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 The End

Publié le par Doc Bird

« The End » de Zep, éditions Rue de Sèvres

Résumé : Théodore arrive dans une équipe scientifique qui étudie les arbres et fait des relevés des substances qu’ils dégagent, afin de mieux les connaître, et d’en savoir plus sur l’histoire de la planète. Les relevés deviennent inhabituels, et Théodore remarque que de nombreux champignons poussent aux pieds des arbres. Que se passe-t-il ?

Mon avis : Voici une BD futuriste qui montre comment la planète peut réagir pour se sauvegarder des hommes.

Dans une époque pas si loin que ça que la nôtre, qui pourrait être demain, des hommes meurent subitement dans une région du monde, sans qu’aucun scientifique parvienne à en expliquer la cause.

En Suède, Théodore rejoint une équipe de scientifiques qui étudie les arbres, sous l’égide du professeur Frawley, un homme passionné par les arbres, et qui pense que les feuilles des arbres contiennent dans leur ADN l’histoire de la planète. Il a pu le prouver grâce à une feuille préhistorique retrouvée congelée. Mais la communauté scientifique s’est moquée de lui, et il a depuis perdu toute crédibilité. Cela ne l’empêche pas de poursuivre ses recherches, persuadé que tout est écrit dans les feuilles, mais que les arbres cachent volontairement les informations qu’elles contiennent, se méfiant des hommes.

Théodore remarque lui aussi des événements étranges, comme les animaux qui se rapprochent des hommes et semblent ne plus les craindre, ou  de mystérieux champignons qui prolifèrent aux pieds des arbres. Il pense que l’entreprise locale a peut-être répandu des produits chimiques dans la nature…

Mais il est loin de se douter que les arbres les observent, et dans leur communication entre eux, ont décidé de prendre une décision radicale pour l’avenir de l’humanité.

Après avoir lu cette BD, vous ne regarderez plus la nature et les arbres avec le même œil, et certains prendront conscience que la nature est fragile, et que les activités humaines pourraient mener la planète à sa perte. Une BD qui nous renvoie à notre relation à la terre, et à notre responsabilité vis-à-vis d’elle.

A lire pour agir avant qu’il ne soit trop tard pour tout le monde…

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Les vieux fourneaux, 5. Bons pour l’asile

Publié le par Doc Bird

 

« Les vieux fourneaux, 5. Bons pour l’asile », scénario de Wilfrid Lupano, dessin de Paul Cauuet, couleurs de Jérôme Maffre, éditions Dargaud

Résumé : Pierrot, en se faisant arrêter lors d’une manifestation, va découvrir une femme policière qui se rappelle de lui, Mimile va découvrir ce qui se passe sur l’île de Nauru par rapport aux migrants, Antoine va devoir apprendre à cohabiter avec son fils, tandis que Sophie va essayer de retrouver les parents du père de sa fille.

Mon avis : Nos trois vieux amis vont être secoués dans ce tome 5 !

Pierrot va découvrir qu’une jeune fille qu’il aidait dans la cité est devenue flic, chose impensable pour lui, le révolutionnaire permanent !

Mimile veut juste aller assister à un match de rugby de l’Australie, mais il va découvrir avec stupeur que l’île de Nauru chère à son cœur est devenue un lieu de rétention de migrants. Il va alors passer à l’action !

Et Sophie va faire bouger les lignes dans sa famille : elle va forcer son grand-père et son père à cohabiter et à s’occuper de Juliette, en faisant appel à la ruse, et elle va aussi partir à la recherche des parents du père de Juliette.

Ce tome 5 va donc être mouvementé ! Je crois que ce tome est d’ailleurs mon préféré, les répliques fusent avec allégresse, et l’histoire permet aux lecteurs de réfléchir à leur engagement citoyen, notamment sur le thème des migrants. Nos trois vieux fourneaux auront encore et toujours à se battre dans la société, et leurs convictions sont toujours aussi fortes et défendues via des moyens inédits et des idées choc !

Quelques extraits :

Donc, ce ne sont pas les étrangers qui font peur, ce sont les étrangers pauvres.

 C’est même peut-être ça, la France. On se trouve glorieux dans la défaite, ce qui nous rend quasi invincibles.

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Les vieux fourneaux, 4. La magicienne 

Publié le par Doc Bird

« Les vieux fourneaux, 4. La magicienne », scénario de Wilfrid Lupano, dessin et couleurs de Paul Cauuet, éditions Dargaud

Résumé : L’entreprise Garan-Servier va pouvoir s’agrandir, car Berthe a enfin vendu ses champs, et des emplois vont pouvoir être créés. Mais une sauterelle protégée par la loi habite uniquement à cet endroit, et une ZAD s’installe pour empêcher les travaux d’agrandissement de l’usine.

Mon avis : Ce tome 4 est un pur délice, et met l’accent sur Sophie, la petite-fille d’Antoine, qui doit absolument faire réparer son toit, va rencontrer sur la ZAD un jeune homme qui ne la laisse pas indifférente, et va en savoir plus sur son père, qu’elle ne voit quasiment plus, et va découvrir une partie des secrets du passé familial.

Les auteurs réussissent à faire le lien entre le passé et le présent, mettant en avant les ZAD et la protection de l’environnement, versus la création d’emploi. Les trois vieux amis vont d’ailleurs se disputer à ce sujet. Et Sophie va aussi pouvoir exprimer son sentiment de malédiction par rapport à ses amours ratés.

Vivement la lecture du tome 5, que je n’ai pas encore trouvé à la médiathèque !

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Les vieux fourneaux, 3. Celui qui part

Publié le par Doc Bird

« Les vieux fourneaux, 3. Celui qui part », scénario de Wilfrid Lupano, dessin et couleurs de Paul Cauuet, éditions Dargaud

Résumé : Nos trois vieux compères vont encore dévoiler un peu plus de leur passé, notamment Mimile lorsqu’il va retrouver un ancien ami australien.

Mon avis : Ce tome 3 est toujours plein d’humour, notamment avec Pierrot déguisé en abeille, mais a aussi un côté plus sombre, avec le passé de Mimile qui va être un peu dévoilé.

Le lecteur replonge dans le climat de l’après-guerre, quand Mimile et ses amis étaient jeunes, et ont fait de Berthe un bouc émissaire. Depuis Berthe s’est vengée d’eux, mais on va découvrir aussi le rôle inattendu joué par Mimile dans cette histoire.

Ce dernier semble être le roi de l’évasion dès qu’une situation l’embête et qu’il ne sait pas comment s’y confronter et faire face, préférant la fuite.

Cette série BD est vraiment une réussite, permettant une plongée dans le passé.

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La vraie vie

Publié le par Doc Bird

« La vraie vie » d’Adeline Dieudonné, éditions L’iconoclaste

Résumé : La narratrice, dont on ne connaît pas le prénom, raconte son enfance et son adolescence, dans une famille où le père tue et fait empailler des animaux, qu’il met dans une pièce réservée, où la mère est transparente, et où la narratrice est très proche de son petit frère, Gilles. Mais un jour, une catastrophe à laquelle elle et son frère vont assister va bouleverser leur vie, traumatisant surtout Gilles, qui va changer totalement de caractère et se renfermer. La narratrice n’a alors plus qu’une idée en tête, trouver le moyen de faire revenir son frère, pour qu’il oublie ce traumatisme.

Mon avis : Voici un roman dont j’ai beaucoup entendu parler, et que j’ai enfin pu emprunter à la médiathèque, et dont je suis ressortie plutôt déroutée et mal à l’aise.

L’histoire commence de façon assez banale, avec une petite famille qui vit dans un lotissement. Mis à part le fait que le père a une pièce spécialement réservée aux animaux qu’il a tués, tout semble ordinaire dans cette famille.

Mais tout va changer, quand la narratrice et son petit frère vont assister à la mort horrible du glacier sous leurs yeux. A partir de ce moment-là, Gilles ne sera plus comme avant, et sa sœur va voir son frère comme possédé par ce qu’elle appelle « la Bête » qui va prendre de plus en plus de place dans la tête de son frère. Elle a l’impression que l’esprit maléfique de la hyène empaillée dans la maison est maintenant entré dans son frère. Alors, elle décide avec la candeur de son âme d’enfant de créer une machine à remonter le temps.

C’est aussi à partir de ce moment-là que le lecteur va découvrir l’indicible, les relations difficiles et douloureuses entre chacun des membres de la famille.

J’ai lu ce livre d’une traite, ne pouvant pas le lâcher, car je voulais savoir comment l’histoire allait se terminer, car j’avais l’impression que plus la lecture progressait, plus j’avançais avec la narratrice dans les profondeurs poisseuses de l’horreur. Il faut s’accrocher, car l’on découvre que cette famille qui semblait si banale et ordinaire, cachait en fait un monstre tapi dans son sein, devant qui il fallait essayer d’être invisible. La narratrice a vécu l’horreur, jusqu’au bout, et ce roman permet de mettre en avant le thème des violences familiales.

Une lecture difficile mais essentielle.

Publié dans Lecture-adultes

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Les vieux fourneaux, 2. Bonny and Pierrot

Publié le par Doc Bird

 « Les vieux fourneaux, 2. Bonny and Pierrot », scénario de Wilfrid Lupano, dessin et couleurs de Paul Cauuet, éditions Dargaud

Résumé : Sophie a hérité de beaucoup d’argent, et a décidé d’en faire un don à Pierrot, en signant Ann Bonny. Mais ce qu’elle ne sait pas, c’est que c’était le surnom d’une jeune femme dont Pierre était amoureux autrefois, et qu’il croyait morte.

Mon avis : Beaucoup d’émotions et de rebondissements dans ce tome 2, où l’accent est mis sur Pierrot et son amour de jeunesse disparu.

Sophie comprend qu’elle a fait une grosse gaffe en signant son don de ce surnom, quand elle apprend que Pierrot voulait mourir après avoir cru qu’Ann vivait toujours. Et Pierrot décide alors de retrouver la trace de son ennemi juré en amour, qui lui avait annoncé la mort d’Ann, pensant qu’il avait menti.

On rit beaucoup dans ce tome 2, même s’il y a des moments où l’émotion prédomine aussi, car on entre dans l’univers anarchiste de Pierrot et de son organisation, qui réussit à obtenir ce qu’elle souhaite grâce à des actions de vieux comme lui, qui peuvent faire des dégâts, et exploitent le délitement de leur corps avec inventivité et allégresse. On va aussi découvrir la bombe à moutons, grande invention qui sera utilisée pour d’autres fonctions.

Une série BD impayable, où rires et larmes se mêlent pour notre plus grand plaisir.

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 Les vieux fourneaux, 1. Ceux qui restent

Publié le par Doc Bird

« Les vieux fourneaux, 1. Ceux qui restent », scénario de Wilfrid Lupano, dessin et couleurs de Paul Cauuet, éditions Dargaud

Résumé : Trois vieux amis, Pierre, Antoine et Mimile se retrouvent lors de l’enterrement de la femme d’Antoine. Chez le notaire, Antoine lit une lettre de sa femme, et découvre que celle-ci l’a trompé il y a des années avec leur patron. Antoine décide alors de se venger. Pierre, Mimile, et Sophie, la petite-fille d’Antoine, se lancent alors à sa poursuite pour éviter une catastrophe.

Mon avis : Voici une série BD dont j’ai beaucoup entendu parler, et que je viens de commencer. On y fait la connaissance de trois « vieux fourneaux » qui n’ont pas la langue dans leur poche, et qui continuent à vivre de folles aventures.

La BD fait des allers-retours entre le passé et le présent, permettant de comprendre le passé de chacun qui explique sa personnalité, entre le vieux syndicaliste, l’anarchiste qui continue toujours de s’investir dans des causes, et l’aventurier qui a beaucoup bourlingué. Et ces trois vieux nous entraînent derrière eux, certes moins vifs de corps, mais toujours aussi dynamiques et mordants d’esprits.

Le lecteur découvre avec eux les grandes heures des syndicats, et les révoltes qui continuent toujours. Sophie, la petite-fille, a une camionnette ambulante, « Le loup en slip », qui lui permet de montrer ses spectacles de marionnettes. Et je me suis demandée pourquoi il était fait référence à cette BD. Mais ce n’est pas un hasard, c'est parce que Wilfrid Lupano est aussi le scénariste de cette série BD très poilante.

Une série BD que je démarre et qui est très savoureuse !

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Les 12 lois du karma

Publié le par Doc Bird

« Les 12 lois du karma » de Sandy Hinzelin & Anaka, éditions Jouvence

J’ai été très contente de recevoir ce livre dans le cadre du Masse critique Babelio non fiction, et je remercie les éditions Jouvence pour l’envoi.

En ces temps compliqués où tout change tout le temps, je trouve que la lecture de ce livre tombe à point, car il met en avant la notion d’impermanence, que notre ego essaie de vite évacuer, et donne des pistes pour que chacun puisse s’engager dans le changement de soi-même.

Sandy Hinzelin est docteur en philosophie et professeur de yoga, et Anaka est photographe, et engagée dans la pratique méditative. Elle a d’ailleurs réalisé une expo photo pour présenter les 12 lois du karma, et certaines de ses photos sont reprises dans cet ouvrage.

J’avais déjà un peu entendu parler des 12 lois du karma, notamment à travers une petite vidéo (voir ici).  Mais je n’avais pas vraiment approfondi ce sujet.

C’est maintenant chose faite avec ce livre qui bouscule un peu du train train de nos habitudes, et éclaire le sujet du karma et propose des pistes pour changer et avancer dans la voie spirituelle.

Chaque chapitre présente une des 12 lois du karma, en partant d’une photo prise par Anaka, puis explique cette loi, en proposant des pistes d’action pour amorcer le changement, et enfin en proposant une pratique tirée du yoga. Chaque chapitre est émaillé de citations de sages, et se termine avec un rappel de l’essentiel à retenir.

J’ai trouvé ce livre très riche, et il a trouvé de l’écho en moi. Il montre que chaque action (en pensée, en parole ou en acte) a des conséquences aussi bien sur nous que sur le monde qui nous entoure, et qu’il existe une voie pour progresser : développer la bienveillance, la force intérieure, l’humilité, l’honnêteté, la patience, la responsabilité, s’ancrer dans le corps, comprendre que tout change, vivre dans l’instant présent…

Un livre à lire et à relire pour s’en imprégner et progresser vers une meilleure version de soi-même.

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Rutland Place

Publié le par Doc Bird

 

« Rutland Place » d’Anne Perry, éditions 10-18, collection Grands détectives

Résumé : Dans le quartier très select de Rutland Place, à l’époque victorienne, où tout reste feutré, une jeune femme meurt par empoisonnement. Les langues vont bon train. Suicide ? Accident ? Ou pire, meurtre ? Charlotte, fille d’une des résidentes, et épouse d’un policier, va mener l’enquête.

Mon avis : L’ambiance des quartiers anglais de la noblesse anglaise à l’époque victorienne est admirablement restituée dans ce roman, qui fait partie d’une série, mais qu’il est tout à fait possible de lire sans avoir lu les autres, comme je l’ai fait. Anne Perry nous rend témoins d’une époque aux habitudes surannées, où tout est discret et feutré, régi par les règles bien rigides de l’étiquette.

Les femmes cachent leur ennui sous des conversations futiles, se rendant l’après-midi pour le thé chez leurs voisines, ou recevant ces dernières. Mais parfois cette existence bien réglée peut voler en éclats, notamment lorsque la mort s’invite brutalement.

Charlotte, fille d’une aristocrate, avec son franc parler, détonne un peu, d’autant plus qu’elle s’est mariée à un policier. En recevant un courrier de sa mère, elle découvre que cette dernière est amoureuse d’un autre, et craint que cela se sache dans la haute société, car elle s’est fait voler a perdu un médaillon avec le portait de celui qu’elle aime à l’intérieur. Elle demande alors à sa fille Charlotte d’enquêter discrètement… D’autant plus qu’elle se sent espionnée…

Charlotte commence alors à rechercher des indices, quand une des voisines de sa mère meurt brutalement, empoisonnée. Son mari enquête et va devoir déterminer s’il s’agit d’un suicide, d’un accident ou d’un meurtre.

Et ce sera l’occasion pour Charlotte, et le lecteur, de découvrir les faux semblant de cette société qui sait si bien cacher ses secrets derrière une apparente respectabilité.

Un roman que je vous recommande avec plaisir, à lire en lisant une bonne tasse de thé, et en envisageant tranquillement différentes hypothèses, en s’amusant de l’hypocrisie d’une société fermée, jusqu’à la révélation finale, qui révélera de biens sombres secrets.

Publié dans Lecture-adultes

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 Au revoir là-haut 

Publié le par Doc Bird

« Au revoir là-haut » de Pierre Lemaître, éditions Le livre de Poche

Résumé : A la fin de la Première Guerre mondiale, Albert se retrouve en charge d’Edouard, qui l’a sauvé d’une mort certaine par ensevelissement, et qui a perdu la moitié de son visage en le sauvant. Tous deux se retrouvent dans une France qui souhaite oublier la guerre, et vont devoir apprendre à vivre dans un monde qu’ils ne reconnaissent plus. C’est alors qu’Edouard a une idée qui leur permettrait de s’enrichir et de pouvoir choisir leur vie… Mais celle-ci est très dangereuse, aléatoire, et surtout emplie de cynisme.

Mon avis : Ce roman a reçu le prix Goncourt, et a également été adapté au cinéma.

Le récit de découpe en trois parties qui nous font suivre le destin de deux jeunes hommes qui n’avaient rien en commun et qui n’auraient jamais dû se rencontrer s’il n’y avait pas eu la guerre.

D’un côté, Albert, modeste employé dont la peur, le manque d’énergie et l’incapacité à faire des choix réfléchis semblent régir sa vie. De l’autre, Edouard, jeune homme issu d’une famille riche, en opposition avec son père en raison de son goût (et de son talent) pour les arts, et qui est attiré par les hommes. Tous deux ne se sont jamais rien dit, mais un jour tragique, Albert se fait ensevelir vivant, et Edouard, blessé à la jambe, lui vient en aide, mais recevra de nombreux éclats d’obus, qui vont le transformer en gueule cassée. Naît alors entre les deux hommes une amitié indéfectible, mais ce pacte qui les lie va aussi les amener au bord de l’enfer.

Albert se sent redevable envers Edouard qui lui a sauvé la vie, et va devenir à son tour son ange gardien, se sentant coupable de ce qui est arrivé au visage d’Edouard. Celui-ci, en voyant son visage irrécupérable, ne veut pas retourner dans sa famille, et Albert va alors faire l’impensable : faire passer Edouard pour quelqu’un d’autre… Mais de retour dans la société civile, Albert va vite se rendre compte que la vie est devenue très compliquée, car le travail n’attend pas les soldats revenus du front, face à une guerre que les gens souhaitent oublier. La pauvreté guette, et Albert doit aussi s’occuper d’Edouard, de ses soins, et de sa dépendance à la morphine.

C’est alors qu’Edouard commence à reprendre goût à la vie en fabriquant des masques, qu’il a l’idée de monter la plus grosse arnaque de l’époque : se faire passer pour une société qui vend des statues pour des monuments aux morts, se faire payer sans livrer, puis disparaître et profiter de la vie.

J’ai lu ce roman, dont j’avais lu plusieurs critiques, comme celles de Paroles et de Manou, et je suis ressortie de cette lecture plutôt mal à l’aise, car le cynisme domine le récit.

D’abord celui du lieutenant Pradelle, prêt à tout pour monter les échelons dans l’armée, y compris à tuer et faire tuer des innocents, recourant régulièrement au chantage pour réussir, et qui va aussi monter une arnaque de grande envergure avec les cimetières militaires, gagnant éhonteusement de l’argent.

Mais aussi celui d’Edouard, pris d’une sorte de folie des grandeurs, décidant de prendre l’argent des pauvres familles pour leurs morts, sans regret.

Et enfin Albert, qui se retrouve tout le temps dépassé par les situations, semblant incapable de réfléchir par lui-même et de prendre ses propres décisions, et tremblant toujours de peur.

Ce récit semble refléter une époque où après la guerre, chacun cherche à s’enrichir, quels que soient les moyens, et où le respect aux disparus, morts, et à leurs familles n’est pas prioritaire. J’ai trouvé bouleversant le début, quand Albert se retrouve pris dans un engrenage infernal, étant présent au mauvais moment au mauvais endroit, et souffert avec lui de son étouffement progressif sur le front, mais aussi en découvrant le visage d’Edouard, ravagé. Quel destin pouvait attendre les hommes, qui, comme eux, ont souffert dans leur chair et dans leur esprit ?

Un roman plutôt dérangeant, dont je suis ressortie plutôt désorientée, ayant vécu les horreurs de la guerre, mais aussi la cruauté de la société civile. Je sais qu’une suite est sortie, mais je ne suis pas du tout sûre d’avoir envie de la lire. Mais je changerai peut-être d'avis, car Manou a fait une chronique du tome 2 qui donne envie.

La critique de Paroles : 

Les critiques de Manou sur les tomes 1 et 2 : 

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