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masse critique babelio

 Fable, 1. L’aventurière des mers

Publié le par Doc Bird

« Fable, 1. L’aventurière des mers » d’Adrienne Young, éditions Rageot

Résumé : Fable vit sur l’île de Jeval depuis plusieurs années, depuis que son père, un riche marchand, l’a abandonnée sur cette île le jour du naufrage du bateau où sa mère a trouvé la mort. Elle a maintenant 17 ans, et a appris à survivre seule, en ne faisant confiance à personne, et en plongeant dans la mer pour récupérer des carmines, des gemmes rouges qu’elle revend pour gagner suffisamment d’argent pour se payer la traversée vers le continent et retrouver son père à qui elle veut demander des comptes et trouver une place auprès de lui.

En embarquant sur le Marigold, elle va rencontrer le capitaine West et son équipage, et va devoir faire ses preuves pour gagner sa place et pouvoir arriver à bon port. Mais la traversée va se révéler plus compliquée que prévu, car chacun cache des secrets et les apparences ne correspondent pas toujours à la réalité…

Mon avis : Merci à Babelio et aux éditions Rageot de m’avoir proposé la lecture de ce titre, avec ce roman qui m’a attirée avec sa très belle couverture et avec l’impression de rencontrer une héroïne forte, à qui la vie ne va pas faire de cadeaux, et qui va devoir se battre pour trouver sa place. Et c’est tout à fait cela que j’ai rencontré dans ce roman.

Certes, le démarrage a été un peu long pour moi, mais à partir du moment où Fable met les pieds sur le Marigold, les aventures s’enchaînent, on croise des personnages hauts en couleurs qui cachent tous des mystères, et Fable se révèle une jeune femme aux ressources insoupçonnées, qui suit les règles de son père pour pouvoir survivre, et qui ose faire ses choix et avancer dans sa vie. Elle semble promise à un destin exceptionnel, entre sa connaissance du monde maritime des marchands, et sa connaissance des gemmes, mais en même temps, ses atouts peuvent aussi devenir des handicaps. Surtout que personne ne sait qu’elle est la fille de Saint, un riche marchand, et qu’elle commence à ressentir de l’attirance pour West, le capitaine du Marigold.

Un roman addictif qui nous plonge dans le monde de la mer, des marchands maritimes, où tous les coups sont permis, où chacun doit cacher ce qu’il est pour s’en sortir, avec une héroïne au caractère bien trempé. Les dernières pages sont riches en rebondissements et révélations, et donnent envie de connaître le tome 2. Mais pour cela, il faudra attendre le printemps 2023 !

Quelques extraits :

 Il fallait suivre cinq règles (…)
1. Garde toujours ton couteau à portée de main.
2. Ne sois jamais redevable envers quiconque.
3. Rien n’est gratuit.
4. Invente toujours les mensonges à partir de la vérité.
5. Quelles que soient les circonstances, ne dévoile jamais ce qui est cher à ton cœur. 

Il ne parlait pas seulement de la nourriture, d’une traversée ou des vêtements qu’on portait. Il parlait du respect. De la sécurité. De la protection. Personne ne vous les devait, c’était à vous de les gagner. 

Les négociants en gemmes avaient besoin de ce genre d’accessoire, car ils étaient incapables d’évaluer les pierres comme je le faisais. Ils ne comprenaient pas leur langue, constituée de lumière et de vibrations, et ils ignoraient comment décrypter leurs secrets

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Les lois du cœur 

Publié le par Doc Bird

« Les lois du cœur », scénario de Julie Raptor, dessin d’Audrey Lainé, éditions Marabout, collection Marabulles

Elodie vit le parfait amour avec Alex, mais ce dernier meurt brutalement dans un accident de la route. Charles vit une vie très active dans une grande entreprise, et est victime d’un infarctus. Il reçoit un nouveau cœur qui lui est greffé. Mais il va vite découvrir qu’il a changé, et qu’il ressent des sentiments pour une femme inconnue.

Voici une BD qui bouleverse le lecteur et qui fait réfléchir en même temps. Je remercie d’ailleurs les éditions Marabout et Babelio de m’avoir proposé cette lecture lors d’un masse critique spécial.

Elle mêle réalité des greffes et fiction avec l’histoire d’Elodie et d’Alex, qui ne se connaissent pas, mais qui sont liés par le lien des émotions et de l’amour.

Le récit commence avec Elodie qui vivait heureuse avec Alex, quand celui-ci est mort brutalement. D’ailleurs les premières pages sont colorées dans des tons sépia, montrant ce passé heureux, puis le noir arrive dans les pages quand le lecteur comprend qu’Alex est mort, avec Elodie qui se réveille et est seule dans son lit, l’oreiller et la place d’Alex vides.

Puis on part à la rencontre de Charles, quinquagénaire très actif dans son entreprise, qui est presque devenu un inconnu de passage pour sa famille tellement il est absent. Il est un bourreau de travail, travaille aussi le week-end, rentre tard le soir. Et un jour, lors d’une présentation d’un projet, il fait une crise cardiaque. On le retrouve ensuite au réveil, après une opération de greffe du cœur. On suit le long cheminement vers la guérison et l’adaptation de son corps à l’effort physique.

Mais très vite, Charles commence à se sentir différent, à rêver d’une femme inconnue pour qui son cœur s’emballe. Est-ce que ce serait lié aux émotions et aux sentiments du cœur de la personne à qui il appartenait ? Le cœur est-il capable de se souvenir dans un nouveau corps ? Ou est-ce les conséquences du traumatisme psychologique de recevoir le cœur d’un inconnu décédé, alors qu’on est vivant grâce à lui ? Charles, en tout cas, décide de faire enquêter pour retrouver son donneur, et en savoir plus.

J’ai apprécié la lecture de cette BD qui parle d’un sujet difficile, la greffe de cœur, mêlant la mort du donneur avec la renaissance de receveur, mettant en avant la force des sentiments et des émotions, dont la mémoire serait inscrite dans nos cellules.

Cette BD fait réfléchir sur l’amour, le don d’organe, mais aussi sur la mémoire cellulaire, sujet sur lequel on trouve un peu de tout sur Internet. Les scientifiques trouvent douteuse cette théorie qui avance que chaque cellule de notre corps garde mémoire de notre passé, et peut transmettre des traumatismes d’une génération à l’autre. D’ailleurs le médecin cardiologue de Charles lui explique que cela n’est pas scientifiquement prouvé, et que les émotions et la mémoire siègent dans le cerveau. Pourtant, on peut se permettre de douter, et imaginer, comme les autrices l’ont fait, que nos cellules gardent une trace de nos souvenirs, et que la personne greffée, en plus du choc psychologique d’avoir un nouveau cœur étranger, puisse avoir des changements de goûts, de caractère, voire ressentir des sentiments forts pour une personne inconnue.

Une belle BD que j’ai eu plaisir à découvrir, qui permet de réfléchir sur le don d’organe, tout en lisant une belle histoire d’amour au-delà de la mort.

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La Présence, ça se pratique 

Publié le par Doc Bird

« La Présence, ça se pratique » d’Elisabeth Marshall, avec la collaboration d’Anne Ducrocq, éditions de la Martinière

J’ai eu la joie de recevoir ce titre grâce au dernier Masse critique, et je remercie Babelio et les éditions de la Martinière de me l’avoir fait parvenir.

Lisant de temps à autre des livres de développement personnel, ce titre m’avait attiré car il semblait proposer de pistes pratiques pour apprendre à être plus présent. Et c’est tout à fait cela que nous propose Elisabeth Marshall, journaliste, directrice éditoriale du magazine « La vie » et conceptrice du magazine « Sens & Santé ». Elle a expérimenté durant plusieurs années différentes approches, que ce soit pour elle ou pour son travail de journaliste, et elle propose ici un condensé des différents moyens d’être plus présent à soi et au monde.

Elle aborde des pratiques telles que le yoga, le massage ayurvédique, le jeûne, la marche dans la nature, l’assise de méditation, la respiration et la connexion au souffle, la pleine conscience ou pleine présence, l’écriture, la capacité d’agir et de vivre ensemble.

Pour chaque pratique, elle relate ses expériences, fait intervenir des spécialistes de ces sujets avec qui elle a expérimenté les pratiques, propose des exercices pratiques (écrire des haïkus, une posture de yoga, un exercice de respiration…) et surtout donne à réfléchir au lecteur en l’interpellant directement, et en lui proposant à travers des questions de réfléchir sur la pratique, de voir quelle place donner à tel ou exercice et comment améliorer sa présence à son corps et à son espace intérieur. Et à la fin, des notes très utiles et une bibliographie sont proposées.

Un ouvrage très intéressant, que j’ai lu en une fois pour ma chronique, mais qui est surtout à lire par petites touches, en répondant honnêtement aux questions, et en prenant le temps de picorer différents exercices, puis en y revenant régulièrement. Que l’on ait déjà pratiqué certaines expériences ou pas, tout le monde peut trouver de quoi améliorer sa qualité de présence.

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 Le plus beau lundi de ma vie tomba un mardi

Publié le par Doc Bird

« Le plus beau lundi de ma vie tomba un mardi » de Camille Andrea, éditions Plon

Quand Jacob ouvre la porte à Noah un mardi, il ne sait pas que ce sera le début d’une belle relation qui va l’aider à sortir de la morosité de sa vie quotidienne depuis la mort de sa femme.

Il va voir venir à lui un vent de fraîcheur avec Noah, garçon métis de 10 ans, qui veut devenir président des Etats-Unis, et rendre le monde meilleur. Et pour cela, Noah a décidé de faire du porte à porte pour récolter des signatures et convaincre les gens avec ses idées et ses solutions pour que le monde aille mieux.

Jacob accueille alors régulièrement Noah chez lui pour échanger avec lui, autour d’un donut au chocolat et d’un verre de lait, attendant avec impatience ces rendez-vous, qui le font revenir vers la vie, alors qu’il s’enfonçait jusque-là dans les habitudes et la morosité, solitaire, et sans raison de vivre.

Mais la mémoire lui joue des tours, car il oublie de plus en plus de choses, y compris sa vie et son passé. Alors il relit les carnets dans lesquels il a écrit ses souvenirs, surtout ceux dont il a honte.

Noah est un jeune garçon plein d’innocence et de joie de vivre, prêt à voir le meilleur en l’autre, et élaborant des solutions pour les différents problèmes de société. Sa vie est loin d’être rose, car il vit seul avec son père qui cuisine des pizzas dans son restaurant, plutôt bourru et qui communique peu avec lui… Mais Noah a suffisamment de force en lui pour poursuivre ses rêves…

Mais un jour, Jacob va disparaître, sa maison va prendre feu, et la vérité sur son passé va éclater. Mais est-ce vraiment ce qui s’est passé ?

Voici un roman que je qualifierais de fable philosophique, un peu à l’image du Petit Prince qui pose des questions et qui fait des rencontres qui vont le faire évoluer et questionner le lecteur.

La rencontre entre le vieux monsieur au passé trouble et le petit garçon plein de candeur va être l’occasion de réfléchir sur le sens de nos actes, le poids de l’immobilisme, l’étincelle qui fait agir.

L’histoire est un mélange de tristesse face à la mémoire qui part, la solitude des personnes âgées, le poids du passé, et en même temps une graine d’espoir sur la possibilité de réaliser ses rêves. Elle commence comme un roman feel good, et se poursuit en montrant que dans la vie, rien n’est tout noir ou tout blanc, mais que la vie et faite de nombreuses nuances.

Et la fin est assez inattendue, car les années passent, et nos deux héros vont se recroiser dans un final plein d’émotions.

Merci à Babelio et aux éditions Plon de m'avoir proposé la lecture de ce roman. 

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Amy pour la vie !

Publié le par Doc Bird

« Amy pour la vie ! », scénario de Christophe Cazenove et Jérôme Derache, dessins de Cécile, couleurs d’Annelise Sauvêtre, éditions Bamboo

Résumé : Amy, 12 ans, est malvoyante, et se déplace au quotidien avec une canne blanche. Mais sa vie va changer le jour où le chien qu’on lui a offert quand il était bébé, Kita, revient de son école de dressage, et devient son chien-guide. Tous deux vont apprendre à vivre ensemble, partager de bons moments, et des bêtises !

Mon avis : Je remercie les éditions Bamboo et Babelio, grâce à qui j’ai reçu cette BD lors du dernier masse critique spécial littérature jeunesse.

Je suis très contente de pouvoir lire une BD qui permet de discuter de handicap avec les élèves, mêlant fiction à travers l’histoire d’Amy et de son chien Kita, et documentaire à travers des pages explicatives.

L’histoire se divise en plusieurs épisodes de la vie d’Amy et de Kita, bientôt rejoints par un nouvel arrivant dans l’école d’Amy, Louka, qui va devenir ami avec elle, et partager leur quotidien. Chaque épisode est entrecoupé de pages explicatives, qui donnent des informations sérieuses sur le handicap visuel, les chiens d’aveugle et leur formation.

Les auteurs de cette BD, qui ont travaillé ensemble sur la belle série « Amies de papier », ont de nouveau collaboré ensemble pour écrire cette BD pleine d’humour et dont j’ai bien aimé les illustrations tout en douceur, entre une Amy pleine de facétie, un Louka maladroit, et un Kita sérieux mais aussi plein d’humour !

J’ai bien aimé aussi la dernière partie où les camarades de classe d’Amy expérimentent la vie en aveugle et en découvrent de l’intérieur toutes les difficultés, permettant de les mettre en empathie avec Amy.

Une BD très intéressante à proposer aux élèves pour parler du handicap, et du rôle des chiens guides.

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Amande

Publié le par Doc Bird

« Amande » de Won-Pyung Sohn, éditions Pocket jeunesse

Résumé : Depuis tout petit, Yunjae ne ressent pas les émotions, n’arrive pas à décoder le visage des autres, et est incapable d’éprouver de l’empathie. Sa mère lui a appris à retenir des codes pour pouvoir s’en sortir, mais un tragique événement le fait se retrouver seul. Sa rencontre avec Gon, un ado rebelle, va commencer à changer sa vie et son quotidien, et Yunjae va commencer à s’ouvrir au monde et à la vie.

Mon avis : J’ai reçu ce roman, qui sort en librairie le 5 mai, grâce à un Masse critique spécial de Babelio et aux éditions Pocket jeunesse, que je remercie.

J’ai fait la rencontre d’un ado, Yunjae, qui est atteint de la maladie appelée alexithymie, qui empêche la personne qui en est atteinte de pouvoir identifier et ressentir ses émotions, et de pouvoir accéder à celles des autres. Cela est lié à des amygdales cérébrales qui sont plus petites et ne se sont pas développées. Ces amygdales ont une forme d’amande, d’où le titre de ce roman et les essais désespérés de la maman de donner des amandes à son fils pour que ses amygdales se développent, par leur ressemblance physique.

Yunjae est un enfant comme les autres, hormis ce handicap émotionnel qui le met à part des autres, et lui vaudra d’être harcelé par les autres enfants. Il vit avec sa mère et sa grand-mère, et toutes deux essaient de palier son manque d’émotions par l’apprentissage de réponses et de codes qui peuvent l’aider à s’intégrer et à paraître moins bizarre.

Mais sa vie déjà compliquée va être totalement bouleversée par un événement terrible, pour lequel il ne ressentira rien. Il se retrouve seul, et va devoir apprendre à faire face seul aux autres. Il retourne au lycée, où il va faire la rencontre de Gon, un ado qui n’a pas été épargné non plus par la vie, car il a été enlevé à ses parents quand il était petit, et a retrouvé son père biologique récemment. Gon est plein de colère et de rancœur, contre son père mais aussi contre Yunjae, mais tous les deux vont finir par devenir amis.

Progressivement, Yunjae va s’ouvrir à Gon, et commencer à développer des embryons de sentiments et d’émotions, et quand il rencontrera Dora, il va aussi faire l’expérience de sensations inédites. Mais il va aussi découvrir la souffrance à travers Gon...

Ce roman est un gros succès en Corée, et devrait trouver très vite sa place dans le cœur des lecteurs. Car si Yunjae ne ressent pas d’émotions, le lecteur va passer par toute une palette de sentiments, s’attachant à ce héros si distancié et en même temps si humain, qui va être le témoin d’événements douloureux depuis tout petit, anesthésiant encore plus son cerveau, qui ne ressentait pas d’émotions.

On s’apitoie sur son sort, tout en sentant qu’il possède une force de caractère incroyable, et en rencontrant Gon puis Dora, et en commençant à faire face au monde qui l’entoure, il va progressivement, par petites touches, évoluer.

Seul bémol, certains événements à la fin paraissent un peu trop précipités, avec de grosses ficelles. J’aurais préféré une fin plus nuancée.

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 Nectar et Ambroisie et le monde des ténèbres, Tome 1

Publié le par Doc Bird

« Nectar et Ambroisie et le monde des ténèbres, Tome 1 » de Sabina Colloredo, traduit de l’italien par Claire Bertholet, illustrations de Haria Urbinati, éditions Hachette

Résumé : Nectar et Ambroisie, deux enfants immortels, vivent sur l’Olympe en compagnie des dieux et déesses. Ils s’amusent ensemble dans un monde devenu glacé depuis qu’Hadès a enlevé Perséphone. Ils décident alors de se rendre dans les Enfers pour convaincre Hadès et faire revenir le printemps.

Mon avis : Voilà deux nouveaux héros hauts en couleurs, qui ont l’esprit affûté, et la langue bien pendue !

Nectar et Ambroisie ont été trouvés lorsqu’ils étaient encore des bébés, et ont été élevés par Héra et les autres dieux. Nul ne sait qui ils sont vraiment et pourquoi ils ont été abandonnés. Ils s’entendent très bien et adorent vivre des aventures ensemble. En faisant de la luge, ils se rendent compte que le monde glacé est bien triste, et Nectar réfléchit à un moyen de pouvoir changer les choses.

Accompagné d’Ambroisie, il part direction les Enfers ! Les deux héros vont alors devoir faire preuve de ruse et de courage pour pouvoir réussir à rencontrer Hadès et Perséphone.

Voilà un tome 1 d’une série qui devait plaire à partir de 8 ans avec deux enfants aux nombreuses ressources qui vont dépoussiérer la mythologie ! Il y a un mélange d’aventures, d’humour et une pointe de mystère sur les origines des enfants qui donne envie d’en savoir plus !

Les caractères des différents dieux et héros rencontrés dans le récit sont fidèles, et le lecteur découvre alors un peu de la personnalité de chacun, mais aussi différentes aventures mythologiques.

Un bon roman à lire pour découvrir la mythologie en s’amusant ! Merci à Babelio et aux éditions Hachette de m'avoir proposé cette lecture. 

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Celle qui parle

Publié le par Doc Bird

« Celle qui parle » de Alicia Jaraba, éditions Bamboo, collection Grand Angle

Cap sur un mélange d’histoire et de légende avec cette BD, reçue dans le cadre d’un Masse critique spécial de Babelio et des éditions Bamboo, que je remercie.

Elle met en avant Malinalli, la fille d’un cacique (chef) d’un village, qui va se retrouver vendue comme esclave à un autre cacique, travaillant dans les champs, puis devenant ensuite une des concubines du cacique. Elle décide d’apprendre la langue maya, qu’elle ne connaissait pas, afin de pouvoir communiquer et de comprendre ce qui se dit.

Lorsqu’arrivent des navires avec à son bord Hernan Cortez, son don des langues lui vaut d’être repérée, afin qu’elle joue le rôle d’interprète entre Cortez et les différents interlocuteurs locaux. Elle deviendra la Malinche, celle qui parle, et qui donc joue dans les décisions, car elle a le pouvoir de la parole dont seuls les hommes disposaient.

Elle veut à la fois aider son peuple qui est dominé par les Mexicas, mais va aussi vite se rendre compte que Cortez et ses hommes ont soifs de richesse et de domination, tous peuples confondus, et qu’ils veulent détruire leurs traditions et leurs croyances. Certains penseront qu’elle a été une traître par rapport à son peuple.

J’ai trouvé cette BD très intéressante, car l’autrice a décidé de combler les nombreux blancs et mystères qui entourent la vie de Malinalli, en ajoutant sa sensibilité féminine pour une histoire surtout transmise et véhiculée par les hommes.

Elle montre une jeune fille, puis une femme, qui essaie de faire au mieux en fonction de son cœur et de ses convictions, mais qui va aussi faire des erreurs, qui subit beaucoup dans un monde dominé par les conflits et par les hommes. Les femmes n’ont pas une vie facile, souvent esclaves de leur compagnon, devant obéissance et accepter les relations sexuelles imposées.

Alicia Jarara en fait le portrait d’une femme forte malgré ses hésitations, qui ose parler et dire non. Une BD qui met en avant le sort réservé aux femmes, et qui montre le courage de s’élever et de dire non.

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La chamane de Lascaux

Publié le par Doc Bird

« La chamane de Lascaux » de Sophie Marvaud, éditions 10/18

 Résumé : 15 000 avant JC, dans les vallées du Périgord, vit le clan des Grandes-Mains-Blanches. Parmi eux, la famille des Quatre-Encoches est partie durant la belle saison pour aller chercher des coquillages vers l’océan, mais Iranie, l’apprentie de la chamane Licorne-la-Puissante, se fait assassiner. Et sur la route du retour, des défections ont lieu… Licorne-la-Puissante sent que son clan est en danger, et va devoir faire face aux dissensions qui rongent le clan de l’intérieur, tout en comprenant qu’un danger extérieur est imminent, avec un chaman aux idées nouvelles et aux pratiques douteuses.

Mon avis : Voici un roman reçu grâce au dernier Masse critique « Mauvais genres » de Babelio et aux éditions 10/18. Ayant lu avec plaisir il y a des années la saga des « Enfants de la terre » de Jean M. Auel, je me suis dit que ce titre mêlant Préhistoire et policer pourrait m’intéresser. Il est paru auparavant en 2014 sous les titre « Meurtre chez les magdaléniens » aux éditions Nouveau Monde.

Et ce fut un véritable plaisir de me plonger dans ce polar préhistorique qui permet aussi de parler de sujets toujours actuels : la précarité de la vie, la mort, les liens entre humains, les relations hommes femmes, les violences sexuelles, l’homosexualité, le pouvoir, la maladie, le spirituel… Car on enquête bien sur le coupable qu’on trouve assez vite, mais le plus dur va être de le confondre, et ce sera l’occasion d’en apprendre plus sur la vie et les traditions de ce clan.

Sophie Marvaud, qui est historienne, explique bien en fin d’ouvrage, les éléments scientifiques sur lesquels elle s’est appuyée, mais aussi la part d’imaginaire nécessaire pour écrire son roman. J’ai apprécié qu’elle donne des noms significatifs aux personnages comme Mégacéros, Le Fonceur, L’Affectueuse… comme dans les diverses traditions des peuples. Ayant déjà pu visiter le Périgord, et les différents endroits où se passe l’action, comme la grotte de la Madeleine, les Eyzies ou Lascaux, les descriptions des figures dessinées sur les parois ont pris une autre dimension pour moi, ainsi que leurs significations.

Le récit se passe à une époque d’ère glaciaire où la vie était rude, l’appartenance à un clan essentielle pour survivre, mais où les humains sont ce qu’ils sont, et peuvent rencontrer des différents qui pourraient mettre le clan en danger.

J’ai apprécié les réflexions autour des relations hommes femmes, la place de la femme dans le groupe, la possibilité de chasser qui ne plaît pas à tous les hommes, les idées de certains qui trouvent que seuls les hommes peuvent discuter avec les esprits, et qu’un bon chaman est un homme.

J’ai aussi aimé le personnage de Licorne-la-Puissante, la chamane, qui écoute les esprits, guide le groupe, est le témoin et le passeur d’histoires, mais aussi guérisseuse. C’est une femme d’expérience qui commence à vieillir et sent qu’elle doit passer le relais, à la fois forte et fragile, car son pouvoir repose sur la confiance que le clan lui porte, et que les événements peuvent malmener. Elle ne se croit pas toute-puissante, et laisse les choses suivre leur cours, en espérant que ses choix soient les bons et permettent de faire régner l’harmonie.

L’autrice a réussi à rendre proches de nous ces hommes et ces femmes éloignés dans le temps, mais qui partagent au final les mêmes préoccupations. Un titre que je recommande et qui me donne envie de lire aussi « Le choc de Carnac » qui a reçu le Prix France Bleu – L’Histoire en polar.

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Le sens de nos pas

Publié le par Doc Bird

« Le sens de nos pas » de Claire Norton, éditions Robert Laffont

Auguste se rend chaque jour dans le parc pour s’asseoir sur le banc au nom de Jeanne, sa femme tant aimée qui est maintenant disparue. Il vient s’y ressourcer et se rappeler le passé, dans un quotidien compliqué où il fait semblant d’être sourd pour qu’on lui fiche la paix, car son fils, sa belle-fille et leur ado sont venus emménager chez lui pour l’aider depuis la mort de sa femme. Mais le quotidien n’est pas rose, entre un fils absent avec qui il ne communique plus, alors qu’ils avaient une belle relation il y a des années, une belle-fille bruyante qui voudrait se débarrasser de lui pour le mettre en maison de retraite, et un petit-fils aux jeux vidéos très bruyants. Et le coup fatal est porté quand il apprend qu’il est atteint d’un cancer du pancréas inguérissable, et qu’il lui reste peu de temps à vivre.

C’est secoué qu’il arrive ce jour-là sur son banc, et y rencontre Philomène, une jeune ado de quinze ans, elle aussi malmenée par les affres de la vie, car elle a perdu sa mère dans un accident de voiture il a y peu. Elle ne communique plus avec son père qui n’a pas su trouver les mots, pris lui-même dans son propre chagrin. Et elle ressent qu’on lui cache des choses, que sa mère pourrait s’être suicidée, et elle s’en veut de n’avoir rien vu. Elle décide alors de partir pour chercher des réponses à ses questions dans la région où sa mère est morte, en déplacement professionnel, et elle va demander à Auguste de l’accompagner.

Auguste, lui, a une toute autre idée en tête, partir loin de sa famille pour remettre en ordre sa vie avant de mourir, et choisir la mort qu’il souhaite. Il ne veut pas s’encombrer d’une ado, mais Philomène va ruser pour qu’il l’accompagne, et tous deux vont partir sur la route de leur vie.

Ils vont commencer à s’apprivoiser, et Auguste va s’attacher à cette ado brisée par la mort subite de sa mère, et minée par les nombreuses questions qu’elle se pose, et Philomène va découvrir avec Auguste le sens de la vie.

Leur duo improbable va faire des expériences inédites, rencontrer une jeune femme au chapeau rose qu’ils vont aussi aider, parler à cœur ouvert, échanger leurs points de vue, parler de la vie et de la mort, mais aussi vivre des moments fous.

Leur rencontre va permettre au lecteur de réfléchir sur le sens de la vie, le temps qui passe inexorablement et qui s’accélère en vieillissant, l’amour, les liens entre générations, les rêves et les regrets, les choix qui façonnent une vie, la place de la vieillesse et de la maladie dans la société, et bien sûr la mort : celle brutale dans un accident de voiture, mais aussi le questionnement sur la fin de vie, les soins palliatifs, l’euthanasie.

Rien n’est ni tout blanc ni tout noir, mais plutôt dans toute une palette de couleurs, montrant que les idées de chacun peuvent évoluer en fonction des événements. Car Auguste, fervent croyant, a vu l’agonie de sa femme en soins palliatifs, et ne souhaite pas subir la même chose, et va opter pour le choix de sa mort, encore lucide et ne souffrant pas encore trop, épargnant aussi à sa famille de voir sa déchéance et sa souffrance.

Quelque soit l’avis de chacun sur la fin de vie, ce roman fait réfléchir, et montre la complexité de ce sujet.

Ce roman est bouleversant, à la fois porteur d’espoir et très triste. La fin m’a fait pleurer, très émouvante, tout en retenue et en pudeur, et en même temps porteuse de réflexion sur le sens de la vie et les relations aux autres.

Un roman que j’ai eu le plaisir de lire en avant-première grâce à Babelio et aux éditions Robert Laffont, et qui sort le 7 avril 2022.

Un extrait : 

 - Avez-vous des regrets ?

Auguste réfléchit longuement avant de répondre :

- Je n’en ai qu’un : m’être souvent fait un sang d’encre pour des broutilles qui n’en valaient pas la peine… Pour des choses qui ne se sont jamais produites alors que je les redoutais, ou pour d’autres sur lesquelles je n’avais de toute manière aucun pouvoir d’agir. Mais de cela on se rend compte bien trop tard… 

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