.
Inimaginable ! C'est vrai, ce n'est pas vrai ? Tout au long de ma lecture, je me suis posé cette question. Comment l'esprit humain peut être retors à ce point ? Au revoir là-haut est un roman q...
Albin Michel 2013 Depuis qu'il était revenu d'entre les morts, il savait qu'une peur indéfinissable, vibrante, presque palpable, était peu à peu venue l'habiter. A quoi s'ajoutaient les effets ...
Albin Michel, 2018 Elle [Madeleine] se consolait en constatant que la maison avait repris une vie à peu près normale, du moins, autant que pouvait l'être un lieu qui voyait cohabiter un enfant ...
« Clara Catastrophe. Des lapins partout ! » de Alice Pantermüller, illustrations de Daniela Kohl, éditions Sassi
Résumé : Clara fait son entrée en sixième, et se retrouve heureusement dans la même classe que sa meilleure amie, Charlie, avec qui elle partage de supers moments. Mais sa mère, au lieu de lui offrir l’animal de compagnie de ses rêves, lui achète une flûte, alors que Clara déteste en jouer. Et en plus, à chaque fois qu’elle en joue, il se passe des choses vraiment bizarres…
Mon avis : J’ai reçu ce roman de la part des éditions Sassi, que je remercie beaucoup pour m’avoir proposé la lecture de ce roman.
On y fait la rencontre d’une héroïne pleine de dynamisme, Clara, qui va raconter dans son journal intime ses différentes aventures, toutes pleines d’humour. Le format ressemble un peu à celui du « Journal d’un dégonflé », mêlant narration et illustrations. Et le tout est bourré d’humour.
Car Clara vit dans une famille qui a l’air normale, mais sa mère fait parfois de drôles d’achats, et ses frères jumeaux semblent être de véritables catastrophes ambulantes ! Si en plus, on rajoute la présence d’une flûte que Clara déteste, et qui semble avoir de drôles de pouvoirs, c’est parti pour un moment de lecture qui va faire rire ses lecteurs. Car Clara a beau vouloir se débarrasser de sa flûte par tous les moyens possibles, celle-ci réapparaît toujours, et Clara est alors obligée d’en jouer, ce qui provoque à chaque fois des phénomènes étranges, comme l’apparition mystérieuse d’une phrase sur le tableau de la salle de classe, ou la transformation de délicieuses crêpes qui sentent tout d’un coup le chou de Bruxelles !
Et Clara est en plus décidée d’avoir un animal de compagnie, comme par exemple un lapin, car sa meilleure amie Charlie en a des centaines chez elles qui se sont rapidement reproduits… Mais ses parents ne semblent pas du même avis. Alors Clara décide de gagner de l’argent de poche pour pouvoir s’acheter un animal, mais tout ne se passe pas comme prévu.
Une lecture sympathique à proposer aux élèves de primaire comme aux jeunes collégiens de sixième, qui vont passer un bon moment de lecture et d’humour.
«Le diabète :Parlons-en !» de Sophie Baussier, illustrations d’Aurélien Boudault, éditions Gulf Stream
De nombreux jeunes sont confrontés au diabète, que ce soit eux qui en souffrent, un camarade, ou un membre de leur famille. Et cette maladie fait se poser beaucoup de questions.
Ce documentaire de la collection « Parlons-en ! » de chez Gulf Stream va permettre de faire le point, de connaître cette pathologie, ses symptômes, les différents types de diabète, ses causes, son fonctionnement, comment vivre avec le diabète qu’on soit enfant, ado ou adulte.
Comme les autres titres de la collection, celui-ci permet en une cinquantaine de pages d’aborder le diabète, de comprendre comment il survient, et surtout comment vivre au quotidien avec les différents traitements et envisager un avenir serein.
J’aime bien le fait que ce documentaire aborde les différentes questions en s’appuyant sur des témoignages et des questions d’enfants et d’ados touchés par cette maladie. Deuxième point fort, les explications sont simples et claires. Et enfin, le tout est abordé sans fatalisme, montrant qu’on peut tout à fait vivre avec le diabète au quotidien, même si cela est plus compliqué.
Un bon documentaire à proposer au CDI, comme les autres de la collection !
Résumé : Tessa fait de la gymnastique dans le club dirigé par sa mère et où son père est kiné. Elle adore ce sport, mais sait très bien que c’est sa petite sœur de 8 ans qui a d’immenses possibilités et qui pourrait devenir un jour championne olympique. Et l’année qui arrive ouvre plein de possibilités, avec l’arrivée d’un coach professionnel, Raphaël, qui pourrait faire énormément progresser chaque membre de l’équipe.
Mon avis : J’ai reçu ce roman, qui va paraître le 9 juin, sous forme d’épreuves non corrigées, grâce à Babelio et aux éditions Casterman qui m’ont proposé de lire ce livre lors d’un Masse critique spécial. Je les remercie d’ailleurs pour l’envoi.
La thématique annoncée du roman dès la quatrième de couverture est celle des abus sexuels dans le monde du sport. D’ailleurs, un texte introductif explique que l’auteur a décidé d’écrire ce roman en entendant l’interview de la patineuse Sarah Abitbol à l’occasion de la sortie de son livre qui révélait qu’elle avait été victime d’abus sexuels de la part de son entraîneur. Elle a décidé d’écrire sur le monde de la gymnastique, ayant pratiqué cette discipline de nombreuses années, et en ayant gardé un très bon souvenir et des amitiés avec les autres filles de son équipe.
Tessa, qui pratique la gym depuis de nombreuses années, est parfois, voire souvent jalouse de sa petite sœur, Coline, qui semble être un petit génie de la gym. Et en même temps, elle l’adore ! En fait, elle en veut à sa mère, qui semble parfois n’avoir d’yeux que pour Coline et sa réussite.
Tessa va commencer à écrire un journal intime, un peu forcée par sa mère au début, qui lui soutient que cela lui permettra de se rappeler ce qu’elle ressentait à l’adolescence quand elle sera adulte. Tessa n’est pas convaincue, mais va finalement coucher les mots sur un cahier, lui permettant d’écrire ce qu’elle ressent. Et son cahier a la particularité de poser des questions introspectives à chaque page, auxquelles Tessa va parfois se dérober, et parfois revenir dessus et réfléchir honnêtement à ce qu’elle ressent.
Elle va ainsi mettre en avant son ressenti négatif vis-à-vis de Camille, une fille de son groupe, qui a dit des choses pas très sympas sur elle et sa famille, qui appuie là où ça fait mal par rapport à son niveau en gym. Et en plus Camille fait des manières avec le nouvel entraîneur, car elle est tombée sous son charme.
Ce dernier, Raphaël, va permettre à Tessa de donner le meilleur d’elle-même et le maximum en gym, tout en apprenant à se faire confiance pour oser faire des exercices et les réussir. Du coup, Tessa pense que son équipe pourrait gagner des médailles.
Mais Camille quitte alors brusquement le groupe.
Je m’attendais rapidement à ce que le sujet des abus sexuels soit abordé dans le roman, vu qu’il était annoncé par le résumé, mais il apparaît plutôt à la fin du récit, ce qui est un peu déstabilisant, car on attend que les événements arrivent, et cela se produit en fait vers la fin.
Du coup, on rate un peu le cœur du récit, qui est surtout celui des relations familiales, le report par les parents d’une carrière sportive qui n’a pas été possible sur les enfants, l’impression par Tessa de ne pas être à la hauteur en gym, et donc moins intéressante pour sa mère, les relations fortes entre chaque membre de l’équipe, et aussi l’apport d’un entraîneur dans un club amateur, qui va proposer de nouvelles approches et techniques pour faire progresser chacun.
Le thème des abus sexuels est mis en avant sous l’œil de Tessa, qui a compris quelque chose un soir, mais sans en voir tous les tenants et aboutissants, et niant au début que Camille puisse avoir raison, pensant qu’elle laisse tomber la gym et le groupe pour d’autres raisons Au final, elle ira avec sa meilleure amie accompagner Camille pour porter plainte.
J’ai donc un avis en demi-teinte sur ce roman, un peu trompée par le résumé. J’aurais aussi aimé que les termes techniques liés à la gym soient expliqués, comme les figures de flip et du soleil, qui reviennent souvent et que je ne connaissais pas avant de voir sur Internet.
Un extrait :
Abandonne tes peurs, tes doutes, les comparaisons. (…) Aie le courage d’être qui tu es, de poursuivre tes propres buts. Un combat est un combat, peu importe son enjeu, Tessa. Et si tu le mènes jusqu’au bout, tu en sortiras gagnante. Quelle que soit l’issue.
« L’Atelier des Sorciers, 3» de Kamome Shirahama, éditions Pika
Résumé : Coco est en mauvaise posture : son sort pour sauver des gens s’est révélé beaucoup plus puissant que prévu, et la milice arrive alors sur place pour lui effacer la mémoire à cause de son infraction. Pourra-t-elle s’en sortir ? Et comment a-t-elle pu réaliser un sort aussi puissant ?
Mon avis : Ce tome 3 permet de progresser dans l’intrigue, avec la confrérie du capuchon qui semble vouloir se servir de Coco pour faire bouger les choses concernant la magie, notamment les sorts interdits. Mais on ne comprend pas vraiment encore quel rôle elle doit jouer véritablement. Par ailleurs, son maître semble lui aussi cacher de sombres secrets, notamment quand il découvre que l’encre magique de Coco semble spéciale, et qu’elle pourrait le servir dans ses projets. Mais lesquels ? Là encore, le mystère plane…
Coco est toujours aussi pleine de joie de vivre et d’envie de réussir, et va rencontrer un jeune garçon, Tarta, petit-fils du vendeur de poudres pour réaliser des encres, qui ne peut pas devenir sorcier, car il souffre d’argentite, une maladie qui lui fait tout voir en gris, et qui l’empêche de voir les couleurs. Mais il va peut-être pouvoir l’aider… L’enthousiasme de Coco fait plaisir à voir, ainsi que son envie viscérale d’aider les autres et de faire preuve de gentillesse. Mais réussira-t-elle à s’en sortir alors qu’elle est au centre d’enjeux bien mystérieux ?
Un extrait :
Si jamais quelqu’un avait percé le secret de la magie, on aurait dû effacer la mémoire de toutes les personnes présentes. Or, les souvenirs sont ce qui compose la personnalité de quelqu’un. Ses expériences passées, ses connaissances accumulées avec le temps… Sa vie, tout simplement.
« L’Atelier des Sorciers, 2 » de Kamome Shirahama, éditions Pika
Résumé : Coco et les autres apprenties sorcières se retrouvent coincées dans une dimension parallèle avec un dragon. Elles vont devoir réfléchir ensemble pour s’en sortir et créer des sorts…
Mon avis : On avait quitté dans le tome 2 Coco en mauvaise posture, enfermée avec les autres apprenties sorcières en compagnie d’un dragon. Elles vont devoir unir leurs forces pour trouver des sorts et réfléchir à une tactique pour essayer de pouvoir s’enfuir.
Coco, dans ce tome 2, va apprendre à force de s’entraîner et de regarder les autres. Elle va ainsi pouvoir progresser grâce à l’observation. Et elle n’hésite pas à faire des tentatives et des essais, quitte à rater pour progresser, ce qui va donner à réfléchir à Agathe. Cette dernière va aussi découvrir qu’il ne s’agit pas de montrer ses talents, mais de venir en aide aux autres grâce à la magie.
Ce tome 2 permet de voir la progression de Coco, l’évolution de ses relations avec ses camarades, tout en accentuant le mystère qui plane autour de la confrérie du capuchon, et de ses motivations par rapport à Coco.
« Petit pays » de Gaël Faye, éditions Le livre de poche
Cela faisait longtemps que je ce titre était dans ma PAL et j’ai enfin pris le temps de le lire. Et j’ai été happée dès le début du récit par ce roman qui a reçu entre autres le Prix Goncourt des lycéens. D’ailleurs je fais confiance aux choix des lycéens, qui récompensent des livres que j’apprécie ensuite beaucoup !
Ce roman est en partie autobiographique, Gaël Faye étant né d’un père français et d’une mère rwandaise, et ayant vécu sa jeunesse au Burundi. Ce roman parle de la fin de l’enfance, et des moments douloureux qui mènent vers l’âge adulte, avec la disparition de l’innocence et des illusions.
Le petit Gabriel vit avec sa sœur Ana, son père français et sa mère rwandaise au Burundi. Il narre une enfance heureuse, entre les sorties et les aventures avec les copains pour aller chercher des mangues, nager dans la rivière. Une belle période de joie et d’insouciance, qui va progressivement disparaître, car le monde des adultes va changer sa vie. Au début, Gabriel ne comprend pas trop ce qui se passe, mais il semble que sa vie commence à changer le jour où ses parents se disputent, et où Gabriel comprend qu’ils vont se séparer. Mais ce n’est que le commencement…
Peu à peu, il va entrevoir que la politique et les élections vont mettre le chaos aussi bien au Rwanda qu’au Burundi, et il va vivre de l’intérieur la terrible guerre civile entre les Hutus et les Tutsis. Plus rien ne sera jamais comme avant, et Gabriel va devoir grandir trop vite et brutalement, marqué à jamais par les événements terribles qu’il va vivre.
Un roman qui montre l’importance de connaître ses racines, mais aussi la terrible douleur de devoir les quitter, de voir tout son monde voler en éclats, sa famille disparaître, et se retrouver seul à devoir gérer sa vie. Un roman fort, intense et douloureux, mais nécessaire pour vivre de l’intérieur cette terrible guerre civile et ces nombreux massacres.
Quelques extraits :
Plus tard, quand je serai grand, je veux être mécanicien pour ne jamais être en panne dans la vie. Il faut savoir réparer les choses quand elles ne fonctionnent plus.
Bien sûr, un livre peut te changer ! Et même changer ta vie. Comme un coup de foudre. Et on ne peut pas savoir quand la rencontre aura lieu. Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis.
Je pensais être exilé de mon pays. En revenant sur les traces de mon passé, j'ai compris que je l'étais de mon enfance. Ce qui me paraît bien plus cruel encore. Grasset, 2016 Prix du Roman FNA...
Petit pays et grand auteur. Burundi 1992. Gabriel dit Gaby a dix ans. Il joue, lit, va à l'école, fait du vélo, retrouve ses copains pour des balades, du chapardage, des bêtises de gosses, des ...
«L’Âme du monde » de Frédéric Lenoir, éditions Pocket
Quand j’ai croisé la couverture de « L’Âme du monde », je n’ai pas hésité un seul instant, me rappelant que Manou en avait fait l’éloge et curieuse d’en savoir plus.
En 2013, j'ai présenté sur ce blog, ce livre que j'avais beaucoup aimé et conseillé aux lycéens... Je n'avais pas beaucoup de lecteurs à l'époque et je n'avais eu aucun commentaire. Une fois...
Frédéric Lenoir, qui est philosophe et historien des religions, offre au lecteur un beau cadeau, proposant de garder l’essentiel des sagesses des différentes cultures et religions, afin de transmettre des concepts, idées et conseils qui permettent de mener une vie pleine de sens, connecté à l’univers qui nous entoure.
Il prétexte une rencontre entre différents sages du monde, qui doivent transmettre la quintessence de leur savoir à deux jeunes adolescents, dans un contexte de fin du monde possible, pour transmettre ce qu’il appelle « les 7 clés de sagesse » qui permettent de vivre une vie meilleure et porteuse de sens et de réflexion sur soi-même. C’est l’occasion de partir à la rencontre de différentes sagesses, qui ne sont pas explicitement nommées, afin d’en garder l’essentiel à transmettre. On croise alors les sagesses et religions juives, chamaniques, catholiques, hindoues, chinoises, musulmanes, bouddhistes, et la philosophie grecque.
Les sages réunis dans le monastère de Toulanka, au Tibet, vont comprendre qu’ils ont été réunis pour enseigner à deux adolescents l’essentiel de leur savoir et de leur sagesse, afin que ces derniers puissent les transmettre au monde entier, car le chaos pourrait arriver dans le monde. Ils décident d’enlever toute référence religieuse, et de réfléchir à ce qu’il est essentiel de transmettre, par le biais d’histoires, de cours de réflexion, ou de citations. Chaque jour est consacré à un « cours », afin de laisser aux adolescents le temps d’assimiler tout ce qu’ils ont appris.
Le lecteur découvre alors des préceptes pour guider sa vie : la découverte du sens de la vie, comment faire vivre en harmonie corps, émotions et âme, apprendre ce qu’est vraiment la liberté, ouvrir son cœur au véritable amour, cultiver des qualités pour une vie meilleure, apprendre à vivre l’instant présent, accepter que tout change et que le regard qu’on porte sur les événements peut tout changer, comprendre que le bonheur ne dépend pas d’éléments extérieurs mais de nous-même.
Un écrit que j’ai lu avec plaisir, retrouvant des histoires ou des contes connus (comme l’attelage pour gouverner da vie, la description de l’éléphant par des aveugles), et j’ai trouvé que cet ouvrage renferme l’essentiel de ce qu’il faut savoir pour mieux vivre, libre ensuite au lecteur d’approfondir ensuite ce qu’il a appris, et surtout à commencer à mettre en pratique, pour construire un monde meilleur et plus respectueux de la planète.