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 Une bête au Paradis

Publié le par Doc Bird

« Une bête au Paradis » de Cécile Coulon, éditions L’Iconoclaste

Le Paradis, c’est une ferme isolée où Emilienne vit avec ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel, depuis que leurs parents sont morts dans un accident de voiture. Et c’est là aussi que travaille Louis comme commis de ferme, recueilli par Emilienne. Le Paradis, c’est toute la vie de Blanche, elle y est viscéralement attachée depuis son enfance. D’ailleurs, elle ne poursuivra pas ses études après le lycée et reprendre les rênes de la ferme avec Emilienne. Gabriel, son frère, ne s’est jamais vraiment remis de la mort de ses parents, toujours rêveur et l’air mélancolique. Et contrairement à Blanche, il quittera le Paradis. Blanche va tomber amoureuse au lycée d’Alexandre, et pense que leur amour si fort sera éternel, et qu’Alexandre restera. Mais ce dernier veut s’ouvrir à de nouvelles aventures et expériences, découvrir d’autre lieux. Alors Blanche va se retrouver seule, déchirée par ce qu’elle ressent comme une trahison qui a emporté son cœur et une partie de son âme. Mais un beau jour, des années plus tard, Alexandre revient…

J’ai emprunté ce roman à la médiathèque, car la chronique de Manou m’avait donné envie de me plonger dans cet univers fermé, où la folie et le désespoir ne sont jamais loin… Blanche semble être plus forte que son frère, sait ce qu’elle veut, et est pleine d’énergie pour les travaux de la ferme. Elle est tellement attachée au Paradis qu’elle décide d’y rester, ne voulant pas quitter la ferme, et pensant qu’Alexandre restera avec elle. Mais Alexandre ne partage pas les mêmes idées et partira découvrir le vaste monde, ayant une revanche à prendre sur son enfance étriquée et marquée par le manque d’argent. Ce sera une rupture violente et douloureuse pour Blanche, et le lecteur commence à la voir basculer vers la folie du désespoir. L’épisode avec l’araignée, qui reviendra encore plus violemment plus tard m’a d’ailleurs fortement marquée. Et quand Alexandre revient au paradis bien des années plus tard, on sent l’ombre de la tragédie arriver… Et rien ne pourra empêcher les événements d’arriver…

Le Paradis porte finalement bien mal son nom, lieu d’accident et de mort des parents, lieu où l’amour va faire des ravages. Gabriel, qu’on pensait le moins armé face à la vie, va finalement progressivement s’en sortir et aller vers la vie, quittant le Paradis, lieu plutôt maudit.

Louis le commis de ferme va aussi vivre sa tragédie, avec son amour impossible pour Blanche, sa douleur face à l’amour flamboyant de Blanche et d’Alexandre, et en voyant les ravages de la rupture sur Blanche. Louis qui pensait faire partie de la famille, mais qui finalement va comprendre qu’il sera toujours un étranger.

Un roman marqué par le destin tragique et la folie des sentiments.

Voici le lien vers la chronique de Manou : 

Publié dans Lecture-adultes

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Les lois du cœur 

Publié le par Doc Bird

« Les lois du cœur », scénario de Julie Raptor, dessin d’Audrey Lainé, éditions Marabout, collection Marabulles

Elodie vit le parfait amour avec Alex, mais ce dernier meurt brutalement dans un accident de la route. Charles vit une vie très active dans une grande entreprise, et est victime d’un infarctus. Il reçoit un nouveau cœur qui lui est greffé. Mais il va vite découvrir qu’il a changé, et qu’il ressent des sentiments pour une femme inconnue.

Voici une BD qui bouleverse le lecteur et qui fait réfléchir en même temps. Je remercie d’ailleurs les éditions Marabout et Babelio de m’avoir proposé cette lecture lors d’un masse critique spécial.

Elle mêle réalité des greffes et fiction avec l’histoire d’Elodie et d’Alex, qui ne se connaissent pas, mais qui sont liés par le lien des émotions et de l’amour.

Le récit commence avec Elodie qui vivait heureuse avec Alex, quand celui-ci est mort brutalement. D’ailleurs les premières pages sont colorées dans des tons sépia, montrant ce passé heureux, puis le noir arrive dans les pages quand le lecteur comprend qu’Alex est mort, avec Elodie qui se réveille et est seule dans son lit, l’oreiller et la place d’Alex vides.

Puis on part à la rencontre de Charles, quinquagénaire très actif dans son entreprise, qui est presque devenu un inconnu de passage pour sa famille tellement il est absent. Il est un bourreau de travail, travaille aussi le week-end, rentre tard le soir. Et un jour, lors d’une présentation d’un projet, il fait une crise cardiaque. On le retrouve ensuite au réveil, après une opération de greffe du cœur. On suit le long cheminement vers la guérison et l’adaptation de son corps à l’effort physique.

Mais très vite, Charles commence à se sentir différent, à rêver d’une femme inconnue pour qui son cœur s’emballe. Est-ce que ce serait lié aux émotions et aux sentiments du cœur de la personne à qui il appartenait ? Le cœur est-il capable de se souvenir dans un nouveau corps ? Ou est-ce les conséquences du traumatisme psychologique de recevoir le cœur d’un inconnu décédé, alors qu’on est vivant grâce à lui ? Charles, en tout cas, décide de faire enquêter pour retrouver son donneur, et en savoir plus.

J’ai apprécié la lecture de cette BD qui parle d’un sujet difficile, la greffe de cœur, mêlant la mort du donneur avec la renaissance de receveur, mettant en avant la force des sentiments et des émotions, dont la mémoire serait inscrite dans nos cellules.

Cette BD fait réfléchir sur l’amour, le don d’organe, mais aussi sur la mémoire cellulaire, sujet sur lequel on trouve un peu de tout sur Internet. Les scientifiques trouvent douteuse cette théorie qui avance que chaque cellule de notre corps garde mémoire de notre passé, et peut transmettre des traumatismes d’une génération à l’autre. D’ailleurs le médecin cardiologue de Charles lui explique que cela n’est pas scientifiquement prouvé, et que les émotions et la mémoire siègent dans le cerveau. Pourtant, on peut se permettre de douter, et imaginer, comme les autrices l’ont fait, que nos cellules gardent une trace de nos souvenirs, et que la personne greffée, en plus du choc psychologique d’avoir un nouveau cœur étranger, puisse avoir des changements de goûts, de caractère, voire ressentir des sentiments forts pour une personne inconnue.

Une belle BD que j’ai eu plaisir à découvrir, qui permet de réfléchir sur le don d’organe, tout en lisant une belle histoire d’amour au-delà de la mort.

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La Présence, ça se pratique 

Publié le par Doc Bird

« La Présence, ça se pratique » d’Elisabeth Marshall, avec la collaboration d’Anne Ducrocq, éditions de la Martinière

J’ai eu la joie de recevoir ce titre grâce au dernier Masse critique, et je remercie Babelio et les éditions de la Martinière de me l’avoir fait parvenir.

Lisant de temps à autre des livres de développement personnel, ce titre m’avait attiré car il semblait proposer de pistes pratiques pour apprendre à être plus présent. Et c’est tout à fait cela que nous propose Elisabeth Marshall, journaliste, directrice éditoriale du magazine « La vie » et conceptrice du magazine « Sens & Santé ». Elle a expérimenté durant plusieurs années différentes approches, que ce soit pour elle ou pour son travail de journaliste, et elle propose ici un condensé des différents moyens d’être plus présent à soi et au monde.

Elle aborde des pratiques telles que le yoga, le massage ayurvédique, le jeûne, la marche dans la nature, l’assise de méditation, la respiration et la connexion au souffle, la pleine conscience ou pleine présence, l’écriture, la capacité d’agir et de vivre ensemble.

Pour chaque pratique, elle relate ses expériences, fait intervenir des spécialistes de ces sujets avec qui elle a expérimenté les pratiques, propose des exercices pratiques (écrire des haïkus, une posture de yoga, un exercice de respiration…) et surtout donne à réfléchir au lecteur en l’interpellant directement, et en lui proposant à travers des questions de réfléchir sur la pratique, de voir quelle place donner à tel ou exercice et comment améliorer sa présence à son corps et à son espace intérieur. Et à la fin, des notes très utiles et une bibliographie sont proposées.

Un ouvrage très intéressant, que j’ai lu en une fois pour ma chronique, mais qui est surtout à lire par petites touches, en répondant honnêtement aux questions, et en prenant le temps de picorer différents exercices, puis en y revenant régulièrement. Que l’on ait déjà pratiqué certaines expériences ou pas, tout le monde peut trouver de quoi améliorer sa qualité de présence.

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 Le plus beau lundi de ma vie tomba un mardi

Publié le par Doc Bird

« Le plus beau lundi de ma vie tomba un mardi » de Camille Andrea, éditions Plon

Quand Jacob ouvre la porte à Noah un mardi, il ne sait pas que ce sera le début d’une belle relation qui va l’aider à sortir de la morosité de sa vie quotidienne depuis la mort de sa femme.

Il va voir venir à lui un vent de fraîcheur avec Noah, garçon métis de 10 ans, qui veut devenir président des Etats-Unis, et rendre le monde meilleur. Et pour cela, Noah a décidé de faire du porte à porte pour récolter des signatures et convaincre les gens avec ses idées et ses solutions pour que le monde aille mieux.

Jacob accueille alors régulièrement Noah chez lui pour échanger avec lui, autour d’un donut au chocolat et d’un verre de lait, attendant avec impatience ces rendez-vous, qui le font revenir vers la vie, alors qu’il s’enfonçait jusque-là dans les habitudes et la morosité, solitaire, et sans raison de vivre.

Mais la mémoire lui joue des tours, car il oublie de plus en plus de choses, y compris sa vie et son passé. Alors il relit les carnets dans lesquels il a écrit ses souvenirs, surtout ceux dont il a honte.

Noah est un jeune garçon plein d’innocence et de joie de vivre, prêt à voir le meilleur en l’autre, et élaborant des solutions pour les différents problèmes de société. Sa vie est loin d’être rose, car il vit seul avec son père qui cuisine des pizzas dans son restaurant, plutôt bourru et qui communique peu avec lui… Mais Noah a suffisamment de force en lui pour poursuivre ses rêves…

Mais un jour, Jacob va disparaître, sa maison va prendre feu, et la vérité sur son passé va éclater. Mais est-ce vraiment ce qui s’est passé ?

Voici un roman que je qualifierais de fable philosophique, un peu à l’image du Petit Prince qui pose des questions et qui fait des rencontres qui vont le faire évoluer et questionner le lecteur.

La rencontre entre le vieux monsieur au passé trouble et le petit garçon plein de candeur va être l’occasion de réfléchir sur le sens de nos actes, le poids de l’immobilisme, l’étincelle qui fait agir.

L’histoire est un mélange de tristesse face à la mémoire qui part, la solitude des personnes âgées, le poids du passé, et en même temps une graine d’espoir sur la possibilité de réaliser ses rêves. Elle commence comme un roman feel good, et se poursuit en montrant que dans la vie, rien n’est tout noir ou tout blanc, mais que la vie et faite de nombreuses nuances.

Et la fin est assez inattendue, car les années passent, et nos deux héros vont se recroiser dans un final plein d’émotions.

Merci à Babelio et aux éditions Plon de m'avoir proposé la lecture de ce roman. 

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Celle qui parle

Publié le par Doc Bird

« Celle qui parle » de Alicia Jaraba, éditions Bamboo, collection Grand Angle

Cap sur un mélange d’histoire et de légende avec cette BD, reçue dans le cadre d’un Masse critique spécial de Babelio et des éditions Bamboo, que je remercie.

Elle met en avant Malinalli, la fille d’un cacique (chef) d’un village, qui va se retrouver vendue comme esclave à un autre cacique, travaillant dans les champs, puis devenant ensuite une des concubines du cacique. Elle décide d’apprendre la langue maya, qu’elle ne connaissait pas, afin de pouvoir communiquer et de comprendre ce qui se dit.

Lorsqu’arrivent des navires avec à son bord Hernan Cortez, son don des langues lui vaut d’être repérée, afin qu’elle joue le rôle d’interprète entre Cortez et les différents interlocuteurs locaux. Elle deviendra la Malinche, celle qui parle, et qui donc joue dans les décisions, car elle a le pouvoir de la parole dont seuls les hommes disposaient.

Elle veut à la fois aider son peuple qui est dominé par les Mexicas, mais va aussi vite se rendre compte que Cortez et ses hommes ont soifs de richesse et de domination, tous peuples confondus, et qu’ils veulent détruire leurs traditions et leurs croyances. Certains penseront qu’elle a été une traître par rapport à son peuple.

J’ai trouvé cette BD très intéressante, car l’autrice a décidé de combler les nombreux blancs et mystères qui entourent la vie de Malinalli, en ajoutant sa sensibilité féminine pour une histoire surtout transmise et véhiculée par les hommes.

Elle montre une jeune fille, puis une femme, qui essaie de faire au mieux en fonction de son cœur et de ses convictions, mais qui va aussi faire des erreurs, qui subit beaucoup dans un monde dominé par les conflits et par les hommes. Les femmes n’ont pas une vie facile, souvent esclaves de leur compagnon, devant obéissance et accepter les relations sexuelles imposées.

Alicia Jarara en fait le portrait d’une femme forte malgré ses hésitations, qui ose parler et dire non. Une BD qui met en avant le sort réservé aux femmes, et qui montre le courage de s’élever et de dire non.

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 Le jour où elle n’a pas fait Compostelle

Publié le par Doc Bird

« Le jour où elle n’a pas fait Compostelle », scénario de BeKa, dessins de Marko, couleurs de Maëla Cosson, éditions Bamboo

Résumé : Clémentine a enfin trouvé son chemin de vie, en ouvrant sa librairie salon de thé. Elle fait une pause quelques jours afin de retrouver Antoine, qui l’a guidée jusque-là, et avec qui elle va passer quelques jours sur les chemins de montagne qui mènent à Compostelle.

Mon avis : J’ai apprécié ce tome 3 autant que les précédents, intitulés « Le jour où elle le bus est reparti sans elle » et « le jour où elle a pris son envol ». J’ai retrouvé avec plaisir Clémentine et son guide de vie, rencontré par hasard, Antoine. Tous deux vont partir quelques jours sur les chemins de Compostelle.

Enfin, pas vraiment, car au lieu de prendre les routes où tout le monde passe, ils vont faire un pas de côté et passer par les chemins de moutons, à l’écart, mais tout aussi sympathiques. En discutant avec Antoine, Clémentine va comprendre qu’elle a certes découvert son chemin de vie, mais qu’il lui faut faire attention de ne pas s’en détourner s’en sans rendre compte, à cause de ce qu’Antoine appelle les « aimanteurs », des idées ou des groupes de personnes qui prennent de plus en plus de place et de force, et qui peuvent faire dévier de son véritable chemin de vie.

Et à travers différents récits et contes, Antoine va offrir un beau cadeau à Clémentine : celui de la laisser libre de ses choix, de prendre ses propres décisions, loin de l’influence des idées et des autres, y compris de lui-même, qui l’a guidée, mais doit la laisser parcourir aussi toute seule son chemin.

Une belle leçon de vie, qui montre que l’on peut suivre un guide pour nous aider, mais qu’il faut aussi apprendre à s’en détacher pour apprendre à penser et avancer seul, libre de ses choix. Une belle série à lire !

Quelques extraits :

Un aimanteur est donc une entité immatérielle dont la force et la puissance dépendent de la quantité d’énergie mentale qu’il reçoit… Il existe des petits aimanteurs, comme une famille, un groupe d’amis, un site internet, un cours de sport, ta station radio préférée… Et des très grands… Un pays, une culture, un parti politique, une religion une mode, une marque…

Pour se libérer d’un aimanteur :  Il ne faut lui accorder aucune importance, et surtout ne pas se battre contre lui ni entrer dans son jeu… Et encore moins se mettre en colère ! Tu l’acceptes comme une chose établie, un mal inévitable. Tu le laisses agir à sa guise et tu continues ta route sans t’en préoccuper…

 Si par contre, tu n’as pas d’autre choix que d’affronter un aimanteur, ta seule chance est de le surprendre !  Il ne faut pas réagir comme il attend que tu le fasses… Tu dois modifier le scénario qu’a prévu l’aimanteur. Et là, il ne saura plus quoi faire. Il sera contraint de te laisser partir ou alors d’accepter ta règle du jeu…

Donc si je récapitule, pour se libérer d’un aimanteur, on doit réduire son importance (…) et si je parviens à surprendre l’aimanteur, je redeviens le maître du jeu.

 il ne faut pas se laisser influencer par la société, mais il faut suivre sa voie 

 Tu n’as nullement besoin d’un guide qui ne serait qu’un aimanteur de plus à venir encombrer ta vie. Tu as toutes les cartes en main, le reste ne dépend que de toi ! La seule personne que tu ne dois jamais oublier ni abandonner, c’est toi ! Celle que tu es vraiment, détachée de tout ce qu’on veut te faire croire ou te faire faire… Sois toi-même, toujours simplement.

Et lorsque que quelque chose n’ira pas dans ta vie, demande-toi toujours quel aimanteur tu sers au lieu de te servir toi-même. 

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 Chaman 

Publié le par Doc Bird

« Chaman » de Maxence Fermine, éditions Michel Lafon

Résumé : Richard Adam est charpentier sur les immenses tours en construction, et vit seul avec sa mère. Mais celle-ci décède et a fait promettre à son fils de répandre ses cendres sur la terre sacrée des indiens. Richard va alors plonger dans ses racines indiennes dont il ne connaissait rien jusque-là.

 Mon avis : J’ai choisi d’emprunter ce titre à la médiathèque, après avoir lu la chronique de Manou, qui m’avait donné envie de le lire. Et j’ai bien fait !

J’y ai fait la rencontre de Richard Adam, quarantenaire taiseux qui va renouer avec ses racines et ses origines indiennes après la mort de sa mère.

Fils d’un homme blanc et d’une indienne sioux, il n’a jamais été curieux de ses origines et mène une vie bien réglée, entre son travail de charpentier et sa semaine de vacances en hiver pour se reconnecter à la nature et pêcher. Mais tout va changer avec la promesse faite à sa mère, celle de répandre ses cendres sur la terre sacrée de ses ancêtres.

Richard ava alors prendre la route pour aller dans la réserve indienne, découvrir une tante qu’il ne connaissait pas, rencontrer un chaman et une rêveuse, et découvrir que la nature a un sens pour lui, et que lui aussi est un homme médecine, un chaman. Il va alors entreprendre une sorte de parcours initiatique, qui va le mener entre rêve et réalité.

J’ai bien aimé le fait que chaque chapitre corresponde à une étape du parcours de Richard, que ce dernier découvre progressivement ses racines, et comprenne sa relation à la nature. J’ai aussi apprécié que chaque chapitre commence par une citation qui permet aussi au lecteur de réfléchir par lui-même.

Un beau roman qui permet d’entrer un peu dans l’univers du chamanisme, qui évoque l’histoire des indiens d’Amérique, et l’avidité des hommes blancs, et qui met en avant une belle histoire d’amour. Un beau roman que je vous conseille.

 Quand tu te lèves le matin
Remercie pour la lumière du jour
Pour ta vie et ta force
Remercie pour la nourriture
Et le bonheur de vivre
Si tu ne vois pas de raison de remercier
La faute repose en toi-même 

                                           

  Tecumseh

Choisis bien tes mots, car ce sont eux qui créent le monde qui t’entoure. 

Pensée des Navajos

 Fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d’y rester. 

Proverbe amérindien

Pour lire l’avis de Manou, c’est par ici :

Publié dans Lecture-adultes

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Le sens de nos pas

Publié le par Doc Bird

« Le sens de nos pas » de Claire Norton, éditions Robert Laffont

Auguste se rend chaque jour dans le parc pour s’asseoir sur le banc au nom de Jeanne, sa femme tant aimée qui est maintenant disparue. Il vient s’y ressourcer et se rappeler le passé, dans un quotidien compliqué où il fait semblant d’être sourd pour qu’on lui fiche la paix, car son fils, sa belle-fille et leur ado sont venus emménager chez lui pour l’aider depuis la mort de sa femme. Mais le quotidien n’est pas rose, entre un fils absent avec qui il ne communique plus, alors qu’ils avaient une belle relation il y a des années, une belle-fille bruyante qui voudrait se débarrasser de lui pour le mettre en maison de retraite, et un petit-fils aux jeux vidéos très bruyants. Et le coup fatal est porté quand il apprend qu’il est atteint d’un cancer du pancréas inguérissable, et qu’il lui reste peu de temps à vivre.

C’est secoué qu’il arrive ce jour-là sur son banc, et y rencontre Philomène, une jeune ado de quinze ans, elle aussi malmenée par les affres de la vie, car elle a perdu sa mère dans un accident de voiture il a y peu. Elle ne communique plus avec son père qui n’a pas su trouver les mots, pris lui-même dans son propre chagrin. Et elle ressent qu’on lui cache des choses, que sa mère pourrait s’être suicidée, et elle s’en veut de n’avoir rien vu. Elle décide alors de partir pour chercher des réponses à ses questions dans la région où sa mère est morte, en déplacement professionnel, et elle va demander à Auguste de l’accompagner.

Auguste, lui, a une toute autre idée en tête, partir loin de sa famille pour remettre en ordre sa vie avant de mourir, et choisir la mort qu’il souhaite. Il ne veut pas s’encombrer d’une ado, mais Philomène va ruser pour qu’il l’accompagne, et tous deux vont partir sur la route de leur vie.

Ils vont commencer à s’apprivoiser, et Auguste va s’attacher à cette ado brisée par la mort subite de sa mère, et minée par les nombreuses questions qu’elle se pose, et Philomène va découvrir avec Auguste le sens de la vie.

Leur duo improbable va faire des expériences inédites, rencontrer une jeune femme au chapeau rose qu’ils vont aussi aider, parler à cœur ouvert, échanger leurs points de vue, parler de la vie et de la mort, mais aussi vivre des moments fous.

Leur rencontre va permettre au lecteur de réfléchir sur le sens de la vie, le temps qui passe inexorablement et qui s’accélère en vieillissant, l’amour, les liens entre générations, les rêves et les regrets, les choix qui façonnent une vie, la place de la vieillesse et de la maladie dans la société, et bien sûr la mort : celle brutale dans un accident de voiture, mais aussi le questionnement sur la fin de vie, les soins palliatifs, l’euthanasie.

Rien n’est ni tout blanc ni tout noir, mais plutôt dans toute une palette de couleurs, montrant que les idées de chacun peuvent évoluer en fonction des événements. Car Auguste, fervent croyant, a vu l’agonie de sa femme en soins palliatifs, et ne souhaite pas subir la même chose, et va opter pour le choix de sa mort, encore lucide et ne souffrant pas encore trop, épargnant aussi à sa famille de voir sa déchéance et sa souffrance.

Quelque soit l’avis de chacun sur la fin de vie, ce roman fait réfléchir, et montre la complexité de ce sujet.

Ce roman est bouleversant, à la fois porteur d’espoir et très triste. La fin m’a fait pleurer, très émouvante, tout en retenue et en pudeur, et en même temps porteuse de réflexion sur le sens de la vie et les relations aux autres.

Un roman que j’ai eu le plaisir de lire en avant-première grâce à Babelio et aux éditions Robert Laffont, et qui sort le 7 avril 2022.

Un extrait : 

 - Avez-vous des regrets ?

Auguste réfléchit longuement avant de répondre :

- Je n’en ai qu’un : m’être souvent fait un sang d’encre pour des broutilles qui n’en valaient pas la peine… Pour des choses qui ne se sont jamais produites alors que je les redoutais, ou pour d’autres sur lesquelles je n’avais de toute manière aucun pouvoir d’agir. Mais de cela on se rend compte bien trop tard… 

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Respirons ensemble

Publié le par Doc Bird

« Respirons ensemble » d’Emmanuelle Chedid-Advenier, éditions Cent Mille Milliards

Voici un très beau livre écrit par une enseignante de yoga spécialisée dans le yoga du son, que jai reçu lors du dernier Masse critique non-fiction de Babelio.

La couverture est superbe, mêlant souffle et carte mentale mettant en avant les bienfaits de la respiration.

Le livre commence par des explications anatomiques détaillées et très claires, du nez jusqu’aux plus petites alvéoles pulmonaires, montre le lien entre santé et respiration, mais aussi entre respiration et émotions. Puis sont présentées plusieurs techniques de pranayama, l’art de respirer selon le yoga, des respirations à destination des enfants, les mudrâs, gestes des mains pour accompagner le souffle, et enfin des postures pour ouvrir son corps et respirer pleinement.

J’ai adoré ce livre du début jusqu’à la fin, car il mêle à la fois des connaissances théoriques et des exercices pratiques à tester, et les illustrations sur fond bleu foncé sont très belles.

Pour moi qui pratique le yoga depuis plusieurs années, il n’y a rien de nouveau. Je connais la respiration complète, la respiration en carré ou la respiration alternée, ainsi que certaines mudrâs et postures pratiquées en cours. Mais j’ai bien aimé trouver dans un seul livre toutes ces pratiques reliées par le souffle, dans lesquelles piocher régulièrement, car elles font un bien fou et apaisent l’esprit.

Un beau livre à offrir ou à s’offrir, pour aussi approfondir l’aspect spirituel du yoga et se concentrer sur l’instant présent.

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Sialimar 

Publié le par Doc Bird

« Sialimar » de Emad Jarar, éditions Iggy Book

J’ai reçu ce roman lors d’un Masse Critique spécial qui me proposait de le lire. Je remercie d'ailleurs Babelio et l'auteur de me l'avoir proposé.

Il s’agit d’un roman d’anticipation, l’histoire se passant en 2032, dans un état imaginaire, la Romagnie, où vit Elyas, qui travaille dans le milieu de la banque, réside dans la capitale, se pense athée, mais d’origine musulmane, s’est marié avec Sophia, une femme de Romagnie, avec qui il a eu deux enfants. Il ne s’interroge guère sur sa vie et sa spiritualité, se pensant libre penseur, capable de toujours avoir le dernier mot avec ses arguties, satisfait de sa vie actuelle. Il a réussi dans la vie en quittant sa famille et ses origines à Sialimar, a monté les échelons de la société, s’est bien intégré, jusqu’à devenir ce qu’il est actuellement. Il parle parfois religion avec son chauffeur, Brahim, qui accepte le Coran comme une vérité, même s’il ne comprend pas tout.

Mais sa vie va changer radicalement le jour où il apprend l’assassinat de sa cousine, qu’il n’avait jamais revu depuis son départ, possiblement tuée pour ses convictions religieuses. En allant à son enterrement, il renoue le lien avec son oncle et son cousin, et avec ses origines. Il va alors être profondément remué, et se rallier à la cause musulmane en Romagnie.

Je dois dire que j’ai eu beaucoup de mal à me mettre à la lecture du roman, car je m’attendais à un récit de fiction, et le début ressemble plutôt à un essai qui met en avant les différents courants de pensée au sein de la communauté musulmane, et met en avant la violence liée au Coran. Le récit commence ensuite, mais sans beaucoup d’action, même s’il y en a quand même à certains moments, notamment vers la fin du récit.

On est plutôt confronté aux idées d’Elyas, son introspection, ses réflexions autour de la religion musulmane, du Coran, de sa vision politique sur la Romagnie qui a accueilli beaucoup d’immigrés musulmans, leur a offert des aides, et se retrouve confrontée à l’intégrisme.

Et c’est d’ailleurs ce qui rend son revirement complet totalement étonnant, il semble finalement lié pied et poings à ses racines, comme s’il était impossible de pouvoir se défaire des ses origines. La mort de sa cousine semble avoir été le déclencheur, comme s’il se sentait coupable, et qu’il ne voit d’autre avenir que dans l’aide à sa famille qu’il a quittée et qu’il souhaite aider dans sa volonté d’indépendance en Romagnie, quitte à perdre la famille qu’il a fondée.

Et apparaît aussi dans le récit Safia, son amour de jeunesse, qui elle aussi s’est engagée dans la cause, montrant en filigrane l’importance de la femme, qui peut faire évoluer les choses.

L’écriture de l’auteur est très littéraire, et j’ai vraiment trouvé touchant que ce dernier, dans sa lettre de présentation jointe à l’envoi, s’excuse par avance des coquilles qu’il a corrigées manuellement, ce qui représente un gros travail.

En conclusion, voici un roman qui tient parfois plus de l’essai, et qui demande un bon niveau de concentration, permettant de réfléchir sur la question de la religion musulmane, l’intégrisme, l’intégration, la liberté de penser….

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