« Les Mondes d’Ewilan, 3. Les tentacules du mal » de Pierre Bottero, éditions Rageot
Résumé : Ewilan et ses amis se rendent vers Valingaï, en territoire inconnu et peut-être hostile, car Ewilan sent qu’elle doit aller à la rencontre de son Destin. Mais en chemin, ils vont découvrir que Valingaï mène la guerre à un de ses voisins, et qu’une étrange Dame noire a une influence sur eux… Parviendront-ils au terme de leur mission ?
Mon avis : Ce dernier tome se termine en apothéose, mettant chacun des personnages face à ses responsabilités et ses choix.
Nos héros semblent se diriger tout droit vers un piège tendu par l’implacable Eléa, et ils y vont avec une ardeur et une loyauté sans faille. Leur chemin sera douloureux, comptant son lot de malheurs, mais ils vont avancer coûte que coûte.
Ce tome 3 est intense, et met en avant les forces opposées du bien et du mal, tout en montrant en même temps l’ambivalence de chacun, et les choix que l’on fait par rapport aux difficultés et coups portés par la vie.
On frémit avec nos héros, garde espoir, et on se dit que l’auteur nous offre une formidable leçon de vie et de courage. A lire !
Un extrait :
On a toujours le choix, Ewilan. Il suffit de faire le bon.
« L’apache aux yeux bleus » de Christel Mouchard, éditions Flammarion jeunesse
Résumé: A 11 ans, Herman est enlevé par des Apaches. Il doit apprendre à vivre dans une tribu dont il ne connaît ni le langage, ni les codes. Il va devoir s’intégrer, à force d’être courageux. Devenu un guerrier apache, il s’appelle En Da, le « garçon blanc ».
Mon avis : Ce roman est tiré d’une histoire vraie, celle d’Herman, jeune américain de 11 ans, enlevé sous les yeux de sa famille par des apaches, réussissant à s’intégrer à la tribu, et finalement retrouvant quelques années plus tard sa famille.
Le récit est d’ailleurs organisé en deux parties, l’une sur son cheminement et son apprentissage au sein de la tribu apache, l’autre sur les circonstances qui l’ont amené à retrouver sa famille.
Cette histoire est vraiment intéressante, car elle accroche le lecteur qui sait que les personnages ont existé, et car le récit du jeune Herman sur sa façon de s’adapter à sa nouvelle vie, développant de nouvelles qualités et compétences, ainsi que son amitié avec un jeune garçon et une jeune fille, permettent au lecteur de s’identifier au personnage, et de vivre de l’intérieur le périple d’Herman.
Une belle plongée au cœur de la culture apache, à un moment où les Texas rangers sillonnent le pays, et où les indiens sont de plus en plus parqués dans des réserves.
« Les Mondes d’Ewilan, 2. L’œil d’Otolep » de Pierre Bottero, éditions Rageot
Résumé : Ewilan découvre qu’une sorte de grosse pieuvre noire maléfique est en train d’envahir l’Imagination, ce qui empêche les Dessinateurs de pouvoir y entrer. Elle part alors en direction de Valingaï, où ses parents sont partis en expédition, afin de les retrouver, tout en ramenant le jeune Ilian chez lui, depuis son évasion de l’Institution.
Mon avis : Ce tome 2 monte en intensité.
Ewilan comprend qu’un immense danger plane sur Gwendalavir, car la pieuvre maléfique qui empêche l’accès à l’Imagination pour les Dessinateurs, pourrait bien être liée à Eléa qui souhaite toujours se venger. Ewilan et ses amis vont alors partir en expédition, mais vont se retrouver face à de nouveaux dangers, tandis qu’Ewilan va de plus en plus souffrir de sa blessure au ventre.
Parviendront-ils au bout de leur expédition ? Que trouveront-ils en pays étranger ? On monte en intensité dans la tension, comme dans les relations entre les personnages, tout en découvrant plus sur le monde et les relations entre êtres et endroits magiques. Et certains moments se révéleront douloureux.
« La traversée » de Jean-Christophe Tixier, éditions Rageot, collection Rageot romans
Résumé : Sam, jeune adolescent, a décidé de quitter son pays afin de se rendre en Europe. Mais la route est rude, entre les passeurs, l’attente, et l’embarquement à bord d’un bateau. Et soudain, la tempête se lève….
Mon avis: Ce roman d’actualité, qui fait écho à la bande dessinée « Migrants », met en scène Sam, jeune africain qui veut vivre en Europe un monde meilleur.
Le récit alterne entre la situation de Sam, au moment où la tempête éclate, et des retours dans ses souvenirs, avant de partir, et pendant son parcours jusqu’à la mer.
La situation est catastrophique, car la tempête fait chavirer le bateau, et les comportements humains se révèlent solidaires ou égoïstes, en fonction de la personnalité de chacun.
Le lecteur comprend ainsi que le parcours d’un migrant vers l’Europe est long, douloureux, plein de dangers, d’inconnu, et sous la menace d’une mort possible, ou d’un renvoi vers son pays d’origine. La fin ouverte permet de comprendre ce que peut ressentir chaque migrant.
Un titre intéressant pour aller au-delà des idées reçues, et lancer une réflexion avec les élèves.
« Les enquêtes d’Hermès, 1. Le mystère Dédale » de Richard Normandon, éditions Gallimard jeunesse, collection Folio junior
Résumé : Hermès, le plus rusé des dieux, découvre par hasard que Dédale, créateur du célèbre labyrinthe où a été enfermé le Minotaure, a été assassiné. Il décide alors d’enquêter pour savoir qui aurait pu vouloir sa mort.
Mon avis : Le concept de mêler mythologie et enquête policière est original, avec la découverte du meurtre du célèbre Dédale par Hermès, le dieu messager et rusé.
Ce dernier décide alors de mener l’enquête, car il admire Dédale, et se demande qui pourrait avoir voulu le tuer.
Dans son enquête, il décide d’interroger les dieux, des mortels, ou encore le roi Minos. Et ce qu’il va découvrir va lui révéler un nouveau visage de Dédale, et éclairer bien des mensonges sur la vie de ce dernier. Le lecteur n’est pas au bout de ses surprises.
L’auteur s’est amusé à jouer avec la mythologie et ses codes, pour emmener le lecteur dans une aventure riche en rebondissements. Par-contre, il faut quand même que le lecteur ait déjà une connaissance de la mythologie et de ses principaux mythes, sinon, il risque d’être perdu.
« Les Mondes d’Ewilan,1. La forêt des captifs » de Pierre Bottero, éditions Rageot
Résumé : Ewilan se retrouve enfermée dans une étrange institution qui mène des expériences sur les enfants doués de pouvoirs, tout comme elle. Qui l’a enfermée ? Et Pourquoi ? Salim, qui a assisté, impuissant, à son enlèvement, veut à tout prix la sortir de là. Y parviendra-t-il ?
Mon avis : J’avais redécouvert Ewilan avec plaisir, grâce à l’adaptation BD que j’ai beaucoup appréciée. Cela m’a donné envie de plonger dans la suite de ses aventures.
Ewilan se fait enlever à peine a-t-elle mis un pied dans notre monde, sous les yeux de Salim. Droguée, et privée de ses pouvoirs, elle ne peut rien faire pour s’échapper.
Salim suit sa piste, et découvre l’endroit où est enfermée Ewilan, l’Institution, qui semble mener de bizarres expériences sur des jeunes. Tout semble lié à Gwendalavir et Eléa Rin’ Morienval, qui avait déjà trahi son peuple...
J’ai beaucoup apprécié la suite des aventures d’Ewilan, sous la plume du regretté Pierre Bottero, qui nous emmène dans un monde merveilleux et plein de dangers à la fois.
Une fois de plus, Ewilan va faire preuve de courage, mais peut compter sur l’aide indéfectible de Salim, et de ses amis et anciens compagnons. Son calvaire va faire penser qu’elle ne redeviendra peut-être jamais comme avant, mais à force de patience et d’amour, ses blessures physiques et morales vont peu à peu se cicatriser.
Et elle va devoir faire face au sentiment de haine qui va jaillir dans son cœur, face aux abjections d’Eléa.
Cette suite est encore plus forte, et démarre directement dans l’action, mettant Ewilan face à son destin, et lui faisant rencontrer de nouveaux personnages sur sa route. A suivre…
« Bjorn le Morphir» de Thomas Lavachery, éditions L’école des loisirs, collection Médium poche
Résumé : En cet hiver 1065, la neige a décidé de s’en prendre aux hommes, et plus particulièrement à la famille de Bjorn, qui va devoir rester enfermée dans sa maison de longs mois, face aux rudes attaques de la neige. Lors de cette épreuve, Bjorn va se métamorphoser en combattant. Pourrait-il être un morphir ?
Mon avis : Ce tome est le premier d’une longue série, qui va mettre en avant le destin de Bjorn, jeune garçon de 13 ans, qui va se transformer en un vaillant et valeureux combattant, lors d’un hiver où la neige veut tuer pour emporter l’âme des hommes avec elle.
Bjorn et sa famille vont devoir lutter jour après jour contre la neige qui essaie de s’infiltrer par tous les moyens possibles, rendant fou quiconque est à son contact. Les assauts de la neige font frémir, l’acharnement de celle-ci à vouloir obtenir l’âme des hommes n’ayant d’égal que sa fureur.
C’est dans ce contexte difficile que Bjorn, jeune garçon plutôt souffreteux et chétif, va être visité dans ses rêves par un combattant au visage invisible, qui va lui permettre d’apprendre à combattre. Bjorn va alors découvrir avec stupéfaction, lors d’un combat épique contre un être de glace, qu’il pourrait bien être un morphir, un combattant très fort, alors qu’auparavant il ne l’était pas.
Ce tome permet d’introduire les années de jeunesse de Bjorn, de sa découverte de sa qualité de morphir, de ses relations avec son entourage, tout en mettant en avant le monde folklorique des Vikings, leurs croyances, et leurs rites. On découvrira aussi un monde caché, anciennement habité par des trolls.
Un roman à lire quand on aime la mythologie nordique et découvrir la naissance d’un héros.
« Victoire-Divine, 1. La loi du collège » d’Edith Kabuya, éditions Hachette
Résumé : Victoire-Divine a intégré depuis la sixième la prestigieuse école Notre-Dame des 7 Douleurs, après avoir passé un concours. Aujourd’hui, elle est en classe de troisième, et se débrouille pour rester invisible, et ne pas se mettre en avant. Car il y a une tradition dans son école : chaque année, un élève est nommé Intouchable, et subit un harcèlement de tous jusqu’à ce qu’il quitte l’établissement. Aussi, lorsqu’elle est désignée comme la nouvelle Intouchable, le monde s’effondre sous ses pieds, mais elle décide de se battre…
Mon avis : Tout d’abord merci aux éditions Hachette et à Babelio de m’avoir envoyé ce roman dans le cadre d’un Masse critique spécial littérature de jeunesse.
J’avais été attirée par le thème du harcèlement, dont la littérature jeunesse commence à s’emparer, ainsi que par la couverture montrant une héroïne déterminée, et de couleur. Et j’ai été très contente de pouvoir lire un titre qui prend en compte la diversité culturelle de nos lecteurs, avec une héroïne à laquelle ils puissent s’identifier.
J’avais assisté il y a quelques temps à un colloque sur la représentation de la diversité en littérature jeunesse, et le constat était plutôt amer, avec peu de titres avec des héros ou des héroïnes de couleur, vivant des situations telles que nos élèves pourraient les vivre.
L’histoire met en avant Victoire-Divine, une jeune fille qui semble avoir un caractère bien trempé, mais qui se doit d’être discrète dans son école, car elle a réussi à l’intégrer par concours, reçoit une bourse, et ne fait pas partie de la bande qu’elle surnomme la Monarchie, régnant sur l’établissement, et venant de familles très riches et influentes. Jusque-là, cela lui a plutôt réussi.
Elle voit bien qu’une jeune fille, Pilane, pourrait bien être la prochaine Intouchable de l’année, une victime désignée par la Monarchie comme victime de harcèlement par tous, et essaye de ne pas se faire voir avec elle, même si elles préparent un exposé ensemble.
Mais un jour, elle réagit, et s’en prend avec répartie à Ezéchiel, un garçon influent, quand il se moque de Pilane.
Cela va sceller son destin, Victoire-Divine va être nommée Intouchable, et l’enfer va s’ouvrir sous ses pieds.
A travers son journal, comme à travers des extraits de son manuel de survie à l’école, le lecteur découvre que la désignation d’un Intouchable existe depuis de nombreuses années, que cela se termine toujours par le départ de l’élève, après un temps plus ou moins long, et découvre les étapes et les mécanismes du harcèlement : ignorance de la personne, comme si elle n’existait pas, attaques verbales, attaques physiques.
Victoire-Divine pense être forte, pouvoir ignorer les autres, et continuer à réussir ses études, mais la violence des situations commence à avoir raison d’elle : expulsion de sa chambre, impossibilité de se nourrir au réfectoire, impassabilité des profs, crachats, insultes, coups… jusqu’à fois de trop, qui pourrait avoir raison d’elle.
Heureusement, on sait que Victoire-Divine va résister, car le récit est écrit sous forme de compte à rebours, avant une déclaration de guerre. Mais le lecteur sent qu’elle pourrait craquer, et ressent avec violence toutes les avanies qu’elle subit.
J’ai trouvé ce roman intéressant pour plusieurs raisons : une héroïne de couleur, le thème du harcèlement vécu de l’intérieur, celui du racisme lié à la couleur de sa peau, et le fait que Victoire-Divine va faire une force de ce que les autres considèrent comme des faiblesses, et qu’elle va être fidèle à elle-même, devenant fière de qui elle est et de ses origines.
Je lirai le tome 2 si je le trouve en médiathèque, pour savoir quelle va être la suite du destin de Victoire-Divine.
« L’incroyable voyage de M. Fogg » de Luc Blanvillain, éditions Hachette
Résumé : Nora et Simon se sont rencontrés grâce à leur professeur de français, M. Fogg, et David a découvert grâce à ce même professeur son amour des lettres. Aussi, quand ils apprennent que leur professeur est au désespoir, car sa femme l’a quitté, ils décident d’inventer un mensonge romanesque pour lui changer les idées. Les voilà alors tous partis sur les routes de France, pour un road trip plein de surprises !
Mon avis : La couverture de ce roman donne le ton : voici une histoire qui va mêler sentiments amoureux et voyage avec de nombreux chassés croisés !
Nora, Simon et David décident d’inventer un beau mensonge pour que M. Fogg ne sombre pas dans le désespoir, lui qui vit depuis 30 ans le parfait amour avec sa femme, croit au coup de foudre, et vient de se faire quitter.
Ils inventent un récit chevaleresque de jeune fille en danger pour qui David aurait eu le coup de foudre, et les voilà partis tous les quatre sur les routes de France.
Et rien ne se passe vraiment comme ils l’avaient imaginé. Ils vont tracer la route, rencontrer l’ancien amour de jeunesse de M. Fogg, éviter de justesse la noyade, vivre quelques jours dans un éco-village, chercher une « princesse » à sauver, et surtout découvrir que l’amour a plus d’un tour dans son sac, que rien n’est jamais fini, et que les sentiments se jouent de nous !
Une histoire à la fois chevaleresque et rocambolesque, qui fait réfléchir à l’amour, à la liberté dans le couple, aux émotions, à ce qu’on veut faire dans sa vie, et qui en prime transmet l’amour des belles lettres.
Un roman réjouissant qui va faire passer le lecteur à travers tout une gamme d’émotions, dans un magnifique road movie du cœur et de la vie.
« Fatal gaming » de Christian Grenier, éditions Rageot, collection Heure noire
Résumé : Le logiciel de police inventé par Logicielle met en avant des disparitions qui pourraient être liées. En enquêtant, Logicielle découvre que le point commun à tous les disparus est le jeu en ligne Fatal Game. Mais comment trouver une piste dans la nébuleuse des jeux en ligne ?
Mon avis : On retrouve un nouvel épisode des aventures de Logicielle, policière férue d’informatique et d’internet.
Dans « Fatal Gaming », elle va évoluer dans le monde des jeux en réseaux, et plus particulièrement au sein d’un jeu qui semble être le point commun entre toutes les disparitions.
Aucune trace des disparus, un immense réseau qui semble enlever des gens dans le monde entier, Logicielle a l’intuition que cela pourrait être lié au mouvement transhumaniste et au géant d’Internet, le groupe 21. Elle décide alors de faire entrer son frère hacker dans l’enquête, afin de pouvoir retrouver la trace des disparus, mais rien ne se passe comme prévu, et il semblerait qu’une autre disparition serve à brouiller les pistes…
Un roman policier intéressant, avec une enquête prenante, qui permet de voir les modèles économiques à l’oeuvre sur internet, tout en faisant réfléchir au projet de tranhumanisme, avec une espèce humaine génétiquement modifiée pour vivre plus longtemps en bonne santé.
A lire aussi bien pour l’enquête que pour les débats autour d’une humanité améliorée.
