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masse critique babelio

L’île des Porte-Chance

Publié le par Doc Bird

« L’île des Porte-Chance » de Lucie Heiligenstein, éditions Scrineo

Résumé : Dans un monde où la Terre a arrêté de tourner depuis longtemps, et où chaque région du monde est plongée soit dans la nuit, soit dans l’aube naissante, ou soit dans le plein soleil de midi, Emérance vit sur l’île d’Aube Grise, et met son don de Porte-Chance au service du gouvernement. Son fils adoptif, Lou, va découvrir que lui aussi est porteur de ce don, qui est aussi une malédiction, la chance prenant des chemins étranges et imprévus, et source de convoitise pour certains. Et Lou va voir sa vie bouleversée à cause des événements secouant l’île : des migrants arrivent de plus en plus nombreux sur l’île, venant des Terres Obscures, et la population commence à manifester contre cet afflux de migrants. La situation devient tellement tendue qu’Emerance décide d’envoyer son fils dans le Midi, chez sa soeur, pour le protéger, en attendant que les événements se calment. Ce voyage va permettre à Lou de faire de belles rencontres comme de moins bonnes, et lui comme sa mère vont être confrontés au passé…

Mon avis : Coup de cœur pour ce superbe roman reçu dans le cadre du dernier Masse critique Jeunesse de Babelio, que je remercie, ainsi que les éditions Scrineo.

La couverture est magnifique avec ses couleurs de début de jour et le cadran des heures. Et j’ai tout simplement été emportée par l’histoire du début à la fin, dans un univers original, mais qui ressemble aussi par bien des côtés au nôtre.

Elle se passe sur une planète Terre qui a cessé depuis bien longtemps de tourner, et où le monde s’est retrouvé figé en fonction de l’heure où la Terre s’est arrêtée. C’est ainsi que les Terres Obscures se sont retrouvées plongées dans la nuit, la Dernière nuit au cœur d’une nuit profonde et obscure, l’Aube grise dans une aube naissante, le Matin dans le soleil matinal, et le Midi sous un soleil éblouissant. Et cette inégale répartition a joué sur le caractère et les coutumes des habitants de chaque partie du monde, ceux vivant dans la nuit étant sujets aux illusions et faux-semblants, alors que ceux du Midi vivent dans une vérité impossible à cacher. Et les légendes sont nombreuses autour des pays qu’on ne connaît pas, le Midi étant présenté comme un eldorado et les Terres Obscures comme un lieu empli d’esprits.

Ce monde ressemble par certains aspects au nôtre, avec son lot de peur de l’autre, qui engendre de la haine par méconnaissance, l’arrivée de migrants sur qui les pires rumeurs courent sur des maladies qu’ils apporteraient, la crainte de voir trop d’étrangers arriver, la difficile acceptation des personnes qui ne rentrent pas dans les catégories, comme les personnes qui n’ont pas de genre défini…

C’est sur l'île d'Aube Grise que vivent Emérance et son fils Lou. Emérance vit de son métier de prêteuse sur gage, et de son don de Porte-Chance, qu’elle met au service de son gouvernement. Son fils adoptif, Lou, va lui aussi se révéler porteur de ce don, mais va quitter brutalement l’île, car sa mère veut le protéger en l’envoyant dans le Midi chez sa sœur dont il n’avait jamais entendu parler. Durant ce voyage initiatique, il va découvrir que son don peut être aussi lourd à porter, que personne n’est jamais tout à fait bon ni mauvais. Il va aussi en apprendre plus sur le passé de sa mère adoptive qui ne lui en avait jamais parlé. Emérance, de son côté, va devoir faire face à son passé, et à ce qui se passe dans les Terres Obscures.

J’ai apprécié de suivre une histoire où les personnages ne sont pas parfaits, où chacun possède une part sombre et lumineuse, dans un univers à la fois proche et loin de nous.

Emérance est une femme forte, qui peut paraître froide et insensible, et qui a aussi des mauvais côtés. Mais c’est ce qui la rend aussi humaine, surtout quand on découvre des pans de son passé qu’elle aurait bien voulu oublier et qui vont ressurgir.

Lou, lui, va découvrir que la chance des uns peut provoquer le malheur des autres, va croiser la cupidité et les faux-semblants, mais garde toujours confiance.

Les autres personnages sont eux aussi emplis de bien et de mal, avec une femme qui ne peut s’empêcher de voler, va révéler des secrets dangereux, mais qui souffre, un personnage androgyne qui est parfois homme parfois femme, un jeune homme amoureux d’un autre garçon, des chercheurs de Porte-Chance animés par le désespoir de voir leur pays aller mal…

Un roman actuel et de fantasy, écrit par une jeune autrice de 25 ans, qui a le talent de pouvoir sonder les âmes de ses personnages et de révéler ce chacun porte en lui de meilleur et de pire.

A lire !

Quelques extraits :

Il ne voulait rien, ne demandait rien, à part de profiter des petits instants de bonheur que l’existence pouvait lui accorder. 

Chaque chose a plusieurs facettes. Comme les êtres humains, comme les animaux. Rien ni personne n’est complètement lisse.

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Créer sa santé durable

Publié le par Doc Bird

« Créer sa santé durable » de Josette Dall’ava-Santucci, éditions Entremises, collection Psychologie & développement personnel

J’ai reçu ce livre dans le cadre du Masse critique Non-Fiction, et je remercie Babelio et les éditions Entremises pour l’envoi.

L’autrice est professeur de médecine, et donne des conférences sur le thème du bien vieillir. L’ouvrage propose de donner des pistes pour vivre longtemps et viellir en bonne santé, car certes l’espérance de vie augmente, mais mieux vaut vivre le plus longtemps possible en bonne santé.

Pour cela, Josette Dall’ava-Santucci propose trois pistes bien connues qui sont de vivre en harmonie avec les rythmes (bien être), de faire de l’exercice (bien bouger) et de manger sainement (bien manger). Ces trois piliers sont bien connus, et elle donne des idées concrètes pour les mettre en pratique, entremêlant le tout de réflexions de médecins ou de philosophes.

J’avoue avoir été un peu déçue de cet ouvrage, car la quatrième de couverture semblait promettre un texte dense et proposant des références scientifiques. Or, le texte est très court, environ 80 pages, et reprend des conseils bien connus de tous.

J’ai été gênée par l’absence de références scientifiques, car elle fait référence à des enquêtes, tests… mais sans les nommer.

Par ailleurs, le livre est paru en 2021, mais j’ai ressenti l’impression qu’il avait été écrit bien avant sans être retouché, car il est fait référence au nutriscore sans le nommer, et il est dit que c’est un projet rangé dans les tiroirs, alors qu’il existe depuis un certain temps, même si toutes les marques ne l’appliquent pas.

Au final, je pense que ce livre est plutôt destiné à une découverte des moyens de rester en bonne santé, en étant à l’écoute de son corps et en prenant en compte ses rythmes et ses besoins, en faisant 30 minutes d’exercices quotidiens, et d’autres moments d'exercices plus intenses, en privilégiant des aliments sains, en évitant le sucre, et s’inspirant du régime méditerranéen. Par-contre, quand on connaît déjà ces moyens, on reste un peu sur sa faim.

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Les lionnes de Chauvet

Publié le par Doc Bird

L’artiste a besoin de créer parce que rien ne le rend plus heureux. (..) Mais c’est également très généreux de consacrer une part considérable de sa vie à offrir aux autres de l’émerveillement.

Beaucoup d’humains préfèrent un mensonge qui les fascine à une vérité simple et belle. 

« Les lionnes de Chauvet » de Sophie Marvaud, éditions 10/18

Résumé : Vers 35 000 avant Jésus-Christ, en Ardèche, Sapiens et Néandertaliens se croisent et se métissent. C’est ainsi que deux amies, Naëlisse et Tizia, élevées ensemble, vont un jour rencontrer des Néandertaliens qui vont devenir leurs compagnons, et les suivre avec leur famille. Des années plus tard, les deux amies sont retrouvées mortes, comme si elles s’étaient entretuées. La fille de Tizia, Yoalna, ne croit pas un instant à cette hypothèse. En remontant l’histoire des deux amies, elle va tenter de reconstituer leur destin et de comprendre ce qui s’est vraiment passé.

Mon avis : C’est le troisième titre de polar préhistorique de Sophie Marvaud que je lis, pour ma plus grande joie ! J’ai découvert cette autrice l’année dernière grâce à un Masse critique Mauvais genre de Babelio avec « La chamane de Lascaux », puis lu il y a peu « Le choc de Carnac ». J’ai eu la joie de recevoir lors du Masse critique de cette année « Les lionnes de Chauvet ». Je remercie d’ailleurs Babelio et les éditions 10/18 pour me l’avoir envoyé !

Je me suis plongée avec plaisir à l’époque où l’homme de Néandertal et l’Homo sapiens se croisent, mais où les néandertaliens vivent leurs derniers moments, leur espèce disparaissant progressivement.

C’est dans ce contexte que deux amies, Naëlisse et Tizia, élevées ensemble, vont être retrouvées mortes, le poignard de l’une dans le cops de l’autre. C’est la stupeur pour les femmes du Clan des Lionnes, surtout pour Yoalna, la fille de Tizia, qui ne comprend pas comment il est possible qu’elles se soient entretuées alors qu’elles étaient amies. Tizia peignait de magnifiques fresques dans la grotte vers le Pont d’Arc, et Naëlisse l’aidait en préparant les outils et les couleurs. Yoalna et le Clan des Lionnes se dispersent, leur lieu étant devenu maudit des Esprits.

Des années plus tard, Yoalna décide de revenir sur les lieux de la grotte, et replonge dans l’histoire des deux femmes, afin de découvrir ce qui s’est réellement passé, et qui les haïssait au point de les tuer et de mettre en scène leur mort.

Les chapitres alternent progressivement entre passé et présent, jusqu’à ce que les deux lignes temporelles se rapprochent et se confondent. En avançant dans l’histoire, de potentiels suspects sont innocentés, tandis que la vérite se rapproche de plus en plus. L’aspect enquête est intéressant, mais sert surtout de prétexte pour nous raconter une histoire à la fois si lointaine et si proche de nous à travers les thématiques abordées : l’amité, l’amour, les relations entre hommes et femmes, la rencontre de l’autre, de ses traditions et de son langage différent, la peur de voir son groupe ou son espèce disparaître, les violences faites aux femmes…

Comme dans les précédents opus, la Préhistoire nous paraît en même temps très moderne, nous renvoyant à l’universalisme de l’humanité, au sacré, à l’art, au besoin de chacun de trouver sa voie et sa place dans le monde. Et le patriarcat commence à monter, les hommes se permettant de décider pour les femmes, de les violenter, et de montrer leur pouvoir.

Plongez à travers ce récit dans le cœur et l’âme de femmes fortes, ainsi que dans l’art pariétal.

Pour ma part, je n’ai jamais visité la grotte Chauvet, ni ne me suis rendue à Vallon Pont d’Arc, mais les photos recherchées sur Internet m’ont permis de me faire une représentation des lieux dans l’esprit, et pourquoi pas, de m’y rendre un jour.

Comme dans ses précédents récits, Sophie Marvaud, a précisé en fin d’ouvrage ce qui relevait de la vérité (pré)historique, et ce qui relevait des hypothèses et de son imagination, auxquelles j’ai totalement adhérées.

Quelques extraits :

Paniquer face au danger le rend encore plus dangereux – je l’ai appris très tôt, comme tous les enfants.

On ne sait jamais quand la vie va s’interrompre, m’a dit un jour ma mère. Quand on a la chance de ne pas mourir à la naissance de son enfant, on doit lui transmettre ses souvenirs importants, sans oublier ses maladresses et ses erreurs.

Chaque joie méritait d’être savourée pleinement, sans se presser, la vie étant trop courte pour en négliger une seule.

C’est très important de se parler quand on ne vit pas de la même façon.

Elle était capable de reconnaître ses erreurs, disant que l’important était d’en comprendre les enseignements.

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L’étrange voyage de Clover Elkin

Publié le par Doc Bird

« L’étrange voyage de Clover Elkin », de Eli Brown, éditions Bayard

Résumé : Clover vit avec son père médecin à la campagne. Mais un jour, sa vie bascule, quand elle voit son père se faire tuer sous ses yeux, et que celui-ci a juste le temps de lui confier sa sacoche et un secret sur une « curiosité » essentielle à protéger. Désormais, Clover est en fuite, et espère trouver des réponses à ses questions dans la ville de New Manchester.

Mon avis : J’ai reçu ce roman dans le cadre d’un Masse critique spécial, et je remercie Babelio et les éditions Bayard pour cette lecture.

La couverture fait penser aux livres anciens, avec un enchevêtrement de nature, d’animaux et d’objets, et au centre, Clover. Au fur et à mesure du récit, chaque partie de l’illustration prendra d’ailleurs tout son sens.

Nous voilà partis pour une aventure nous ramenant à l’époque de la constitution des Etats-Unis, avec des déformations historiques servant le récit, avec la guerre entre les Français de Bonaparte et les soldats du général Auburn pour la Louisiane, et les peuples autochtones essayant de s’en sortir.

Clover est une jeune fille qui a vécu une vie protégée, suivant les pas de son père médecin, et apprenant à soigner à ses côtés. Mais sa vie est bouleversée le jour où elle voit son père se faire assassiner et qu’elle est poursuivie par ses tueurs. Juste avant de mourir, son père lui a transmis sa sacoche et lui a dit qu’il avait une « curiosité » très précieuse à protéger. Clover ne connaît pas grand-chose de la magie des objets appelés « curiosités », et se demande quel objet de la sacoche possède un pouvoir.

Elle fuit sur les routes en direction de la ville de New Manchester, où son père lui a affirmé qu’elle pourrait être protégée, en cherchant le « canari parmi les colombes », et Clover espère bien trouver des réponses à ses questions et notamment sur sa mère dont son père ne lui parlait jamais.

Elle va alors se retrouver au cœur d’enjeux politiques et de pouvoir qu’elle ne soupçonnait pas jusque-là, croiser des objets magiques, un coq militaire qui parle, une poupée qui se bat, ou encore un dangereux serpent.

La force de ce roman est son originalité, avec un mélange bien dosé entre parcours initiatique, quête des origines, légendes cajuns de Louisiane, vaudou, magie, et surnaturel, dans une atmosphère faisant penser à certains moments à « Miss Peregrine et les enfants particuliers ».

Un récit original, avec une héroïne qui va se révéler, faire preuve de beaucoup de courage et d’audace, et qui va devoir faire des choix.

Le titre sort aujourd'hui en librairie. 

Quelques extraits :

Si je ne sais pas d’où je viens, comment pourrais-je savoir où je suis censée aller, ce que je suis censée être ?

Elle était façonnée par les flammes, mais aussi par les ombres et les secrets, par l’espoir et l’amour.

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Hop hop hop l’amour ! 

Publié le par Doc Bird

« Hop hop hop l’amour ! » de Julie Lerat-Gersant, éditions Scrineo

Résumé : Ann est une adolescente de 15 ans sans problème, et qui mène une vie tranquille avec ses amis et sa famille. Mais un jour, elle découvre que sa mère trompe son père avec son metteur en scène ! Tout ce qu’elle pensait croire et savoir sur sa famille vole alors en éclats. Et en plus, elle découvre que la troupe de théâtre de sa mère va intervenir au lycée. Rien ne va plus !

Mon avis : Merci à Babelio et aux éditions Scrineo de m’avoir proposé la lecture de ce roman, dans un Masse critique spécial.

Ann est une adolescente de 15 ans, qui trouve qu’elle a de la chance d’avoir la famille qu’elle a, avec une mère, actrice, à l’écoute de ses filles, et avec qui elle est très complice, un père, sage-femme, et une petite sœur avec qui elle s’entend très bien.

Mais cet univers bien réglé dans lequel elle se sent bien va voler un jour en éclats, quand Ann va découvrir un sms compromettant qui montre que sa mère trompe leur père avec le metteur en scène de la troupe dans laquelle elle joue. A partir de ce moment-là, Ann ne va plus regarder ses parents de la même manière, elle va observer et scruter les différentes attitudes de sa mère, et trouver celle-ci bien trop souriante et hypocrite. Elle va aussi se demander si les disputes de ses parents ne sont pas plus fréquentes, et si un divorce ne pourrait pas arriver… Et cerise sur le gâteau des problèmes, sa mère lui annonce que sa troupe de théâtre va intervenir dans son lycée sur le thème des premières fois, ce qui est très gênant !

C’est en trop pour Ann qui va commencer à se rebeller contre sa mère, car elle ne veut pas qu’on sache que sa mère fait partie de la troupe, et surtout elle ne veut pas voir sa mère et son amant dans son lycée, et que cela soit aussi dévoilé !

Et côté amour et amitié, sa vie n’est pas de tout repos non plus, entre ses sentiments pour un garçon qu’elle n’ose pas dévoiler, et sa meilleure amie qui parfois lui fait des coups bas.

Voici un roman miroir qui parle de l’adolescence qui souvent a un air de révolte contre la famille qu’on idéalisait avant et qui rencontre des soucis, avec les relations mère-filles qui peuvent changer, même si la complicité peut toujours être présente, les remous d’amitié et d’amour, l’envie de tester de nouvelles choses ou de fuir une réalité trop lourde.

Ann est une jeune fille sans problèmes qui un jour va se confronter à la vie qui n’est pas aussi parfaite qu’on le souhaiterait. Par moments, elle est attachante, et à d’autres, très horripilante quand elle s’enferme et refuse toute communication.

Un titre qui devrait plaire aux jeunes filles qui pourraient s'y reconnaître.

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Le carnet de Juliette 

Publié le par Doc Bird

« Le carnet de Juliette » de Cassandra O’Donnell, illustrations de Jean-Mathias Xavier, éditions Poulpe fictions, collection Cœurs papillons

Résumé : Juliette fait sa rentrée avec son frère jumeau Nicky dans une nouvelle école à Montréal. Elle qui déteste se lier aux autres va rencontrer Timothé qui va aller d’emblée vers elle, et Kei, qu’elle trouve antipathique, mais qui semble s’intéresser à elle.

Mon avis : Les éditions Poulpe fictions proposent une nouvelle collection, Cœur papillons, qui devrait faire chavirer les cœurs de nos élèves, et qui rentre parfaitement dans la thématique « Dire l’amour » du programme de 4°. Et j’ai retrouvé une autrice dont j’avais lu dans la veine fantastique : « La légende des quatre »,  er réaliste avec « La nouvelle ».

On rencontre dans cette histoire Juliette, qui fait sa rentrée dans un nouvel établissement, et qui a tiré un trait sur son passé de patineuse artistique depuis la mort de son père. Pour pouvoir faire face à sa douleur, elle écrit dans un carnet son ressenti et ses émotions. Elle évite de se lier aux autres par peur de souffrir de leur perte, et essaie de rester invisible.

Mais cela ne marche pas toujours car elle n’a pas la langue dans sa poche et possède un bon sens de la répartie. Kei, le capitaine de l’équipe de hockey, en fera d’ailleurs les frais dès le premier jour, et d’ailleurs il va commencer à s’intéresser à elle, lui que toutes les filles adulent. Juliette va aussi rencontrer Timothé, un garçon qui se lie d’amitié avec elle très vite. Entre Kei et Timothé, Juliette va commencer à s’ouvrir, et peut-être même trouver l’amour…

Un roman d’amour sympa qui se lit d’une traite, avec la découverte des premiers ressentis amoureux, mais qui parle aussi de deuil, d’identité, de genre, d’homosexualité. Et les illustrations style manga sont sympas ! Une histoire que je proposerai aux élèves qui devraient adorer ^^

Merci à Babelio et aux éditions Poulpe fictions de m’avoir fait découvrir ce titre !

Quelques extraits :

Sans attachement, il n’y a pas de souffrance. Pas de perte. Pas de déception. On ne vous donne rien, mais vous n’avez rien à donner en retour. On ne peut pas avoir mal. Malheureusement, ça ne se passe pas toujours comme on veut. Parfois les choses vous échappent et on ne maîtrise plus rien. 

 Aimer c’est ça, c’est commencer une histoire sans en connaître la fin. Mais pour les mots, c’est différent… Les mots restent. Les mots sont des encres. Ils marquent la mémoire et sont comme des tatouages sur la peau. On ne s’en débarrasse jamais. C’est pour ça que je vais continuer à écrire.

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Marilou, 1. La magie de la campagne !

Publié le par Doc Bird

« Marilou, 1. La magie de la campagne ! », scénario de Fabien Toulmé, dessin d’Olivier Dutto, couleur de Benbk, éditions Delcourt

Résumé : Marilou est désespérée : ses parents ont décidé de déménager dans une maison à la campagne, alors que Marilou adore la ville. Non mais quelle idée ! Elle déteste la nature et les horribles bêtes qu’on peut y rencontrer. Alors Marilou n’a qu’une idée en tête : retrouver sa chambre en ville par tous les moyens !

Mon avis : Voici une BD qui va vous offrir une bonne tranche de rire et de bonne humeur !

Je vous présente Marilou, petit monstre petite fille adorable tant qu’elle habite en ville et voit ses amies, et qu’elle peut écouter en boucle Lalie, sa chanteuse préférée. Aussi, lorsque ses parents déménagent pour aller habiter au fin fond de la campagne, elle refuse d’accepter de vivre au milieu de nulle part et va bien le faire savoir à ses parents, cherchant par tous les moyens à rentrer en ville !

Car tout le monde le sait, la campagne est peuplée de limaces, de larves et d’insectes horribles prêts à faire une seule bouchée des humains !

Elle va chercher différentes astuces sur son moteur de recherche préféré pour pouvoir forcer ses parents à revenir en ville. Lors d’une sortie, elle va rencontrer un âne et un rouge-gorge, et elle va découvrir qu’elle peut leur parler et que eux aussi ! Ses deux nouveaux compagnons hilarants vont alors essayer de la convaincre que la vie à la campagne, c’est aussi bien qu’en ville !

Voici une BD très rigolote à proposer aux jeunes qui vont se régaler des idées de Marilou, et des réparties de l’âne et du rouge-gorge ! Et qui vont découvrir que la vie à la campagne, ça peut être sympa aussi !

Si le dessin vous fait penser aux «P'tits diables» facétieux, c’est normal, c’est leur dessinateur qui a fait les illustrations. Quant au scénariste, il est connu pour « Ce n’est pas toi  que j’attendais » et « L’Odyssée d’Hakim », et change ici de registre, avec un ton beaucoup plus léger.

Merci aux éditions Delcourt et à Babelio de m’avoir proposé de lire cette BD qui vient de sortir début novembre, accompagnée d’un badge très sympa.

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Frère noir, noir de frère

Publié le par Doc Bird

« Frère noir, noir de frère » de Jewell Parker Rhodes, éditions Hachette

L’histoire : Donte arrive dans un nouvel établissement privé suite au déménagement de ses parents, et il n’arrive pas à se faire accepter, étant le seul noir, alors que son frère, Trey, qui a la peau blanche, s’intègre parfaitement. L’ensemble des adultes semble le prendre pour un futur délinquant, et Alan, le capitaine de l’équipe d’escrime, ne cesse de le harceler et de l’humilier en public, l’interpelant par le surnom « Frère noir, noir de frère ».

Et un jour, tout cela va aller trop loin : Donte se retrouve accusé de méfaits dans la classe, et la police vient le chercher. Dans la cellule du commissariat, Donte se retrouve seul face à ses peurs et à l’humiliation. Ses parents vont le sortir de là, mais il va devoir passer en jugement. Il trouve alors en lui la colère et la rage pour décider de lutter contre les préjugés et le racisme face aux personnes noires.

Mais comment faire ? Se battre physiquement est ce que tout le monde attend pour le pointer du doigt et montrer son caractère dangereux. Il va alors décider de se concentrer sur Alan, et vouloir se mettre à l’escrime pour le battre sur son propre terrain. Il va rencontrer un entraîneur noir qui a participé aux jeux olympiques, et va découvrir en lui des forces insoupçonnées, et surtout une passion pour l’escrime, alors qu’il n’était jusque-là pas trop attiré par le sport, contrairement à Trey qui excelle au basket.

Et son entraîneur va surtout lui apprendre les règles éthiques et valeurs de l’escrime : gagner n’est pas le but, humilier l’adversaire encore moins. Au contraire respect et humilité sont de mise. Entouré par sa famille et son entraîneur, Donte va commencer à trouver sa propre place.

Parviendra-t-il à garder son sang-froid lorsqu’il rencontrera Alan en compétition ? Et comment son jugement se passera-t-il ?

Mon avis : Voici un roman engagé, qui permet à la fois de parler du racisme, des personnes et des familles racisées, mais aussi d’un sport que je connaissais peu, l’escrime. L’écriture est par moments vive et envoie des coups de fleuret, mouchant le lecteur.

Je le savais déjà, mais ce roman m’a rappelé que la couleur est vraiment un facteur de réussite ou d’échec, surtout aux Etats-Unis. Les jeunes à la peau noire ont beaucoup moins de chance de réussir dans la vie : on pense tout de suite qu’ils vont mal tourner, commettre des méfaits, et ils sont les coupables idéals, même quand ils n’ont rien fait. Et que dire de l’éducation : les établissements où il y a des noirs proposent moins d’activités différentes, et jamais de l’escrime, qui semble réservée à une élite blanche. Et quand un noir entre dans une prestigieuse école où il est minoritaire, tout est fait, que ce soit au niveau des adultes ou celui des élèves, pour que la personne soit isolée, harcelée, et quitte l’établissement. Tout est fait pour le pousser à la faute.

Et il est difficile pour les familles mixtes de vivre aussi dans cet environnement, où les gens ne comprennent pas que deux frères puissent avoir une couleur de peau différente, et où l’un aura plus de facilités que l’autre. Face à ce mur de préjugés et de racisme, beaucoup de jeunes laissent la colère les envahir, et ont alors les réactions que les autres attendent d’eux.

Donte est au bord du fil. Il a la chance de réussir à convaincre un entraîneur noir, qui est allé très haut dans la compétition, mais s’est laissé rattraper par la colère et a mis fin à sa carrière. Il ne souhaite pas que Donte répète les mêmes erreurs que lui, et va poser des règles avec lui et le mettre à l’épreuve pour prouver sa persévérance.

Donte découvre alors un nouveau sport, l’escrime, avec ses règles, son entraînement, ses valeurs, et va découvrir qu’il est fait pour l’escrime : quand il combat, il se sent lui-même, arrive à réfléchir et à prendre de la distance pour élaborer sa tactique et contrer celle de l’adversaire.

Un roman qui donne envie de connaître les sportifs de haut niveau de l’escrime, dont l’image renvoie à un sport de blanc, mais où des personnes d’autres couleurs ou origines peuvent exceller, et qui peut donner envie aux jeunes de s’engager à leur échelle dans la lutte contre les discriminations.

Petit bémol, j’ai trouvé dommage que dans les dernières pages, il y ait eu des erreurs sur le prénom d’Alan qui s’est transformé plusieurs fois en Alain. C’est dommage alors qu’il s’agit des pages qui donnent une dernière impression au lecteur.

Un extrait : 

Coach exprime des choses que j’ai déjà ressenties, comme le fait de céder facilement devant l’opinion négative de quelqu’un. (Si cette personne pense que je suis un voyou, pourquoi ne pas agir comme un voyou ?)

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La Bête et Bethany 

Publié le par Doc Bird

« La Bête et Bethany » de Jack Meggitt-Phillips, illustrations d’Isabelle Follath, éditions Bayard jeunesse

Résumé : Ebenezer vit depuis plus de 500 ans avec un monstre horrible qui sent le chou bouilli, mais lui donne tout ce qu’il veut, dont une potion d’éternité, en échange de nourriture. Mais un jour, la Bête lui réclame un plat original, un enfant bien dodu ! Ebenezer est horrifié, mais part en quête de l’enfant le plus détestable possible. Et il va rencontrer Bethany, une fille au fort caractère…

Mon avis : Nous voici dans l’automne où les nuits commencent à empiéter sur les jours, et cachent des ombres menaçantes. Et ce roman proposé par Babelio et les éditions Bayard, que je remercie pour l'envoi,  tombe à pic en cette saison.

Rien que la couverture nous donne un avant-goût de ce qui attend le lecteur qui osera ouvrir ce livre, et tomber face à un monstre puant et hideux.

Le monstre, ou plutôt la Bête, vit au dernier étage de la maison d’Ebenezer, et peut manger les mets les plus exotiques ou impossibles, qu’Ebenezer lui fournit, car elle a un pouvoir magique, qui lui permet de faire sortir de sa gueule tout ce qu’il désire, et surtout la potion de vie éternelle. Tout va bien entre Ebenezer et la Bête depuis des centaines d’années, 511 ans pour être précis.

Ebenezer vit une vie de rêve, et parcourt parfois le monde en quête de nourriture rare et insolite pour la Bête : ours polaire, meuble rare, ou perroquet chantant. Mais un jour la Bête exige de goûter à un enfant.

Ebenezer est horrifié de la demande, essaye de refuser, mais il a besoin de sa potion de jeunesse. Alors il part en quête d’un enfant, mais c’est plus difficile à attraper que prévu, car il y a toujours des parents avec eux. Il va alors se rendre dans un orphelinat, où il va rencontrer l’enfant parfaite, suffisamment détestable pour qu’il ne regrette pas de la donner à manger : Bethany, qui refuse une bonne éducation, vole, fait des bêtises, est insolente…

Mais Bethany a plus d’un tour dans son sac, elle trouve la Bête moche et grosse, et la Bête ne la trouve pas assez grosse.

Ebenezer a alors quelques jours pour la rendre dodue, alors qu’il sent le manque de la potion d’éternité, et se sent vieillir chaque jour. Et lui qui ne souhaitait qu’une chose, se débarrasser au plus vite de l’horripilante Bethany, va alors découvrir qu’il peut aussi s’attacher à elle malgré son mauvais caractère. Et Bethany va aussi découvrir un adulte différent des autres, qui pourrait bien la faire changer de comportement. Mais comment échapper à la Bête ?

Voici un roman que j’ai bien aimé, mêlant à la fois un humour pince sans rire à l’anglo-saxonne, une histoire de monstre horrible et puant à souhait, du fantastique, une jeune fille au caractère un peu trop bien trempé, un homme immortel qui va découvrir l’amitié et l’attachement, nous donnant une histoire originale, réjouissante, et effrayante à la fois.

Ce roman permet de réfléchir sur le pacte qu’on peut parfois nouer avec le diable, et l’illusion d’une vie rêvée, mais qui est payée chèrement. Car la Bête veut qu’Ebenezer ne soit attachée qu’à elle, et a un argument de poids avec sa potion d’éternité, pour que ce dernier lui obéisse, n’hésitant pas à faire tout ce qui est demandé. L’arrivée de Bethany va le faire sortir de sa zone de confort, et il va oser penser par lui-même, vivre vraiment sa vie avec les autres, et oser faire ses propres choix.

Et l’histoire se termine en laissant la porte ouverte vers un tome 2 prévu en 2023, qui se sera certainement tout aussi truculent !

Quelques extraits :

 Une vie de rêve peut transformer quelqu’un en un affreux individu. Quelqu’un qui a tendance à oublier que beaucoup de gens ont des problèmes et n’éprouve finalement ni intérêt ni compassion pour les autres.

A chaque fois qu’il avait consenti à l’aider pour obtenir son élixir ou n’importe quel cadeau en échange, il avait commis un acte barbare

Excusez-vous pour les erreurs que vous avez commises et souvenez-vous des amis que vous avez perdus, mais laissez tomber les remords. Quand on s’attarde trop longtemps sur le passé, on oublie de vivre.

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Shaman, la trilogie. Tome 1 – La Quête

Publié le par Doc Bird

« Shaman, la trilogie. Tome 1 – La Quête » de Tigran, éditions Mama

J’ai reçu ce livre lors du dernier Masse critique de Babelio, que je remercie, ainsi que les éditions Mama, que j’ai d’ailleurs découvertes grâce à ce titre. Quand j’ai ouvert le livre, une gentille attention m’y attendait avec une dédicace de l’auteur accompagnée d’un joli marque-page.

Les éditions Mama sont spécialisées dans le domaine du spirituel et du chamanisme, et cherchent à faire advenir plus de conscience. L’auteur, Tigran, a mis de son expérience dans ce titre, même si l’histoire est fictive.

On y fait la connaissance d’un français qui a beaucoup voyagé, notamment en Mongolie, et en qui une chamane a reconnu son héritier. Il a suivi une initiation sur plusieurs années, et attend le signe qu’il est bien destiné à être chamane. Et ce signe va lui arriver sous forme de foudre qui va le frapper sans le blesser. Il va dès lors continuer à progresser dans le chemin spirituel du chamanisme, guidé par la chamane qui semble savoir et connaître tout ce qu’il vit.

Il va vivre des expériences qui vont l’emmener dans le monde des esprits, où il va apprendre l’humilité, l’écoute, le lâcher-prise et la dissolution de son ego, pour pouvoir réaliser au mieux sa mission. Il va aussi tomber amoureux d’une belle jeune femme que le destin semble lui destiner, mais qui est promise à une autre selon les traditions.

Ce livre ne se lit pas comme un récit, mais est construit sous forme de flashs qui montrent des moments de la vie du futur chaman, ses ressentis, ses expériences, parfois oniriques et douces, parfois violentes et générant la terreur. Ses voyages dans un autre espace-temps, et ses expériences spirituelles sont indiquées en italique, permettant au lecteur de comprendre à quels moments il part dans le monde des esprits pour vivre des expériences fortes.

Un titre déroutant, où on se perd dans les méandres de l’esprit et du récit par moments, sûrement voulu pour montrer les voies parfois tortueuses du chamanisme. On s’y perd parfois comme le futur chaman, ressentant une partie de son expérience. Un livre à lire par petits bouts, sans chercher à tout comprendre, et qui permet de lâcher prise par rapport à notre logique. Deux autres tomes poursuivent ce récit. 

Quelques extraits :

Je prends conscience de l’espace, immense, du silence, et de ma chance. Je suis au bon endroit, au bon moment.

Je meurs à moi-même, et disparais. Dissolution de l’ego. Il n’y a plus de je. Que le néant…

Lâche prise. Et si tu veux prier, alors oui, vibre et imagine, prie et apprécie, mais sans attachement. Lâche prise.

Le vide est le message, le silence est le sens. Tout ici me dit que je n’ai rien à inventer, ni même à intenter. Et surtout rien à forcer. Qu’à être. 

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