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Petit pays

Publié le par Doc Bird

« Petit pays » de Gaël Faye, éditions Le livre de poche

Cela faisait longtemps que je ce titre était dans ma PAL et j’ai enfin pris le temps de le lire. Et j’ai été happée dès le début du récit par ce roman qui a reçu entre autres le Prix Goncourt des lycéens. D’ailleurs je fais confiance aux choix des lycéens, qui récompensent des livres que j’apprécie ensuite beaucoup !

Ce roman est en partie autobiographique, Gaël Faye étant né d’un père français et d’une mère rwandaise, et ayant vécu sa jeunesse au Burundi. Ce roman parle de la fin de l’enfance, et des moments douloureux qui mènent vers l’âge adulte, avec la disparition de l’innocence et des illusions.

Le petit Gabriel vit avec sa sœur Ana, son père français et sa mère rwandaise au Burundi. Il narre une enfance heureuse, entre les sorties et les aventures avec les copains pour aller chercher des mangues, nager dans la rivière. Une belle période de joie et d’insouciance, qui va progressivement disparaître, car le monde des adultes va changer sa vie. Au début, Gabriel ne comprend pas trop ce qui se passe, mais il semble que sa vie commence à changer le jour où ses parents se disputent, et où Gabriel comprend qu’ils vont se séparer. Mais ce n’est que le commencement…

Peu à peu, il va entrevoir que la politique et les élections vont mettre le chaos aussi bien au Rwanda qu’au Burundi, et il va vivre de l’intérieur la terrible guerre civile entre les Hutus et les Tutsis. Plus rien ne sera jamais comme avant, et Gabriel va devoir grandir trop vite et brutalement, marqué à jamais par les événements terribles qu’il va vivre.

Un roman qui montre l’importance de connaître ses racines, mais aussi la terrible douleur de devoir les quitter, de voir tout son monde voler en éclats, sa famille disparaître, et se retrouver seul à devoir gérer sa vie. Un roman fort, intense et douloureux, mais nécessaire pour vivre de l’intérieur cette terrible guerre civile et ces nombreux massacres.

Quelques extraits :

Plus tard, quand je serai grand, je veux être mécanicien pour ne jamais être en panne dans la vie. Il faut savoir réparer les choses quand elles ne fonctionnent plus. 

 Bien sûr, un livre peut te changer ! Et même changer ta vie. Comme un coup de foudre. Et on ne peut pas savoir quand la rencontre aura lieu. Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis.

L’avis de Manou :

L’avis de Paroles : 

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L’Âme du monde

Publié le par Doc Bird

« L’Âme du monde » de Frédéric Lenoir, éditions Pocket

 

Quand j’ai croisé la couverture de « L’Âme du monde », je n’ai pas hésité un seul instant, me rappelant que Manou en avait fait l’éloge et curieuse d’en savoir plus. 

Frédéric Lenoir, qui est philosophe et historien des religions, offre au lecteur un beau cadeau, proposant de garder l’essentiel des sagesses des différentes cultures et religions, afin de transmettre des concepts, idées et conseils qui permettent de mener une vie pleine de sens, connecté à l’univers qui nous entoure.

Il prétexte une rencontre entre différents sages du monde, qui doivent transmettre la quintessence de leur savoir à deux jeunes adolescents, dans un contexte de fin du monde possible, pour transmettre ce qu’il appelle « les 7 clés de sagesse » qui permettent de vivre une vie meilleure et porteuse de sens et de réflexion sur soi-même. C’est l’occasion de partir à la rencontre de différentes sagesses, qui ne sont pas explicitement nommées, afin d’en garder l’essentiel à transmettre. On croise alors les sagesses et religions juives, chamaniques, catholiques, hindoues, chinoises, musulmanes, bouddhistes, et la philosophie grecque.

Les sages réunis dans le monastère de Toulanka, au Tibet, vont comprendre qu’ils ont été réunis pour enseigner à deux adolescents l’essentiel de leur savoir et de leur sagesse, afin que ces derniers puissent les transmettre au monde entier, car le chaos pourrait arriver dans le monde. Ils décident d’enlever toute référence religieuse, et de réfléchir à ce qu’il est essentiel de transmettre, par le biais d’histoires, de cours de réflexion, ou de citations. Chaque jour est consacré à un « cours », afin de laisser aux adolescents le temps d’assimiler tout ce qu’ils ont appris.

Le lecteur découvre alors des préceptes pour guider sa vie : la découverte du sens de la vie, comment faire vivre en harmonie corps, émotions et âme, apprendre ce qu’est vraiment la liberté, ouvrir son cœur au véritable amour, cultiver des qualités pour une vie meilleure, apprendre à vivre l’instant présent, accepter que tout change et que le regard qu’on porte sur les événements peut tout changer, comprendre que le bonheur ne dépend pas d’éléments extérieurs mais de nous-même.

Un écrit que j’ai lu avec plaisir, retrouvant des histoires ou des contes connus (comme l’attelage pour gouverner da vie, la description de l’éléphant par des aveugles), et j’ai trouvé que cet ouvrage renferme l’essentiel de ce qu’il faut savoir pour mieux vivre, libre ensuite au lecteur d’approfondir ensuite ce qu’il a appris, et surtout à commencer à mettre en pratique, pour construire un monde meilleur et plus respectueux de la planète.

Un beau guide de vie que je conseille vivement !

Publié dans Lecture-adultes

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L’évangile des anguilles

Publié le par Doc Bird

« L’évangile des anguilles » de Patrik Svensson, éditions du Seuil

J’ai reçu ce roman en avant-première sur proposition de Babelio que je remercie, ainsi que les éditions du Seuil. D’ailleurs je parle de roman, mais on pourrait aussi bien parler d’essai philosophique aussi bien sur l’anguille que sur la vie et la mort.

Patrik Svensson est un auteur suédois qui écrit avec ce titre son premier livre, et celui-ci est très original. S’appuyant à la fois sur son histoire personnelle et familiale, notamment avec le récit de pêches à l’anguille avec son père, et sur des recherches scientifiques poussées (d’ailleurs il y a une bibliographie à la fin), ce récit alterne des chapitres personnels, et d’autres plus longs, à la recherche de l’énigme scientifique de l’anguille, qui glisse entre les mains de quiconque tente de percer son mystère.

Et sur un sujet qui n’a pas l’air si palpitant au premier abord, je me suis retrouvée happée par surprise dans ce récit. Car l’auteur a réussi à m’hameçonner habilement, en racontant les mystères de l’anguille, auxquels l’homme essaye de trouver des réponses concrètes et scientifiques depuis Aristote, mais qui se heurte à un animal tellement secret qu’on sait peu de choses sur lui, même si on progresse peu à peu avec les moyens modernes.

C’est ainsi que j’ai appris que ce poisson ( car c’en est bien un, malgré son allure de serpent), naîtrait dans la mer des Sargasses sous forme de petite feuille larvaire, puis suit les courants marins, se transforme en alevin, et arrive dans les rivières d’eau douce où il devient une anguille de couleur jaune, vit sa vie d’anguille et un jour, poussé par on ne sait quel instinct, se transforme en anguille argentée, développe des organes sexuels et repart vers la mer des Sargasses se reproduire et mourir.

Enfin bon, tout cela reste encore un peu théorique, car toutes les preuves ne sont pas là. Par exemple, on n’a jamais vu d’anguille se reproduire, il a fallu des siècles avant de découvrir des anguilles avec des organes reproducteurs, et on n’a jamais vu d’anguille morte dans les Sargasses.

Et ces mystères nuisent aussi à cet animal de légende, qui pourrait rapidement disparaître de la surface du globe, à cause de l’action humaine, alors qu’il est apparu sur terre bien avant l’homme.

Ce roman fourmille d’informations sur l’anguille, son mode de vie, les légendes qui l’entourent, la passion des hommes sur ses mystères (même Freud, avant d’être le célèbre psychanalyste qu’on connaît, s’est penché sur le mystère de l’anguille et n’a rien trouvé), la volonté de quelques uns à passer des années pour en savoir plus sur elle. Et en même temps, c’est aussi l’occasion pour l’auteur de renouer avec ses origines, ses parties de pêche à l’anguille avec son père, et de réfléchir à des questions philosophiques et métaphysiques liées à cet animal nimbé de mystère, de réfléchir sur ses racines pour savoir où l’on va, sur les croyances et la foi, sur la vie, ses transformations, la mort.

Et la couverture est très réussie, avec le bleu de la mer ou de la rivière, la barque où se trouvent père et fils, et l’onde de l’eau qui fait penser à des anguilles, mystérieuses et cachées.

Un titre original que je conseille, qui a d’ailleurs été lauréat du prix August, équivalent du prix Goncourt en Suède.

 

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L’instant mantra

Publié le par Doc Bird

« L’instant mantra » de Sylvain Martin, éditions Indigraphe

J’ai reçu rapidement dans ma boîte aux lettres ce roman, après avoir été contactée par Babelio pour ce Masse critique spécial.

« L’instant mantra » est un premier roman, et est édité par une maison d’édition que je ne connaissais pas du tout, les éditions Indigraphe. J’ai bien aimé leur explication sur le choix de leur nom, mais aussi de leur logo, et sur les valeurs qu’ils souhaitent transmettre à travers les livres qu’ils publient.

Parlons maintenant du roman proprement dit. Il raconte l’histoire de Baptiste, quadragénaire qui souhaite vivre une belle histoire d’amour, depuis son divorce. Sa rencontre à l’aéroport avec la belle Mélissa lui laisse espoir, et en même temps, il reçoit chez lui une lettre parfumée, sans timbre, ni expéditeur, qui contient un mantra, un acronyme et des questions. Il s’interroge sur la femme qui a pu lui expédier cette lettre, pensant que ce pourrait être Mélissa. Ce sera pour lui l’occasion de s’interroger sur lui-même, ses aspirations, et d’apprendre à écouter son cœur.

Ce roman d’apprentissage va emmener Baptiste sur le chemin vers lui-même, à travers différentes étapes, pour apprendre à vivre selon son cœur, dans l’instant présent, éprouver de la gratitude, découvrir l’intention juste.

L’idée de faire faire à Baptiste un parcours philosophique et personnel sous forme de roman est originale, mais j’ai trouvé que l’ensemble manquait par moments de fluidité, avec le choix par l’auteur de mots rares, qui ont dénoté dans l’univers de fiction, alors qu’ils auraient été plus adaptés dans un livre de développement personnel. Le choix de mots ciselés m’a gêné, apportant un ton parfois artificiel là où j’attendais de la simplicité. Il est en effet difficile de trouver le juste équilibre entre fiction et apport de réflexion philosophique, et j’aurais par moments préféré que l’auteur choisisse entre l’un et l’autre.

Certains moments m’ont paru artificiels et un peu trop clichés, notamment lors des scènes d’amour entre Baptiste et Mélissa, ou lors des échanges de SMS.

Il a manqué l’étincelle qui aurait pu m’emporter.

Mais je trouve que le chemin suivi par Baptiste donne envie à chacun de s’interroger par rapport aux différents mantras reçus, et de se lancer à son tour dans le voyage d’exploration à l’intérieur de soi, pour apprendre à se connaître, apprécier les joies de la vie.

Un extrait :

 

 Qu’est-ce que je m’apprête à faire ou à dire ? Suis-je en train d’agir ou de parler par habitude ? Mon intention est-elle inspirée par la bonté, la compassion, l’amour et le souhait de bonheur tant pour les autres que pour moi ? 

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Publié le par Doc Bird

« Toute la lumière que nous ne pouvons voir » d’Anthony Doerr, éditions Le livre de poche

Résumé : Deux destins vont se croiser en août 44 à Saint-Malo, celui de Marie-Laure, jeune fille aveugle réfugiée dans la ville, et celui de Werner, soldat allemand qui travaille sur les transmissions radios. Ce roman va raconter leur histoire jusqu’à cette date.

Mon avis : Coup de cœur pour ce roman, qui a reçu le prix Pulitzer 2015, et également choix des libraires 2017.

Le récit fait s’entrecroiser l’histoire de la jeunesse de Marie-Laure, qui vit à Paris, et dont le père travaille au Muséum d’histoire naturelle, et de Werner, jeune orphelin allemand qui vit avec sa sœur près des mines où leur père est mort, et qui montre beaucoup de curiosité et de dextérité dans le domaine de l’électricité et des circuits. Dès le début de l’histoire, on se doute que leurs destins vont se croiser dans la ville de Saint-Malo, en août 44, où ils vont se retrouver, et d’ailleurs des liens infimes vont les relier progressivement, notamment à travers la radio.

Marie-Laure devient aveugle très jeune, mais se bat malgré son handicap pour mener une vie la plus autonome possible, avec l’aide et l’amour de son père. Son travail dans le Muséum d’histoire naturelle de Paris va lui permettre d’entrer en contact avec le monde des fossiles, des oiseaux empaillés, des pierres rares, et sa rencontre avec les livres en braille de Jules Verne va lui permettre de s’évader vers des mondes sous-marins inconnus. Mais la guerre éclate, et Marie-Laure doit fuir Paris avec son père sur les routes de l’Exode, direction Saint-Malo, où vit un grand-oncle qui pourrait les héberger.

Werner vit à l’orphelinat des enfants de mineurs avec sa sœur Jutta. Il sait que son destin est tout tracé, mineur comme son père. Mais tout va changer quand il va être repéré par de hauts dignitaires nazis pour ses capacités à réparer des radios, et il va intégrer une école nazie qui forme de futurs soldats. Il va alors perdre son innocence.

L’auteur entremêle à la fois les récits de leurs jeunesses, et fait aussi des va et vient entre les années 30 et août 44, où on comprend que Marie-Laure et Werner pourraient peut-être se croiser. Avec des mots justes, sans misérabilisme, Anthony Doerr dresse le portrait d’une époque complexe, où chacun n’est pas forcément celui qu’il semble, avec les privations, la délation, mais aussi la résistance et la solidarité.

Et malgré la tristesse des événements, on en ressort avec l’espoir, l’impression que la noirceur des hommes ne peut pas effacer toute la lumière du monde, et avec le sentiment que les hommes sont bien peu de choses par rapport au temps et à l’immensité du monde. Et le roman monte également en intensité au fur et à mesure de l’avancée du récit, avec l’impression que nos héros sont comme des funambules sur un fil au-dessus de l’abîme. Et vous y rencontrerez aussi l’Océan de Flammes, qui a aussi peut-être son rôle à jouer, et qui est l’objet de la convoitise des hommes. Si vous en souhaitez en savoir plus, il ne vous reste plus qu’à vous plonger dans ce roman.

Un extrait 

notre atmosphère est une bibliothèque recueillant toutes les vies qui ont jamais été vécues, toutes les phrases jamais prononcées, les mots jamais transmis.

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Les Nouvelles Aventures du fäkir au pays d’Ikea 

Publié le par Doc Bird

« Les Nouvelles Aventures du fäkir au pays d’Ikea » de Romain Puértolas, éditions Le Dilettante

J’ai craqué quand j’ai vu dans les rayons de la médiathèque la suite des aventures de notre savoureux fakir Ajah. Car avec cette couverture ressemblant à un pull suédois, on se doute bien qu’Ajah ne va pas vivre en tout repos !

Et c’est en effet le cas, sauf au début, quand Ajah découvre et comprend avec stupeur qu’il s’est embourgeoisé depuis l’écriture et le succès de son livre. La preuve, son frigo est bourré d’Actimels ! Et c’est son éditeur qui va lui mettre un bon coup de pied au derrière, et le forcer à sortir de son confort léthargique.

Il comprend alors qu’il a renié les principes d’humilité qu’il avait acquis, et en réfléchissant à ses aventures précédentes pour la recherche d’un lit à clous, il découvre que ce modèle ne se fait plus chez Ikéa. Il décide alors de rencontrer le patron d’Ikéa pour qu’il relance la production, direction la Suède ! Et c’est le début d’aventures incroyables qui vont le faire se confronter à d’anciens démons de son passé, enfin surtout un !

Car le hasard va lui permettre de remettre à plat son passé d’enfant apprenti fakir. Les chapitres vont alors alterner entre aventures en Suède et tranches de vie de son passé difficile d’apprenti.

Comme dans le tome précédent, l’auteur s’amuse et jubile, et cela se voit dans son écriture, avec un mélange d’humour (avec les jeux de mots sur les noms propres, les clichés et autres idées reçues), les situations improbables, et des épisodes et réflexions qui permettent de réfléchir sur notre société, tout en montrant les ravages du passé sur la personne que nous devenons.

Laissez-vous embarquer à travers de nouvelles péripéties dans ce roman qui fait passer un bon moment !

Quelques extraits :

La maison de Sihringh était à son image. Vieille et abîmée à l’extérieur. D’une grande beauté et lumineuse à l’intérieur.

Il ne faut jamais renier ce que l’on est. La différence est une force. 

S’accepter aux yeux des autres, c’était s’accepter soi-même.

Même si l’on craint, si l’on a peur pour nos biens, peur de tout perdre, de faire confiance au moins une fois dans sa vie.

Publié dans Lecture-adultes

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L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa

Publié le par Doc Bird

« L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa » de Romain Puértolas, éditions Le Dilettante 

Prenez un indien sortant de son avion et arrivant sur le sol français pour acheter un meuble Ikéa, un chauffeur de taxi gitan qui déteste être trompé par son client, une montgolfière, des migrants, une femme à la recherche de l’amour, une actrice française en voyage pour un festival de cinéma, mélangez fortement et vous obtiendrez un récit feel good et déjanté qui va vous emmener à travers le monde, de la France à la Lybie.

Tout paraît incroyable, mais le récit se tient, d’aventures en quiproquos, avec un personnage principal, Ajatashatru, qui va vivre de rocambolesques aventures qui vont le faire mûrir, car il va avoir différentes révélations, et comprendre qu’il doit changer de vie et faire le bien autour de lui.

Le style de l’auteur est bourré d’humour, avec les différentes façons de prononcer le nom d’Aja et d’autres personnages, ou des réflexions décalées. L’ensemble est très plaisant à lire pour passer un bon moment et se mettre à croire aux heureux hasards et aux coups de chance. Entre récit initiatique et roman feel good, je vous conseille ce titre si vous avez envie d’une lecture détente (mais pas que).

Un extrait : 

Comme quoi, la vie tenait à peu de chose et les endroits les plus banals étaient parfois le début d’excitantes aventures.

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T’en souviens-tu, mon Anaïs ?

Publié le par Doc Bird

« T’en souviens-tu, mon Anaïs ? et autres nouvelles » de Michel Bussy, éditions Pocket

Michel Bussi est un auteur que j’apprécie beaucoup, car il me plonge dans des récits dont les mailles se resserrent, et pourtant, à la fin, je suis toujours aussi surprise par la chute. Ici, voici quatre nouvelles qui se passent au bord de la mer, et dont la fin est toujours surprenante et inédite.

Dans « T’en souviens-tu, mon Anaïs ? », une jeune femme et sa fille arrivent dans un petit village normand pour changer de vie. Mais la mère se sent surveillée chez elle, sa vie commence à tourner au cauchemar, et elle se demande quel lien cela pourrait-il avoir avec la venue de la célèbre actrice Anaïs Aubert deux siècles auparavant.

« L’armoire normande » raconte le séjour d’un couple dans une vieille bâtisse normande, en compagnie de leur hôte, qu’ils commencent à soupçonner d’avoir tué sa femme avant leur arrivée.

Dans la troisième nouvelle, un écrivain de nouvelles policières se rend dans un vide-grenier avec sa femme, et enquête sur une mystérieuse vendeuse qui vend des objets qu’il pense appartenir à ses enfants quand ils étaient petits.

Avec « Une fugue au paradis », rendez-vous à la Réunion avec la découverte du corps poignardé d’un jeune homme dans la mer.

Ces quatre nouvelles ont pour point commun de se passer sur les côtes, et de mener son lecteur dans une histoire où les doutes arrivent vite, et où de nombreux indices sont semés comme des petits cailloux pour essayer de retrouver son chemin dans l’intrigue.

Mais l’auteur nous emmène où il veut, et la fin est toujours surprenante.

J’ai bien aimé ces nouvelles, moins que les romans, car elle se sont révélées un peu trop courtes, mais c’est un recueil à conseiller si on veut entrer dans l’univers de l’auteur, et se laisser promener tout au long du récit par lui.

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N’éteins pas la lumière

Publié le par Doc Bird

« N’éteins pas la lumière » de Bernard Minier, éditions XO

 

La chronique de Manou m’avait suffisamment glacée pour avoir envie de lire à mon tour ce roman policier. Aussi, quand je l’ai vu à la médiathèque, je n’ai pas hésité à l’emprunter.

Même si je n’ai pas lu les deux tomes précédents « Glacé » et « Le cercle » qui mettent en avant un héros récurrent, le commandant Servaz, j’ai réussi à me mettre rapidement dans l’histoire. Il faut dire aussi que cet opus est angoissant à souhait.

 

Christine Steinmeyer reçoit le soir de Noël une lettre sur un suicide qu’elle ne peut pas empêcher. Elle pense immédiatement qu’il s’agit d’une erreur, et que cette lettre était bien sûr destinée à quelqu’un d’autre. Mais au fond d’elle-même, elle se demande si cette lettre ne lui était pas destinée. Mais qui pourrait lui avoir envoyée ? Et qui est cette personne qu’elle aurait laissée mourir ? Elle décide de ne plus y penser, mais dans les jours et les semaines qui viennent, elle va avoir l’impression que quelqu’un l’observe, est rentré chez elle, elle découvre des messages haineux envoyés depuis son ordinateur.

Progressivement, Christine se sent prise au cœur d’une toile d’araignée, seule et sans personne pour l’aider, car elle est de plus en plus isolée.

Le commandant Servaz, en repos dans une maison spéciale suite à sa dépression, reçoit un jour par la poste la clé d’une chambre d’hôtel, dans laquelle une artiste photographe s’est donnée la mort un an plus tôt. Qui est ce mystérieux informateur ? Pourquoi souhaite-t-il que l’enquête soit rouverte ?

 

J’ai dévoré ce roman angoissant rapidement, engluée comme Christine dans les interrogations, me demandant ce que je ferais si je me retrouvais à sa place, devenant de plus en plus seule, isolée de tous ses amis, et manipulée pour se suicider.

L’angoisse monte crescendo, et on a l’impression de ne plus rien maîtriser, et les révélations seront d’autant plus fracassantes. L’enquête de Servaz va bien sûr croiser le chemin de Christine, mais il y a beaucoup de faux semblants et de fausses pistes qui embrouillent rapidement le lecteur.

 

Un thriller bien mené, qui montre la force et la perversion de la manipulation mentale, emmenant dans les profondeurs sombres de l’âme humaine.

 

La chronique de Manou : 

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La Part de l’autre

Publié le par Doc Bird

« La Part de l’autre » d’Eric-Emmanuel Schmitt, éditions Le livre de poche 

 

Résumé : Quel aurait été le destin d’Hitler s’il avait été reçu à l’Ecole des Beaux-Arts de Vienne ? Comment le monde aurait-il évolué ?

 

Mon avis : Le présupposé de ce roman est intéressant. Que serait devenu Hitler s’il avait pu intégrer l’Ecole d’art en 1908 ? Serait-il devenu l’être que tout le monde connaît, ou aurait-il pu évoluer différemment ?

Je m’attendais donc à lire uniquement une uchronie sur Hitler, mais en fait l’auteur a eu l’idée géniale de mettre en parallèle le destin d’Adolf H., qui réussit à entrer dans les Beaux-Arts, et celui d’Hitler, tel qu’on le connaît. Cela permet au lecteur de voir comment deux destins qui démarrent de la même façon vont progressivement s’éloigner l’un de l’autre, et avoir des destins et des réflexions totalement différents.

 

D’un côté, Adolf H., qui comprend qu’il est plutôt médiocre en peinture, mais décide de faire des efforts pour devenir artiste, qui va résoudre ses problèmes d’inconscient et de sexualité liés à des traumatismes de son enfance et de son adolescence, va faire la guerre et en comprendre l’absurdité, découvrir l’amitié, l’amour…

 

De l’autre, Hitler, qui va mener de jeunes années misérables, mais croire être un génie incompris n’ayant aucun besoin de faire des efforts pour progresser, qui ne résoudra pas ses problèmes psychologiques, qui va être exalté par la guerre, et croire qu’il est un élu protégé du destin, qui va aussi devenir antisémite suite au traumatisme de la guerre perdue, et va s’accomplir dans la haine, découvrant un don d’éloquence lié à celle-ci, et qui va mener l’Allemagne et l’Europe dans le chaos. 

 

J’ai mis du temps à lire ce roman, autant à cause du sujet que par certains épisodes difficiles, notamment la partie sur la Première Guerre mondiale, dont certains moments sont difficiles, voire insoutenables.

Au début, Adolf H. et Hitler partent de la même enfance, mais progressivement, chacun va s’éloigner de l’autre, Adolf H. choisissant la vie, et travaillant sur lui-même, Hitler sombrant peu à peu dans la mégalomanie et la folie. 

J’ai appris en même temps plein d’informations sur la vie d’Hitler, parfois très étonnantes, grâce à l’énorme travail de documentation d’Eric-Emmanuel Schmitt, notamment le fait qu’Hitler n’était absolument pas antisémite au début, ou ses relations compliquées avec les femmes, et ses problèmes non résolus au sujet de la sexualité.

J’ai frémi en lisant comment un homme ordinaire a pu devenir Hitler, comment des événements, et surtout les réflexions et choix de vie ont pu en faire un dictateur.

Cela permet de se dire que chacun, quels que soient les événements, est responsable de sa vie et de la route qu’il choisit de tracer et de suivre.

 

En fin d’ouvrage, grâce à la postface, on comprend que l’auteur a eu le besoin d’écrire ce roman, tout en passant par des phases difficiles et éprouvantes : rejet des autres lui demandant pourquoi il rendait Hitler humain, écriture difficile des derniers années d’Hitler, libération à la fin de l'écriture.

 

Ce roman choc est indispensable à lire, car il permet de montrer qu’Hitler, avant de devenir le dictateur pris de folie que nous connaissons, était avant tout un homme, ni bon ni mauvais, avec ses qualités et ses défauts, qui a pris des chemins de vie qui ont forgé son destin.

Un ouvrage qui fait intensément réfléchir, et qui au lieu d’ériger Hitler comme un monstre à part, explique que ce monstre fait partie de l’humanité, de chaque homme, et qu’il appartient à chacun de le nourrir ou de le laisser mourir de faim. 

 

Quelques extraits :

Aujourd’hui, il était enfin devenu l’homme qu’il pensait être. La haine lui avait donné le don de l’éloquence.

Hitler avait aussi compris quelque chose qu’il ne dirait jamais à personne : il ne s’adressait qu’aux sentiments négatifs des foules. Il réveillait leur colère, leur haine, leur rancœur, leurs déceptions, leurs humiliations. C’était facile, il les trouvait d’abord en lui. Les gens l’idolâtraient parce qu’ils n’avaient pas repéré qu’il s’agissait seulement de la face noire du coeur.

Hitler, lui, n’avait pas peur de la guerre, n’avait pas peur de son peuple, et ne voulait plaire à personne. Qu’est-ce que le pouvoir absolu ? Faire peur à tout le monde et n’avoir peur de rien.

Un homme est fait de choix et de circonstances. Personne n’a de pouvoir sur les circonstances, mais chacun en a sur ses choix.

Comprendre que le monstre n’est pas un être différent de lui, hors de l’humanité, mais un être comme lui qui prend des décisions différentes.

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