Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Max et la grande illusion 

Publié le par Doc Bird

« Max et la grande illusion » d’Emanuel Bergmann, éditions Belfond, collection Littérature étrangère

Résumé : Début du XXème siècle, un petit garçon juif, Mosche Goldenhirsch, naît à Prague. Il deviendra plus tard le grand illusionniste Zabbatini. Début du XXIème siècle, Max, 10 ans, vivant à Los Angeles, apprend que ses parents vont divorcer. En découvrant par hasard un vieux disque vinyle présentant des sortilèges du Grand Zabbatini, dont Le sortilège de l’amour éternel, il décide de partir à la recherche de ce magicien pour qu’il l’aide à réconcilier ses parents, et qu’il y ait de nouveau de l’amour entre eux…

Mon avis : Tout d’abord, merci aux éditions Belfond et à Babelio de m’avoir proposé de lire ce roman de la rentrée littéraire en avant-première.

Dès le début, on se retrouve happé par l’histoire, qui commence comme une sorte de fable où la vie et la mort vont se disputer le premier rôle.

Le roman débute par le « miracle » de la naissance de Mosche, qui sera vite terni par les aléas de la vie, et tout finit par un autre miracle, que le lecteur découvre à la fin.

Mosche est un enfant juif, qui naît dans la ville de Prague à la fin de la Première Guerre mondiale. Elevé par un père rabbin, mais dont la paternité n’est pas sûre, il ne sait pas ce qu’il fera plus tard, peu attiré par la religion. Lors d’une sortie avec un voisin au cirque, il va assister, et même participer à un spectacle de magie qu’il va trouver époustouflant, et qui va lui donner la vocation de devenir magicien à son tour. Dans une Europe où il ne fait pas bon être juif, il va se former pour devenir le Grand Zabbatini, célèbre mentaliste qui va avoir un succès fulgurant. Mais la trahison sur ses origines va l’amener à survivre dans les camps. A la fin de sa vie, il vivote dans une maison de retraire à Los Angeles.

C’est là qu’entre en scène Max, petit garçon qui voit ses parents divorcer, et souhaite les voir retrouver l’amour. Il découvre, grâce à un disque, que le Grand Zabbatini pourrait l’aider grâce à ses dons, et il décide de partir à sa recherche, s’il est encore en vie.

Les chapitres alternent entre le point de vue d’un narrateur externe au début, puis de Mosche et de Max. L’histoire, qui semble au début relier des êtes différents, va finalement les faire se rapprocher, et bien plus qu’on n’aurait pu le supposer.

La petite et la grande histoire vont se croiser, entre antisémitisme, avènement du parti nazi au pouvoir ou déportation. Les camps de concentration semblent être une sorte de fil rouge, qui va permettre de relier les destins de Max et de Mosche.

A la lecture de ce roman, tour à tour glaçant, drôle, triste, touchant et émouvant, on assiste à une sorte de parabole de la vie, où magie, illusions, amour et destin vont se croiser.

Perd-on obligatoirement ses illusions en grandissant, ou peut-on garder sa capacité d’émerveillement. ?

Ce roman va prouver que la perte des illusions et de la foi en l’homme peut malgré tout être le terreau d’une vie qui prend sens, même sur le tard. Les hommes on viscéralement besoin de croire en la magie, de s’émerveiller, pour croire en la vie, laisser se dissiper le voile de tristesse qui peut les étreindre, et parfois, des miracles qu’on ne voit pas finissent par arriver.

Un roman de plus en en plus intense, qui ne vous laissera pas indifférent, et vous fera parcourir la piste aux étoiles.

Partager cet article
Repost0

Lotto Girl 

Publié le par Doc Bird

« Lotto Girl » de Georgia Blain, éditions Casterman

Résumé : Fern vit dans un monde séparé entre riches et pauvres. Les riches peuvent se permettre de choisir le patrimoine génétique de leurs enfants, tandis que les pauvres doivent travailler dans de difficiles conditions, sans espoir d’un monde meilleur pour leurs enfants. Sauf tous les 7 ans, quand des familles sont tirées au sort, et que les gagnantes peuvent choisir les avantages génétiques pour leurs enfants : beauté, talent dans un domaine, santé… C’est comme cela que Fern est née, elle est une Lotto girl, une fille de la loterie, et promise à une bonne éducation et un bel avenir. En tout cas, c’est ce qu’elle croyait jusque-là…

Mon avis : Quand Babelio m’a envoyé un mail pour me proposer ce roman, j’ai tout de suite dit oui, attirée aussi bien par la couverture, que par l’extrait en quatrième de couverture, qui était intrigant.

J’en profite d’ailleurs pour remercier Babelio pour cette opération Masse critique spéciale, ainsi que les éditions Casterman.

Fern, narratrice de l’histoire, est une Lotto Girl, une jeune fille qui a la chance de pouvoir faire des études dans un lieu privilégié, et promise à un bel avenir. Elle adore tout ce qui concerne les plantes, et aime tout e qui est en lien avec la communication, ce qui correspond à ce que ses parents souhaitaient pour elle. Très jeune, elle a été séparée de ses parents pour se rendre à l’école, et elle y va sans aucun regret, ce qui n’est pas forcément le cas des autres Lotto Girls qu’elle va y rencontrer, notamment Ivy qui se sent en décalage total et veut retourner dans sa famille. Elle va sympathiser aussi avec Wren et Lark, deux autres Lotto Girls.

Ces éléments du passé, le lecteur les connaît grâce aux confidences de Fern dans le Désert, sorte de réseau virtuel où de nombreuses données transitent.

Mais au début du roman, le lecteur ne connaît rien sur Fern, pas même sa vraie identité, et tout comme elle, s’interroge sur sa présence dans un endroit très pauvre, pollué, où les gens doivent travailler dans le tri des déchets pour pouvoir gagner des données à échanger contre de l’eau et de la nourriture.

L’auteur a fait le choix d’alterner dans chaque chapitre présent et passé, permettant peu à peu de reconstituer le puzzle de la vie de Fern. Est-elle un pur produit issu de la génétique et de la société BioPerfect ? Dans ce cas, comment se retrouve-t-elle à vivre dans une décharge dans l’attente qu’on vienne la chercher ? Que sont devenues ses amies ? Peut-elle avoir confiance en quelqu’un ?

Les questions que se pose le lecteur foisonnent, et l’auteur réussit à seulement montrer ce qu’elle souhaite, laissant le lecteur découvrir peu à peu les différents pans d’ombre dans la vie de Fern.

Par ailleurs, ce roman permet de se demander quelle est la part de génétique et d’éducation dans la réussite ?  Qu’est-ce qui constitue l’identité de chacun ? Est-on uniquement déterminé par la génétique ou a-t-on la liberté et le choix ? Quelle société voulons-nous ? Le numérique permet-il plus de liberté ou nous aliène-t-il ? Peut-on vivre dans une société qui surveille les données de tout le monde ?

Fern va avancer dans la vie et faire ses propres choix, ouvrant ainsi le lecteur à différentes réflexions et interrogations.

Un roman très intéressant, mêlant science-fiction, aventure, et réflexion éthique et philosophique. J’ai vu avec regret que l’auteur était décédée en 2016, des suites d’un cancer du cerveau, ce qui prive ses lecteurs d’une suite, car j’ai trouvé la fin trop rapide, notamment en ce qui concerne le combat entre généticiens et opposants sur ce qui fait la réussite et le bon développement d’une personne.

 

 

Partager cet article
Repost0

Le soleil sous la soie 

Publié le par Doc Bird

« Le soleil sous la soie » d’Eric Marchal, éditions Pocket

A la fin du XVIIème siècle, la concurrence entre médecins et chirurgiens est rude, les médecins pensant être bien meilleurs que les chirurgiens, qui n’auraient pas leurs sommes de connaissances. C’est dans ce contexte que nous faisons la connaissance de Nicolas Déruet, jeune chirurgien ambulant, qui est très doué pour soigner et opérer. Nicolas revient à Nancy, où il retrouve François, son ancien maître dans le métier, et décide de rester dans la ville, par amour pour Marianne, une sage-femme. Mais il va être contraint à l’exil, et partir sur les champs de bataille en tant que chirurgien. Il part, le cœur douloureux, mais en promettant de revenir pour Marianne dès la fin de la guerre. Mais le destin, et les hommes, vont lui jouer des tours…

Un bandeau annonçait que ce roman était à la hauteur des romans historiques de Ken Follett, ce qui m’a donné envie de le lire.

Et c’est vrai qu’on se retrouve pris au cœur d’une fresque humaine et sociale, qui va permettre d’entrer de plain-pied dans le domaine de la chirurgie, ainsi que dans l’histoire de la Lorraine, à une époque où Louis XIV souhaite s’approprier la région, avec également de belles et douloureuses histoires d’amour.

Nicolas tombe amoureux de Marianne, et tous deux sont épris l’un de l’autre. Mais le destin va envoyer Nicolas exercer son métier de chirurgien sur les champs de bataille. Il va ainsi continuer à améliorer son art de la chirurgie, tout en voyageant dans l’Europe en guerre.

Les scènes d’opération, qu’elles soient civiles ou militaires, sont toutes intéressantes à suivre, même s’il faut avoir souvent le cœur bien accroché, et les remèdes proposés par Nicolas sont passionnants, montrant la science de l’époque, où les chirurgiens semblent finalement avoir plus de science et de bon sens que les médecins avec leur traditionnelle saignée, qui met bien plus vite un pied dans la tombe.

En dehors de la découverte de la médecine de l’époque, on découvre aussi une partie de l’histoire du duché de Lorraine, avec les pourparlers et intrigues avec un Louis XIV gourmand de conquêtes.

Et on part aussi à la rencontre d’une société, où la violence est quotidienne, et où les trahisons, mais aussi les amitiés, vont rythmer l’histoire. Nicolas va se retrouver face à deux grandes passions, Marianne la sage-femme, et Rosa, la marquise de Cornelli, et il va devoir faire des choix, tout en continuant à exercer au mieux son métier.

Eric Marchal nous emmène sur les traces d’un métier méconnu, dans une Europe à feu et à sang, où chacun essaye de tirer son épingle de jeu.

Un roman captivant qui se laisse lire avec plaisir, parfait pour les vacances !

Partager cet article
Repost0

 Respirez. La méditation pour les parents et les ados

Publié le par Doc Bird

« Respirez. La méditation pour les parents et les ados » d’Elise Snel, éditions Les Arènes

Elise Snel est instructrice en méditation aux Pays-Bas, et a déjà écrit « Calme et attentif comme une grenouille », qui s’adresse aux parents d’enfants.

Ici, elle écrit un ouvrage qui s’adresse aux parents d’ados, qui se retrouvent souvent débordés lors de cette période mouvementée pour eux et leurs enfants.

En s’inspirant des stages qu’elle fait avec des adolescents, mais aussi de sa propre expérience avec sa fille, elle propose aux parents et aux ados de travailler avec la pleine conscience et la méditation, pour que les ados aillent mieux, et que les relations parents-ados évoluent vers plus de paix et de compréhension.

Elle propose donc un cheminement en trois parties, faisant appel à trois qualités importantes : le courage, la compassion, la confiance.

Elle allie réflexions, conseils, témoignages et propositions de méditations dans son livre, et les méditations peuvent être écoutées.

Un CD est vendu avec l’ouvrage, à destination des parents, et des méditations sont téléchargeables en ligne pour les ados. Les méditations portent souvent sur le même thème, mais sont traitées différemment, selon qu’elles s’adressent aux ados ou aux adultes : gérer les émotions désagréables, l’art d’écouter…

J’ai trouvé cet ouvrage très bien fait, sans jugement à destination des ados et des adultes, mais mettant chacun dans l’ici et maintenant, pour essayer des restaurer la confiance en soi de chacun, et retrouver une relation de qualité. L’ouvrage et les supports audios sont très bien faits, permettant de retrouver une qualité de relation et de bien-être envers soi et les autres.

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2