En cette fin d'année 2019, je vous propose un récapitulatif de mes lectures coups de cœur, avant de vous retrouver en 2020 pour partager d'autres lectures ! 

« Le mari de mon frère, 2 » de Gengoroh Tagame, éditions Akata

Résumé : Kana est heureuse car elle aime bien son oncle Mike venu du Canada, et elle a la joie de voir sa mère passer quelques jours avec eux ! Mais elle va découvrir que tout le monde n’accepte pas les homosexuels, notamment la maman d’une amie…

Mon avis : Dans ce tome, on voit évoluer Yaichi, qui commence à changer par rapport à ses idées reçues sur l’homosexualité, car il découvre les aprioris des gens, qui commencent à le choquer.

Du coup, il commence à se remettre en questions.

Par ailleurs, Mike va malgré lui pouvoir aider un jeune homme qui n’arrête pas d’observer leur maison, et de se cacher dès qu’il est aperçu.

La fraîcheur de la petite Kana, ainsi que l’évolution des idées de Yaichi permettent au lecteur de se pouvoir lui aussi cheminer dans ses idées. Un très bon manga !

« Venise » d’Elisabeth Dumont-Le Cornec, éditions Graine2, collection Graines de voyageurs

Un guide de voyage à mettre entre les mains de nos élèves ou de nos enfants avant de partir vers une destination, ici Venise.

Il est organisé en quatre parties : un guide des principaux monuments et traditions, un jeu de piste grandeur nature, un carnet de voyage où noter ses impressions, un carnet pratique avec des adresses et des numéros de téléphone. Et en fin de guide, une carte de la ville qu’on peut déplier est collée. J’ai trouvé ce carnet de voyage très bien fait, ludique et pratique à la fois.

Il permet de découvrir la ville, son histoire, et ses principaux monuments, à l’aide de textes très courts, les numéros renvoyant à la carte en fin d’ouvrage pour se repérer, avec des propositions de jeux et d’activités pour visiter tout en s’amusant, et garder des souvenirs de son voyage grâce au carnet intégré.

Un livre à offrir en famille avant de partir en vacances, ou à proposer aux collègues comme source d’inspiration avant un voyage scolaire.

« La sorcière » de Camilla Läckberg, éditions Actes Sud, collection Actes noirs

Je l’avoue, les romans policiers de Camilla Läckberg, font partie de mes petits plaisirs de lecture.

Et j’ai donc été ravie de pouvoir enfin avoir entre mes mains son dernier opus, « La sorcière », que j’avais réservé en médiathèque depuis de longues semaines.

Comme d’habitude, on retrouve Erica, Patrick, ainsi que tous les membres de l’équipe du commissariat, chacun avançant dans la vie, avec ses qualités et ses défauts, face aux aléas de la vie.

Cette fois-ci, les nerfs de Patrick et de son équipe vont être mis à rude épreuve, car un crime va faire pour victime une adorable petite fille de quatre ans. C’est difficile pour chacun de faire face à un meurtre d’enfant, d’autant plus que les langues vont bon train. Car, 30 ans plus tôt, une petite fille avait été tuée au même endroit. A l’époque, deux jeunes filles de la ville avaient avoué le meurtre avant de se rétracter.

Et voilà que comme par hasard, Marie, l’une des deux jeunes filles, revient sur les lieux du drame pour la première fois, afin de tourner un film. Aurait-elle retrouvé son amie Hélène afin de tuer une autre petite fille ?

Par ailleurs, d’autres habitants, aux tendances xénophobes, font courir la rumeur que les réfugiés du camp pourraient bien être les coupables tout désignés. La haine monte, jusqu’où ?

Ce titre est très réussi, à l’image des autres de la série, mettant toujours en avant aussi bien les bons côtés des hommes, que leurs sordides idées, liées très souvent à la peur de l’autre, qu’on rend responsable de tout ce qui arrive de négatif.

Le récit nous emmène au cœur d’un maelström où les coupables peuvent aussi être des victimes, où la bêtise ordinaire fait son lit de poncifs, et ruine la vie de gens, où le poids de la culpabilité et le harcèlement peuvent mener au pire.

Je n’en dévoile pas plus afin de laisser du mystère…

Et cerise sur le gâteau, l’auteur nous emmène également dans un passé plus lointain, au 17^èmesiècle, où l’on découvre seulement dans les dernières pages le rapport avec les événements tragiques de l’histoire principale, et l’origine du titre de roman.

A lire ! 

« Chroniques elfiques, 1. L’héritier d’Elfandyl »de Kael A. Lys, illustrations de Chantal Voisin

Résumé : Dans un monde où les forces obscures essayent de dominer le monde, Ildriss, jeune dragonnier, va avoir l’incroyable surprise d’être choisi par la reine des elfes pour devenir son héritier, car sa magie est puissante. Mais dès ce moment, sa vie est en danger, car cette magie est convoitée… Voici le récit du destin d’un jeune dragonnier promis à un grand destin…

Mon avis : Ce livre auto édité par l’auteur, au joli surnom de Kael A. Lys, est un coup de cœur dans la catégorie fantasy ! On sent bien que l’auteur connaît très bien l’univers de la fantasy, et elle réussit à y faire plonger le lecteur dès les premières pages !

On découvre que le sombre Syrinos, et la Confrérie des Elfes Noirs, oeuvrent dans l’ombre pour pouvoir prendre le pouvoir dans le monde elfique.

Pour le moment, la belle Lénya, reine des elfes réussit à garder le cap, mais elle décide de nommer son héritier, doué d’une grande magie qu’il ne connaît pas encore. Il s’agit de l’apprenti dragonnier Ildriss, qui est à la fois un jeune homme ordinaire qui aime manger et rire avec son dragon, mais aussi un être qui a beaucoup étudié et réfléchi, et fait preuve d’une sagesse peu commune pour son âge. C’est sur ses épaules que va peut-être reposer le destin du royaume…

J’ai tout aimé dans ce récit, aussi bien la relation privilégiée, et pleine d’humour, entre Ildriss et son dragon, les descriptions de la cité des elfes, avec le magnifique arbre Ylfdrasyl, la tension qui règne et le danger qui rôde, les belles relations entre les personnages, les magnifiques illustrations de Chantal Voisin, les titres des chapitres écrits en langue elfique…

En bref, un superbe ouvrage, dans lequel je me suis plongée avec plaisir, que je vous recommande ! Pour en savoir plus, je vous mets le lien vers la page Facebook de l’auteur. Le tome 2 est sorti en février 2018 et le tome 3 en février 2019.

« Les Mondes d’Ewilan, 3. Les tentacules du mal » de Pierre Bottero, éditions Rageot

Résumé : Ewilan et ses amis se rendent vers Valingaï, en territoire inconnu et peut-être hostile, car Ewilan sent qu’elle doit aller à la rencontre de son Destin. Mais en chemin, ils vont découvrir que Valingaï mène la guerre à un de ses voisins, et qu’une étrange Dame noire a une influence sur eux… Parviendront-ils au terme de leur mission ?

Mon avis : Ce dernier tome se termine en apothéose, mettant chacun des personnages face à ses responsabilités et ses choix.

Nos héros semblent se diriger tout droit vers un piège tendu par l’implacable Eléa, et ils y vont avec une ardeur et une loyauté sans faille. Leur chemin sera douloureux, comptant son lot de malheurs, mais ils vont avancer coûte que coûte.

Ce tome 3 est intense, et met en avant les forces opposées du bien et du mal, tout en montrant en même temps l’ambivalence de chacun, et les choix que l’on fait par rapport aux difficultés et coups portés par la vie.

On frémit avec nos héros, garde espoir, et on se dit que l’auteur nous offre une formidable leçon de vie et de courage.  A lire !

Un extrait :

« Le mari de mon frère, 1 » de Gengoroh Tagame, éditions Akata

Résumé : Yaichi vit seul avec sa fille. Un jour, l’arrivée de Mike, mari de son frère décédé, va bouleverser ses habitudes et ses aprioris. Car Mike et son frère étaient homosexuels. Kana, sa fille, elle, accepte facilement la situation, et ose poser tout haut les questions que Yaichi se pose tout bas.

Mon avis : Une série dont j’ai beaucoup entendu parler, et que je trouve aussi intéressante, car elle aborde sans tabou le thème de l’homosexualité.

Quand Yaichi entend sonner à sa porte, il est bien loin de se douter que son quotidien va être bouleversé. Car derrière la porte se trouve Mike, un canadien qui s’est marié avec son frère, avec qui la relation s’était progressivement distendue. Il ne sait pas comment se comporter, et réagit beaucoup en fonction des clichés.

Sa fille, Kana, est beaucoup plus naturelle et curieuse, et ose poser des questions comme qui est le mari, et qui est la femme dans le couple ? Ses questions pourraient paraître naïves, mais beaucoup de personnes se les posent, et Mike répond avec beaucoup de clarté.

Un tome 1 intéressant, je vais lire la suite avec plaisir.

« L’apache aux yeux bleus » de Christel Mouchard, éditions Flammarion jeunesse

Résumé : A 11 ans, Herman est enlevé par des Apaches. Il doit apprendre à vivre dans une tribu dont il ne connaît ni le langage, ni les codes. Il va devoir s’intégrer, à force d’être courageux. Devenu un guerrier apache, il s’appelle En Da, le « garçon blanc ».

Mon avis : Ce roman est tiré d’une histoire vraie, celle d’Herman, jeune américain de 11 ans, enlevé sous les yeux de sa famille par des apaches, réussissant à s’intégrer à la tribu, et finalement retrouvant quelques années plus tard sa famille.

Le récit est d’ailleurs organisé en deux parties, l’une sur son cheminement et son apprentissage au sein de la tribu apache, l’autre sur les circonstances qui l’ont amené à retrouver sa famille. 

Cette histoire est vraiment intéressante, car elle accroche le lecteur qui sait que les personnages ont existé, et car le récit du jeune Herman sur sa façon de s’adapter à sa nouvelle vie, développant de nouvelles qualités et compétences, ainsi que son amitié avec un jeune garçon et une jeune fille, permettent au lecteur de s’identifier au personnage, et de vivre de l’intérieur le périple d’Herman.

Une belle plongée au cœur de la culture apache, à un moment où les Texas rangers sillonnent le pays, et où les indiens sont de plus en plus parqués dans des réserves.

« Les Mondes d’Ewilan, 2. L’œil d’Otolep » de Pierre Bottero, éditions Rageot

Résumé : Ewilan découvre qu’une sorte de grosse pieuvre noire maléfique est en train d’envahir l’Imagination, ce qui empêche les Dessinateurs de pouvoir y entrer. Elle part alors en direction de Valingaï, où ses parents sont partis en expédition, afin de les retrouver, tout en ramenant le jeune Ilian chez lui, depuis son évasion de l’Institution.

Mon avis : Ce tome 2 monte en intensité.

Ewilan comprend qu’un immense danger plane sur Gwendalavir, car la pieuvre maléfique qui empêche l’accès à l’Imagination pour les Dessinateurs, pourrait bien être liée à Eléa qui souhaite toujours se venger. Ewilan et ses amis vont alors partir en expédition, mais vont se retrouver face à de nouveaux dangers, tandis qu’Ewilan va de plus en plus souffrir de sa blessure au ventre.

Parviendront-ils au bout de leur expédition ? Que trouveront-ils en pays étranger ? On monte en intensité dans la tension, comme dans les relations entre les personnages, tout en découvrant plus sur le monde et les relations entre êtres et endroits magiques. Et certains moments se révéleront douloureux.

Vivement la lecture du tome 3 ! 

« La traversée » de Jean-Christophe Tixier, éditions Rageot, collection Rageot romans

Résumé : Sam, jeune adolescent, a décidé de quitter son pays afin de se rendre en Europe. Mais la route est rude, entre les passeurs, l’attente, et l’embarquement à bord d’un bateau. Et soudain, la tempête se lève….

Mon avis : Ce roman d’actualité, qui fait écho à la bande dessinée « Migrants », met en scène Sam, jeune africain qui veut vivre en Europe un monde meilleur.

Le récit alterne entre la situation de Sam, au moment où la tempête éclate, et des retours dans ses souvenirs, avant de partir, et pendant son parcours jusqu’à la mer.

La situation est catastrophique, car la tempête fait chavirer le bateau, et les comportements humains se révèlent solidaires ou égoïstes, en fonction de la personnalité de chacun.

Le lecteur comprend ainsi que le parcours d’un migrant vers l’Europe est long, douloureux, plein de dangers, d’inconnu, et sous la menace d’une mort possible, ou d’un renvoi vers son pays d’origine. La fin ouverte permet de comprendre ce que peut ressentir chaque migrant.

Un titre intéressant pour aller au-delà des idées reçues, et lancer une réflexion avec les élèves.