« Voleuse ! » de Franck Prévot, éditions Thierry Magnier, collection Petite poche.

Résumé : Sophia s’est fait voler son stylo plume dans la classe pendant la récréation. Jonathan accuse Patricia et dit qu’il l’a vue entrer dans la classe au moment de la récréation. Patricia se retrouve soupçonnée et même accusée ! Car comme son père est en prison pour vol, la rumeur enfle : tel père telle fille !

Mon avis : Une histoire courte racontée du point de vue de Patricia, accusée de vol car elle est la coupable idéale : fille de voleur, elle ne peut être que voleuse ! L’affaire sera partiellement résolue mais le doute subsistera toujours. Cet ouvrage fait réfléchir sur les a priori et idées reçues des gens, et peut permettre d’entamer le débat avec les élèves tout en approchant du monde judiciaire : qu’est-ce qu’être présumé innocent ? Quelles sont les procédures ? Qu’est-ce que la liberté surveillée ? Peut-on accuser sur des présomptions ?

« Méchant ! » d’Anne Sylvestre, éditions Actes Sud junior, collection Poche théâtre.

Résumé : Croch’patte a toujours faim dans la cour de récréation. Mais sa maman ne lui donne qu’un goûter, car elle n’a pas le temps de lui en préparer un autre. Alors Croch’patte décide de jouer au loup pour effrayer les plus faibles et obtenir leur goûter par la force. Mais son amie Biquette va lui montrer que l’humour et la gentillesse sont peut-être plus appropriés.

Mon avis : Une pièce de théâtre plutôt destinée aux élèves de cycle 2, créée et jouée en 2002 au théâtre de Sartrouville. Sont abordés les thèmes des apparences ; l’identification à un animal pour compenser ce qui ne va pas dans la vie ; l’amitié véritable qui ose dire la vérité, pas toujours plaisante, et qui propose des solutions pour sortir d’une position ; la force pour obtenir ce qu’on veut. Une pièce à jouer, mais aussi à lire pour lancer la réflexion sur ces thèmes. . Des pistes sont données en fin d’ouvrage pour comprendre la pièce, se l’approprier et la monter.

« La mécanique du cœur » de Mathias Malzieu, éditions J’ai lu.

Résumé : Jack naît à Edimbourg en 1874, lors de la journée la plus froide. A sa naissance, son cœur est gelé, aussi le docteur Madeleine va l’opérer et lui installer une horloge pour entraîner le mécanisme du cœur. Toute son enfance, Jack va vivre avec Madeleine, apprenant à vivre avec sa mécanique du cœur. Mais il a aussi envie de découvrir le monde extérieur, aussi Madeleine va sortir avec lui, et il va faire une rencontre qui va bouleverser sa vie et son cœur : il entend une jeune fille, Miss Acacia, chanter magnifiquement, tout en se cognant partout car refusant de porter ses lunettes. C’est le coup de foudre pour Jack, et il va tout faire pour la retrouver, comme aller à l’école ou faire le tour du monde pour la retrouver. Mais son cœur-horloge le supportera-t-il ? Car Madeleine l’a toujours mis en garde sur le danger mortel de l’amour pour son cœur…

Mon avis : Un univers onirique où l’on rencontre des médecins horlogers, l’illusionniste et cinématographe George Méliès, des pigeons voyageurs… Un conte doux-amer, à la fois fantastique, triste, joyeux et cruel, comme peut l’être l’amour. Une fable de l’amour, qu’il faut conquérir et garder par la confiance en l’autre, une fable aussi sur le passage à l’âge adulte pour l’enfant qui quitte sa mère. A découvrir.

« Blue-blood gears, Tome 1 » de Kohei Hanao, éditions Panini.

Résumé : Kodo est le troisième fils du roi. Il adore fabriquer des machines, qu’il appelle des hagurumas, et fait ainsi la fierté de son père. Mais le jour où il s’envole sur Orient, son dauphin haguruma, pour découvrir un peu le monde, il constate avec surprise et effarement que ses machines servent en fait à tuer dans la guerre de son clan, les sangs-bleus, contre les sangs-rouges. Ce jour-là, il sauve une jeune fille en arrêtant la machine qu’il a fabriquée. Mais il est arrêté, et son père le condamne à tuer des sangs-rouges pour prouver sa loyauté. Heureusement Kodo parvient à s’enfuir…

Mon ais : Un manga de science –fiction à l’imaginaire passionnant : le prince adore fabriquer des machines, pensant qu’elles vont aider son peuple à restaurer des maisons et à aider les gens. Il sait que son pays est en guerre contre les « autres », et ne les connaît pas. Le jour où il veut connaître le monde et qu’il découvre à quelles funestes réalisations ses machines sont utilisées, il n’a d’autre choix que de se révolter. Mais ne se fera-t-il pas non plus manipuler par les « autres » ? Arrivera-t-il à faire retrouver la paix dans son pays ? Les machines créées sont époustouflantes, et la girafe a un air de Goldorak, replongeant le lecteur dans les années 80, mais au service d’une histoire d’anticipation.

« Wolf girl & black prince, Tome 1 » de Ayuko Hatta, éditions Kurokawa.

Résumé : Erika veut rester intégrée à son groupe de copines, et n’hésite pas à faire semblant d’avoir un petit ami pour ne pas passer pour différente. Mais ses copines souhaitent en savoir plus sur ce mystérieux garçon et Erika prend en photo un jeune homme dans la rue en faisant croire que c’est lui. Mais ce jeune homme est aussi élève au lycée… Erika lui demande alors de faire semblant de sortir ensemble et Sata accepte, mais en échange elle devra être son chien et lui obéir en toute chose. Erika se demande alors si elle n’aurait pas fait une erreur…

Mon avis : Un manga sur le thème des apparences et l’appartenance à un groupe. Pour ne pas être mise à l’écart de ses copines, Erika fait semblant d’avoir un petit ami, et va jusqu’à passer un pacte pour sauvegarder les apparences. Elle semble s’être fourvoyée, mais en même temps, elle découvre que l’amour est peut-être plus compliqué qu’il n’y paraît. A travers les paroles et les réflexions de Sata, elle découvre le cynisme, les faux-semblants, mais en même temps, elle fait lui fait découvrir d’autres aspects de la vie, comme le fait d’aider quelqu’un sans arrière-pensée. Peut-être Sata va-t-il changer d’opinion sur les gens, et se laisser aller un plus auprès d’elle ?

« Seven Deadly Sins, Tome 1 » de Nabuka Suzuki, éditions Pika.

Résumé : Un étrange chevalier rouillé entre dans une taverne en répétant qu’il cherche les Seven Deadly Sins. Ce chevalier est en fait une jeune fille, Elizabeth, fille du roi, qui veut se battre contre les chevaliers sacrés qui ont pris le pouvoir du royaume, et est partie à la recherche des Seven Deadly Sins pour l’aider. Elle décide de rester avec le tavernier, Mélodias, qui se révèle être un des Seven Deadly Sins !

Mon avis : Un premier tome mêlant heroic fantasy, humour, et un univers bien particulier. Mention spéciale pour la taverne qui se déplace à dos de cochon et pour la mascotte du petit cochon qui parle ! L’univers est original et on se laisse facilement emmener dans l’histoire à la recherche des Seven Deadly Sins. Et on cherche à en savoir plus sur les Chevaliers Sacrés, sur les Seven Deadly Sins qui ont disparu soudainement et qui sont recherchés. D’ailleurs pourquoi sont-ils surnommés les Sept Péchés Capitaux ? Mélodias est le premier à être trouvé par la princesse, et lui aussi à la recherche de ses compagnons, ne se souvenant pas de ce qui est arrivé le jour de leur disparition…

« Yona princesse de l’aube, Tome 1 » de Mizuho Kusanagi, éditions Pika.

Résumé : Yona est heureuse car pour son anniversaire, Soo-Won, le cousin dont elle est amoureuse, va être présent. Elle décide d’ailleurs de demander à son père de pouvoir l’épouser. Mais elle voit son père se faire assassiner sous ses yeux par Soo-Won. Elle n’a alors plus d’autre choix que de fuir, accompagnée du fidèle général Hak, qui a promis à son père de veiller sur elle.

Mon avis : Un premier tome d’ouverture qui met en scène les personnages et explique leurs relations. Yona est une princesse agaçante à qui la vie a toujours souri, un peu égoïste, ne songeant qu’à vivre dans l’insouciance, mais elle sera rattrapée par le destin. Le général Hak a accepté de prendre soin et de protéger Yona, et l’entraîne dans la fuite pour sauver sa vie, décidant de l’emmener dans sa ville. Soon-Won est un jeune homme charmant et souriant, mais qui a un deuxième visage, plus fourbe, il tue le roi pour venger son père alors qu’il était l’ami de Yona, en qui elle avait toute confiance. Face au meurtre de son père, Yona est atterrée et ne réagit pas, se laissant aller… Peut-être sera-t-elle plus combative ensuite, grâce à Hak…

Dans le cadre d'un projet sur l'année avec les élèves d'ULIS, ces derniers se sont rendus à la médiathèque de la ville pour écouter des histoires et rechercher des contes et des documentaires sur l'Inde.

Voici une sélection de contes qu'ils ont choisis et que je leur lirai :

- "Raja : le plus grand magicien du monde" de Carl Norac et Aurélia Fronty, éditions Didier jeunesse : comment un prince réussit à prouver qu'il est vraiment magicien en décidant de faire le tour du monde sur le dos d'une tortue en promettant de revenir bien vite.

Un conte magnifique de sagesse, aux illustrations superbes avec des couleurs vives ou plus douces en fonction de l'action.

- "La fille du Rajah" de France Alessi et Marie Diaz, éditions Bilboquet : Sîtâ est la prunelle des yeux de son père, mais le brahmane Mâsha veut l'épouser en employant un moyen diabolique. Mais sa tentative va se retourner contre lui.

Un conte mettant en avant la ruse et le destin choisi par les dieux, avec des illustrations aux couleurs vives.

- "La vie parfaite du maharadja" de Agnès Cathala et Julie Mercier, éditions Milan : un maharadja, obsédé par la perfection, refuse de voir ses serviteurs, et a comme amis un crocodile, un tigre blanc et un serpent. Mais il va faire l'expérience des apparences et de la nature profonde des êtres : les animaux vont tenter de le dévorer, alors que ses serviteurs vont l'aider.

Un conte tout en douceur dans les illustrations fourmillant de détails, aux tons très bollywodiens. Le maharadja va enfin ouvrir les yeux sur la vraie nature des personnes.

- "La naissance de Ganesh" de Marie Sellier et Catherine Louis, éditions Picquier jeunesse : conte expliquant pourquoi le dieu Ganesh a une tête d'éléphant.

Un conte très court qui présente Shiva, Parvati et Ganesh. Une petite page explique à la fin les caractéristiques de Ganesh et pourquoi il est le dieu préféré des hindous.

- "Le tigre et le petit chacal" de Judith Gueyfier, éditions Nathan : un brahmane délivre un jour un tigre d'une cage, mais celui-ci veut le dévorer à peine sorti. Ils vont alors demander l'arbitrage de cinq animaux.

Un conte classique sur les différents continents, qui fait la part belle à la ruse. L'homme y est montré sous ses mauvais côtés, cruel envers les animaux, mais un animal rusé va sortir le brahmane de cette situation.

- "Le voyage du prince Tudorpah" de Denis Tesde, Jean- Paul Le Goff, Gilles Leroux et François-Marc Baillet, éditions Eveil & Découvertes : dans le royaume des Nuages Roses, rien ne va plus, le prince Tudorpah n'arrive plus à dormir, et le royaume pourrait bien en pâtir. Le prince va alors partir à la rencontre de Babu le sage qui seul pourrait l'aider.

Un conte aux superbes illustrations, aux personnages qui portent des noms "indianisés" comme le prince Tudorpah ou le le ministre Temhestaah, source de jeux de mots. Il y a également un CD à écouter, lu par Arthur H , accompagné par une musique indienne. A écouter d'urgence !

- "Shanti et le berceau de lune" de Anne Montange, éditions Actes Sud Junior : comment une cruche magique va changer le destin d'un homme.

Un conte prétexte à la découverte d'un instrument traditionnel indien, la tambura. La musique du CD pour écouter l'histoire est d'ailleurs composée à l'aide de tambura, sitar et vina. Un délice pour les oreilles.

- "La musique indienne : la danse du démon" de Muriel Bloch, éditions Gallimard jeunesse Musique : un petit garçon refuse de travailler et décide de partir dans la forêt en promettant de revenir riche.

Un conte plein de ruse qui fait l'éloge de la paresse. Le CD narrant l'histoire est accompagné de musiques traditionnelles indiennes : les instruments sont présentés en fin d'ouvrage.

« Daisy, Lycéennes à Fukushima, Tome 2 » de Reiko Momochi, éditions Akata.

Résumé : La fin de l’année arrive et Fumi et ses amies vont devoir faire des choix de vies : Mayu a déjà décidé d’aider ses parents dans la culture du riz, mais les autres ne savent pas encore quoi faire. En fonction de leurs engagements et réflexions, chacune va progressivement décider de son destin. Bénévole pour aider les enfants dans les camps de réfugiés, Ayaka décide de devenir institutrice. Fumi, seule, ne sait pas trop quoi faire. Les remarques de son petit frère vont l’amener à se diriger vers la politique. Lors de la remise des diplômes de fins d’année, elles vont retrouver Moé, qui, étant passée par de grandes souffrances, a décidé de revenir à Fukushima pour devenir psychologue et aider les habitants.

Mon avis : Ce deuxième tome clôt la série en faisant réfléchir le lecteur sur les conséquences réelles du nucléaire : mensonges politiques odieux aux yeux des habitants sinistrés, réactions diverses face à l’adversité (courage, suicides, espoirs, déni, résignation, énergie…). Chacune des lycéennes va faire ses choix de vie en relation avec la catastrophe, décidant de relever la tête, chacune à sa façon, pour aider les habitants à se reconstruire une vie et prendre des décisions pour le mieux-être des gens dans la vie quotidienne. Les postfaces amènent à réfléchir sur les décisions politiques des élus qui laissent reposer l’épée du danger au-dessus de nos têtes et de celles des générations futures…

Quelques extraits :

• « Le bon et le mauvais, ça va ensemble. C’est ce que j’ai compris et vécu ces derniers sept mois. Il n’y a pas d’espoir sans désespoir ! »
• « On a tous une horloge intérieure… qui avance à sa propre vitesse. Suivant les gens, elle ne sonne pas au même moment. L’important, c’est que tu trouves ce que… tu veux vraiment faire, et pour ça, prends tout ton temps. »
• « Un jour, sans prévenir, quelqu’un qu’on aime disparaît… Tu imagines ce que peuvent ressentir ceux qui restent ? »
• « Se résigner sans rien faire, en se plaignant, ce n’est pas la solution. »
• « Même quand les temps sont durs, il y a toujours la lumière qui nous attend au bout du tunnel. »
• « S’il est aisé de sauver une personne, en sauver plusieurs ne l’est pas. Mais ceux qui échouent à accomplir une tâche même insignifiante n’arriveront jamais à accomplir une chose d’importance. »
• « La présence d’amis, toujours, enrichira votre vie. N’oubliez jamais que vous n’êtes pas seule au monde. »

« Daisy, Lycéennes à Fukushima, Tome 1 » de Reiko Momochi, éditions Akata.

Résumé : Depuis le drame de Fukushima, les gens hésitent : rester au risque d’être irradié ou quitter la région ? Aider les gens à reconstruire ou à vivre de leur métier en mangeant la production locale ou fuir ? Les parents ne font plus sortir leurs enfants. Fumi retourne au lycée et tout a changé, de lycéenne insouciante, elle devient adulte avant l’heure, devant faire des choix et prendre des décisions. Heureusement, elle retrouve ses amies, et décide avec elles de reformer leur groupe de musique, avec pour symbole de leur amitié indéfectible une broche avec une marguerite (daisy). Mais l’une d’entre elles quitte la ville…

Mon avis : Un manga qui ose parler de l’après-Fukushima du point de vue des habitants : craintes, doutes, interrogations, préjugés des gens des autres régions. Chacun réagit différemment : partir, rester pour aider, changer d’orientation d’avenir, tentative de suicide… Notre héroïne et ses amies vont faire des choix différents, être confrontées à une dure réalité qui les dépasse. Un ouvrage indispensable, se terminant par quelques pages explicatives qui permettent de comprendre la réalité à Fukushima, trois ans après le drame.

Quelques extraits :

• « ce n’est pas parce qu’on est des victimes qu’on peut tout se permettre »
• « On est coincés, jour après jour, on lutte contre l’angoisse, la peur, la colère… Pourquoi devrait-on gâcher une autre vie, en plus des nôtres ? Alors qu’on sait parfaitement ce que souffrir veut dire… »