« La quête d’Ewilan, T.1. D’u monde à l’autre », d’après l’œuvre originale de Pierre Bottero, adaptation de Lilian, dessin de Laurence Baldetti, couleurs de Loïc Chevallier, éditions Glénat.
Résumé : Camille fait un jour un pas de côté, et se retrouve dans un autre monde, où des créatures veulent attenter à sa vie. Elle réussit à revenir chez elle, mais les créatures malfaisantes l’ont suivie. Heureusement, elle peut compter sur son ami Salim pour l’aider, y compris dans l’autre monde.
Mon avis : Cette BD est une superbe adaptation du roman de Pierre Bottero, qui plonge le lecteur dans un monde fantastique et cruel, où toute la vie de Camille va se retrouver bouleversée.
Elle va découvrir qu’elle est Ewilan, et que son pouvoir de dessinatrice pourrait permettre de reprendre le pouvoir sur le mal. Accompagnée de son ami Salim, elle part en quête de son passé et de ses origines dans ce monde si différent. Et elle va découvrir des secrets sur son origine.
Cette adaptation est une vraie réussite qui permet de se replonger avec bonheur dans la quête d’Ewilan ! Un pari réussi !
« Nanny Mandy, 2. Antoine aime tout ce qui brille », scénario de Joris Chamblain, dessin de Pacotine, couleurs de Virginie Blancher, éditions Kennes
Résumé : Mandy part aider sa copine Alicia, qui va être témoin au mariage de son frère. Toutes deux doivent garder les enfants et s’occuper d’eux après la cérémonie. Mandy découvre une famille attachante, mais aussi la solitude d’Antoine, qui a du mal à faire oublier sa réputation de voleur.
Mon avis : C’est avec plaisir que j’ai retrouvé Mandy, dans une nouvelle mission pour garder des enfants.
Sa conversation est toujours un mélange sympathique d’anglais et de français. Et garder les enfants va lui permettre, comme la dernière fois, de réconcilier un jeune garçon avec lui-même, Antoine, ainsi qu’à permettre la parole dans la famille.
Mandy évolue, comme dans le tome 1, dans un bel univers très coloré, et réussit à atteindre le cœur des gens qu’elle rencontre, gagnant ainsi leur confiance, et permettant de dénouer des tensions.
« Ninn, 1. La Ligne Noire » de Johan Pilet et Jean-Michel Darlot, éditions Kennes
Résumé : Ninn vit avec ses deux tontons pas loin du métro où ces derniers travaillent. Elle a été adoptée par eux quand elle était bébé, car ils l’ont trouvée dans le métro. Ninn est fascinée par l’univers souterrain du métro, et va y faire des rencontres mystérieuses, qui vont l’amener à se questionner sur ses origines.
Mon avis: Une superbe BD qui mêle réalisme et fantastique à travers une très belle histoire.
On redécouvre le métro sous un nouvel angle grâce à Ninn, tout en se laissant emporter sur les ailes de l’imaginaire.
De mystérieux papillons visibles seulement par Ninn, et un vieux monsieur excentrique vont l’amener à découvrir un monde caché plein de danger. Sa rencontre avec le tigre blanc de la couverture va l’amener à partir sur les traces de son passé.
J’ai trouvé cette BD envoûtante et j’ai hâte de lire la suite, car je me suis plongée avec délice dans un monde souterrain fait de magie et de peur. A lire !
« Harmony, 1. Memento » de Mathieu Reynès et Valérie Vernay, éditions Dupuis
Résumé : Une jeune fille se réveille un jour dans un lit au fond d’une cave, ne se souvenant de rien. Un homme mystérieux et inconnu la nourrit, mais elle ne sait pas ce qu’il lui veut. Par ailleurs, elle pense avoir des hallucinations, car elle semble avoir un étrange pouvoir…
Mon avis : Ce tome 1 est plutôt angoissant dès le début.
On y découvre une jeune fille amnésique, enfermée dans une cave au fond des bois, avec un homme qui lui donne à manger.
Peu à peu, Harmony va retrouver des forces, mais ne se rappelle de rien. Qui est-elle ? D‘où vient-elle ? Que lui est-il arrivé ? Qui est cet homme qui semble la connaître ?
A qui appartiennent les voix qui résonnent dans sa tête ?
Et quel est ce pouvoir qui lui permet de déplacer les objets ?
Ce tome 1 d’introduction est bien mystérieux, et donne envie d’en savoir plus sur cette héroïne au caractère bien trempé.
« Les Légendaires, 8. Griffes et plumes » de Patrick Sobral, éditions Delcourt
Résumé : Après avoir attaqué violemment Shimy, Gryf se retrouve dans la cité légendaire des Jaguarians, où il retrouve son frère jumeau, roi de la cité. Avec ses amis les Légendaires, il souhaite récupérer la corne de Sygma, mais cela pourrait signer l’arrêt de mort des Jaguarians. Que vont-ils décider ?
Mon avis : De l’aventure, de la tension, du suspense, et de la trahison dans ce tome 8 qui nous plonge dans au cœur des origines de Gryf.
Lui et ses amis vont être confrontés à un choix redoutable : prendre la corne pour sauver la planète, mais en risquant de faire tuer tous les Jaguarians. L’heure des choix a sonné, mais il faut aussi surveiller ses arrières, car cette corne attire la convoitise d’autres personnes.
De l’action, de l’émotion et toujours les jeux de mots savoureux autour des prénoms des nouveaux personnages rencontrés. On se régale !
« L’Iliade et l’Odyssée », s’après Homère, de Soledad Bravi, éditions Rue de Sèvres
Résumé : Redécouvrez les deux célèbres épopées de l’"Iliade" et l’"Odyssée", à travers le regard de Soledad Bravi.
Mon avis : Le pari de Soledad Bravi, adapter l’"Iliade" et l’"Odyssée", selon son point de vue moderne, est un pari réussi.
Humour ravageur, vocabulaire actuel, le tout en moins de 200 cases, il fallait oser !
On se replonge avec délice dans les guerres, les ruses des dieux, la vengeance, et bien sûr l’amour, dans ces aventures passées à travers le filtre de la modernité et le regard plein de pep’s de l’auteur. On en redemande !
A faire lire aux plus jeunes, qui seraient réfractaires au texte intégral ou même au texte abrégé. Ils devraient se régaler !
« Les Légendaires, 7. Aube et crépuscule » de Patrick Sobral, éditions Delcourt
Résumé : Les Légendaires ont entre leurs mains la potion qui leur permettra peut-être de redevenir adultes. Mais sur la route, ils croisent le chemin d’Aube et Crépuscule, les dieux créateurs de leur monde, qui leur imposent d’aller chercher la corne de Sygma, sinon, ils détruiront Jovénia…
Mon avis : C’est reparti pour l’aventure dans ce tome 7 où les Légendaires vont devoir sauver le monde en moins de deux semaines !
Dans leur quête, ils seront accompagnés d’une nouvelle recrue volontaire, Shun-Day. Et ils ne seront pas de trop, car la corne se trouve dans la cité des Jaguarians, peuple auquel appartient Gryf.
Mais ce dernier n’a aucun contact avec eux, et ne sait pas où se trouve sur la cité. Et plus ils avancent, plus Gryf a mal à la tête et devient violent.
Du mystère et de l’aventure dans ce tome 7, qui va permettre au lecteur d’en connaître un peu plus sur le passé de Gryf qui l’a traumatisé. Les dangers sont nombreux et le temps presse.
« Secret pour secret » de Charlotte Bousquet et Jaypee, éditions Gulf Stream, collection Les Graphiques
Résumé : Louane découvre qu’elle est enceinte en pratiquant un test de grossesse et après un retard des règles. Elle est séparée de Lucas, le père de l’enfant, ses parents sont en voyage à l’étranger, et elle se retrouve seule avec une décision à prendre. Heureusement, elle parvient à en parler à une copine de classe, Cécile, qui va la soutenir et l’accompagner dans ses démarches.
Ici, le thème de l’avortement est abordé avec des mots simples, sans jugement, et loin des garçons.
Louane se retrouve enceinte un peu par accident, et ne sait pas quoi faire face à cette nouvelle. Heureusement, elle va trouver une amie en sa camarade Cécile, qui va l’aider à mettre des mots sur son état, et l’accompagner dans les différentes étapes.
Ce roman graphique aborde l’IVG du point de vue des filles, sans jugement, présentant les démarches à suivre si on souhaite se faire avorter, sans nier le fait que le regard des gens par rapport à cette décision peut être douloureux à vivre.
Un livre à acheter pour les CDI, car il permet d’apporter des informations sur l’IVG, parle du planning familial, et met des mots sur ce peut ressentir une jeune fille dans ces cas-là.
Un ouvrage indispensable, alors que certains groupes remettent en question ce droit des femmes, et portent un jugement négatif sur leurs choix.
« Magic 7, tome 1. Jamais seuls », scénario de Kid Toussaint, dessin de Rosa la Barbera et Giuseppe Quattrocchi, couleurs de Francesca Mengozzi et Giovanni Marcora, éditions Dupuis
Résumé : Léo arrive dans un nouveau collège, et dès le jour de la rentrée, des garçons le prennent en grippe et l’enferment dans un casier. Cela va lui permettre de faire la connaissance de Hamelin et Farah, qui sont un peu à part, et cachent d’étranges secrets, tout comme lui.
Mon avis : Une BD dont les héros ne se connaissent pas, mais qui vont tisser des liens, en raison de leurs secrets.
Léo voit et parle à des fantômes, Hamelin peut parler aux animaux via des instruments de musique, et Farah peut lancer des boules de feu.
Tous les trois vont se lier d’amitié, et en enquêtant sur des vols qui ont lieu dans le collège, et dont ils sont suspectés, vont découvrir de nouveaux secrets et d’autres personnes étranges.
J’ai trouvé cette BD bien faite, à la fois ancrée dans le réel et dans le fantastique, où les héros ont des pouvoirs étonnants, tandis que le mystère s’épaissit, car il semblerait que d’autres personnes partagent aussi d’étranges pouvoirs en vue de réaliser une quête. Un bon tome d’introduction, qui donne envie d’en savoir plus.
« La différence invisible », scénario de Julie Dachez, adaptation du scénario, dessin et couleur de Mademoiselle Caroline, éditions Delcourt, collection Mirages
Résumé : Marguerite a 27 ans et se sent différente des autres, elle déteste le bruit, l’imprévu, qu’on la touche, ne comprend pas tous les codes de la société et les phrases à double sens. Elle se sent donc régulièrement en difficulté dans son travail, sa vie de tous les jours, ses interactions sociales, ou avec son petit ami. Le jour où elle peut mettre des mots sur ce qu’elle ressent, qu’elle découvre qu’elle est autiste asperger, est le début d’une nouvelle vie. Elle comprend que ce n’est pas à elle de s’adapter, mais aux autres, quitte à faire beaucoup changer sa vie.
Mon avis : Cette BD dont j’avais beaucoup entendu parler est un véritable coup de cœur !
Marguerite se sent depuis toujours à part, invisible aux yeux des autres, qui la prennent souvent pour une originale.
La première partie montre son quotidien, très répétitif, fait de rituels et empli de souffrance : le bruit des autres, leurs paroles, envahissent son univers et l’empêchent d’être bien. Elle fuit les contacts sociaux régulièrement, ayant du mal à participer aux conversations, ne comprenant pas le double sens, et faisant du coup souvent des méprises. L’imprévu l’angoisse terriblement.
Le jour où elle doit aller en week-end avec son petit ami chez des amis à lui sera le moment de sa plus grande crise d’angoisse : elle va pleurer de panique sur l’autoroute, les obligeant à faire demi-tour et à rentrer. Cette scène sera le déclencheur de sa réflexion, elle va se renseigner, se diriger vers les bons spécialistes qui vont lui diagnostiquer son autisme asperger.
A partir de là, Marguerite se sent soulagée et libérée. D’ailleurs, les nuances de gris des cases de la BD vont laisser place à de plus en plus de couleurs. Marguerite va décider de changer radicalement sa vie, rester avec les personnes qui l’acceptent, demander des aménagements dans son travail.
Le chemin pour faire se faire accepter comme elle est sera long et compliqué, devant faire face aux a priori des gens. Mais elle va tenir bon, pour se sentir bien dans sa vie. La dernière case fait écho à la toute première, Marguerite se trouvant dans un parc, mais au lieu d’une personne triste, on découvre une jeune femme qui commence à s’épanouir.
Cette BD permet aux personnes de mieux comprendre ce qu’est l’autisme asperger, souvent discret, peu diagnostiqué, notamment parce que les personnes ont réussi à mettre en œuvre des stratégies de compensation.
Elle rassure toutes les personnes qui se sentent différentes, sans forcément être autistes, car la norme est un carcan qui peut étouffer. Elle permet à chacun de faire son propre chemin, loin des diktats de notre société, et d’accepter sa différence.
Cette BD m’a beaucoup touchée, ayant un élève au collège qui est autiste asperger. Il n’est pas si différent des autres, à part son extrême fatigabilité, ses rituels, son évitement des contacts, et son horreur du bruit. Il vient aux récréations se reposer dans une pièce du CDI, qui lui permet de se retrouver et d’être au calme, loin de l’agitation de la cour, et à part de la ruche bourdonnante du CDI à ce moment-là. Et c’est vrai que les enseignants sont mal informés, comme le reste de la population, sur l’autisme, pouvant entraîner beaucoup d’a priori.
Cette BD est donc à la fois beau message d’espoir, et un beau plaidoyer pour l’acceptation de la différence, qui permet de s’enrichir mutuellement.
En fin d’ouvrage, des pages documentaires expliquent avec des mots simples ce qu’est l’autisme, et notamment le syndrome d’Asperger, présentant leurs caractéristiques, mais aussi leurs points forts. Une bibliographie complète l’ensemble, pour ceux qui souhaitent aller plus loin.
Une BD à mettre dans tous les CDI de collège et lycée.
