« Ma fugue chez moi » de Coline Pierré, éditions du Rouergue, collection Doado
Résumé : Anouk, 14 ans, se sent isolée, entre une mère inexistante, un père peu soucieux d’elle, et le harcèlement qui commence envers elle au collège. Alors Anouk craque et décide de fuguer, loin de chez elle. Mais il n’est pas si facile qu’il y paraît de trouver un endroit où fuguer en plein hiver, alors Anouk finit par fuguer chez elle, dans le grenier…
Mon avis : Fuguer dans le grenier de sa propre maison paraît hautement improbable, mais en lisant ce roman, on se dit que c’est une bonne cachette.
Anouk décide de partir loin de chez elle, mais quand elle se rend compte qu’elle ne trouve aucun endroit où se poser, elle est perdue et se sent abattue. Elle décide de rentrer chez elle, mais au dernier moment, décide de tenter de se cacher dans le grenier accessible depuis sa chambre, où personne ne va jamais.
Mais ce n’est pas aussi simple qu’elle aurait pu le penser, elle va devoir penser la logistique pour se nourrir, se laver ou s’habiller, mais surtout elle n’avait absolument pas prévu qu’elle pourrait entendre les réactions de son père et de sa petite sœur Bena revenue de l’internat. C’est très dur pour elle d’assister aux émotions et ressentis des autres, mais elle réussit à ne pas craquer et reste cachée. Mais jusqu’à quand ?
Un roman qui sous son air de fugue légère (mais pas tant que ça) montre les ravages du harcèlement et de l’absence d’écoute au sein de la famille. Anouk se sent seule et ne sait plus quoi faire.
Alors la seule solution qu’elle trouve, c’est de fuir tout ce qui la fait souffrir. Mais comme elle n’a pas vraiment le caractère d’une aventurière, elle va fuguer chez elle. Elle entend les réactions et le désespoir de sa famille, mais elle ne veut pas retourner tout de suite chez elle.
Sa fugue intérieure va lui permettre d’ouvrir une parenthèse, de se perdre pour mieux se retrouver, et reprendre confiance en elle. Elle va s’interroger sur sa famille, ses goûts, ses relations avec les autres, et finalement va ressortir plus forte et capable de retourner vers la vie. Et elle va même aider sans le vouloir quelqu’un à s’affirmer et à prendre lui-même des décisions sur sa vie.
Une histoire traitée sous un angle original, qui montre que l’introspection et l’isolement peuvent aussi aider à reprendre pied quand ça va mal.