Ma vie de monstre

Publié le par Doc Bird

« Ma vie de monstre » d’Anne Pouget, éditions Scrinéo

 

Résumé : Tognina vit à la cour de Catherine de Médicis, montrée comme curiosité aux visiteurs, à cause de son corps entièrement recouvert de poils, comme son père, et une sœur et un frère. Elle aimerait pouvoir ressembler aux autres, avoir le droit d’être aimée, ne pas passer pour un monstre. Voici le récit de son histoire.

 

Mon avis : Je ne connaissais pas le tableau de Tognina, exposé au château de Blois, et ne savais pas qu’il avait servi de source d’inspiration pour le conte « La Belle et la Bête ».

La Belle, c’est Catherine, la mère de Tognina, et la Bête, c’est Pierre, son père, dont le corps est entièrement couvert de poils. Tognina, ainsi qu’une de ses sœurs et un de ses frères, vont être affectés de la même maladie que leur père.

A l’époque, cette maladie était loin d’être connue, et encore moins soignée. Tognina va être considérée au mieux comme une curiosité qu’on expose, au pire comme un monstre, et non comme un humain.

 

Malgré tout, elle passe une enfance plutôt heureuse à la cour de Catherine de Médicis, entourée de l’amour de sa famille, et devant se présenter aux invités quand le demandait Catherine de Médicis.

 

Mais Tognina souffre de sa différence physique, du regard et du jugement des autres. Elle souhaiterait être comme tout le monde, et en secret, elle est amoureuse d’un jeune sonneur de cloches.

 

L’auteur précise à la fin quelle est la part de fiction et quelle est la part de réalité historique dans l’histoire de Tognina, dont beaucoup de pans restent obscurs.

Dans un monde où les guerres de religions sont encore présentes, et où la différence est rejetée (hélas, comme encore aujourd’hui), Tognina incarne la volonté de vivre comme les autres, et aspire à être considérée comme une jeune fille comme les autres.

Un beau récit sur l’adversité de la vie, qui incite à réfléchir sur la différence, la peur de l’autre parce qu’il est différent, et invite à faire preuve de bienveillance et de respect envers autrui. A lire !

 

Quelques extraits :

Mon frère, ma sœur et moi sommes considérés comme des animaux tout juste bons à agrémenter la ménagerie royale, sans que personne ne se soucie de ce que nous ressentons au fond de nos cœurs. Nous ne sommes inscrits sur aucun registre, n’avons pas été baptisés et n’aurons aucune sépulture à notre mort.

Si l’on ne peut changer une situation, ou le cours du destin, il faut s’en accommoder et faire du mieux que l’on peut pour trouver le bonheur dans notre quotidien, avec ce qui est à portée de notre main.

Chacun de nous est l’acteur de sa propre vie. Certes, il y a le destin, contre lequel nous ne pouvons rien. Mais il y a le reste ! Au lieu de tout subir les bras ballants, tu peux, par tes actions, en modifier la trajectoire, la saveur

Sa mère avait raison : on ne réalise les moments de bonheur que lorsqu’ils se sont enfuis.

Publié dans Lectures-romans

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M
Je ne connaissais pas non plus l'existence de ce tableau ni le fait qu'il avait inspiré le conte ! Tu me l'apprends ! Par contre je savais bien entendu que la présence de ces poils étaient une maladie et que les personnes atteintes étaient montrées dans les foires comme des monstres. Je ne sais pas si je le lirai un jour mais en tous les cas, c'est une belle leçon de tolérance que de la raconter et de la faire lire aux ados. Merci de nous la présenter
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D
J'étais tout comme toi ! Je savais que certains personnages étaient considérés comme des bêtes de foires à l'époque, mais je ne connaissais pas le tableau. Et j'ai trouvé ce roman vraiment intéressant pour aborder le sujet de la différence. A bientôt !
M
C'est instructif mais je ne sais pas pourquoi le sujet me rebute... ( la couverture, peut-être)
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D
C'est dommage car cette lecture en vaut vraiment la peine : cela permet de montrer que malgré les différences, chacun ressent des émotions.