Les 5 lettres du mot cœur

« Les 5 lettres du mot cœur » de Cathy Cassidy, éditions Nathan
Résumé : Carrie, Omisha, Eden, Uma et Ryan, quatre filles et un garçon, sont inséparables et amis pour la vie. D’ailleurs, les premières lettres de leurs prénoms réunies forment le mot cœur. Mais l’été de leurs 11 ans, une énorme dispute va faire éclater cette belle amitié. Deux ans plus tard, Ryan et Eden se recroisent et se parlent. Pourront-ils redevenir amis ?
Mon avis : Comme toujours, Cathy Cassidy réussit à décrire avec des mots justes les tourments de la vie. Ici, un événement douloureux et dramatique, dont on ne prendra vraiment la portée qu’à la fin, va briser l’amitié de 5 adolescents.
Eden va s’enfermer dans le mutisme, vouloir devenir invisible, et refuser de se lier avec qui que ce soit.
Ryan ne va pouvoir contenir la rage et la colère en lui, et va commencer à enchaîner les bêtises.
Omisha va se rendre dans un autre collège, et ne cherchera à contacter personne.
Uma va déménager avec sa famille en France, et ne répondra à aucun mail.
Et aucune nouvelle de Cassie.
Eden et Ryan font tout pour s’éviter au collège, mais le destin va les faire se rencontrer.
Le récit est porté par leurs points de vue, alternants dans chaque chapitre. Les événements vont les bousculer, et chacun va progressivement remettre en question ses certitudes, et avancer vers la vie. La rencontre avec une vieille dame va même cristalliser certaines de leurs émotions. Parviendront-ils à recoller les morceaux de l’amitié brisée il y a 2 ans ?
J’ai trouvé cette histoire très touchante, Cathy Cassidy réussissant à nous faire partager le ressenti et les émotions de personnages écorchés vifs, chacun s’enfermant seul dans sa douleur, et la gérant comme ils peuvent.
Quand on comprend la raison de la fin de leur amitié, et de leur souffrance, on comprend mieux leurs réactions, et leurs difficultés à reprendre pied.
A partager pour parler du deuil, et de l’espoir de la renaissance à la vie.
Quelques extraits :
Parce que dès qu’on laisse les gens s’approcher un peu trop près, on court le risque de souffrir.
J’ai appris à redresser la tête et à dissimuler ma souffrance. J’ignorais encore que ce n’était que le début.
A quoi bon donner des coups de pied dans les meubles, taper sur les murs, crier et maudire l’injustice dont je suis victime ? Tout ce que ça fera, c’est bouleverser un peu plus mes parents.
N’aie pas peur, souffle-t-il. N’aie pas peur d’être toi-même.
C’est ce qu’on fait quand on aime quelqu’un. On s’accroche jusqu’à trouver un compromis.
Il n’y pas toujours de responsable ; parfois, il se passe des choses terribles, sans que personne puisse rien y faire.
Il y a des choses qu’on ne voit pas arriver avant qu’il soit trop tard, et tout ce qu’on peut faire ensuite, c’est tenter de rassembler les morceaux, en sachant que rien ne sera jamais plus pareil.