Buveurs de vent
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« Buveurs de vent » de Franck Bouysse, éditions Albin Michel
Dans la vallée, tous les habitants travaillent dans la centrale du barrage qui fournit de l’électricité, telle une araignée dévorante.
Le maître de cette centrale, Joyce, dispose d’yeux et d’oreilles partout, et personne n’ose le contredire ou même se rebeller.
C’est là, dans cette vallée, que sont nés quatre frères et sœurs qui sont très soudés, et qui veulent vivre à leur manière. Marc, l’aîné, qui travaille dans les bureaux de la centrale, et lit en cachette. Matthieu, qui travaille dans la poussière de la carrière pour la centrale aussi, et qui adore se fondre avec la nature. Mabel, magnifique jeune fille qui prend son indépendance, et tourne la tête aux hommes. Et enfin, Luc, le petit dernier, qui n’est pas comme les autres, un peu simple, et qui pense pouvoir découvrir dans la rivière le trésor caché des pirates.
Tous quatre passent leur jeunesse à se rendre en haut du viaduc, et à s’y pendre avec des cordes, sentant sur leurs joues le vent de la liberté. Mais comment se frayer un destin quand la ville est dominée par l’ombre de Joyce et de ses sbires ?
J’ai préféré commencé par ce titre pour lire cet auteur, car j’avais peur que « Né d’aucune femme », qui a reçu des critiques parfois très négatives, ne me permette pas d’entrer dans l’univers de l’auteur.
Ici, j’ai rencontré des phrases flamboyantes par moments, et une sorte de retour à la nature, à la simplicité de l’amitié indéfectible entre membres d’une même fratrie, tout en découvrant un monde cruel, régi par les intérêts, et où chaque habitant semble dénué de volonté personnelle, si ce n’est de nuire à l’autre, soumis au joug du tyran de la centrale, Joyce, qui tire toutes les ficelles.
Mais la fraîcheur des enfants, tout comme l’action d’une personne extérieure, vont faire changer ce petit monde renfermé sur lui-même, même si le bonheur n’est pas forcément au bout du chemin.
J’ai rencontré des personnages rudes et rugueux, d’autres soumis, d’autres encore se croyant importants, mais j’ai surtout aimé l’amitié entre ces quatre frères et sœurs, et leur envie de liberté. Un roman qui m’a laissé une impression étrange, comme une certaine nostalgie d’un monde disparu ou à venir.
L’avis de Manou, qui m'avait donné envie de lire ce titre :
Buveurs de vent / Franck Bouysse - Dans la Bulle de Manou
Albin Michel 2020 Pour témoigner de ce qui arriva ensuite, il faudrait peindre le silence avec des mots, même si les mots ne suffiront jamais à traduire une réalité, et ce n'est pas nécessair...
https://www.bulledemanou.com/2021/01/buveurs-de-vent/franck-bouysse.html
Un extrait :
On se demande souvent après coup à quel moment la vie s’est transformée en destin incontrôlable, quand la machine s’est emballée, si c’est un enchaînement d’événements passés qui préside au changement ou si le changement lui-même est inscrit dans l’avenir