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lectures-romans

Les garçons ne tricotent pas (en public)

Publié le par Doc Bird

 « Les garçons ne tricotent pas (en public) » de T.S. Easton, éditions Nathan

 

Résumé : A cause de ses copains et d’un mauvais concours de circonstances (vol d’alcool, accident de vélo sur trottoir avec une vieille dame faisant traverser les enfants devant l’école), Ben se voit inscrit dans un programme de mise à l’épreuve pour jeunes délinquants. Il doit filer dans le droit chemin, rendre service à la vieille dame qu’il a renversé, et s’inscrire à un cours de tricot ! Mais voilà qu’il se découvre une passion aussi subite qu’inattendue pour les mailles à l’endroit et à l’envers. Comment cacher ce secret ?

 

Mon avis : J’ai trouvé ce roman réjouissant, avec un final mémorable et jubilatoire.

 

 

Premier bon point d’abord avec la couverture rigolote qui fait penser que le tricot est réservé aux petites mamies qui font des pulls pour leur chien.

 

Ensuite Ben, le héros, est un garçon ordinaire qui a l’art de se retrouver dans des situations désastreuses, surtout avec ses trois amis !

 

Aussi, quand il choisit le cours de tricot, une vie de mensonge commence pour lui ! Il n’ose pas avouer à son père qu’il fait du tricot et préfère lui faire croire qu’il fait partie du club poterie, quitte à s’embourber dans de plus en plus de mensonges, le mettant dans des situations pas possibles.

 

Et il découvre avec stupeur qu’il est passionné par le tricot, mais qu’en plus, il est plutôt doué ! Bientôt, les aiguilles, les différents types de laines, les mailles endroits et envers, le jacquard n’ont (presque !) plus de secret pour lui ! Et il se lance même dans la création !

 

Mais comment avouer aux autres, surtout aux garçons et aux hommes, qu’il est fan de tricot ! ? Surtout son père qui va le pendre pour un efféminé, ou ses amis, ou encore le trio qui le persécute au collège ? Et comment alors réussir à séduire une fille, comme la belle Megan ?

 

Bref, tout se complique, et les situations s’enchaînent pour le plus grand plaisir du lecteur !

 

Mention spéciale pour sa rencontre avec la vieille dame qu’il a renversé et qu’il doit aider, car elle se révèle « dépotante » ! Et elle pourrait se révéler une de ses meilleures alliées !

 

En résumé, un roman plaisant qui permet de dépasser les préjugés et les stéréotypes sur les activités réservées aux filles et aux garçons, avec un soupçon d’humour anglais, qui fait du bien tout en faisant réfléchir !  Le nouveau Billy Elliot ou le nouveau Louis Feyrières (de "Maïté coiffure") arrive et emporte tous les suffrages avec lui. On en redemande !

 

Un extrait : « Le souk, ça peut avoir du bon. Quelquefois, pour que quelque chose soit beau, il faut un peu de désordre. On ne peut pas toujours tout contrôler, il faut savoir laisser les choses prendre leur envol. »

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La Passe-miroir, 2. Les Disparus du Clairdelune

Publié le par Doc Bird

 « La Passe-miroir, 2. Les Disparus du Clairdelune » de Christelle Dabos, éditions Gallimard jeunesse

 

Résumé : Ophélie est intronisée à la cour de Farouk et devient vice-conteuse de ce dernier. Elle découvre les risques et les dangers auxquels elle s’expose en étant ainsi au centre des attentions. Par ailleurs, des Mirages disparaissent de Clairdelune sans qu’on sache ce qu’ils sont devenus. Ophélie va être sommée de mettre ses talents de liseuse pour essayer de les retrouver. Et sa famille va arriver rapidement chez elle avant le mariage. Comment cela va-t-il se passer ?

 

Mon avis : Je me suis plongée avec délice dans ce tome 2 et j’ai tout de suite retrouvé cet univers enchanteur mais dangereux. Ophélie est toujours aussi maladroite, mais devient de plus en plus en forte pour oser affirmer ses idées. Elle va faire preuve de persévérance, mais aussi d’audace, va en découvrir plus sur Thorn, recevoir des lettres de menaces de mort et courir de graves dangers. Son union future avec Thorn ne plaît pas à tout le monde, et elle va découvrir qu’elle est la cible de nombreux complots pour empêcher son mariage, quitte à la tuer. Mais Ophélie est curieuse et veut découvrir ce qui se trame, même si plus elle en apprend, moins elle comprend. Les révélations finales vont permettre à Ophélie et au lecteur d’en savoir un peu plus, mais il reste beaucoup de pans d’ombre à éclaircir. Moi qui croyais que l’histoire se terminait avec le tome 2, j’ai découvert avec joie qu’il me restait encore de bons moments à passer avec un tome 3 qui est sorti le 1er juin.

 

Un roman magnifique qui se lit d’une traite tellement on est pris par l’intrigue. Seuls quelques indices sont donnés, mais on navigue souvent à vue dans le brouillard, les lunettes ne permettant pas d’éclaircir toute la vérité. Ophélie est une héroïne maladroite, mais qui accepte de regarder la vérité en face et se confronter aux autres, elle a un coeur bon, et découvre en elle la force d’aller face au danger pour aider ceux qui lui ont proches. Il reste encore beaucoup de mystères à découvrir sur ce monde déchiré divisé en arches. Vivement que je puisse lire le tome 3 !

 

Un extrait : « Si Ophélie avait retenu une chose dans la vie, c’était que les erreurs étaient indispensables pour se construire. »

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La vie étoilée d’Ethan Forsythe

Publié le par Doc Bird

« La vie étoilée d’Ethan Forsythe » d’Antonia Hayes, éditions Autrement, collection Autrement Littérature

 

Résumé : Ethan a 12 ans et est passionné d’astronomie et de physique. Les planètes et les étoiles n’ont presque aucun secret pour lui, mais il a du mal à lier des liens avec les jeunes de son âge, surtout depuis l’adolescence, car ces derniers le trouvent « zarbi ». Sa vie va être bouleversée par le retour de son père, qu’il n’a jamais connu, et que sa mère veut tenir à l’écart de lui. Quel lourd secret ses parents lui cachent-ils ?

 

Mon avis : Un récit à plusieurs voix intense et émouvant.

 

On fait la connaissance d’Ethan, jeune garçon surdoué en ce qui concerne l’espace et la physique, mais qui rencontre des difficultés d’adaptation dans la vie au collège, où même son meilleur ami s’éloigne de lui. Depuis toujours, il vit seul avec sa mère, et n’a jamais connu son père. Les années passant, il s’interroge sur ce père dont il ne sait rien, regardant parfois les mains des hommes pour savoir s’il ne pourrait pas le reconnaître. Et voilà que son père fait irruption d’un coup dans sa vie, alors que sa mère voudrait qu’il ne sache rien et n’ait aucune relation avec lui. Il se découvre une passion commune avec lui : la physique. Mais comment nouer des liens avec cet homme inconnu qui a un terrible secret à cacher ?

 

La mère d’Ethan, Claire, ne veut plus jamais avoir à rencontrer Mark, son ex-mari, mais le destin va en décider autrement. Le père de ce dernier est mourant, et Mark va revenir dans la ville de Claire pour le revoir. Il ne va pas pouvoir résister à la tentation de revoir Claire, ainsi qu’à celle de faire connaissance de son fils. En le revoyant, Claire est prise de sentiments ambivalents : elle lui veut toujours de ce qu’il a fait 12 ans auparavant, et en même temps ressent toujours de l’amour pour lui. Et elle a peur pour son fils.

 

C’est au moment où Ethan va avoir un malaise et qu’il va être hospitalisé, que passé et présent vont se cristalliser, et qu’Ethan va partir à la recherche des secrets du passé, tout en explorant les immenses possibilités de son cerveau.

 

Il est impossible d’en dire plus sur ce roman sans trop en dévoiler. Les voix d’Ethan, de Claire et de Mark vont alterner dans ce roman, faisant le lien entre les constellations de l’histoire. Il sera question de secret qu’on se cache même à soi-même, d’enfant surdoué, de maladie, de la difficulté d’être parent, des choix de vie qu’on fait ou qui sont imposés, d’étoiles, de gravité, de passé, de présent, de futur et de pardon. Les révélations sont assez étonnantes, car comme Claire, le lecteur s’est mis à douter par rapport à Mark, et commence à se dire que tout était peut-être faux. Comme le résumé l’indiquait, ce roman est vraiment dans la lignée du « Bizarre incident du chien pendant la nuit » qui mettait en scène un enfant autiste, et qui était surdoué dans un domaine, et de « Nos étoiles contraires » où la maladie était prégnante, mais où l’amour était au centre de l’histoire.

 

Un roman fort, qui fait réfléchir sur les liens familiaux, le pardon, l’amour, et est une véritable invitation à lever la tête vers les étoiles.

 

Merci à Babelio et son opération Masse critique, ainsi que qu’aux éditions Autrement, pour m’avoir fait découvrir ce beau roman.

 

Quelques extraits :

 

- « Avant que votre cerveau ne puisse déchiffrer ce que l’on est en train de vous dire, vous savez que quelque chose ne va pas. Et le temps que vous réagissiez, il est déjà trop tard. Parce qu’une fois que vous avez entendu ces mots, un événement se met en mouvement, à partir duquel tout est bouleversé. »

 

- « Mais peut-être qu’Ethan avait raison au sujet du voyage dans le temps : nous ne pouvons pas changer ce qui s’est déjà produit, mais nous pouvons encore changer le futur. »

La vie étoilée d’Ethan Forsythe
La vie étoilée d’Ethan Forsythe
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Le ciel est la limite

Publié le par Doc Bird

« Le ciel est la limite » d’Anne Lanoë, éditions Fleurus

 

Résumé : Samuel est dépressif et a décidé de se taire depuis l’accident qui a coûté la vie à sa mère. Aussi, face à son chagrin et à son mutisme, son père et son grand-père décident de l’envoyer à Rio, chez un vieil ami, Helio. Samuel n’a pas le choix. Il retrouve d’autres filles et garçons, qui sont aussi en détresse face aux épreuves de la vie. Arrivera-t-il à vivre en groupe durant deux mois ? Retrouvera-t-il un peu goût à la vie ?

 

Mon avis : Samuel est un jeune homme touchant, émouvant, mais aussi parfois agaçant. Il est écorché vif depuis la mort de sa mère, il n’arrive pas à faire son deuil, et surtout il est submergé par sa culpabilité. Aussi, pour se punir, mais aussi pour se couper du monde et des autres, il a décidé de faire silence et de ne plus parler.

La situation devenant intenable, il est envoyé à Rio chez un vieil ami de son grand-père, afin de rejoindre un groupe de jeunes que la vie n’a pas non plus épargné. Il va y rencontrer la belle Céu, qui ne lui est pas indifférente, mais son chagrin dresse souvent un rempart entre lui et les autres. Faute de mots pour extérioriser son ressenti, Samuel va souvent jouer des poings, s’enfuir, se taire, être en colère contre les autres et surtout contre lui. Son séjour est censé l’aider à se reconstruire, mais en est-il capable ? Il va devoir surtout faire face à son propre regard. Son séjour sera pour lui l’occasion de replonger dans le passé de sa mère, qui a toute sa vie gardé une mélancolie de son pays quitté sous la contrainte, de renouer progressivement avec son frère par mail. Rien n’est gagné, chaque jour sera difficile, mais Samuel va commencer à travailler sur lui-même et aller à sa propre rencontre.

Arrivera-t-il à extérioriser ce qu’il ressent, à mettre des mots sur son chagrin et sur sa culpabilité par rapport à la mort de sa mère ? Le cheminement sera long, douloureux, difficile, mais le parcours est le plus important.

 

Un roman fort, qui nous plonge au cœur du mal-être profond d’un adolescent qui s’inflige le silence et la souffrance, sur fond de réflexion sur l’exil, sur l’accueil des autres. Samuel va vivre des moments forts et douloureux qui vont l’obliger à se regarder en face pour tenter de se reconstruire, et surtout se pardonner au lieu de se détruire.

 

Quelques extraits :

 

- "Mais ne te ferme pas aux autres. C’est des autres que peut venir le mieux. Ce sont les autres qui nous sauvent de nous-mêmes."

 

- "Je deviens con. Violent. Toute cette haine vient de mon silence. De cette incapacité que j’ai désormais à exprimer ce que je ressens. Je tourne en rond, je le vois bien. "

Publié dans Lectures-romans

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La Passe-miroir, 1. Les Fiancés de l’hiver

Publié le par Doc Bird

« La Passe-miroir, 1. Les Fiancés de l’hiver » de Christelle Dabos, éditions Gallimard jeunesse

 

Résumé : Dans un monde futuriste divisé entre différentes Arches dirigées par des esprits de famille, je vous présente Ophélie, qui vit sur l’arche Anima, où les gens ont des dons avec les objets, que ce soit pour les réparer, « lire » leur histoire… Ophélie a deux dons originaux : elle peut traverser des miroirs, et est une liseuse renommée, tenant son musée d’objets du passé. Soudainement, elle découvre qu’elle va devoir se marier. Mais son promis n’habite pas Anima, et vient du Pôle. Elle va devoir quitter sa famille soudainement pour suivre son futur mari chez lui, heureusement accompagnée par sa tante Roseline. Mais elle va rapidement comprendre qu’elle se retrouve en territoire ennemi…

 

Mon avis : Coup de cœur pour ce premier roman de Christelle Dabos dont j’ai entendu ou lu beaucoup de bien.

 

Le lecteur est plongé dans un monde futur, où les gens vivent dans des Arches différentes, sous l’égide de leur esprit de famille. Ophélie est une jeune fille un peu à part dans son Arche d’Anima, elle a des dons un peu spéciaux, n’est pas du tout coquette, et a déjà refusé deux cousins en mariage ! Mais tout change du jour au lendemain, elle va devoir se marier à un parfait étranger qui vient de l’Arche du Pôle. Et quand elle rencontre son fiancé, Thorn, elle découvre un homme glacial, peu causant, aux manières un peu rustres, qui l’ignore complètement, et semble encore moins apprécier qu’elle l’idée du mariage.

 

Mais elle n’a pas le choix, elle va devoir le suivre chez lui, dans la Citacielle, qui sous couvert d’illusions, cache de sombres secrets, complots et meurtres. Accompagnée de sa tante Roseline, Ophélie va devoir affronter une belle-famille pas toujours vraiment accueillante, et comprendre que sa vie pourrait même être en danger.

 

Pourquoi Thorn l’a-t-il choisie ? Quels sont les avantages de ce mariage soudain pour lui et sa famille ? Ophélie est bien déterminée à comprendre ce qui se trame…

 

Quand on plonge dans ce roman, on se retrouve avec une Ophélie aux antipodes des critères de l’héroïne accomplie : elle prend peu soin d’elle, s’habille et se coiffe avec négligence, est myope, souvent malade, toujours maladroite, et ne s’intéresse qu’aux objets du passé. Aussi, on se demande comment elle va pouvoir survivre dans un univers glacial et fourbe, face aux différentes manigances qui se trament dans son dos, alors qu’elle ne sait toujours pas pourquoi elle a été choisie.

 

C’est avec d’autant plus de plaisir qu’on la voit progressivement s’affirmer, comprendre les mystères qui entourent sa venue, et décider de devenir maîtresse de son propre destin. Car sous ses airs frêles, elle cache une grande force de caractère en quête d’honnêteté et de vérité. Sa vie sera difficile et elle va être malmenée, mais ses qualités d’écoute et de réflexion vont lui permettre de se frayer une place dans ce monde si différent du sien.

 

En bref, un roman que je recommande à tous, mais je reste sceptique sur le fait que des élèves de collège accrochent à ce gros pavé à l’histoire très (trop !) originale pour eux. Je le conseillerais plutôt à partir du lycée. J’ai l’impression que ce roman entre dans les catégories des livres qui ont un très gros succès auprès des prescripteurs de lecture, mais qui a du mal à se faire une place chez les jeunes. Un peu comme « Vango » de Timothée de Fombelle. Mais peut-être que je me trompe…

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Hier tu comprendras

Publié le par Doc Bird

 « Hier tu comprendras » de Rebecca Stead, éditions Nathan

 

Résumé : Miranda est une collégienne qui vit aux Etats-Unis en 1980. Elle a un meilleur ami, Sal, mais ce dernier commence à s’éloigner d’elle, a trouvé un travail dans une sandwicherie, et a peur du vieux monsieur qui sourit qu’elle croise vers les boîtes aux lettres. Sa vie va prendre un tour étrange lorsqu’elle va se rendre compte que quelqu’un a pu rentrer chez elle et a déposé un message intriguant dans la poche de son manteau. Qui est ce mystérieux interlocuteur ? Et comment connaît-il l’avenir ?

 

Mon avis : J’ai d’abord été accrochée par le titre de ce roman qui m’a attiré. En effet, comment comprendre à la fois dans le futur et le passé ?

 

Dès le début, l’histoire est assez mystérieuse. Tout comme Miranda, on ne comprend pas trop ce qui arrive. Elle reçoit des mots qui lui prédisent le futur et lui demandent en même temps de raconter dans une lettre l’histoire. Mais quelle histoire ? Quand commence-t-elle ? Que raconte-t-elle ? Du coup, Miranda va replonger dans ses souvenirs pour essayer de comprendre ce qui lui arrive.

 

Elle vit dans un milieu assez pauvre, avec sa mère, et le petit ami de celle-ci qui vient de temps en temps chez elles. Elle a des amis au collège, et surtout un meilleur ami, Sal, mais depuis un incident, il s‘éloigne d’elle, ce qui la rend triste. Alors Miranda a peur lorsqu’elle se retrouve seule à croiser le vagabond de sa rue qui lui sourit et lui parle. Et les bizarreries s’enchaînent, avec les mots reçus.

 

Tout comme l’héroïne de l’histoire, je dois avouer que j’ai rapidement été perdue dans l’histoire. Ce n’est qu’à la fin que les pièces du puzzle s’ajustent et qu’on comprend tout, à conditions d’accepter un peu de fantastique. Je n’ai pas vraiment été convaincue, trouvant les différents chapitres assez décousus, et l’histoire ennuyante par moments. Certains passages sont assez déroutants, comme le fait qu’il y ait un dentiste au collège, qu’une élève puisse être désignée pour aller emmener des élèves dans le cabinet du dentiste sur les heures de cours, et l’action se déroulant dans les années 80, il est fort possible que les lecteurs aient du mal à s’identifier à l’héroïne.

 

Un roman étrange, un peu OVNI, auquel je n’ai pas adhéré.

Publié dans Lectures-romans

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Un hiver en enfer

Publié le par Doc Bird

« Un hiver en enfer » de Jo Witek, éditions Actes Sud Junior, collection Romans ado Thriller

 

Résumé : Edward est un adolescent fragile, entre son père qu’il adore mais qui est souvent absent pour son métier, et sa mère qui ne lui apporte aucun amour et n’a jamais aucun geste d’affection pour lui. Pour se rassurer et se sentir en sécurité, il s’accroche à ses TOC (troubles obsessionnels compulsifs), comme ranger ses stylos dans l’ordre des couleurs de l’arc en ciel, ce qui le fait passer pour un fou auprès de ses camarades du lycée qui le harcèlent. Sa vie déjà difficile va basculer le soir où sa mère lui dit qu’elle a changé et qu’elle va enfin pouvoir avoir une relation mère-fils avec lui. Car ce soir-là, ses parents sortent mais ne rentrent pas…

 

Mon avis : Jo Witek réussit très bien à entraîner le lecteur dans une histoire où les troubles psychiatriques et la folie mènent la danse.

Entre Edward qui vit avec ses TOC, souffre de sa vie familiale et est harcelé au lycée, et sa mère qui lui dit qu’elle va changer et qui devient l’extrême opposé de ce qu’elle était jusque-là, entourant son fils d’une sollicitude toute nouvelle et étouffante, le lecteur est vite plongé dans une atmosphère sombre et étouffante, qui le fait douter de la raison des uns et des autres.

Edward, le narrateur, est très fragile psychologiquement, jusqu’au moment où il va perdre tout contrôle de lui-même au lycée et va devoir partir avec sa mère dans un chalet isolé à la montagne. Là, Edward se ressource, mais comprend rapidement que quelque chose ne va pas, sa mère étant soudainement trop attentive à lui, étouffante, le surprotégeant en l’empêchant d’aller au lycée pour mieux le garder avec elle. Progressivement, tout le personnel employé par la famille va partir brutalement, sans explication, et Edward va se retrouver seul, enfermé avec la folie de sa mère qui lui paraît de plus en plus dangereuse. Mais comment prouver que l‘on craint pour sa vie quand les gens autour de vous pensent que vous délirez et que vous êtes paranoïaque ? Edward lui-même doute de lui…

 

J’ai trouvé ce roman très intense jusqu’à la fin, la tension montant progressivement, jusqu’au paroxysme des dernières pages. Le lecteur oscille entre plusieurs possibilités, se demandant qui a vraiment raison. La révélation finale est assez surprenante, compte-tenu du peu d’indices distillés par l’auteur, et renforce l’impression d’avoir été emporté au cœur d’un tourbillon de folie.

 

Un roman prenant qui interroge la folie jusque dans ses plus sombres recoins. A découvrir !

 

Un extrait :

« On n’est pas toujours responsable de ce qu’on est, mais je crois qu’on peut toujours se réveiller et prendre sa vie en main. »

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Le plus beau reste à venir

Publié le par Doc Bird

« Le plus beau reste à venir » d’Hélène Clément, éditions Albin Michel

 

Résumé : A la mort accidentelle de son père, Raphaël Verdier doit appeler trois personnes qui ont beaucoup compté pour son père, et qui ont reçu son aide il y a quelques années. Leur arrivée va bouleverser le cadre tranquille de sa vie et lui faire se rappeler ses années lycée. Son père avait en effet apporté son soutien à Gustave, Rose et Malllory, trois jeunes différents, mis à l’écart, avec qui Raphaël va passer par toutes les émotions, mais dont il va se séparer après le bac.

 

Mon avis : Ce roman est construit avec des allers-retours entre les années lycée (1996-1999) et l’époque du décès du père de Raphaël, en 2010.

 

Tout commence par le décès de Michel Verdier, ancien professeur au lycée. Son fils se retrouve à devoir écrire son avis de décès, et surtout à téléphoner à trois anciens amis, pris sous l’aile de son père, et avec qui il a coupé les ponts.

 

 A leur arrivée, il va passer par toutes sortes d’émotions, et surtout revenir dans le passé, à la fin des années 90, pendant le lycée. On y découvre alors un Raphaël adolescent, emménageant dans une nouvelle ville, et bien décidé à se faire des amis, loin des années collège et de sa maladie cardiaque qui l’a mis à part des autres et rendu solitaire.

 

Son père, professeur au lycée, remarque trois élèves, Gustave, Mallory et Rose, qui sont à part dans le lycée, voire harcelés, et qui rencontrent des difficultés dans leur vie personnelle. Il leur offre alors les clés d’une grange, endroit où ils pourront se réfugier et préparer leur avenir. Raphaël a aussi le droit de s’y rendre, mais il va devoir pour cela mériter l’amitié du trio, qu’il dédaigne au début.

 

Des liens vont se nouer entre des quatre personnages, mélange d’amitié, d’amour, de respect, de jalousie… Peu à peu, leurs liens vont se resserrer, mais l’univers impitoyable du lycée va faire voler en éclat certains moments précieux que vous découvrirez en lisant ce roman.

 

Du coup, l’émotion est forte quand ils se réunissent à nouveau dix ans après, à l’occasion de la mort de leur mentor, père de Raphaël.

 

J’ai trouvé ce premier roman très bien écrit, les personnages bien campés et l’histoire m’a happé. Je me suis attachée à Gustave, Rose, Raphaël et Mallory, peut-être parce qu’ils ont vécu leurs années lycée environ à la même époque que moi, que la figure du professeur, Michel Verdier, m’a touchée, et que la mort peut réunir des êtres séparés qui vont enfin avoir l’occasion de se retrouver, et peut-être de faire du bien entre eux et autour d’eux.

 

Chaque personnage est intéressant : Gustave et ses rêves de théâtre, et qui subit des moqueries en raison de ses deux mamans, Rose qui est malheureuse dans sa famille qui la rejette, mais qui est une parfaite cuisinière, Mallory qui vit avec son père alcoolique et essaye de le protéger, Raphaël, l’ado qui se perd en cherchant des amis, Michel Verdier, un professeur comme tout le monde en voudrait car il croit en ses élèves, Suzanne Verdier, avec son immense cœur.

 

Le tout sur des airs de Goldman, qui me pousse à dire que ces personnages « changeaient la vie ».

 

A lire pour se faire du bien au moral et croire en la vie, surtout quand tout paraît désespéré, car « le plus beau reste à venir ».

 

Merci à Babelio et son opération Masse Critique, ainsi qu’aux éditions Albin Michel, pour cette belle découverte.

 

Un extrait : « Il sait que la vie est merveilleuse alors la sienne le restera. Le bonheur a des conditions, mais c’est surtout un état d’esprit et personne ne l’a mieux compris que lui. »

 

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L’élite

Publié le par Doc Bird

« L’élite » de Joelle Charbonneau, éditions Milan, collection Macadam

 

Résumé : Cia est très excitée le jour de la remise des diplômes, qui marque son entrée dans le monde adulte. Elle aimerait poursuivre ses études à l’université, mais pour cela, il faut être nommé pour passer le test, et depuis de nombreuses années, personne n’a été appelé à le passer dans sa ville. Quelle n’est donc pas sa joie de savoir qu’avec d’autres camarades, elle va pouvoir passer ce test à la capitale. Son rêve se réalise ! Mais son père lui conseille de se méfier et dès son arrivée, elle va rapidement comprendre que ce test est une question de vie ou de mort !

 

Mon avis : Cette dystopie se place dans la lignée de « Hunger Games », « Divergente » et « Le labyrinthe » mêlant un peu de chaque univers.

 

Cia doit passer un test pour appartenir à l’élite, dans un monde divisé en colonies, où il faut tenter de survivre face à une nature hostile et polluée par les différentes guerres du passé. Les qualités à posséder pour réussir le test sont avoir des connaissances en sciences, être capable de se débrouiller en milieu hostile, être déterminé et savoir prendre des décisions pour survivre. Car ce test n’est pas seulement un examen écrit, c’est aussi un test grandeur nature pour survivre en milieu hostile face à des concurrents prêts à tout pour réussir.

 

L’histoire est assez prenante, mais ne m’a pas non plus happée, car elle a un air de déjà vu et présente peu d’originalité. On s’attend à ce qui arrive entre concurrence, même entre amis, attaques surprises de bête ou d’hommes mutants, atmosphère de fin du monde, décisions difficiles à prendre et horreurs vécues.

L’avantage est que ce roman peut être proposé aux lecteurs qui n’aiment pas trop lire les gros pavés et souhaitent entrer dans ce type d’univers.

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Ma meilleure amie s’est fait embrigader

Publié le par Doc Bird

« Ma meilleure amie s’est fait embrigader » de Dounia Bouzar, éditions de La Martinière

 

Résumé : Sarah et Camille sont les meilleures amies du monde et partagent tout. Mais brusquement leur amitié se fissure sans que Sarah comprenne ce qui arrive à Camille. Cette dernière change du tout au tout, se coupe des autres et de sa famille, et devient une fanatique d’un Islam radicalisé.

 

Mon avis : Ce roman est un ouvrage fort à mettre en toutes les mains.

Dès le prologue, le ton est donné : Sarah s’interroge sur ce qui s’est passé et ce qu’elle a manqué de voir à propos de Camille.

Ensuite l’histoire alterne entre les voix de Sarah et de Camille, qui, tour à tour, vont donner leur version des faits. Tout commence avec un exposé sur l’agroalimentaire que doivent préparer les deux amies. Camille navigue de site en site et de vidéo en vidéo, jusqu’à comprendre que le monde est manipulé et qu’il y a un complot derrière tout cela. Elle accepte alors comme un ami un certain Abucobra qui va la radicaliser complètement, jusqu’à ce que Camille décide de partir en Syrie. Sarah ne va pas comprendre ce qui arrive à son amie, et quand elle comprendra, il sera (presque !) trop tard.

 

Le point fort de ce roman est qu’il laisse la parole aussi bien à Sarah, jeune adolescente musulmane, qui assiste désarmée à la radicalisation de son amie, et qui veut tout faire pour l’aider à s’en sortir malgré elle, en raison de leur indéfectible amitié, mais aussi à Camille qui s’enferme progressivement, trouvant une solution à sa fragilité et à son mal-être adolescent dans les explications d’Abucobra et du groupe d’amies radicalisées comme elle.

 

 D’un côté, on assiste en spectateur à ce qui arrive à Camille, tout comme Sarah et sa famille qui se trouvent impuissantes et qui ne savent pas comment réagir, sans prendre conscience de la radicalisation extrême de Camille. Et les propos de Sarah permettent de prendre du recul par rapport à ceux de Camille, Sarah prônant un Islam doux et compréhensif, dans lequel elle a été éduquée.

 

En ayant le point de vue de Camille, on comprend comment cette dernière a pu se retrouver embrigadée. Les explications données dans les vidéos correspondent à un moment où Camille se pose beaucoup de questions, est pétrie d’incertitudes, et ressent un certain mal-être. Aussi lorsqu’un inconnu la contacte en lui disant qu’il la comprend et qu’il peut l’aider, Camille accepte et se retrouve prise dans une spirale infernale : elle va se convertir, accepter Un Islam dur et radical, va se sentir élue, protégée également du regard des autres par son voile qui va la faire se sentir plus forte. Comme elle souhaite aider les enfants victimes des bombardements en Syrie, elle est prête à partir là-bas.

 

On voit Camille changer du tout au tout, devenir une sorte de robot qui ne réfléchit plus par elle-même, phagocytée par le groupe auquel elle appartient, acceptant le meurtre des autres. Heureusement, elle peut compter sur Sarah, qui ne pas lâcher et va tout faire pour sauver Camille d’elle-même.

 

J’ai trouvé ce roman indispensable, à faire lire aux jeunes, garçons ou filles, car il explique vraiment bien les mécanismes qui embrigadent les jeunes, souvent déjà fragiles et en mal-être. Les entretiens avec la psychologue sont forts et permettent de comprendre que chaque radicalisation est différente, s’appuyant sur les points faibles de chaque personne. L’histoire est ancrée dans la réalité actuelle, avec les attentats de novembre 2015, rendant encore plus fort le message de l’auteur. La décomposition des rouages de la radicalisation permet de dégager quelques pistes pour savoir comment réagir et essayer de sauver les jeunes d’eux-mêmes.

Publié dans Lectures-romans

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