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L’analphabète qui savait compter 

Publié le par Doc Bird

« L’analphabète qui savait compter » de Jonas Jonasson, éditions Pocket

Voici un roman suédois, dans la veine du fakir et l’amoire Ikéa, qui emmène le lecteur dans une histoire complètement déjantée et allumée qui fait du bien à lire.

On y fait la rencontre de Nombeko, fille noire, orpheline et analphabète, qui vit dans un ghetto en Afrique du Sud, en plein Apartheid, qui s’occupe de nettoyer littéralement la merde des autres, et qui par le biais d’un destin malicieux, va se retrouver à travailler comme femme de ménage pour un ingénieur qui fabrique des bombes nucléaires, mais dont l’intelligence mathématique va permettre d’avancer dans les recherches.

Nombeko va vivre de rocamboleques aventures qui vont l’emmener en Suède avec une bombre nucléaire, où elle va rencontrer Holger, un suédois qui n’existe pas, dont le frère est persuadé depuis tout petit qu’il faut abolir la monarchie et tuer le roi de Suède.

L’ensemble est fou, mais parfois autant que l’actualité du monde qui nous entoure.

Une lecture jubilatoire qui fait rire et réfléchir, et qui va dérider votre quotidien !

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 Le secret de la manufacture des chaussettes inusables 

Publié le par Doc Bird

« Le secret de la manufacture des chaussettes inusables » de Annie Barrows, éditions 10/18

J’ai trouvé ce roman dans une boîte à livres dans ma ville, et cela m’a permis de faire une belle découverte.

L’histoire se passe en 1938 aux Etats-Unis. Layla Beck, fille de sénateur, refuse d’épouser l’homme que lui destine son père, et elle se retrouve alors à devoir travailler, car son père pense qu’elle doit découvrir ce qu’est la vraie vie et connaître la valeur du travail.

Dans un contexte de dépression, où il est difficile de trouver un emploi, Layla se retrouve embauchée par une agence du gouvernement qui l’envoie dans la petite ville de Macedonia où elle va avoir pour mission d’écrire un livre pour les 150 ans de la ville, en écoutant les différents témoignages des habitants, et en lisant les journaux de la bibliothèque.

Layla pense que ce travail va être terriblement ennuyeux, d’autant plus qu’elle arrive dans une ville où rien ne semble se passer. Mais elle loge chez une famille originale, les Romeyn, qui semble cacher des secrets, qui seraient liés à la manufacture des chaussettes de la ville. Layla va donc enquêter et ouvrir ses oreilles, tomber sous la charme du frère de sa logeuse, et découvrir des vérités bien enfouies.

Ce roman est écrit de manière chorale, avec trois narratrices, Layla bien sûr, mais aussi Jottie, sa logeuse, et Willa, la nièce de celle-ci.

J’ai bien aimé les moments où Willa racontait l’histoire de son point de vue, car elle comprend très vite qu’on lui cache des choses dans la famille, et se révèle d’une très grande sensibilité. Elle adore lire des livres pour les plus grands, adore se cacher, aime passionnément son père, et déteste vite Layla qui semble éprouver des sentiments pour lui. Elle adore aussi sa tante Jettie, qui donne de la stabilité à son monde, et veut tout faire pour qu’elle ne souffre pas.

Jettie, quant à elle, semble s’accommoder de sa vie de femme célibataire qui s’occupe de son frère Félix et de ses nièces, Willa et Bird, qui veut leur bonheur, et craint que le passé de la famille leur fasse du mal. Mais elle a aussi des moments de révolte, car elle aimerait aussi vivre sa vie et prendre sa liberté, mais le passé la rattrappe toujours.

Tout comme Willa et Layla, le lecteur comprend qu’il y a beaucoup de non-dits et de secrets dans la famille Romeyn, qui lui seront progressivement dévoilés, et il assiste également à une tranche de vie au cœur de l’Amérique profonde, où les gens qui se sentent importants racontent leur version de l’histoire de la fondation de leur ville, alors que la réalité est parfois beaucoup moins reluisante.

Un roman qui fait s’attacher aux personnages et à une petite ville où on fabrique des chaussettes mais où on cultive aussi des pommes. L’auteur, Annie Barrows, a précédemment écrit « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates », que j’ai lu il y a fort longtemps, mais dont je garde un bon souvenir.

Publié dans Lecture-adultes

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Miroir de nos peines 

Publié le par Doc Bird

 

« Miroir de nos peines » de Pierre Lemaître, éditions Le Livre de Poche

Ce roman est le dernier tome de la trilogie « Les enfants du désastre », après « Au-revoir là-haut » et « Couleurs de l’incendie ».

J’avais eu un avis très mitigé sur le premier, puis avait été happée par le second. Qu’en est-il du tome 3 ?

Eh bien, je trouve qu’il est plutôt en dessous du tome 2, même si le début était plutôt alléchant.

On y fait la rencontre de Louise, trente ans, en 1940, qui est institutrice, et qui travaille aussi dans le restaurant de M. Jules. Louise, c’est celle qui était la petite fille qui jouait avec Edouard à fabriquer des masques dans le tome 1. Louise vit seule, et n’a jamais réussi à avoir d’enfants malgré ses nombreuses tentatives.

Un jour, un monsieur qui se rend toujours à la même table chaque semaine lui demande de poser nue devant lui pour une belle somme. Louise hésite longuement, puis finit par accepter. Mais rien ne va se passer comme prévu, et Louise va se retrouver à errer dans les rues de Paris, nue et ensanglantée.

Ce traumatisme va lui permettre de plonger dans son passé, et surtout celui de sa mère, et elle va découvrir de nombreux secrets sur sa mère, qui vont la mener à quitter Paris en pleine débâcle, avec les allemands qui s’approchent inexorablement.

On y rencontre également des soldats qui vont assister à l’invasion allemande par les Ardennes, un homme polymorphe qui s’adapte à son époque, et va jouer différents rôles, d’avocat plein de ressources à prêtre qui aide son prochain.

L’ensemble promettait d’être une belle fresque, ce que je lis d’ailleurs dans de nombreux avis, mais pour ma part, j’ai trouvé que l’ensemble manquait de panache, et je suis restée assez souvent à l’écart des personnages, hormis Désiré, l’homme aux multiples visages.

Au final, c’est une série dont j’ai plutôt apprécié le second volume.

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Une colonne de feu 

Publié le par Doc Bird

« Une colonne de feu » de Ken Follett, éditions Le Livre de Poche

Ce roman est le tome 3 faisant suite aux « Piliers de la terre » et « Un monde sans fin ». J’ai adoré lire cette série, ainsi que le prequel « Le crépuscule et l’aube ». C’est donc avec grand plaisir que j’ai lu ce bon gros pavé comme je les aime (982 p.).

Le récit commence en 1558, et on fait la rencontre de Ned Willard, jeune homme amoureux de la belle Margery, qui pense devenir commerçant à la suite de sa mère, et épouser Margery, qui l’aime aussi. Mais bien sûr, rien ne va se passer comme prévu.

En France, Sylvie est protestante, et travaille dans l’imprimerie et librairie de son père, vendant sous le manteau des livres interdits par l’église catholique, comme la Bible en français. Elle tombe sous le charme du beau Pierre, et pense se marier et vivre heureuse avec lui, mais Pierre a d’autres plans bien plus ambitieux et machiavéliques.

En Espagne, Barney, le frère de Ned, travaille et vit avec un cousin dans une fonderie, mais sa vie quotienne va vite être bouleversée à cause de l’Inquisition catholique.

Avec ce roman une fois de plus passionnant et foisonnant, Ken Follett nous emmène dans différents pays, à une époque où les troubles religieux sont importants, nous faisant partager la vie et le quotidien de personnages flamboyants, tout en nous mettant dans le secret des rois et reines à une époque où les complots et trahisons sont légions.

Ce roman va nous faire vivre des moments douloureux et diffiles, mais aussi heureux, et nous raconter l’histoire en nous la faisant vivre jusqu’au fond de nos tripes. On va assister au massacre de la Saint-Barthélémy, au règne d’Elisabeth 1ère, à la mise à mort d’une reine, à de nombreux complots, et on va assiter impuissant à la montée du fanatisme et de l’extrémisme religieux.

Les différents personnages vont vivre de nombreuses aventures, et le lecteur suivra leur destinée avec beaucoup d’empathie. J’ai particulièrement apprécié le personnage de Sylvie, qui croit en ses convictions, et a le courage de vivre la vie qu’elle souhaite, malgré les nombreux coups du sort.

Encore un roman coup de cœur de cet auteur !

Quelques extraits :

Rien n’est permanent, sinon le changement.

J’ai préféré souffrir moi-même plutôt que de savoir qu’elle continuait à endurer ses tourments. Son bonheur passait avant le mien. J’ai appris, au cours d’une longue existence, que telle est la définition de l’amour.

Il n’y a pas de saints en politique. Mais des être imparfaits peuvent tout de même changer le monde et le rendre meilleur. 

 Sa mémoire constituait la bibliothèque de la maison. Il lui suffisait de saisir un livre, et aussitôt il était transporté en un autre lieu, en un autre temps 

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La cage dorée

Publié le par Doc Bird

« La cage dorée » de Camilla Läckberg, éditions Actes Sud

Faye est une jeune femme qui semble totalement épanouie dans sa vie de femme mariée, mère d’une petite Julienne, et adorant son mari. Mais ce dernier va la trahir, et Faye n’aura lors de cesse de se venger, sans qu’il s’en rende compte. L’heure de la revanche a sonné !

Avec ce roman, Camilla Läckberg nous livre une dénonciation de la société, et écrit un plaidoyer en faveur du féminisme, s’éloignant de ses romans policiers, tout en mettant toujours en avant la noirceur de la société.

Elle présente une héroïne, Faye, qui va se réveiller de sa torpeur, et décider de reprendre sa vie en main. Elle va alors comprendre que son mari a tout fait pour la rendre soumise, sans occupation professionnelle, et l’enfermant dans un rôle de mère au foyer oisive.

Elle va alors redevenir celle qu’elle était avant, dans sa vie d’enfant, et décider de prendre sa revanche, d’autant plus que d’autres révélations encore plus cruelles vont arriver.

J’ai trouvé que ce roman mettant bien en avant la condition des femmes dans la société, souvent reléguées aux tâches domestiques, objets sexuels, et ne pouvant pas accéder souvent à de hautes fonctions professionnelles, voire parfois battues et opprimées.

Faye va relever la tête, et sa vengeance se révélera particulièrement savoureuse, même si elle n’hésite pas à franchir beaucoup de limites.

Je n’approuve pas spécialement tout ce que Faye a fait, et fera peut-être ensuite, car j’ai vu qu’il y avait une suite, mais j’ai trouvé que ce roman avait l’avantage de mettre en avant ce que subissent les femmes, et combien le chemin est encore long à parcourir.

Publié dans Lecture-adultes

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Qu’est-ce que la méthode Vittoz ? Un art de vivre 

Publié le par Doc Bird

« Qu’est-ce que la méthode Vittoz ? Un art de vivre » de G. Laurent-Kaeppelin, éditions Pierre Téqui

J’ai reçu ce livre dans le cadre de l’opération Masse critique Non fiction de Babelio, que je remercie, ainsi que les éditions Téqui, pour l’envoi.

J’avais demandé ce titre, ayant déjà entendu parler de la méthode Vittoz, notamment avec les enfants, et souhaitant en savoir plus.

Le livre est très court (54 pages) et ressemble plus à un fascicule de découverte, sans véritable approfondissement. Il propose de découvrir globalement les fondements de cette méthode inventée au début du XXème siècle par Vittoz, dans le cadre de ses recherches et expériences sur les personnes dépressives et névrosées.

Il s’agit d’une méthode permettant de réinitialiser les vibrations cérébrales, à l’aide de techniques aidant la personne à reprendre le contrôle de son cerveau, en étant pleinement présent et conscient à ce qu’elle fait, en focalisant son attention sur les sensations à travers les sens, en se concentrant sur sa respiration, en traçant mentalement des signes comme celui de l’infini. En somme, à vivre pleinement dans l’ici et maintenant.

J’ai un peu été déçue car j’ai eu l’impression de trop rester en surface de la méthode, n’ayant pas accès à des outils et exercices plus détaillés, ce qui m’a laissée sur ma faim. Un titre qui, pour moi, sert plus d’introduction, mais qu’il faut compléter par d’autres titres qui vont plus loin si on souhaite en savoir plus.

Par-contre, je retiens que c’est une méthode qui me fait penser à la méditation de pleine présence à soi et au monde. 

 

Qu’est-ce que la méthode Vittoz ? Un art de vivre 
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L’amour en équation, 1. Dans la bulle d’Emilie

Publié le par Doc Bird

« L’amour en équation, 1. Dans la bulle d’Emilie », scénario de Camomille, dessin et couleur de Clara Lang, éditions Delcourt

Emilie, autiste Asperger, vit seule avec sa grand-mère et son chat. Mais celle-ci tombe gravemement malade et lui demande de trouver quelqu’un avec qui se mettre en couple, car elle a peur de laisser sa petite-fille seule, sans personne pour veiller sur elle. Cette demande représente un énorme défi pour Emilie, qui a ses habitudes, n’aime pas communiquer avec les autres, et limite au maximum ses interactions au travail. Emilie part alors en quête de l’amour, mais ne sait pas comment s’y prendre. Et si elle essayait par commencer à trouver des amis ?

J’ai bien apprécié cette BD qui aborde le thème de l’autisme chez une jeune adulte, Emilie. Même si j’ai trouvé la demande de la grand-mère un peu trop brusque et précipitée (pourquoi demander à chercher un petit ami, et non pas commencer par des amis tout simplement ? ), la quête d’Emily est touchante, celle-ci devant essayer d’approcher les autres, et se posant des questions sur la sexualité. Elle va d’ailleurs en faire l’expérience, mais aussi chercher ce qu’est l’amour dans les livres. Le passage avec les citations d’Ovide, qui montrent combien ce sont souvent des livres écrits par des hommes, où la femme reste dans le rôle d’objet ou de proie à chasser ou apprivoiser, prouve qu’il y a encore du chemin à parcourir. Dans sa recherche, Emilie va rencontrer de nouvelles personnes, se faire des amis, expérimenter l’amour sous différentes facettes, et on sent qu’elle va découvrir de nouvelles choses, quand on arrive à la fin. Un tome 2 est paru, et un tome 3 prévu.

Un titre intéressant pour découvrir l’autisme de l’intérieur, les difficultés ressenties au quotidien quand les habitudes sont dérangées, le bruit trop fort, ou la difficulté à décoder les expressions ou l’humour décalé. Les pages documentaires proposées en fin d’ouvrage, présentant les troubles autistiques, permettent aussi d’en savoir plus. Et c’est aussi la première fois que je lis un titre qui aborde amour et autisme.

Merci à Babelio et aux éditions Babelio de m’avoir proposé la lecture de cette BD.

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L’année du lion

Publié le par Doc Bird

« L’année du lion » de Deon Meyer, éditions du Seuil

Une pandémie frappe le monde entier, avec une fièvre qui se transmet à la vitesse de l’éclair et élimine 95% des humains de la surface de la terre en moins d’un an. Nicolas Storm fait partie des survivants, avec son père, Willem. Tous deux sont sur les routes à bord d’un camion. Et un jour, ils s’installent dans un village dont les habitants ont disparu, et Willem décide de fonder une communauté, Amanzi, où chacun pourrait vivre en paix et en ayant de la nourriture. Commence alors une nouvelle vie, mais où les dangers sont toujours présents.

Voici un titre que j’ai emprunté à la médiathèque, suite à l’avis de Sylviedoc, sur Babelio, dont la chronique m’avait donné envie de lire ce roman.

Il se présente sous la forme de mémoires, écrits bien des années plus tard, par un Nicolas Storm devenu adulte, avec un recul sur les événements qui se sont déroulés lors de son adolescence, entre ses 13 et 17 ans.

On sait dès le début que Willem, le père de Nicolas, va être assassiné, et on formule des hypothèses au fur et à mesure de la lecture, mais bien sûr, à la fin, tout est totalement différent de ce qu’on aurait pu imaginer, et va nous étonner.

Mais le récit n’est pas seulement une quête du potentiel assassin, c’est surtout l’histoire d’un adolescent, qui veut trouver sa place, en veut à son père car il l’estime parfois trop doux et pas assez courageux, qui tombe amoureux, essaie de se faire remarquer, et qui va découvrir un mentor en la personne de Domingo, le deuxième arrivant de leur communauté, qui va le former en tant que soldat, et va lui transmettre sa philosophie de la vie.

C’est aussi une aventure qui nous emporte dans un futur (proche ? ) possible, et qui nous montre une humanité mêlant à la fois le bien et le mal.

La situation de départ avec une fièvre qui décime tout le monde, venant d’un coronavirus, est criante de vérité, alors que ce roman a été écrit en 2017. On voit une société qui se délite rapidement, où les morts sont nombreux, et où les rares survivant essaient de reprendre pied dans un monde totalement changé. Certains vont se regrouper pour faire du trafic, voler, tuer, d’autres vont essayer de construire un monde nouveau.

J’ai apprécié l’écriture fluide de l’auteur, ma découverte de l’Afrique du Sud, et surtout la personnalité des différents personnages, comme Nico, qui écrit avec une vision d’adulte sur les événements, et montrant que l’adolescence est une période de rébellion, où on cherche ses repères en dehors de la famille, pafois égoïstement et qu’on ne comprend qu’après coup ses parents, quand on a soi-même mûri et vécu. On croise aussi les témoignages de différents personnages qui nous touchent, comme Mélinda, enlevée par des hommes, Hennie As, le pilote, Birdie l’ingénieure, ou le petit Okkie, orphelin.

Un roman passionnant, mêlant vision du futur, réflexion sur le monde et l’humanité et mystère. A lire !

Publié dans Lecture-adultes

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N’oublier jamais 

Publié le par Doc Bird

« N’oublier jamais » de Michel Bussi, éditions Presses de la Cité

Jamal passe une semaine à Yport, en Normandie, et court chaque matin, prothèse à la jambe, s’entraînant pour participer à un trail sur le Mont Blanc. Mais un matin, il croise sur sa route le regard d’une jeune femme qui semble vouloir se jeter de la falaise. Il lui tend une écharpe qu’il a trouvée sur son chemin, pour l’éloigner du bord, mais elle saute sous ses yeux. Il la retrouve en bas, visiblement étranglée par l’écharpe. Comment est-ce possible ? D’autant plus que la police semble le soupçonner de meurtre, et fait remonter du passé deux meurtres similaires, dont on l’accuse également. Jamal est-il coupable ou innocent ?

Rien n’est bien sûr aussi simple que ce qu’on pourrait imaginer, avec Michel Bussi. Il réussit à instiller le doute rapidement, que ce soit dans nos esprits comme dans celui de Jamal, le narrateur. Car il pense être témoin d’un suicide qui le hante, et se retrouve accusé de meurtres !

Il ne sait qui croire et sur quoi s’appuyer, d’autant plus qu’il reçoit des enveloppes qui contiennent les éléments de l’enquête des deux meurtres similaires datant d’une dizaine d’années. Jamal aurait-il commis ses meurtres sans s’en rappeler ?

Il va aussi rencontrer Mona, une jeune femme scientifique, qui va lui ouvrir son cœur, et l’aider dans son enquête, mais Jamal sent qu’elle aussi pourrait douter.

Et plus on avance, plus on comprend qu’on ne sait rien et que beaucoup de choses nous échappent. On a l’impression que l’histoire pourrait bien finir malgré tout, car on lit le texte écrit par le narrateur… Mais est-ce que ce sera le cas ? Car toutes ces affaires semblent bien plus complexes qu’il n’y parait et on sent, tout comme Jamal, notre raison vasciller.

Un bon roman policier qui joue avec nos nerfs, jusqu’au bout !

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 Buveurs de vent

Publié le par Doc Bird

« Buveurs de vent » de Franck Bouysse, éditions Albin Michel

Dans la vallée, tous les habitants travaillent dans la centrale du barrage qui fournit de l’électricité, telle une araignée dévorante.

Le maître de cette centrale, Joyce, dispose d’yeux et d’oreilles partout, et personne n’ose le contredire ou même se rebeller.

C’est là, dans cette vallée, que sont nés quatre frères et sœurs qui sont très soudés, et qui veulent vivre à leur manière. Marc, l’aîné, qui travaille dans les bureaux de la centrale, et lit en cachette. Matthieu, qui travaille dans la poussière de la carrière pour la centrale aussi, et qui adore se fondre avec la nature. Mabel, magnifique jeune fille qui prend son indépendance, et tourne la tête aux hommes. Et enfin, Luc, le petit dernier, qui n’est pas comme les autres, un peu simple, et qui pense pouvoir découvrir dans la rivière le trésor caché des pirates.

Tous quatre passent leur jeunesse à se rendre en haut du viaduc, et à s’y pendre avec des cordes, sentant sur leurs joues le vent de la liberté. Mais comment se frayer un destin quand la ville est dominée par l’ombre de Joyce et de ses sbires ?

J’ai préféré commencé par ce titre pour lire cet auteur, car j’avais peur que « Né d’aucune femme », qui a reçu des critiques parfois très négatives, ne me permette pas d’entrer dans l’univers de l’auteur.

Ici, j’ai rencontré des phrases flamboyantes par moments, et une sorte de retour à la nature, à la simplicité de l’amitié indéfectible entre membres d’une même fratrie, tout en découvrant un monde cruel, régi par les intérêts, et où chaque habitant semble dénué de volonté personnelle, si ce n’est de nuire à l’autre, soumis au joug du tyran de la centrale, Joyce, qui tire toutes les ficelles.

Mais la fraîcheur des enfants, tout comme l’action d’une personne extérieure, vont faire changer ce petit monde renfermé sur lui-même, même si le bonheur n’est pas forcément au bout du chemin.

J’ai rencontré des personnages rudes et rugueux, d’autres soumis, d’autres encore se croyant importants, mais j’ai surtout aimé l’amitié entre ces quatre frères et sœurs, et leur envie de liberté. Un roman qui m’a laissé une impression étrange, comme une certaine nostalgie d’un monde disparu ou à venir.

L’avis de Manou, qui m'avait donné envie de lire ce titre : 

Un extrait :

On se demande souvent après coup à quel moment la vie s’est transformée en destin incontrôlable, quand la machine s’est emballée, si c’est un enchaînement d’événements passés qui préside au changement ou si le changement lui-même est inscrit dans l’avenir

Publié dans Lecture-adultes

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