« Le journal de Gurty, 2. Parée pour l’hiver» de Bertrand Santini, éditions Sarbacane, collection Pépix
Résumé: Gurty est contente, car elle part avec son maître passer les fêtes de Noël en Provence, où elle va retrouver ses amis.
Mon avis : Gurty est en grande forme dans ce tome 2, où elle narre ses aventures hivernales.
Elle va d’abord raconter comment se passe la cohabitation avec les petites amies de son maître, surtout une, Myrtille qui voudrait se débarrasser d’elle et qui est allergique aux poils de chien. Mais Gurty a plus d’un tour dans son sac pour que son maître comprenne que Myrtille n’est pas faite pour lui.
Et ensuite, Gurty va avoir le bonheur de partir à Noël en Provence, où elle retrouvera son amie Fleur, et son moins bon ami Tête de fesses, pour de grandes aventures délirantes, avec un écureuil qui parle, ou la neige dans laquelle Fleur se confond. Et en plus la petite amie Myrtille va débarquer…
Gurty est pleine d’humour, et profite avec joie des petits bonheurs de la vie de chien, s’amuse comme une folle dans la neige, a plein d’idées pour se débarrasser de Myrtille, et adore se faire câliner par son maître… Ses moments de réflexion sur ce qu’est une vie heureuse et le bonheur sont des petites pépites dont les humains feraient bien de s’inspirer. Sa naïveté est aussi pleine de fraîcheur !
Un bon moment de lecture, avec en prime à la fin les conseils de Gurty quand on veut bien s’occuper d’un chien, qui font réfléchir avant de se lancer dans la grande aventure de l’achat ou de l’adoption. Une série que je poursuis avec plaisir, quelle que soit la saison !
Un extrait :
Pour qui sait le renifler, le monde est une malle remplie de trésors magiques.
« CIEL 4.0. L’automne du renouveau» de Johan Heliot, éditions Le Livre de poche jeunesse
Résumé : Les hommes semblent en mauvaise posture par rapport au plan du CIEL. Cependant, les noyaux de résistance augmentent, et commencent à empêcher l’intelligence artificielle, qu’ils surnomment Big Bug, à accéder à certaines parties du réseau de CIEL. Parviendront-ils à la vaincre et à empêcher la mort de l’humanité ?
Mon avis: Ce dernier tome de la série est sous tension, les hommes ayant retrouvé l’espoir de réussir à vaincre Big Bug. Les poches de résistance se font de plus en plus importantes, et Big Bug semble commencer à perdre pied, car elle n’accède plus totalement au réseau du CIEL. Mais elle suit toujours un plan, dans lequel la famille Keller a toujours un rôle à jouer.
Le vieux Tomi a réussi à s’échapper avec les enfants et Mathis, et part en direction de son chalet dans les Vosges. Il voudrait bien revoir les siens, mais la maladie prend de plus en plus le pas sur lui… Peter comprend qu’il a un rôle clé à jouer par rapport à Big Bug, mais il n’en saisit pas tout. Il sait que Big Bug détient sa fille prisonnière comme otage, et va essayer de négocier. Jenny va découvrir que son bébé est toujours vivant, et va alors retrouver la force de vivre et de se battre pour lui. Sarah a permis de sauver son enfant, et elle va essayer de faire évader Jenny. Thomas, à Paris, est passé du côté de la Résistance, et voudrait éviter un bain de sang.
Tous les membres de la famille vont vivre dans leur chair et dans leur âme la bataille finale contre Big Bug, qui semble acculée, mais n’a pas dit son dernier mot. Tous vont vivre des événements douloureux et imprévisibles, au milieu d’une société en dérive, où les robots semblent perdre petit à petit, mais où les hommes pourraient se venger cruellement de ceux qui ont pris le parti des machines.
Ce n’est pas sans rappeler ce qui est arrivé à la fin de la Seconde Guerre mondiale en France, avec son lot de haine et de vengeance.
La fin est à la hauteur de ce qu’on pouvait espérer, et bien différente de ce qu’on aurait pu imaginer. Et certains devront se sacrifier pour que l’humanité puisse continuer à vivre. Ce qui est intéressant, c’est que la révolte des hommes a un goût amer, car il a fallu le mouvement des machines pour qu’ils prennent enfin conscience de leur rôle dans la destruction des ressources naturelles de la planète. Car s’ils arrivent à gagner contre Big Bug, il faudra malgré tout qu’ils réfléchissent à une autre manière de vivre, plus respectueuse de la planète, sinon ils périront à plus ou moins long terme.
Une série addictive qui donne à réfléchir sur nos modes de vie et de consommation. A lire !
Un extrait :
Jamais aucune machine, fût-elle aussi sophistiquée que Big Bug, ne pourrait jamais rivaliser avec cette faculté typiquement humaine : rire confronté au pire, et s’en moquer pour mieux le conjurer.
«Le garçon rose malabar » de Claudine Aubrun, éditions Syros, collection Mini Syros
Résumé: Gabriel a peur des réactions des autres s’il rend sa rédaction à la maîtresse en mettant le métier qu’il veut vraiment faire plus tard, d’autant plus que son camarade de classe, Rudy, a été l’objet de moqueries car il porte un sweat rose. Alice, elle, se moque des avis des autres, elle veut devenir conductrice de train.
Mon avis: Voilà un court roman rafraîchissant qui fait du bien, car il lutte contre les préjugés et les stéréotypes.
Pourquoi les garçons ne pourraient pas porter de rose, alors que les filles le peuvent ? Et pourquoi garçons et filles devraient-ils choisir un métier en fonction de leur sexe, et pas en fonction de ce qu’ils aiment ?
Cette histoire permet de monter qu’il faut aller au-delà des préjugés, et que chacun peut vivre comme il le souhaite. A lire et à faire lire !
« The Kiss of Deception » de Mary E.Pearson, éditions De la Martinière jeunesse
J’ai tout de suite été attirée par la couverture de ce roman qui m’a donné envie de tenter ma chance dans ce Masse critique spécial proposé par Babelio. Je remercie d’ailleurs Babelio et les éditions de la Martinière jeunesse pour me l’avoir envoyé. Je tiens d’ailleurs à noter que pour une fois je trouve la couverture française plus attirante que l’originale publiée en Angleterre.
L’histoire est celle d’une jeune fille et princesse, Lia, qui décide de se rebeller contre son destin le jour de son mariage imposé avec un prince qu’elle n’a jamais vu. Elle s’enfuit avec sa fidèle servante Pauline dans un lointain village du royaume où elle se met à travailler dans une taverne. Elle pense avoir suffisamment mis de de distance pour pouvoir commencer une vie plus libre. Mais elle est loin d'imaginer que sa disparition va mettre en jeu d’autres forces. Aussi ne se doute-t-elle pas que la venue de deux nouveaux voyageurs a un lien avec elle, car l’un est l’assassin chargé de la tuer, et l’autre le prince avec qui elle devait se marier.
Au début du récit, je me suis dit que l’histoire était beaucoup trop fleur bleue et cousue de fil blanc, avec une princesse qui réussit à déjouer les fins limiers à sa poursuite en cachant ses traces, capable de s’adapter rapidement à une vie de servante de taverne dans un village, et qui bien sûr va être troublée par ces deux nouveaux voyageurs, découvrant l’amour.
Mais heureusement cette vision idyllique et pleine de clichés va s’arrêter brutalement, et Lia va se retrouver véritablement confrontée à des enjeux qui la dépassent, et va découvrir qu’elle doit affronter son destin et toutes les terribles épreuves que ce dernier va lui faire traverser. Et c’est à partir de ce moment que j’ai vraiment commencer à apprécier l’histoire et à trouver Lia intéressante.
Lia découvre la dureté et l’âpreté de la vie, la douleur de perdre des êtres chers, mais va aussi découvrir ses forces et faire des rencontres qui vont lui permettre d’évoluer, ainsi que d’apprendre à écouter le don qu’elle possède en elle, et comprendre que tout est lié dans l’univers.
Ce tome 1 de la série « The Remnant Chronicles » s’est donc finalement révélé plus passionnant que ce que la première partie du roman laissait prévoir et m’a donné envie de connaître la suite des aventures de Lia dans un monde à la fois beau et cruel, empli de magie, de légendes, de mystère, de rapport avec la nature mais aussi d’enjeux de pouvoirs.
Quelques extraits :
Eristle m’a appris à écouter, à ignorer le bruit, même quand le tonnerre fait trembler le ciel, même quand la peur agite mon cœur, même quand les soucis quotidiens emplissent ma tête. Elle m’a appris à écouter ce que le monde veut nous dire. Elle m’a appris à rester calme et à savoir. Voyons voir si je peux faire la même chose pour toi.
Mais souviens-toi, mon enfant, même si nous avons chacun notre propre destinée, qui peut parfois nous sembler criblée d’infortune, nous faisons tous partie d’une histoire qui nous dépasse. Une histoire qui transcende la terre, le vent, le temps… et nos larmes.
«Irineï et le grand esprit du mammouth, Tome 2 » de Val Reiyel, éditions Slalom
Résumé : Irineï est parti aux Etats-Unis aider John pour s’occuper de Dolgan, la femelle mammouth, et le bébé qu’elle porte, Hope, car Dolgan se laisse dépérir, et John sait qu’Irineï a un don avec les animaux. Mais Irineï va se rendre compte que les américains souhaitent garder les mammouths pour réaliser des expériences, alors que lui a la mission de les ramener en Sibérie, en liberté…
Mon avis : Ce deuxième tome est plus dans l’action que le précédent, et met en avant les méfaits des humains qui exploitent la terre comme si ses réserves étaient éternellement renouvelables, méprisant le bien-être animal, et prêts à tout pour gagner de l’argent.
Irineï aura fort à faire pour réaliser sa mission, d’autant plus que des intérêts financiers sont en jeu. Et il va aussi surtout devoir apprendre à affronter ses peurs. Son cheminement l’emmènera aux côtés de la fille de John, totalement mutique et apathique depuis la mort de sa mère, et le fera rencontrer un chaman navajo, qui l’aidera aussi à mieux se comprendre et grandir.
Personnellement, j’ai un peu moins aimé ce deuxième tome, car il y avait plus d’actions et de rebondissements que de réflexions, mais je pense que cela donnera envie au lecteur adolescent de poursuivre sa lecture.
En tout cas, le grand Esprit du Mammouth aura pu faire comprendre conscience aux lecteurs de la fragilité de la planète, et que les petites actions de chacun pour la préserver permettent de commencer à faire changer le monde.
Quelques extraits :
Ce soir, j’ai appris que pour se sentir en accord avec soi-même, il faut parfois entrer en lutte avec des gens qu’on aime… ou bien ne rien dire et se détester d’avoir été lâche. Un choix bien douloureux…
avec notre esprit nous créons le monde autour de nous… si nous avons de bonnes pensées, nous attirerons de bonnes personnes et de bonnes circonstances. Si nous avons de mauvaises pensées… ce sera l’inverse. Nous devons en être conscients.
Helina dirait que c’est la souffrance qui mène les gens au pire, et que tu mérites plutôt de la compassion.
«Irineï et le grand esprit du mammouth, Tome 1» de Val Reiyel, éditions Slalom
Résumé : Irineï est un jeune garçon de 12 ans, qui vit en Sibérie avec son clan, bougeant au fil du temps avec les rennes qu’ils élèvent. Il est le petit-fils d’Helina, chamane du clan, qui lui assure qu’il sera lui aussi un grand chaman. Mais pour le moment, il n’y croit guère, se sentant beaucoup moins performant que Chakan, qui souhaite aussi devenir chaman. Lorsque des paléontologues américains arrivent pour extraire des glaces un mammouth complet gelé, son destin va changer, car l’Esprit du Mammouth va faire appel à lui…
Mon avis : J’ai eu un gros coup de cœur pour ce roman, attirée d’abord par la couverture montrant une silhouette de mammouth dans une aurore boréale, puis par le résumé présentant un mélange entre science moderne et traditions respectueuses de l’environnement. Et j’ai été littéralement envoûtée par l’histoire, lisant le roman d’une traite.
Val Reiyel, auteur que je ne connaissais pas, a réussi à mêler tradition et modernité, dans une histoire qui est un vibrant plaidoyer pour vivre en harmonie avec les hommes, les animaux et la terre, en respectant chacun, et en prenant la pleine responsabilité de ses actes envers la planète.
Irineï est un jeune garçon qui pense ne pas avoir les capacités de devenir chaman, malgré ce qui lui dit sa grand-mère Helina, il pense qu’il est responsable de la mort de sa mère à sa naissance, et sait qu’il doit apprendre à faire face à ses peurs, mais cela lui est très difficile. Il vit en Sibérie au sein d’un clan qui vit en harmonie avec la nature, ne prélevant que la nourriture qui lui est nécessaire, et accompagnant la mort d’un animal qui fournira peau et nourriture vers le Monde-Autre.
La vie d’Irineï va être bouleversée le jour où deux paléontologues américains, John et Tony, vont arriver pour enlever des glaces un mammouth. Irineï va sympathiser avec ces hommes, surtout John, et va se sentir important à leurs yeux. Il va l’être d’autant plus car il va faire une expérience dans le monde des Esprits, qui va lui faire rencontrer l’Esprit du Mammouth qui souhaite revenir sur terre à travers le mammouth mort.
Et le miracle va s’accomplir via Irineï, et les deux scientifiques auront la surprise de découvrir que le mammouth femelle était enceinte, et qu’elle et son bébé vont revenir à la vie. Un vrai miracle !
Je vous conseille la lecture de ce roman, car il met en avant des sociétés traditionnelles, respectueuses de la nature, en l’opposant au rythme de vie effréné des occidentaux, qui surexploitent la planète, et font aussi souffrir les animaux qui vont leur servir de nourriture. Mais aussi parce que vous assisterez à l’évolution d’un garçon déjà plein de sagesse, qui doit apprendre à grandir et à faire face à ses peurs, ce qui en fait aussi un très beau roman d’initiation.
Quelques extraits :
Tu lui as envoyé de l’amour et c’est la plus grande force, celle qui guérit tout.
Sois heureux des choses que tu vis, et ne les regrette pas quand elles finissent. Les choses ne durent pas toujours. Il faut les apprécier pleinement quand elles sont là, et accepter le fait qu’un jour elles ne soient plus là. Apprends à vivre dans le présent, Irineï. C’est ça, le secret : vivre ici et maintenant, sans penser à avant ni à après.
Il y a des choses sur lesquelles on peut agir et d’autres qu’on ne peut pas changer… Alors quoi qu’il arrive, il faut aller de l’avant. Toujours de l’avant.
Tu dois grandir, apprendre à te connaître toi-même. Te libérer de tes peurs qui te paralysent et t’empêchent de réaliser tes rêves.
« La Faucheuse, Livre II. Thunderhead » de Neal Shusterman, éditions Robert Laffont, collection R
Résumé : Citra est devenue Faucheuse, tandis que Rowan a pu prendre la fuite. Citra apprend progressivement à devenir Faucheuse, et vit toujours avec Dame Curie. Rowan vit caché et a pris la décision d’éliminer les Faucheurs qui ne respectent pas les valeurs de la communauté. Malgré la mort de Maître Goddard, la Communauté des faucheurs est toujours divisée, et Citra et Rowan auront leur rôle à jouer…
Mon avis: Après avoir quitté le premier tome qui aurait pu se suffire à lui-même, nous retrouvons Citra et Rowan. Citra est devenue Dame Anastasia et Rowan vit dans l’ombre, devenu Maître Lucifer, glanant les Faucheurs qui n’obéissent pas vraiment aux règles et à la morale.
La Communauté se divise de plus en plus entre la vieille garde et les plus jeunes qui souhaitent modifier les règles, et dont certains prennent plaisir à tuer.
C’est dans ce contexte que le Thunderhead, qui voit et entend tout, mais ne peut intervenir dans la Communauté, va respecter sa règle de neutralité, tout en la contournant, en passant par l’aide d’un jeune homme Greyson, mais sans qu’il soit sûr que ce dernier fasse ce qu’il lui suggère… Car les temps changent, et le Thunderhead sent le danger planer, avec des cabales qui naissent pour éliminer Citra, qui commence un peu trop à être écoutée aux yeux de certains, tandis que des Faucheurs oeuvrent dans l’ombre avec un projet diabolique en tête, qui ne sera révélé qu’en fin d’ouvrage.
Le récit donne à voir les points de vue de Citra et Rowan, comme dans le tome 1, mais aussi celui de Greyson, nouveau personnage qui apparaît et qui prend de plus en plus d’importance, et est entrecoupé de réflexions du Thunderhead sur son rôle, sa mission, et sa vision du monde et des humains.
Et les rebondissements vont ravir le lecteur : Rowan va faire de mauvaise rencontres et de mauvais choix, Greyson va devoir faire preuve de beaucoup de courage, d’astuce et de persévérance, des personnes disparues vont revenir sur le devant de la scène, les Tonistes vont enfin entendre la Grande Résonance, et le Thunderhead va paraître sous un nouveau jour.
Je n’en dis pas plus, si ce n’est que j’attends avec impatience le tome 3, car le suspense est intense à la fin de ce tome 2. Une superbe série !
«La Faucheuse, Livre 1» de Neal Shusterman, éditions Robert Laffont, collection R
Résumé : Dans un futur où le Thunderhead régule toutes les activités humaines et pourvoit aux besoins de chacun, et où l’humanité a vaincu la mort, seuls les Faucheurs permettent de limiter l’expansion démographique des hommes. Ils sélectionnent des humains et les fauchent pour qu’ils meurent. Citra et Rowan, deux adolescents se retrouvent en apprentissage chez Maître Faraday, et vont découvrir le monde des Faucheurs.
Mon avis : J’ai entendu parler de cette trilogie, et j’ai été attirée par la couverture où une allégorie de la mort vient faucher des gens en pleine vie. La quatrième de couverture était aussi intrigante, avec ses commandements relatifs aux Faucheurs, commençant par « Tu tueras ».
Je me suis alors retrouvée au sein d’un monde où la maladie et la mort n’existent plus, où chacun peut vivre des centaines d’années, se régénérant quand il le souhaite.
Le Thunderhead, ce que nous appelons aujourd’hui le cloud, est une intelligence artificielle conçue par les hommes qui est devenue le régulateur de la société, les gouvernements ayant disparu, inutiles. Il pourvoit aux besoins de chacun, et permet à la société de vivre en harmonie.
Seul bémol, dans une société où les hommes sont devenus immortels, il a fallu créer la caste des Faucheurs, une confrérie qui doit limiter le nombre d’hommes sur terre, en en tuant un certain nombre par an, selon des critères. Les Faucheurs sont à la fois craints et vénérés, et sont totalement indépendants du Thunderhead, qui les voit, mais ne peut agir par rapport à eux.
C’est dans ce monde que Citra et Rowan, deux adolescents qui ne se connaissent pas, mais qui ont rencontré le Faucheur Faraday venant tuer, vont être choisis pas Maître Faraday pour devenir ses apprentis. Seul l’un des deux deviendra Faucheur, et l’autre reprendra son ancienne vie.
Ils vont découvrir un nouveau monde, à travers les leçons, mais aussi en observant des Faucheurs lors des Conclaves où ils se réunissent. Le fait que Maître Faraday ait pris deux apprentis va faire parler, et un autre Faucheur, Maître Goddard, va réussir à faire en sorte que celui qui deviendra Faucheur tue l’autre le jour de son intronisation. Commence alors pour Citra et Rowan une descente aux Enfers, car ils deviennent les enjeux d’une situation qui les dépasse…
Et surtout, chacun d’entre eux va découvrir que la société des Faucheurs commence à être corrompue, et que certains deviennent des Tueurs qui prennent plaisir à tuer et à voir la peur et la souffrance dans le visage de leurs victimes. Citra et Rowan vont alors être séparés, et promis à un destin funeste, l’un devant tuer l’autre…
Ce roman dystopique est à la fois fascinant et effrayant, montrant une société qui est devenue immortelle, mais qui a perdu le sens de la vie, et où l’ennui apparaît inéluctablement.
L’entité Thunderhead intervient dans la vie des hommes, mais ne peut en aucun cas interférer avec la juridiction des Faucheurs, qui commence à être rongée d’un mal intérieur, où certains devenus avides de sang, souhaitent faire régner leur loi et leur terreur.
Face à ces enjeux, Citra et Rowan vont être l’objet de manipulation, et vont devoir apprendre à résister et à écouter leur cœur et leur morale, mais y parviendront-ils ?
Le récit alterne entre les aventures qui arrivent à Citra et Rowan, et des extraits des journaux de Faucheurs, permettant de mieux comprendre leur philosophie.
Voilà un roman qui se laisse dévorer, et donne à réfléchir sur la quête d’immortalité, le sens de la vie, les valeurs des gens qui ont le pouvoir. Les rebondissements sont nombreux et souvent imprévus, tenant en haleine.
Résumé: Danica vit au XXIIème siècle au château de Versailles. Tout se passe comme si la Cour vivait toujours au XVIIIème siècle, mais la modernité est bien présente : robots pour les tâches quotidiennes, système MARIE qui répond aux demandes mais surveille en même temps… Danica souhaite partir rapidement de Versailles : elle doit en effet épouser le Roi, suite aux sombres manigances de sa mère, alors qu’elle ne le veut pas, et qu’elle veut retrouver la liberté. Mais celle-ci a un prix : 5 millions d’euros pour fuir. Danica parviendra-t-elle à rassembler cette énorme somme en si peu de temps ?
Mon avis : Voici un roman futuriste assez sombre, où l’héroïne, Danica, se retrouve engluée dans une immense toile d’araignée fabriquée par sa mère, et dont elle souhaite sortir. Mais tout le monde sait que lorsqu’un insecte se débat dans la toile, il est encore plus pris au piège et l’issue est fatale…
Dans un monde où Versailles est aux mains d’une entreprise dont le chef est Roi, où le modernisme permet de suivre tout le monde à la trace, Danica avait tout pour être heureuse. Jusqu’au jour où sa mère décide de faire du chantage au Roi pour que celui-ci soit obligé d’épouser sa fille. A partir de ce moment, Danica veut tout faire pour pouvoir quitter Versailles. Mais comment faire ? Elle est étroitement surveillée, et le seul moyen de fuir serait de payer 5 millions d’euros à un passeur. Comment faire, d’autant plus que le temps presse, car son mariage approche bientôt ? Elle prend alors la décision de vendre de la drogue, le Glitter, sous forme de produits cosmétiques.
Ce roman surfe sur les vagues des romans futuristes et glam’, comme le dit l’éditeur, mêlant une intrigue dans un monde futur, avec bien sûr l’amour qui va rapidement survenir. J’ai apprécié le récit futuriste, les sombres intrigues à la Cour, les réflexions éthiques de l’héroïne, mais beaucoup moins les longueurs du roman, car on comprend rapidement que Danica est manipulée, et que ce qu’elle croit maîtriser, au prix de nombreux sacrifices, est en fait un piège. La fin n’est donc pas surprenante, étant ouverte, ou laissant présager d’une suite.
« Un si petit oiseau » de Marie Pavlenko, éditions Flammarion
Résumé : Abi, 20 ans, voit sa vie basculer brutalement le jour où elle perd son bras dans un accident de voiture. Fini son projet de devenir vétérinaire, de mener une vie d’ado normale… Mais un jour, elle reçoit un mystérieux colis avec un livre de Blaise Cendrars, « La main coupée », qui va lui permettre de voir que son expérience horrible a déjà été partagée.
Mon avis : Voici un roman fort et poignant qui mêle drame et espoir.
Le récit commence sous les meilleurs auspices, avec une scène bucolique qui invite à la rêverie et à la douceur de vivre. Puis vient le choc, terrible. L’accident, qui va faire perdre à Abi son bras. Quelques mois plus tard, on retrouve Abi rentrée chez elle, avec ses prothèses, l’une visible, l’autre biomécanique, qu’elle ne supporte pas.
Abi est dévastée, pensant n’avoir aucun avenir, et est devenue la proie de « la bête », qui lui cause des souffrances incroyables dans son bras absent, et qu’elle calme grâce à la morphine et aux médicaments. Abi a arrêté ses études, et ses journées se résument à apprendre à vivre au quotidien avec un bras, essayer de lire, regarder des séries, et s’abrutir de médicaments. Elle est incapable de se concentrer, s’est coupée de ses anciens amis, et déprime beaucoup.
Sa sœur, Millie, l’aime, mais lui en veut, car toute leur vie est bouleversée à cause d’elle et Millie se sent devenue invisible aux yeux de ses parents, et ces derniers, dévastés, essaient de montrer à leur fille un optimisme qu’ils ne portent pas toujours en leur cœur.
Abi va apprendre à vivre de façon autonome, et va devoir apprendre aussi à vivre avec son moignon, son « rognon » comme elle l’appelle, qu’elle ne supporte pas. Sa rencontre avec Aurèle, un ancien camarade de classe du primaire, passionné d’oiseaux, va lui permettre de sortir progressivement de sa prison, tout comme les livres de Blaise Cendrars, qui a été amputé lors de la Première Guerre mondiale, qu’un mystérieux inconnu lui envoie.
Ce roman est tiré de l’expérience difficile de l’auteur, qui a vu sa mère perdre son bras dans un accident de voiture, et a décidé de pouvoir extérioriser son chagrin et sa douleur à travers cette histoire. Le récit montre le long chemin à parcourir pour apprendre à vivre avec la douleur, la sensation d’être incomplet et différent, avec la pitié et la sidération dans le regard des autres.
Abi va devoir se forger une nouvelle vie, bien différente de ce qu’elle envisageait jusque-là. Et une randonnée ornithologique, la reprise de contact avec les autres, vont lui permettre de retrouver espoir.
Un roman bouleversant à lire, qui permet de comprendre ce qu’on peut ressentir quand on est soudain mutilé et handicapé.
Un extrait :
Ici aussi, accepter pourrait aider. Accepter, seul moyen d’avancer.