Nos cœurs tordus
« Nos cœurs tordus » de Séverine Vidal et Manu Causse, éditions Bayard jeunesse
Résumé : Lorsque Vlad fait sa rentrée au collège en ULIS, il croise dès le premier jour Lou, qui fait chavirer son cœur. Mais Lou a déjà un petit ami, et Vlad est handicapé… Son aisance et son sens de la répartie vont le mettre sous le feu des projecteurs. Et s’il réalisait un film ?
Mon avis : Il est très rare de lire des romans jeunesse qui parlent des élèves d’ULIS (Unité Locale d’Inclusion Scolaire). J’avais déjà lu « Le big big boss » sur ce thème, mais qui était parfois en réel décalage avec e qui est vécu au quotidien.
Ici, l’ambiance est plus réaliste, mettant l’accent sur des élèves majoritairement handicapés physiques, qui sont suivis et aidés par des AVS dans leurs cours, et sont regroupés pour quelques heures en ULIS.
Il existe d’autres types d’ULIS, où le handicap et peut-être moins visible, mais tout aussi présent (troubles cognitifs, dyslexies très fortes…).
Dans ce roman, l’ULIS ouvre dans un collège, et certains ont des préjugés, notamment des adultes (comme cela arrive hélas encore trop souvent).
Vlad et Mathilde, l’un tout tremblant avec sa canne, l’autre assise en fauteuil roulant, font leur rentrée en ULIS, et vivent tous deux leur handicap de manière différente.
Vlad décide de mettre en avant un masque de dérision sur son visage, et fait preuve de beaucoup d’humour, tandis que Mathilde se renferme sur elle-même et affiche un air renfrogné.
Tous deux vont suivre des chemins différents, Vlad, dans le tournage d’un film, et Mathilde dans le théâtre, mais finalement, ils vont avoir tous le deux le sentiment de s’accomplir et de pouvoir vivre leur vie comme tous les autres, surtout en amour.
Mais cela ne se fera pas facilement, Vlad est amoureux de Lou, qui sort déjà avec Morgan, et Mathilde doute de pouvoir séduire qui que ce soit, car elle est en fauteuil.
Chacun va passer par des moments très difficiles, mais aura la force de s’en sortir.
Le récit alterne les points de vue de plusieurs personnages, sur toute une année scolaire : Vlad, Mathilde, mais aussi Flachard, le principal-adjoint désabusé, ou encore Saïd, qui va devenir le meilleur ami de Vlad, et donner le meilleur de lui-même, alors qu’il avait l’étiquette de fauteur de troubles.
Tous vont se retrouver à tourner le film de Vlad, pour participer à un concours de court-métrage.
On voit évoluer psychologiquement les personnages de mois en mois, entre les épreuves douloureuses, et les moments de joie.
Une belle chronique d’une année, qui montre qu’être handicapé n’empêche pas de vivre, même s’il faut faire plus d’efforts pour réussir. In fine, ce roman démontre que la différence est une richesse, et qu’il est intéressant de partager notre diversité.
A lire et à faire lire partout, qu’on ait des élèves d’ULIS ou pas dans son établissement.