Et elle me parla d’un érable, du sourire de l’eau et de l’éternité
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« Et elle me parla d’un érable, du sourire de l’eau et de l’éternité » d’Antoine Paje, Fleuve Editions.
Résumé : Alexandre Khraunos arrive à Paris pour son travail. Il emménage dans son appartement et passe ses journées sur le modèle métro-boulot-dodo. Une voisine, Elise Beauregard, va discuter avec lui et lui apporte de temps à autre des repas. Mais un jour, elle se blesse et son état devient grave, elle doit être emmenée à l’hôpital. Alexandre va lui rendre visite, mais hésite à en faire plus. La vieille dame va mourir, seule. Alexandre comprend qu’il a raté quelque chose, sans pour autant vraiment le définir ni en prendre conscience.
Mon avis : Nous entrons dans le quotidien d’Alexandre Khraunos, qui va faire l’expérience du temps, et plus particulièrement de l’importance de certaines minutes, qui ouvrent le choix des possibles : ces instants décisifs qui peuvent faire prendre à notre vie une autre direction (ou pas). Tout dépend de l’attention que nous portons au monde qui nous entoure et des choix que nous faisons et qui emmènent nos pas vers une direction qui oriente notre vie.
Antoine Paje nous montre que le champ des possibles est infini, que chaque décision et choix de vie fait prendre une voie, et que si on rate cette voie possible, la vie ou le destin peuvent nous donner une seconde chance de faire ce choix si on y fait véritablement attention. La rencontre des gens qui sont autour de nous, l’attention qu’on peut leur porter et qu’ils peuvent nous porter sont des tremplins et des portes ouvertes sur la vie. Il dépend de chacun de s’en emparer ou pas. Bien sûr, cela est difficile, il faut accepter de se poser, de vivre l’instant présent, de prendre le temps d’être attentif à certains instants.
La vie d’Alexandre, son évolution, sont commentés par l’auteur lui-même, prenant du détachement par rapport à son personnage fictif dans une mise en abyme, permettant au lecteur de prendre du recul par rapport à l’histoire qu’il lit. Car Alexandre, c’est vous, c’est moi, c’est tout homme engagé dans la vie, qui doit vivre avec ses souvenirs, ses blessures, et vivre sa vie, sans passer à côté des instants précieux qui peuvent changer une vie. Ce n’est pas en voyageant à travers le monde qu’on peut se retrouver, sauf si on décide de prendre le temps de regarder autour de soi, de voir les autres, de faire le premier pas vers eux pour mieux les connaître, car on peut leur apporter et ils peuvent nous apporter quelque chose.
Ce roman, qui est aussi un conte initiatique, nous pousse à réfléchir sur soi et à prendre le temps, dans un monde où tout va plus vite. Il nous montre que la vie nous offre toujours des opportunités de nous trouver, si on accepte de toujours avancer, à notre rythme, en écoutant notre moi profond. Etre attentif et être présent à l’instant présent, en pleine conscience, regarder autour de soi, s’ouvrir aux autres, tout cela permet d’avancer. Et si vous entendez une voix vous parler d’un érable, du sourire de l’eau et de l’éternité, arrêtez-vous, écoutez-là, et devenez vous-même.