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« Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous » de Nathalie Stragier, éditions Syros

Résumé : Andrea est la seule fille de la famille, vivant avec ses deux frères et son père. Elle se sent parfois un peu isolée dans cette famille masculine, se comparant à une extraterrestre. Mais quelle ne va pas être sa surprise quand elle va rencontrer une jeune fille étrange, Pénélope, qui ne vient pas d’une autre planète, mais du futur ! Elle va devoir sortir des sentiers battus de sa vie bien rangée pour lui venir en aide, car elle va essayer de sauver l’avenir du monde !

Mon avis : Ce roman est assez surprenant, car il commence par le quotidien réaliste d’une jeune fille en 2019, juste préoccupée par son projet de voyage d’été avec son meilleur ami.

Sa vie va être totalement bouleversée par sa rencontre avec Pénélope, jeune fille du futur, qui croit se trouver au Moyen Age !

Le roman bascule alors dans une veine de science-fiction, tout en mêlant une dose d’humour lié au décalage entre monde du futur et monde actuel, à une réflexion sur les préjugés, l’égalité des sexes, le totalitarisme…

Après une arrivée tonitruante dans la vie d’Andrea, qui sauve Pénélope, le quotidien de la famille d’Andrea va être bouleversée. A qui Andrea peut-elle faire croire que Pénélope vient du futur ? Comment aider cette dernière à retourner chez elle ? Et que réserve l’avenir que Pénélope n’a pas le droit de révéler ?

Le quotidien va être rude, entre les réactions décalées ou inappropriées de Pénélope, et le fait de devoir la faire passer pour une réfugiée.

J’ai trouvé ce roman atypique plein de surprises, mêlant préoccupations quotidiennes, humour lié aux décalage de temps, et suspense face aux révélations que le lecteur va rencontrer.

Une aventure pleine de rebondissements plutôt inattendus, qui se poursuit dans les tomes suivants, que j’espère pouvoir me procurer.

Et si vous voulez savoir pourquoi il y a un sèche-cheveux sur la couverture, il ne vous reste plus qu’à le lire !

« Contact », texte de Malorie Blackman, illustration d’Auren, éditions Rageot, collection Flash fiction

Résumé : Dans un monde où le contact physique est interdit, Cal organise des matchs de football clandestins, hors des règles habituelles, avec ses amis. Ils enlèvent en effet tous leurs combinaisons, et peuvent se toucher. Mais tout pourrait être remis en question, car le frère d’une joueuse cherche à les espionner…

Mon avis : La collection « Flash fiction » est destinée aux élèves « dys », ainsi qu’à ceux qui ont des difficultés de lecture.

Les textes sont courts, écrits sur du papier un peu jauni, avec une police de caractère qui permet de bien détacher les lettres, permettant ainsi d’entrer plus aisément dans la lecture.

La collection s’adresse plutôt aux jeunes collégiens, comme dans ce titre qui mêle sport et science-fiction.

Cal et ses amis transgressent les règles établies en jouant au foot sans leur combinaison et en se touchant. Mais le frère d’une des joueuses pourrait bien les dénoncer s’il comprend ce qu’ils font.

L’histoire est simple et va à l’essentiel, accompagnées d’illustrations explicites.

Une bonne entrée dans la science-fiction pour le public visé.
 

« Tom, chasseur de fantômes » de Cornelia Funke, éditions Rageot, collection Pop Rageot

Résumé : Tom doit descendre à la cave, alors qu’il déteste y aller, car il a l’impression qu’il y a des milliers d’araignées qui le guettent à l’intérieur. Et là, pas de chance, il rencontre un fantôme qui lui file une trouille énorme ! Personne ne le croit, sauf sa grand-mère qui l’envoie chez une amie qui pourrait l’aider à chasser son fantôme. Mais dans l’aventure, il va falloir aider le fantôme à chasser l’intrus qui habite dans sa maison… Tom en aura-t-il le courage ?

Mon avis : On passe un bon moment de lecture avec cette histoire de fantôme fort sympathique !

Tom est un petit garçon plutôt peureux, mais il frôle la crise cardiaque quand il rencontre un fantôme dans sa cave ! Et le fait qu’il découvre que ce fantôme, qui s’appelle Hugo, est un FMS, un Fantôme Moyennement Sinistre, ne le rassure pas pour autant.

Avec l’aide d’une amie de sa grand-mère, il va essayer de le chasser, sauf qu’Hugo n’a plus de maison à hanter, car il en a été délogé par un FIR, un Fantôme Incroyablement Répugnant, hautement dangereux et difficile à chasser ! 

Tom va devoir rassembler tout son courage pour aider Hugo à chasser l’intrus de chez lui et ainsi quitter sa cave !

J’ai trouvé ce roman facile à lire, sur le thème des fantômes qui est toujours accrocheur.

Les descriptions des fantômes, les traces baveuses et collantes qu’ils laissent,  leur odeur de moisi, ou les procédés pour les chasser, comme le miroir ou le parfum de violette sont bien trouvés, ainsi que les différentes familles de fantômes.

Et surtout Tom va apprendre à grandir et à dépasser ses peurs pour venir en aide à Hugo.

Un roman pour frissonner tranquillement et grandir.

« Trop tôt » de Jo Witek, éditions Talents hauts, collection Ego

Résumé : Pia, quinze ans, est bien décidée à vivre l’amour lors de ses vacances d’été à la plage avec sa cousine Marthe. Mais ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est l’explosion dans son corps, le désir puissant qui va la pousser une nuit dans les bras d’un garçon. Mais le jeune homme ne voulait qu’une nuit, et elle se retrouve seule. Premier chagrin d’amour. Premières nausées également. Serait-il aussi enceinte ?

Mon avis : Les romans de la collection « Ego » sont souvent percutants, et celui-ci ne fait pas exception.

Ici, sont abordés la première fois, où le corps prend le dessus sur toute réflexion, le premier chagrin d’amour, et la découverte de porter un bébé, à quinze ans seulement. Trop tôt pour une adolescente qui voulait seulement profiter de la vie et ne sent pas prête à assumer un enfant !

Jo Witek sait écrire les mots justes pour parler de la première expérience sexuelle de Pia, de sa douleur quand elle comprend que ce ne sera pas une vraie histoire d’amour, de sa peur quand elle découvre qu’elle est enceinte.

Elle ne sait pas quoi ni comment faire, n’ose pas en parler à sa mère. Elle a peur de la réaction de ses parents, que ces derniers ne l’aiment plus.

Heureusement, elle peut compter sur Marthe, sa cousine et meilleure amie, pour l’aider. Cette amitié va la sauver et lui éviter de penser au pire. Marthe va l’aider à prendre sa décision, et l’aider dans ses démarches pour avorter.

Un roman fort qui parle d’avortement, car cela peut arriver à toute jeune femme, quel que soit son âge. Loin des discours culpabilisants, l’auteur parvient à mettre des mots sur cette expérience douloureuse.

Un roman qui peut aider certaines jeunes filles à parler de ce sujet tabou, dans la même veine que « Secret pour secret » de Charlotte Bousquet.

 « Oceania, 2. Horizon blanc » d’Hélène Montardre, éditions Rageot

Résumé : Flavia a réussi à monter à bord du Samantha, mais seule, Chris n’ayant pu atteindre le point de rendez-vous. Elle est décidée à retrouver son grand-père en France. Mais au fur et à mesure de la navigation, le temps est de plus en plus glacial, et les côtes de France sont glacées et recouvertes par la neige… Comment survivre et pouvoir retrouver son grand-père dans ces conditions hostiles ?

Mon avis : J’avais déjà bien aimé le tome 1 « La prophétie des oiseaux », et je me suis plongée avec délice dans la suite.

On retrouve Flavia qui vogue vers la France, le cœur en miettes d’être partie sans Chris, mais espérant pouvoir retrouver son grand-père.

Mais l’Europe a bien changé et se retrouve prise dans une ère glaciaire. Le froid est mordant, et tous les repères habituels ont disparu. Plus d’oiseaux dans le ciel, peu d’humains présents.

Le récit est construit en alternance, entre le récit de Flavie qui se rend en France, et les récits croisés de Chris, Tommy, et Amalia, qui sont à New York, protégés par une digue immense.

Et l’histoire va surprendre son lecteur avec son lot de révélations inédites sur la famille de Flavia, que vous découvrirez en lisant ce tome 2 !

J’ai trouvé cette suite très réaliste, entre New York, coupée du monde, mais protégée par sa digue, le refroidissement soudain de l’Europe dû à la l’absence du courant chaud du Gulf Stream, les modes de survie des hommes.

Et je l’ai également trouvée très prenante, avec son lot de rebondissements et de mystères, la découverte de nouveaux personnages qui vont accompagner Flavia dans sa quête.

J’attends de pouvoir lire le tome 3 avec impatience !

Un extrait :

« La saveur des bananes frites » de Sophie Noël, éditions Magnard jeunesse

Résumé : Saraphina est née en France, et vit en foyer à Paris avec son frère Jude, depuis que sa mère est morte dans un accident. Elle aime bien vivre en France, adore le collège, et s’amuse bien avec Malik au foyer. Son frère rêve de retourner à Haïti, où il est né et aimerait savoir ce qu’est devenu leur père là-bas. Les événements vont s’accélérer, et Saraphina et son frère pourraient partir pour Haïti plus vite que prévu…

Mon avis : Ce roman met en avant le destin d’un frère et une sœur, Jude et Saraphina, qui vivent pauvrement en France, mais ont le sourire et la joie rivés au cœur.

Jude est né à Haïti, et a dû fuir son pays avec sa mère enceinte de Saraphina, son père n’ayant pu monter dans l’avion avec eux le jour du départ. Les années ont passé, et Jude et Saraphina vivent maintenant en foyer, avec des difficultés importantes, mais en solidarité avec leurs voisins du foyer.

Autant Jude a la nostalgie d’Haïti et souhaite découvrir ce qui est arrivé à leur père, autant Saraphina se sent française, et ne souhaite pas aller à Haïti, même si elle aime les histoires et les légendes de là-bas que lui raconte son frère.

Mais hélas des événements vont mal tourner, et la fuite vers Haïti semble la seule solution possible, au grand désespoir de Saraphina.

Elle va découvrir un pays très pauvre, et va devoir apprendre à s’adapter à un nouveau pays, un nouveau climat, et d’autres manières de vivre.

J’ai trouvé ce roman à la fois triste et joyeux, montrant d’un côté la misère des migrants en France, et l’extrême pauvreté et précarité des personnes vivant en Haïti, mais aussi montrant que chacun peut s’adapter à de nouvelles situations, même très difficiles, et que l’espoir en chacun permet d’avancer dans la vie.

Un beau roman à conseiller.

Un extrait : 

« Banzaï Sakura » de Véronique Delamarre-Bellégo, éditions Oskar

Résumé : Sakura arrive du Japon, et fait sa rentrée en CM2 en région parisienne. Elle se fait une amie de Joséphine, tandis que Fabio, le caïd de la classe, se moque d’elle. Mais il va trop loin, et Sakura lui déclare la guerre.

Mon avis : J’ai acheté ce roman en pensant à mes élèves fans du Japon, pour les amener à lire aussi des romans, et pas seulement des mangas.

On y retrouve Sakura, dont le prénom signifie cerisier en fleurs, vue à travers le regard de Joséphine, qui écrit sur son année de CM2 avec Sakura, avec qui elle va devenir amie.

Dès le début, tous les élèves acceptent Sakura, et sont fans de ses habitudes un peu étranges pour eux.

Tous, sauf Fabio, qui s’amuse à ses dépens en se répandant en jeux de mots racistes. Mais il aurait dû réfléchir avant de prononcer des bêtises, car Sakura ne va pas se laisser faire. Et c’est lors d’un exposé sur la culture japonaise que Fabio va le découvrir, pour son plus grand malheur !

L’histoire se lit rapidement, et permet d’en apprendre plus sur le Japon, sa culture, avec aussi quelques mots de japonais. Et la légende des samouraïs va croiser la réalité.

Une histoire pour découvrir le Japon, apprendre à se défendre ensemble, et rêver aux légendes. Un bon moment !

« Le collège Lovecraft, 1. Professeur Gargouille » de Charles Gilman, éditions Bayard jeunesse

Résumé : Matteo fait sa rentrée dans un nouveau collège, le collège Lovecraft, qui est au dernier cri de la technologie. Mais il ne connaît personne de son école, hormis Glenn, qui le harcèle, et va rencontrer Karina, qui est un peu à part. Dès la rentrée, de drôles de phénomènes ont lieu : des rats sortent des casiers, la bibliothèque cache un grenier secret, et le professeur de sciences paraît inquiétant… Que cache le collège Lovecraft ?

Mon avis : Un tome 1 d’une série épouvante qui fait (un peu) peur.

On y croise un professeur au comportement étrange, des rats à une ou deux têtes, des pièces cachées, des tentacules qui surgissent de nulle part, des araignées…

De quoi jouer avec les peurs de chacun, avec une bonne dose de mystère.

Matteo va mener l’enquête pour savoir ce qui se passe réellement dans le collège. Mais il n’est pas au bout de ses peines, et sa vie pourrait bien se retrouver en danger.

Une série qui plaira sûrement aux lecteurs de 6^ème et 5^ème, qui aimeront se faire peur, tout en suivant l’enquête de Matteo.

La couverture holographique est sympa, montrant les deux faces d’un même personnage.

Une lecture sympathique de détente pour s’amuser à se faire peur.

« Le temps des râteaux » d’Hervé Mestron, éditions Zinedi

Résumé : Edouard, qui est un ado typique, fatigué et boutonneux, se voit obligé par sa mère et le docteur, de marcher chaque jour pour se remettre en forme. Et la mère d’Edouard a eu l’idée de lui trouver un travail de promeneur de chien. Edouard se voit donc obligé de promener chaque jour Princesse Butterfly, une Yorkshire très raffinée. Mais il va découvrir avec surprise que Princesse Butterfly peut communiquer avec lui par la pensée. C’est le début d’aventures savoureuses…

Mon avis : Tout d’abord, merci aux éditions Zinedi de m’avoir proposé ce titre par service de presse.

Le titre et l’illustration de couverture laissaient présager d’un roman au ton résolument décalé, provocateur et plein d’humour, et c’est en effet le cas.

Dans le rôle de l’ado déprimé qui va devoir se confronter à des événements bizarres, je vous présente Edouard, qui se retrouve bien malgré lui promeneur du chien de luxe Princesse Butterfly. Edouard est plutôt paresseux, et prend beaucoup de distance par rapport à lui-même. Il comprend qu’avec son appareil dentaire et ses boutons, il risque d’être le roi des râteaux, même s’il fait croire à sa mère qu’il est assailli de filles.

Sa vie prend un tournant le jour où il se voit obligé de promener Princesse B. Il découvre avec stupéfaction qu’il entend la voix du chien dans sa tête, et se demande s’il n’est pas en train de devenir fou !

Mais ce n’est que le début, car Princesse B. lui explique que la belle Nicoline, dont Edouard est secrètement amoureux, l’aime sans oser lui dire, et qu’elle peut l’aider à faire le bonheur.

C’est là que les quiproquos vont s’enchaîner, pour le plus grand plaisir du lecteur !

J’ai pris beaucoup de plaisir à ce roman qui tient ses promesses, et met le lecteur dans la peau d’un ado ordinaire qui voit sa vie changer, et qui du coup va lui aussi affiner son regard sur le monde qui l’entoure, ses relations avec sa mère, les secrets de cette dernière.

J’ai juste trouvé la fin un peu trop rapide, abordant le thème de l’homoparentalité de façon trop superficielle.

C’est néanmoins un livre que je vous recommande pour passer un bon moment de lecture !

Lien vers le site de l'éditeur : http://www.zinedi.com 

« La légende des Quatre, 1. Le clan des loups » de Cassandra O’Donnel, éditions Flammarion jeunesse

Résumé : Les Yokaïs, créatures à la fois humaines et animales, qui peuvent changer de forme à volonté, vivent dans une paix précaire entre eux et avec les hommes. Parmi eux, il y a quatre clans, ceux du Loup, ceux du Tigre, ceux du Serpent, et ceux de l’Aigle. Maya, Bregan, Wan, et Nel sont les futurs chefs de ces clans, et vont en cours dans la même école. Mais des événements funestes pourraient faire advenir une nouvelle guerre…

Mon avis : Je tiens tout d’abord à remercier Babelio, qui m’a proposé de recevoir ce livre lors d’un Masse critique spécial, ainsi que les éditions Flammarion jeunesse, qui m’ont envoyé ce roman.

Je n’avais lu aucun roman de cet auteur auparavant, ne connaissant pas les séries de « Malenfer » et de « Sombreterre », mais j’ai été attirée par la couverture et le résumé de l’histoire.

Dans un monde où la guerre a sévi de nombreuses années, entre les Yokaïs, et entre les Yokaïs et les humains, une paix relative règne depuis entre tous. Mais il se murmure que les hommes commencent à difficilement supporter la domination des Yokaïs.

Maya, future chef du clan des Loups, va croiser le chemin de Bregan, futur héritier du clan des Tigres, lorsqu’elle va protéger par compassion le petit frère de celui-ci qui s’est approché beaucoup trop près du territoire des loups. Tous deux sont censés se haïr, mais ils vont malgré tout se rapprocher.

Mais la guerre pourrait être déclarée entre leurs deux camps, car un loup va être assassiné par un tigre, puis un tigre assassiné par un loup. Chacun des deux clans crie vengeance, mais seuls Maya et Bregan pensent que ce pourrait être un piège destiné à les faire entrer en guerre.

Mais qui pourrait vouloir cela ? Ils vont alors devoir unir leurs forces pour enquêter, dans un monde qui semble perdre ses repères…

J’ai trouvé ce roman passionnant, mêlant folklore japonais des yokaïs, et heroïc fantasy, faisant intervenir à la fois le surnaturel, mais aussi les bas instincts humains.

Dans un monde où les clans se vouent une haine farouche, comment Maya et Bregan pourront-ils nouer des liens ? Et quelle sombre machination se cache derrière les meurtres du loup et du tigre ?

Un roman que j’ai lu quasiment d’une seule traite, car l’intrigue est bien menée, et laisse présager un tome 2 encore plus prenant !