L’année du lion
« L’année du lion » de Deon Meyer, éditions du Seuil
Une pandémie frappe le monde entier, avec une fièvre qui se transmet à la vitesse de l’éclair et élimine 95% des humains de la surface de la terre en moins d’un an. Nicolas Storm fait partie des survivants, avec son père, Willem. Tous deux sont sur les routes à bord d’un camion. Et un jour, ils s’installent dans un village dont les habitants ont disparu, et Willem décide de fonder une communauté, Amanzi, où chacun pourrait vivre en paix et en ayant de la nourriture. Commence alors une nouvelle vie, mais où les dangers sont toujours présents.
Voici un titre que j’ai emprunté à la médiathèque, suite à l’avis de Sylviedoc, sur Babelio, dont la chronique m’avait donné envie de lire ce roman.
Il se présente sous la forme de mémoires, écrits bien des années plus tard, par un Nicolas Storm devenu adulte, avec un recul sur les événements qui se sont déroulés lors de son adolescence, entre ses 13 et 17 ans.
On sait dès le début que Willem, le père de Nicolas, va être assassiné, et on formule des hypothèses au fur et à mesure de la lecture, mais bien sûr, à la fin, tout est totalement différent de ce qu’on aurait pu imaginer, et va nous étonner.
Mais le récit n’est pas seulement une quête du potentiel assassin, c’est surtout l’histoire d’un adolescent, qui veut trouver sa place, en veut à son père car il l’estime parfois trop doux et pas assez courageux, qui tombe amoureux, essaie de se faire remarquer, et qui va découvrir un mentor en la personne de Domingo, le deuxième arrivant de leur communauté, qui va le former en tant que soldat, et va lui transmettre sa philosophie de la vie.
C’est aussi une aventure qui nous emporte dans un futur (proche ? ) possible, et qui nous montre une humanité mêlant à la fois le bien et le mal.
La situation de départ avec une fièvre qui décime tout le monde, venant d’un coronavirus, est criante de vérité, alors que ce roman a été écrit en 2017. On voit une société qui se délite rapidement, où les morts sont nombreux, et où les rares survivant essaient de reprendre pied dans un monde totalement changé. Certains vont se regrouper pour faire du trafic, voler, tuer, d’autres vont essayer de construire un monde nouveau.
J’ai apprécié l’écriture fluide de l’auteur, ma découverte de l’Afrique du Sud, et surtout la personnalité des différents personnages, comme Nico, qui écrit avec une vision d’adulte sur les événements, et montrant que l’adolescence est une période de rébellion, où on cherche ses repères en dehors de la famille, pafois égoïstement et qu’on ne comprend qu’après coup ses parents, quand on a soi-même mûri et vécu. On croise aussi les témoignages de différents personnages qui nous touchent, comme Mélinda, enlevée par des hommes, Hennie As, le pilote, Birdie l’ingénieure, ou le petit Okkie, orphelin.
Un roman passionnant, mêlant vision du futur, réflexion sur le monde et l’humanité et mystère. A lire !