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« Histoire merveilleuse d’un tigre amoureux », texte de Shen Qifeng, traduit du chinois par Chun-Liang Yeh, illustrations d’Agata Kawa, éditions HongFei

Résumé : La jeune Xioying, qui vivait dans la joie et l’opulence, se retrouve confrontée à un sombre destin avec la mort de son père en prison. Mais un tigre va venger son honneur bafoué…

Mon avis : Voici un beau conte chinois, qui par certains côtés fait penser à la Belle et la Bête.

La belle Xioying, qui est belle et possède toutes les qualités, voit un jour son père se faire arrêter suite à la dénonciation calomnieuse du père d’un amoureux éconduit. Sa vie est bouleversée, surtout après la mort de son père en prison. Elle se retrouve seule avec sa mère, et cette dernière supplie le ciel que quelqu’un venge leur famille, en échange cette personne aura la main de sa fille.

C’est un tigre qui vengera leur honneur bafoué, et qui viendra demander la main de Xiaoying. Autant la mère est effrayée par cet animal et craint que ce dernier ne puisse subvenir à leurs besoins, autant Xioying est ferme dans sa décision d’accepter de s’unir au tigre. Ils vont couler des jours heureux, le tigre s’occupant de sa belle, mais sentant les inquiétudes de la mère de celle-ci. Alors ce dernier va s’éloigner, laissant une Xiaoying triste à en mourir…

Ce conte a été écrit au 18^ème siècle, tout comme celui de Mme Leprince de Beaumont. Mais contrairement à la Belle et à la Bête, le tigre n’est pas un humain puni qui doit rencontrer le véritable amour pour reprendre sa forme humaine. C’est un animal plein de droiture et d’amour pour sa belle, qui va vivre avec elle des années de bonheur, mais qui va s’éloigner, sentant les craintes de la mère. L’amour de Xiaoying, ainsi que son sens de l’honneur, sont tellement forts, qu’elle lui restera toujours fidèle, jusqu’à dépérir. Et le tigre amoureux continuera toujours à s’occuper de sa mère.

Plus que d’amour, ce conte met en avant des valeurs tels que l’honneur ou le respect des promesses. Les illustrations de cet album sont superbes, dans des tons rouge et orangé qui font penser à l’Art nouveau, dont l’illustratrice s’est inspirée.

Un bel album à proposer.

« Les aventures de la sagesse : 8 contes initiatiques autour du monde », textes d’Aurore Aimelet, Gilles Diederichs, Sophie Ekoué, Delphine Chaumont Aïdan, Laurence Pinsard, Isabelle Boucq, illustrations de Carole Xénard, éditions Hatier jeunesse

Résumé : 8 contes du monde entier pour apprendre la sagesse, apprendre à se connaître et vivre dans le monde.

Mon avis : Ces 8 contes nous emmènent à la découverte de la sagesse, en suivant les pas d’un héros.

Avec Kai et l’océan, on découvre les bienfaits du Ho’oponopono pour apprendre à pardonner et aller de l’avant.

Avec Ameyal, on part à la découverte des quatre accords toltèques.

Rollon le marcheur nous amène à vivre dans le calme et la douceur.

Les amies Elikia et Furaha nous emmènent dans une quête vers le bonheur avec le Hakuna matata.

Dahoé et Anil vont découvrir la méditation de pleine conscience.

Surya et son chat yogi vont nous apprendre le yoga.

Karu nous fait découvrir la philosophie zen.

Enfin, Morgane et Tom vont faire découvrir les bienfaits de la nature et du Shinrin-Yoku.

Un ouvrage magnifique avec sa couverture aux reflets dorés qui en fait un livre précieux. Et précieux, il l’est, avec son contenu sous forme de contes philosophiques qui amènent, étape par étape, chacun à découvrir des philosophies de vie du monde entier, pour apprendre à se connaître, à vivre avec les autres, et à vivre vraiment dans le monde.

Tous les contes sont de petites petites pépites, chacun nous emmenant dans une façon complémentaire des autres de penser, certaines phrases sont mises en valeur par la couleur, montrant leur importance, et à la fin, un encart « La minute sagesse » nomme la pratique philosophique et l’explique.

Les illustrations pastels sont aussi superbes.

Un bijou à proposer et à lire et relire régulièrement. Je pense que je l’utiliserai en club relaxation comme support.

« Je fais un oiseau pour la paix » de Alain Serres et Claire Franek, éditions Rue du monde

Résumé : Découvre comment fabriquer une grue en origami en suivant l’histoire d’une petite fille qui rencontre et fait disparaître des loups, des crocodiles et des guerres pour arriver vers la paix.

Mon avis : Un joli album qui mêle récit et méthode pour apprendre à fabriquer une grue en origami.

Après avoir présenté l’histoire des 1 000 grues de papier, on enchaîne avec les différentes étapes pour plier sa grue, en suivant les aventures d’une petite fille qui va croiser des animaux menaçants et réussir à amener la paix avec son oiseau.

Une idée originale pour apprendre à faire ce pliage qui demande patience et rigueur, doublé d’une belle histoire.

« Nina, l’histoire de Nina Simone », texte de Traci N. Todd, illustrations de Christian Robinson, traduction de Rosalind Elland-Goldsmith, éditions Didier jeunesse

Résumé : Histoire de la vie d’Eunice Kathleen Waymon, connue sous le nom de scène de Nina Simone, pianiste et chanteuse célèbre, qui a utilisé la musique pour lutter contre le racisme envers les Noirs.

Mon avis : Coup de cœur pour ce superbe album, aussi bien au niveau du texte que des illustrations superbes et colorées.

Il retrace les différentes étapes de la vie de Nina Simone, depuis son enfance et son génie au piano, jusqu’à ses premiers revers liés à sa couleur de peau, ses premiers boulots de pianiste dans des bars, ses débuts de chanteuse et l’utilisation de ses talents et de sa notoriété au service de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis.

Un bel album qui rend hommage à cette artiste ! Cela donne envie de (ré)écouter sa musique.

« La fille à moto » d’Amy Novesky, illustrations de Julie Morstad, éditions La Pastèque

Résumé : Un jour, une fille quitte Paris pour faire le tour du monde à moto. Elle verra des lieux magnifiques et fera de belles rencontres.

Mon avis : Coup de cœur pour ce très bel album, tiré de l’histoire vraie de d’Anne-France Dautheville, première femme à être partie faire le tour du monde à moto en 1973.

Je suis tombée sous le charme de cet album, que ce soit au niveau du texte ou celui des illustrations, qui m’ont emportée immédiatement avec la jeune fille sur sa moto.

Le message porté est celui que le monde est beau pour qui sait le voir, et que si on pense que les autres sont bons, ils le seront avec vous. De belles valeurs partagées et un émerveillement face aux richesses du monde, même si certains les détruisent comme les bouddhas d’Afghanistan.

A lire et à partager autour de soi !

Quelques extraits :

« Max et Lili ont du mal à se concentrer » de Dominique de Saint-Mars et Serge Bloch, éditions Calligram, collection « Ainsi va la vie »

Résumé : Max est facilement distrait et agité en classe. Lili est jalouse des autres filles. Mais leur nouveau prof de sport pourrait les aider à se concentrer avec la méditation.

Mon avis : Le thème de ce tome met en avant une grande difficulté chez la plupart de nos élèves : arriver à se concentrer suffisamment en classe.

Max et Lili ont beaucoup de mal à se concentrer, et Lili pousse la porte du cours du nouveau prof de sport qui apprend aux élèves la méditation. Elle va aussi y amener Max pour qu’ils essaie lui aussi. Ils vont apprendre à se concentrer sur leur respiration, à comprendre que les pensées parasites sont normales, et qu’ils peuvent apprendre à commander leurs idées. Une révélation qui va leur permettre de la distance par rapport à leurs soucis, et qui va faire évoluer les notes de Max positivement.

Alors quand est-ce qu’on s’y met en famille ?

« Les parents de Max et Lili sont accros au portable » de Dominique Saint-Mars et Serge Bloch, éditions Calligram, collection Ainsi va la vie

Résumé : Max et Lili ont en marre que leurs parents soient toujours scotchés à leur portable, ils ont l’impression de ne pas exister !

Mon avis : Voici un titre bien dans l’air du temps ! On dit souvent des jeunes qu’ils sont accros aux écrans, mais c’est aussi le cas des adultes. Et Max et Lili en souffrent, car ils ont l’impression que leurs parents les oublient, le nez toujours sur leur téléphone, pour le travail, les amis les vacances…. Alors ils décident de réagir.

J’ai trouvé cet album très bien fait, car on s’y reconnaît tous : le smartphone est devenu indispensable dans la vie de tous les jours, et il nous prend beaucoup de temps, parfois sans même qu’on s’en rende compte, et se déconnecter est devenu indispensable !

Un bon titre pour discuter en famille ou l’école de ce thème.

Un extrait : 

« Petit Noun. L’hippopotame bleu des bords du Nil » de Géraldine Elschner et Anja Klauss, éditions Canopé et L’Elan vert, collection Pont des arts

Résumé : Petit Noun est un hippopotame bleu qui vivait au bord du Nil de l’Egypte antique. Après un très long sommeil, il se réveille et part à la recherche de sa famille.

Mon avis : Cet album est une pépite magnifique aussi bien pour l’histoire que pour les illustrations qui sont superbes, et invitent au voyage.

La collection Pont des arts met en relation un objet dans un musée, ici une figurine d’hippopotame exposée au Louvre et trouvée lors de fouilles archéologiques en Egypte, et une histoire qui permet de comprendre pourquoi cet objet a été fabriqué et a été retrouvé dans des tombes.

L’histoire de Petit Noun qui vit avec sa famille d’hippopotames bleus, suit un homme et s’endort dans sa tombe, puis se réveille à notre époque et part en quête de sa famille, jusqu’à la retrouver au musée du Louvre de Paris, est une réussite, mêlant fiction et légende, et permettant de mieux comprendre cet objet.

Une belle collection à suivre !

« Mukashi Mukashi : Contes du Japon, Recueil 1 » d’Alexandre Bonnefoy, éditions Issekinicho

Résumé : 3 contes populaires du Japon, où un garçon pas plus grand qu’un pouce réalise son rêve de devenir samouraï, une jeune femme risque de devoir quitter son mari à cause d’un secret honteux, et un mille-pattes doit partir chercher le médecin pour son ami malade.

Mon avis : Je ne connaissais pas les éditions Issekinicho jusqu’à ce que je croise un jour leur stand au Salon du livre de Montreuil, et j’étais tombée sous le charme de recueils de contes traditionnels japonais, avec les superbes illustrations de couverture. Et Mukashi mukashi signifie tout simplement Il était une fois. J’ai alors acheté le tome 1 pour le CDI, et ai pu découvrir trois contes qui ont en commun de faire preuve de beaucoup d’humour.

Dans le premier « Issun Bôchi », on rencontre un jeune garçon pas plus gros qu’un pouce qui va faire preuve de beaucoup de courage pour réaliser son rêve de devenir samouraï.

Dans le second « Un mariage venteux », une jeune mariée cache le fait qu’elle fait des pets monstrueux qui font tout envoler, et lorsque sa belle-famille s’en aperçoit, ils lui ordonnent de partir, mais ses pets se révéleront aussi utiles.

Enfin, dans « Le voyage du mille-pattes », un mille-pattes doit aller rapidement quérir un médecin pour son ami cafard qui ne sent pas bien du tout, mais pourquoi ne revient-il pas ?

Ces trois contes sont adaptés à partir de 5 ans, mais ils peuvent aussi être lus par de petits lecteurs, ou tout simplement servir de support à une sieste contée.

En tout cas, je suis fan : les histoires sont courtes et rigolotes, et les illustrations sont pleines de couleurs lumineuses et de pep’s !

« Animal Totem » d’Agnès Domergue et Clémence Pollet, éditions HongFei

Résumé : Au temps où les hommes et les animaux se comprenaient, une jeune fille part à la recherche de son animal totem.

Mon avis : Coup de cœur pour ce magnifique album grand format qui nous emmène au cœur de la nature, en compagnie d’une jeune fille qui part à la recherche de son animal totem. Dans sa quête, elle va croiser de nombreux animaux aux multiples qualités, mais aucun n’est son animal totem. Elle décide alors de retourner chez elle, et sur le retour, son animal totem va la croiser, chacun devenant l’animal totem de l’autre.

J’ai adoré aussi bien l’histoire que les illustrations superbement colorées et montrant les animaux sous leur plus beau jour. Cette histoire peut permettre au lecteur de suivre les aventures vers la recherche d’un animal totem, et de découvrir quelles qualités représentent les animaux du récit. Chacun pourra alors choisir l’animal qui lui correspond le plus, et qui l’accompagnera dans sa vie.