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lectures-romans

Phobos

Publié le par Doc Bird

« Phobos » de Victor Dixen, éditions Robert Laffont, collection R

 

Résumé : 6 jeunes filles et 6 jeunes hommes ont été sélectionnés pour participer à la mission du groupe Genesis. Ce seront les premiers humains à se rendre sur Mars pour y habiter, et fonder une famille. En attendant, dans les capsules qui vont les emmener sur Mars, pendant tout le voyage, va se jouer un speed-dating en direct des prétendants. Chacun et chacune va apprendre à se connaître, et choisir à l’arrivée la personne avec qui passer le reste de sa vie. Chacun des prétendants et prétendantes souhaite rencontrer l’amour, la gloire, et quitter un passé sur terre. Mais le rêve proposé va tourner au cauchemar, car on ne leur a pas tout dit…

 

Mon avis : J’ai beaucoup entendu parler de la série « Phobos », et quand j’ai vu le tome 1 à la médiathèque, j’ai décidé de l’emprunter pour me faire une idée.

 

Le résumé ne m’attirait pas spécialement, avec cette idée de jeunes gens avides de gloire sous les feux des médias, et cette idée de télé-réalité pour former des couples.

D’ailleurs, au début, j’ai eu un peu de mal à me mettre dans l’histoire, trouvant les personnages peut-être un peu trop superficiels.

 

Mais en fait, j’ai bien fait de persévérer, car sous ce résumé racoleur, se cache un roman plus profond, qui recèle bien des mystères et des non-dits…

 

Nous suivons l’aventure grâce à Léonor, jeune fille de 18 ans, qui s’est engagée dans la mission, car elle savait qu’aucun futur n’était possible pour elle sur terre.

Sans famille, comme les autres jeunes gens de la mission, elle a réussi à être sélectionnée, et se prépare à monter dans la capsule qui va les emmener durant de longs mois vers la planète Mars.

Mais dès le début, on sent que les organisateurs cachent quelque chose d’horrible, pour lesquels ils sont prêts à tuer, notamment la machiavélique Serena Mc Bee, qui, sous son air lisse et calme, semble cacher une personne retorse, y compris dans sa famille et sa vie personnelle.

 

Léonor, tout comme les autres jeunes, part sur Mars, en pensant trouver amour, gloire et un futur possible. Mais elle cache un secret lourd à porter pour elle, comme chacun des autres, également, et cela sera dévoilé progressivement.

 

Léonor semble être la plus rationnelle des prétendantes, mais ses émotions vont lui jouer des tours, ainsi que sa curiosité, qui va lui permettre de découvrir ce que leur cachent les organisateurs de la mission Genesis.

 

Le lecteur est emporté, entre ce qui se passe dans les capsules, l’affirmation des personnalités de chacun, leur violence, mais aussi leur fragilité et leurs doutes.

 

L’auteur nous emmène en plusieurs actes dans une tragédie interstellaire, où la peur va arriver, à l’image de la lune de Mars, Phobos.

En alternant les points de vue de Léonor dans la capsule, les retransmissions en direct, ainsi que ce qui se passe sur terre, le lecteur frémit, et espère que les héros vont s‘en sortir.

Léonor a les cartes en main. Que va-t-elle décider ?

 

Au final, une lecture qui intrigue progressivement, avec des personnages moins superficiels qu’on aurait pu le croire, et avec une touche d’angoisse qui donne envie de lire la suite. On s’attache au destin des prétendants, et on embarque avec plaisir pour la suite de l’aventure.

Publié dans Lectures-romans

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Nos âmes plurielles

Publié le par Doc Bird

« Nos âmes plurielles » de Samantha Bailly, éditions Rageot

 

Résumé : Lou et Sonia réalisent enfin leurs rêves : vivre en colocation à Paris, et faire les études qu’elles souhaitaient ! Lou entre en prépa aux Gobelins, où la concurrence est rude, et le travail énorme. Sonia fait des études de philosophie à la fac. Toutes deux sont bien contentes de vivre ensemble, mais leur amitié peut-elle résister à l’épreuve de la réalité de la vie de tous les jours ? Auront-elles toujours du temps à consacrer au dessin et à l’écriture ?

 

Mon avis : Ce tome 3 se termine en apothéose, et clôt la trilogie en laissant le lecteur empli d’optimisme et de pensées positives.

 

Lou et Sonia vivent ensemble en colocation à Paris, et se confrontent à la réalité de vivre ensemble tous les jours. Auparavant, elles correspondaient beaucoup par Internet, et se voyaient de temps en temps lors des vacances.

Elles découvrent donc que leurs caractères opposés peuvent entraîner des frictions dans la vie quotidienne.

Leurs études les poussent aussi à s’éloigner l’une de l’autre, Lou étant prise par l’énorme quantité de travail demandée en prépa, Sonia découvrant avec joie les plaisirs de la philosophie. Toutes deux semblent même s’éloigner sur l’essentiel qui a permis leur rencontre : leur projet commun d’écriture et de dessin mis en ligne sur leur blog.

 

En même temps, chacune traverse des moments de doute existentiel.

Lou se demande si elle est vraiment à la hauteur à l’école des Gobelins, et se sent perdue par rapport aux exigences et aux choix d’avenir qui la mettent sous pression.

Sonia, quant à elle, se sent vraiment bien dans les études de philo, mais sent que l’inspiration lui échappe, se retrouvant devant l’angoisse de la feuille blanche, depuis le refus des éditeurs de publier son premier roman.

Et si on ajoute des soucis de cœur et de familles, les deux jeunes femmes semblent au bord de l’explosion !

Elles vont vivre chacune des moments douloureux et difficiles, mais au bout de cette première année de vie étudiante, elles vont aussi retrouver le goût de la création artistique, croyant chacune en leurs rêves, malgré certaines désillusions.

Elles vont aussi faire l’apprentissage de la vie, entre douleur et douceur.

 

Finalement, elles vont comprendre qu’elles peuvent consolider leur amitié, tout en laissant de la place à l’autre, et qu’il faut que chacun fasse ses propres expériences pour avancer dans la vie.

 

Samantha Bailly restitue avec beaucoup de justesse la vie étudiante, avec sa part de liberté et de contrainte, et permet aux héroïnes de glisser vers l’âge adulte.

On sent que l’auteur a mis beaucoup de son expérience vécue dans ce récit, et qu’elle ressent beaucoup de tendresse pour ses héroïnes.

 

On quitte la série à regret, laissant Lou et Sonia voler de leurs propres ailes vers leur destin, un avenir où la plume et le crayon seront toujours leurs meilleures armes pour avancer dans la vie et réaliser leurs rêves.

 

Quelques extraits :

 

Mais en y réfléchissant, quand est-ce que l’on devient écrivain ? Ne l’est-on pas à partir du moment où l’on écrit, tout simplement ?

Lycéenne, je gribouillais, étudiante, j’ai appris à dessiner, non pas à recopier, imiter, mais à apposer l’empreinte de ma personnalité.

Tout le monde a le droit d’avoir pris un mauvais chemin, et d’en changer.

Si je crois profondément en une chose, ma Lou, c’est que l’on peut se transformer, intégrer de nouvelles habitudes

Nier la tristesse ne l’efface pas, on peut l’enfouir aussi profondément que possible, elle finira toujours par remonter.

C’est sûrement cela, être adulte : faire ses propres choix. Être au volant de son existence, et non pas dans le siège passager.

Il n’existe pas de permis d’exister, il y a des autorisations que l’on doit s’octroyer soi-même.

Publié dans Lectures-romans

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Le grand saut, 2

Publié le par Doc Bird

 « Le grand saut, 2 » de Florence Hinckel, éditions Nathan

 

Résumé : Plusieurs mois sont passé depuis l’accident qui a rendu Alex paralysé des jambes. Alex est toujours en centre de rééducation et a peur de rentrer chez lui, ainsi que du regard des autres.

Marion sent qu’elle perd le contrôle sur sa vie.

Sam est fragilisé par une rumeur.

Rebecca essaye d’oublier par le théâtre.

Paul ne va plus en cours et s’éloigne du groupe.

Iris est triste suite à sa rupture, aux révélations familiales et au refus d’Alex de la voir ou de lui parler.

Cette fin d’année se révèle tendue, alors que les épreuves du bac se profilent à l’horizon.

 

Mon avis : J’attendais avec impatience de pouvoir lire ce tome 2 du « Grand saut », qui se poursuit avec un tome 3.

J’ai retrouvé avec angoisse et plaisir les jeunes du groupe. Angoisse de voir comment chacun allait gérer les conséquences de l’accident, et joie de partager à nouveau leur quotidien, souvent difficile.

Pour ce tome 2, Florence Hinckel est allée voir des lycéens, permettant ainsi à son récit de coller plus à la réalité vécue quand on a 17 ou 18 ans.

 

Le groupe a commencé à se fissurer depuis l’accident d’Alex.

Ce dernier semble avoir perdu tout espoir de vivre, refusant d’être handicapé, et ne voyant que quelques membres du groupe. Il cache lui aussi un lourd secret, lié à son accident, et n’ose pas en parler, se renfermant sur lui-même.

Marion sent que tout lui échappe, avec la séparation de ses parents, et s’acharne à tout ranger autour d’elle et à prévoir des plannings de révision pour le bac, se donnant l’illusion de pouvoir reprendre le contrôle sur sa vie et les événements. Elle essaye de trouver une nouvelle amie en Madeleine, mais son mal-être empire, car elle commence à se scarifier, et semble vouloir détruire toute chance de réaliser ses rêves d’études.

Sam comprend qu’il va de nouveau être harcelé, par trois garçons qui lui en veulent d’être différents, surtout depuis que la rumeur court qu’il serait homosexuel, et il ne supporte plus sa mère qui l’étouffe de son affection. Et en plus, il a l’impression constante d’être suivi.

Rebecca se sent mal aussi, et continue à poursuivre ses ambitions de comédienne au club théâtre, ainsi que ses vidéos décalées sur Youtube.

Iris est désabusée, entre sa rupture avec Paul, la découverte de sa soeur morte, l’accident d’Alex, et le fait que ce dernier ne veuille plus lui parler, sans qu’elle sache pourquoi.

Paul, lui, se sent coupable de l’accident d’Alex, et semble avoir des problèmes. D’ailleurs, il arrête d’aller au lycée, et ne veut plus passer son bac.

 

Cette année de terminale semble sonner le glas de l’équilibre qui régnait jusqu’alors dans le groupe, chacun s’étant renfermé sur lui-même et ses soucis depuis l’accident.

Parviendront-ils à affronter les difficultés ? Arriveront-ils à réaliser leurs rêves ?

 

Ce deuxième opus est toujours aussi passionnant que le premier, permettant de vivre ou de revivre les rêves et désillusions de jeunes adultes à l’aube de leurs 18 ans, avec des situations criantes de réalisme, avec les angoisses à l’approche de l’âge adulte, et les rêves que chacun porte en soi.

 

Vivement le final avec la lecture du tome 3, où l’accent sera sûrement mis sur Paul, dont il a été peu question dans ce tome 2.

 

Quelques extraits :

 

C’est toujours plus simple de ne pas voir la douleur des autres.

Mais il fallait épouser le destin comme on épouse le mouvement des vagues quand on nage.

Publié dans Lectures-romans

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L’auberge entre les mondes : Péril en cuisine !

Publié le par Doc Bird

 « L’auberge entre les mondes : Péril en cuisine ! » de Jean-Luc Marcastel, éditions Flammarion jeunesse

 

Résumé : Nathan est apprenti serveur dans une école d’hôtellerie, avec son ami Félix. Et quelle aubaine pour nos deux amis : Ils se retrouvent embauchés dans une auberge de renom pour les vacances ! Mais dès le début, des phénomènes étranges ont lieu, des créatures effrayantes semblent même en vouloir à leur vie. Quels mystères recèlent cette auberge ?

 

Mon avis : Le résumé de l’histoire est plutôt intéressant, et d’ailleurs, l’auberge regorge de mystères plutôt effrayants, qui feront frissonner les lecteurs, mais je suis un peu passée à côté de cette lecture, car j’ai trouvé que l’ensemble était un peu trop conventionnel et prévisible, comme la course-poursuite avec l’araignée, et que certains mots utilisés pour décrire des lieux, des personnages ou des ressentis, étaient un peu compliqués pour le lecteur, m’empêchant, par leur abondance à certains moments, de pouvoir bien me représenter les scènes.

 

Au final, un avis plutôt mitigé.

Ce tome est un tome d’introduction, qui permet de mettre en place l’action, mais je l’ai trouvé un peu trop prévisible, malgré la belle imagination de l’auteur pour trouver des créatures bizarres et parfois très inquiétantes.

A voir si le tome 2 est plus plaisant…

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Les filles de Brick Lane 2. Sky

Publié le par Doc Bird

« Les filles de Brick Lane 2. Sky» de Siobhan Curham, éditions Flammarion jeunesse

 

Résumé : Sky, Ambre, Rose et Maali se retrouvent le 31 décembre afin de souhaiter que leurs vœux se réalisent durent l’année à venir. Mais les rêves ne se réalisent pas toujours comme on le souhaiterait. Sky va devoir aller au lycée, Ambre veut rechercher sa mère biologique, Rose veut oser être elle-même, et Maali voudrait connaître l’amour. Quelles surprises l’année leur réservera-t-elle ?

 

Mon avis : Coup de cœur pour ce tome 2, dont j’avais déjà apprécié le tome 1.

Chacune des filles de Brick Lane a son propre caractère, et va devoir affronter ses peurs ou le regard et le jugement des autres, lors de cette année éprouvante, mais qui va aussi leur apprendre à mieux se connaître et à être elles-mêmes.

 

Leur fraîcheur, leurs regards sur la vie, aussi différents soient-ils, se rejoignent sur l’essentiel, et permettent au lecteur d’approfondir sa propre réflexion surtout en cette période d’adolescence pas toujours facile.

 

Sky va devoir aller au lycée, alors qu’elle n’est jamais allée sur les bancs de l’école, mais va avoir l’heureuse surprise de rencontrer Léon, un jeune slameur.

Ambre va vouloir découvrir qui est sa mère biologique, tout en traversant une période de doute par rapport à elle-même, elle se sent différente, et doute de ses capacités et de ses talents de rédactrice pour son blog.

Rose va faire la révélation de son homosexualité, et va découvrir les affres de l’amour.

Maali voudrait oublier Ash, qui lui a brisé le cœur, et rencontrer l’amour, mais elle va apprendre que son père est gravement malade, remettant en question toutes ses croyances.

 

Chaque épreuve que va rencontrer chacune des filles va entrer en résonance avec les autres, mais leurs joies vont aussi leur permettre de donner des instants de bonheur aux autres.

 

Au final, une année à la fois douloureuse et magique, qui va permettre à chacune des jeunes filles de mûrir et de prendre confiance en elle.

J’ai lâché avec regret ce tome 2, attendant avec impatience la suite des aventures des filles de Brick Lane, qui portent un regard lucide et positif sur la vie, montrant que l’amitié et la solidarité peuvent aider les autres à aller mieux. 

 

Et voici un beau poème présent au cœur de l'histoire qui m'a touché et que je partage : 

COURAGE
Par Sky et Léon
Quand la peur fait trembler la forêt
Reste droit comme le pin le plus haut
Au fond de toi bat un cœur pur et beau
Qu’aucune peine ne peut effleurer
Tes branches peuvent bien plier
Mais le courage te donne un tronc d’acier

Quand la peur fait trembler la vallée
Vole sur les nuages tel un vautour
Au fond de toi bat un cœur plein d’amour
Qu’aucune peine ne peut effleurer
Tes plumes peuvent bien s’emmêler
Mais le courage te donne des ailes d’acier

Quelques extraits :

Comment je suis censée savoir quoi faire de ma vie si je ne sais pas qui je suis vraiment ? Si je ne le sais jamais ?

Mais je pense qu’il y a une force d’amour au fond de chacun de nous, et dans tout l’univers.

C’est alors qu’une pensée lui vint : aussi longtemps qu’on garde son imagination, tout n’est pas perdu. Il reste toujours de l’espoir.

Notre société n’a pas besoin d’un tas d’esprits libres qui savent ce qu’ils veulent et qui savent comment l’obtenir, en suivant leur propre chemin. Notre société a besoin d’un troupeau de moutons prêts à faire aveuglément tout ce qu’on leur dit de faire. C’est à l’école primaire que ça commence. C’est là qu’on nous éduque à devenir de bons petits moutons bien conformes.

Parfois, on ne sait pas de quoi on a besoin, ce qui nous manque… jusqu’au moment où on le trouve.

beaucoup de nos peurs ne sont que des ombres

Mais j’adore ta manière de surmonter tes peurs, de ne pas les laisser te dicter tes actes.

Elle avait aussi appris que même dans les heures les plus sombres, une petite lumière brillait au bout du tunnel ; et qu’il n’était pas impossible de trouver l’amour même au cœur de la tempête.

Elle savait maintenant qu’on ne trouve pas sa véritable identité à travers celle de quelqu’un d’autre. On la trouve en soi.

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L’aube sera grandiose

Publié le par Doc Bird

« L’aube sera grandiose » d’Anne-Laure Bondoux, illustrations de Coline Peyrony, éditions Gallimard jeunesse

 

Résumé : Nine doit passer la nuit à une fête avec des amis. Mais sa mère, Titania, l’a brusquement emmenée en voiture, direction une cabane dans la forêt, à côté d’un lac. Car cette nuit est différente des autres. Titania va faire à Nine le récit de l’histoire familiale, et de ses nombreux secrets. A l’aube, rien ne sera plus pareil.

 

Mon avis : Coup de cœur pour ce roman pour grands ados, que j’ai apprécié en tant qu’adulte.

 

Nine se retrouve embarquée à bord de l’antique voiture de sa mère, direction une cabane perdue au fond des bois, à côté d’un lac.

Car suite à une nouvelle importante, Titania, la mère de Nine, décide qu’il est temps pour elle de raconter à sa fille le roman familial, loin des non dits et des mensonges, et de transmettre son héritage familial à sa fille.

Heure par heure, durant toute une nuit, le lecteur est convié à écouter le récit d’une famille dans les années 70.

 

Sans rien dévoiler du récit, qu’il faut savourer étape par étape, je peux dire qu’il y est question de belles rencontres, de joie de vivre, de tristesse, de handicap et d’amour familial.

 

Cette saga se laisse lire avec plaisir, avec des références qui font remonter à un passé pas si lointain pour certains, mais qui peuvent faire penser à la « Préhistoire » pour les jeunes : 3 chaînes de télévision, l’arrivée des CD, les cabines téléphoniques.

 

Un récit d’une enfance à la fois douce et amère, entre moments de complicité, et difficultés.

 

A l’aube, Nine connaîtra tout sur son passé familial, et elle va mettre un pied dans le monde adulte.

 

Un roman de qualité, touchant par moments, avec des moments de nostalgie. Une lecture qui permet de comprendre un peu la famille et de resserrer les liens.

 

Un extrait : 

 

Personne n’est jamais prêt à entendre la vérité. Je peux te le dire d’expérience, il n’y a pas de bon moment pour ça. Il arrive, et on n’y peut rien.

Et je vous mets en lien le billet de Manou qui m'a donné envie de lire ce titre : 

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Les optimistes meurent en premier

Publié le par Doc Bird

« Les optimistes meurent en premier » de Susin Nielsen, éditions Hélium

 

Résumé : Depuis la mort de sa petite sœur, Pétula s’est rendue la vie très compliquée : elle est devenue pessimiste pour pouvoir anticiper tous les problèmes, et a alors transformé sa vie en épreuves. Elle se lave les mains tout le temps, a peur d’attraper des microbes, de recevoir des objets sur la tête, d’être coincée dans un ascenseur… Pour l’aider, elle se rend dans un groupe, où elle va rencontrer Jacob, un adolescent avec une main bionique, qui lui aussi, cache un lourd passé…

 

Mon avis : Comme toujours avec Susin Nielsen, on se régale à la lecture de ses romans.

Avec une ironie mordante, mais avec aussi beaucoup d’amour pour ses personnages de papier, elle emmène son lecteur dans la vie d’adolescents aux vies compliquées, mais qui sont sur le chemin d’un mieux-être, même si rien ne semble gagné au départ.

 

Ici, on fait la rencontre du personnage de Pétula, qui dialogue peu avec ses parents, et se rend coupable de la mort de sa petite sœur.

Depuis, son père est toujours au boulot, sa mère s’entoure de chats, et Pétula devient une pessimiste qui veut éviter tout danger.

 

Elle se rend à une sorte d’atelier artistique de psychotérapie de groupe, où elle croise d’autres adolescents qui ont été cabossés par les difficultés de la vie.

Mais un vent d’air frais entre dans sa vie avec l’arrivée de Jacob dans le groupe.

 

Peu à peur, Pétula va se défaire de ses habitudes infernales, et va commencer à s’ouvrir aux autres, et tomber amoureuse de Jacob.

Grâce à des projets vidéos, les différents jeunes du groupe vont véritablement s’intéresser les uns aux autres, et commencer à aller (un peu) mieux.

 

Mais les optimistes ont-ils raison de voir la vie du bon côté, ou est-il plus raisonnable d’être pessimiste ? Pour le savoir, plongez-vous dans ce roman !

 

Un extrait :

 

Mais c’est la vie, je suppose. On ne peut pas la récrire. On ne peut pas défaire ce qui est fait, ni contrôler ce qui viendra ensuite. Tout ce qu’on peut faire, c’est espérer que ça se passera bien.

Publié dans Lectures-romans

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La fourmi rouge

Publié le par Doc Bird

« La fourmi rouge » d’Emilie Chazerand, éditions Sarbacane

 

Résumé : Vania Strudel a 15 ans, et pense accumuler les handicaps : un père taxidermiste, une paupière tombant sur son œil, une meilleure amie atteinte d’une maladie qui rend son odeur plutôt insupportable. Et ce n’est pas le pire ! Car son meilleur ami, Pierre-Rachid, revient de vacances en lui expliquant qu’il sort avec son ennemie jurée ! C’en est trop pour Vania qui commence à se dire que le mail qu’elle a reçu d’une personne inconnue pourrait bien lui servir de guide. Et si elle était une fourmi rouge au lieu d’être une banale fourmi noire ?

 

Mon avis : On passe un bon moment réjouissant en lisant ce roman, entre moments loufoques, passages hautement humoristiques ou caustiques, et des moments plus tristes et douloureux.

 

Vania pense qu’elle a mal démarré dans la vie : un prénom de serviette hygiénique, un nom de famille allemand ridicule, une mère disparue, un père trop original, et des catastrophes qui s’enchaînent sur son passage.

 

Mais elle reçoit un jour un mail d’un expéditeur inconnu qui la pousse dans ses retranchements, et va l’obliger à se bouger pour enfin prendre sa vie en main. Elle va alors commencer à comprendre que la vie n’offre pas toujours ce qu’on veut, mais qu’il est important de faire avec ce qu’on a.

 

Le chemin pour qu’elle comprenne ce que veut dire être une fourmi rouge sera long, semé d’embûches, de quiproquos, de colères et de non-dits.

Car Vania cache des secrets, et se complique la vie en racontant des mensonges.

Et si elle osait dire ce qu’elle pense vraiment, et arrivait à parler de ce qu’elle ressent vraiment ?

 

Un roman intéressant, qui nous emmène à la suite d’une héroïne qui cumule des difficultés, mais qui est capable de rebondir et de s’ouvrir à la vie. A lire.

 

Quelques extraits :

 

Parce que le héros n’est pas forcément celui qui se bat, triomphe et récolte gloire et lauriers. Parfois, le héros, c’est juste celui qui choisit de rester.

Certes, nous sommes tous des fourmis, vus de la lune. Mais tu peux être la rouge parmi les noires. Qu’est-ce que tu attends pour vivre ?! Plus tard, c’est maintenant. Demain, c’est tout de suite. Passe la seconde.

Je crois pas que l’important soit d’avoir le choix. L’important, c’est ce qu’on fait d’une situation qu’on n’a pas voulue.

Publié dans Lectures-romans

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Une fille de…

Publié le par Doc Bird

 

« Une fille de… » de Jo Witek, éditions Actes sud junior, collection D’une seule voix

 

Résumé : Hanna court des dizaines de kilomètres plusieurs fois par semaine. C’est le seul moment où elle se sent forte, loin du jugement des autres. Car elle est la fille d’une prostituée ukrainienne, et la vie est difficile avec le regard des gens sur elle. Alors un espoir dans sa vie lui fait décider de raconter son histoire.

 

Mon avis : Les titres de la collection « D’une seule voix » sont toujours percutants, et « Une fille de… » ne fait pas exception.

 

La plume de Jo Witek rend bien la douleur de Hanna, ainsi que sa rage et sa volonté de pouvoir mener une vie comme tout le monde.

 

Chaque chapitre est comme un coup de poing, permettant à Hanna de libérer la parole, et d’oser partager son ressenti. Car une chose a changé :  Hanna est amoureuse, et veut dire la vérité à ce garçon qu’elle aime, afin de bâtir une relation saine, sans mensonges.

 

Depuis toute petite, Hanna a compris que sa mère n’avait pas un métier comme les autres, et a ressenti la désapprobation des gens qui connaissaient le métier de sa mère.

Elle se bat pour faire reconnaître ce qu’elle pense, et montre combien les sous-entendus, comme les insultes, peuvent être source de souffrance.

Elle décrit l’engrenage infernal dans lequel sa mère est tombé, et combien elle l’admire d’avoir réussi à l’éduquer, et à lui faire mener une vie (presque) normale.

 

Une histoire forte, qui permet de mettre des mots sur les maux, et engage le lecteur à réfléchir sur son attitude, les mots qu’il peut employer. Un récit à lire à voix haute, et qui peut servir à entamer un débat, loin des idées reçues, et en comprenant ce qui peut être ressenti de l’intérieur.

 

Un passage : 

 

Je ne trouve pas de réponse, alors je pars courir.
Un instinct. Ma sauvagerie à moi.
Courir pour gagner ma dignité. Courir pour me sentir unique sur terre. Courir pour exister. Me forger un moral de championne, un corps solide, musclé, entraîné. Un corps qu’on ne piétine pas. Qu’on n’avilit pas. Qu’on ne dompte pas. Courir pour que mon corps n’appartienne qu’à moi. Que mes désirs n’appartiennent qu’à moi. Courir pour marcher librement sans me soucier du regard des autres, sans dépendre du regard des autres, et surtout pas celui des hommes. J’avais trouvé ma parade : courir, cacher ma vie privée, et étudier le plus possible sans me faire remarquer. Tel était mon salut. La seule façon de me protéger de la cruauté des gens envers les enfants de prostituées.

Et voici le lien vers l'avis de Manou, qui m'a donné envie d'emprunter ce livre à la médiathèque : 

http://www.bulledemanou.com/2018/12/une-fille-de/jo-witek.html

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Blue gold

Publié le par Doc Bird

« Blue gold » d’Elizabeth Stewart, éditions Bayard

 

Résumé : Fiona vit en Amérique. Un soir, elle envoie depuis son smartphone une photo dénudée à son petit ami. Mais cette dernière se retrouve bientôt diffusée sur les réseaux sociaux. Les conséquences pour sa réputation seront terribles.

Sylvie vit en Afrique dans un camp de réfugiés, depuis qu’elle a fui le Congo, où son père a été tué à cause du conflit autour du coltan, qui est utilisé dans la fabrication des smartphones. La vie y est très difficile, et Sylvie va devoir faire des choix : se marier ou fuir ?

Laiping vit en Chine, et arrive dans la ville de Shenzen pour devenir ouvrière dans la fabrication de smartphones. Très vite, elle va comprendre que les conditions de travail sont extrêmement difficiles et épuisantes, et qu’il ne faut pas contester.

 

Mon avis : Ce roman fait se rejoindre les voix et les destins de trois jeunes filles, qui sont toutes reliées par un objet, le smartphone : en Occident avec l’usage négatif qui peut en être fait et le harcèlement, en Afrique où des personnes sont violées et massacrées à cause des conflits autour des minerais qui entrent dans la constitution des smartphones, et en Asie, où les conditions de vie des ouvriers dans les usines de fabrication des smartphones sont esclavagistes.

 

Chaque chapitre fait alterner les voix de chacune des jeunes filles, Fiona en Amérique, Sylvie en Afrique, et Laiping en Chine. Même si elles ne se connaissent pas, ces trois jeunes filles vont voir leur destin se croiser.

L’auteur a fait le choix d’alterner les voix de chacune des jeunes filles dans chaque chapitre.

 

Le lecteur arrive facilement à s’identifier aux personnages, tellement le récit de leurs souffrances est intense.

 

Fiona découvre avec horreur le harcèlement via les réseaux sociaux, et paye chèrement sa bêtise, un peu forcée par les sollicitations de son petit ami. Elle va devoir faire preuve de force pour réussir à dépasser cette situation très compliquée. En même temps, elle va découvrir que l’entreprise de son père n’est peut-être pas pour rien dans les conflits au Congo liés au minerai du coltan.

 

Sylvie a vécu l’horreur à cause des conflits et des guerres pour le coltan, montant les populations les unes contre les autres, et mettant en avant les personnes qui sont prêtes à tout pour gagner de l’argent et avoir le pouvoir. Violée, ayant vécu le traumatisme d’avoir aussi perdu son père, elle espère un avenir meilleur peut-être au Canada, mais son frère se retrouve à travailler pour la pègre du camp, et son destin semble se refermer sur elle.

 

Laiping arrive à Shenzen pleine de la joie de pouvoir travailler dans une usine et de pouvoir envoyer de l’argent à ses parents, restés à la campagne. Mais elle va vite déchanter, car les conditions de travail sont très difficiles, les cadences infernales, et la répression terrible pour les contestataires.

 

On suit avec fièvre le destin de ces trois jeunes filles, vivant dans des mondes très différents, mais devant lutter pour pouvoir réaliser leur vie.

 

Ce roman peut permettre aux jeunes, mais aussi aux adultes de comprendre les enjeux cachés derrière la possession d’objets de consommation électroniques, et peut-être entraîner une prise de conscience pour des achats un peu plus éthiques et responsables.

 

Car comme le dit l’auteur :

 

Posez-vous la question : « La fabrication de ce produit a-t-elle causé des souffrances à qui que ce soit ?

Publié dans Lectures-romans

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