« Respirons ensemble » d’Emmanuelle Chedid-Advenier, éditions Cent Mille Milliards
Voici un très beau livre écrit par une enseignante de yoga spécialisée dans le yoga du son, que jai reçu lors du dernier Masse critique non-fiction de Babelio.
La couverture est superbe, mêlant souffle et carte mentale mettant en avant les bienfaits de la respiration.
Le livre commence par des explications anatomiques détaillées et très claires, du nez jusqu’aux plus petites alvéoles pulmonaires, montre le lien entre santé et respiration, mais aussi entre respiration et émotions. Puis sont présentées plusieurs techniques de pranayama, l’art de respirer selon le yoga, des respirations à destination des enfants, les mudrâs, gestes des mains pour accompagner le souffle, et enfin des postures pour ouvrir son corps et respirer pleinement.
J’ai adoré ce livre du début jusqu’à la fin, car il mêle à la fois des connaissances théoriques et des exercices pratiques à tester, et les illustrations sur fond bleu foncé sont très belles.
Pour moi qui pratique le yoga depuis plusieurs années, il n’y a rien de nouveau. Je connais la respiration complète, la respiration en carré ou la respiration alternée, ainsi que certaines mudrâs et postures pratiquées en cours. Mais j’ai bien aimé trouver dans un seul livre toutes ces pratiques reliées par le souffle, dans lesquelles piocher régulièrement, car elles font un bien fou et apaisent l’esprit.
Un beau livre à offrir ou à s’offrir, pour aussi approfondir l’aspect spirituel du yoga et se concentrer sur l’instant présent.
J’ai reçu ce roman lors d’un Masse Critique spécial qui me proposait de le lire. Je remercie d'ailleurs Babelio et l'auteur de me l'avoir proposé.
Il s’agit d’un roman d’anticipation, l’histoire se passant en 2032, dans un état imaginaire, la Romagnie, où vit Elyas, qui travaille dans le milieu de la banque, réside dans la capitale, se pense athée, mais d’origine musulmane, s’est marié avec Sophia, une femme de Romagnie, avec qui il a eu deux enfants. Il ne s’interroge guère sur sa vie et sa spiritualité, se pensant libre penseur, capable de toujours avoir le dernier mot avec ses arguties, satisfait de sa vie actuelle. Il a réussi dans la vie en quittant sa famille et ses origines à Sialimar, a monté les échelons de la société, s’est bien intégré, jusqu’à devenir ce qu’il est actuellement. Il parle parfois religion avec son chauffeur, Brahim, qui accepte le Coran comme une vérité, même s’il ne comprend pas tout.
Mais sa vie va changer radicalement le jour où il apprend l’assassinat de sa cousine, qu’il n’avait jamais revu depuis son départ, possiblement tuée pour ses convictions religieuses. En allant à son enterrement, il renoue le lien avec son oncle et son cousin, et avec ses origines. Il va alors être profondément remué, et se rallier à la cause musulmane en Romagnie.
Je dois dire que j’ai eu beaucoup de mal à me mettre à la lecture du roman, car je m’attendais à un récit de fiction, et le début ressemble plutôt à un essai qui met en avant les différents courants de pensée au sein de la communauté musulmane, et met en avant la violence liée au Coran. Le récit commence ensuite, mais sans beaucoup d’action, même s’il y en a quand même à certains moments, notamment vers la fin du récit.
On est plutôt confronté aux idées d’Elyas, son introspection, ses réflexions autour de la religion musulmane, du Coran, de sa vision politique sur la Romagnie qui a accueilli beaucoup d’immigrés musulmans, leur a offert des aides, et se retrouve confrontée à l’intégrisme.
Et c’est d’ailleurs ce qui rend son revirement complet totalement étonnant, il semble finalement lié pied et poings à ses racines, comme s’il était impossible de pouvoir se défaire des ses origines. La mort de sa cousine semble avoir été le déclencheur, comme s’il se sentait coupable, et qu’il ne voit d’autre avenir que dans l’aide à sa famille qu’il a quittée et qu’il souhaite aider dans sa volonté d’indépendance en Romagnie, quitte à perdre la famille qu’il a fondée.
Et apparaît aussi dans le récit Safia, son amour de jeunesse, qui elle aussi s’est engagée dans la cause, montrant en filigrane l’importance de la femme, qui peut faire évoluer les choses.
L’écriture de l’auteur est très littéraire, et j’ai vraiment trouvé touchant que ce dernier, dans sa lettre de présentation jointe à l’envoi, s’excuse par avance des coquilles qu’il a corrigées manuellement, ce qui représente un gros travail.
En conclusion, voici un roman qui tient parfois plus de l’essai, et qui demande un bon niveau de concentration, permettant de réfléchir sur la question de la religion musulmane, l’intégrisme, l’intégration, la liberté de penser….
Résumé: Théodore arrive dans une équipe scientifique qui étudie les arbres et fait des relevés des substances qu’ils dégagent, afin de mieux les connaître, et d’en savoir plus sur l’histoire de la planète. Les relevés deviennent inhabituels, et Théodore remarque que de nombreux champignons poussent aux pieds des arbres. Que se passe-t-il ?
Mon avis: Voici une BD futuriste qui montre comment la planète peut réagir pour se sauvegarder des hommes.
Dans une époque pas si loin que ça que la nôtre, qui pourrait être demain, des hommes meurent subitement dans une région du monde, sans qu’aucun scientifique parvienne à en expliquer la cause.
En Suède, Théodore rejoint une équipe de scientifiques qui étudie les arbres, sous l’égide du professeur Frawley, un homme passionné par les arbres, et qui pense que les feuilles des arbres contiennent dans leur ADN l’histoire de la planète. Il a pu le prouver grâce à une feuille préhistorique retrouvée congelée. Mais la communauté scientifique s’est moquée de lui, et il a depuis perdu toute crédibilité. Cela ne l’empêche pas de poursuivre ses recherches, persuadé que tout est écrit dans les feuilles, mais que les arbres cachent volontairement les informations qu’elles contiennent, se méfiant des hommes.
Théodore remarque lui aussi des événements étranges, comme les animaux qui se rapprochent des hommes et semblent ne plus les craindre, ou de mystérieux champignons qui prolifèrent aux pieds des arbres. Il pense que l’entreprise locale a peut-être répandu des produits chimiques dans la nature…
Mais il est loin de se douter que les arbres les observent, et dans leur communication entre eux, ont décidé de prendre une décision radicale pour l’avenir de l’humanité.
Après avoir lu cette BD, vous ne regarderez plus la nature et les arbres avec le même œil, et certains prendront conscience que la nature est fragile, et que les activités humaines pourraient mener la planète à sa perte. Une BD qui nous renvoie à notre relation à la terre, et à notre responsabilité vis-à-vis d’elle.
A lire pour agir avant qu’il ne soit trop tard pour tout le monde…
« Les vieux fourneaux, 5. Bons pour l’asile », scénario de Wilfrid Lupano, dessin de Paul Cauuet, couleurs de Jérôme Maffre, éditions Dargaud
Résumé : Pierrot, en se faisant arrêter lors d’une manifestation, va découvrir une femme policière qui se rappelle de lui, Mimile va découvrir ce qui se passe sur l’île de Nauru par rapport aux migrants, Antoine va devoir apprendre à cohabiter avec son fils, tandis que Sophie va essayer de retrouver les parents du père de sa fille.
Mon avis : Nos trois vieux amis vont être secoués dans ce tome 5 !
Pierrot va découvrir qu’une jeune fille qu’il aidait dans la cité est devenue flic, chose impensable pour lui, le révolutionnaire permanent !
Mimile veut juste aller assister à un match de rugby de l’Australie, mais il va découvrir avec stupeur que l’île de Nauru chère à son cœur est devenue un lieu de rétention de migrants. Il va alors passer à l’action !
Et Sophie va faire bouger les lignes dans sa famille : elle va forcer son grand-père et son père à cohabiter et à s’occuper de Juliette, en faisant appel à la ruse, et elle va aussi partir à la recherche des parents du père de Juliette.
Ce tome 5 va donc être mouvementé ! Je crois que ce tome est d’ailleurs mon préféré, les répliques fusent avec allégresse, et l’histoire permet aux lecteurs de réfléchir à leur engagement citoyen, notamment sur le thème des migrants. Nos trois vieux fourneaux auront encore et toujours à se battre dans la société, et leurs convictions sont toujours aussi fortes et défendues via des moyens inédits et des idées choc !
Quelques extraits :
Donc, ce ne sont pas les étrangers qui font peur, ce sont les étrangers pauvres.
C’est même peut-être ça, la France. On se trouve glorieux dans la défaite, ce qui nous rend quasi invincibles.
« Les vieux fourneaux, 4. La magicienne», scénario de Wilfrid Lupano, dessin et couleurs de Paul Cauuet, éditions Dargaud
Résumé: L’entreprise Garan-Servier va pouvoir s’agrandir, car Berthe a enfin vendu ses champs, et des emplois vont pouvoir être créés. Mais une sauterelle protégée par la loi habite uniquement à cet endroit, et une ZAD s’installe pour empêcher les travaux d’agrandissement de l’usine.
Mon avis : Ce tome 4 est un pur délice, et met l’accent sur Sophie, la petite-fille d’Antoine, qui doit absolument faire réparer son toit, va rencontrer sur la ZAD un jeune homme qui ne la laisse pas indifférente, et va en savoir plus sur son père, qu’elle ne voit quasiment plus, et va découvrir une partie des secrets du passé familial.
Les auteurs réussissent à faire le lien entre le passé et le présent, mettant en avant les ZAD et la protection de l’environnement, versus la création d’emploi. Les trois vieux amis vont d’ailleurs se disputer à ce sujet. Et Sophie va aussi pouvoir exprimer son sentiment de malédiction par rapport à ses amours ratés.
Vivement la lecture du tome 5, que je n’ai pas encore trouvé à la médiathèque !
« Les vieux fourneaux, 3. Celui qui part », scénario de Wilfrid Lupano, dessin et couleurs de Paul Cauuet, éditions Dargaud
Résumé : Nos trois vieux compères vont encore dévoiler un peu plus de leur passé, notamment Mimile lorsqu’il va retrouver un ancien ami australien.
Mon avis: Ce tome 3 est toujours plein d’humour, notamment avec Pierrot déguisé en abeille, mais a aussi un côté plus sombre, avec le passé de Mimile qui va être un peu dévoilé.
Le lecteur replonge dans le climat de l’après-guerre, quand Mimile et ses amis étaient jeunes, et ont fait de Berthe un bouc émissaire. Depuis Berthe s’est vengée d’eux, mais on va découvrir aussi le rôle inattendu joué par Mimile dans cette histoire.
Ce dernier semble être le roi de l’évasion dès qu’une situation l’embête et qu’il ne sait pas comment s’y confronter et faire face, préférant la fuite.
Cette série BD est vraiment une réussite, permettant une plongée dans le passé.
« La vraie vie» d’Adeline Dieudonné, éditions L’iconoclaste
Résumé : La narratrice, dont on ne connaît pas le prénom, raconte son enfance et son adolescence, dans une famille où le père tue et fait empailler des animaux, qu’il met dans une pièce réservée, où la mère est transparente, et où la narratrice est très proche de son petit frère, Gilles. Mais un jour, une catastrophe à laquelle elle et son frère vont assister va bouleverser leur vie, traumatisant surtout Gilles, qui va changer totalement de caractère et se renfermer. La narratrice n’a alors plus qu’une idée en tête, trouver le moyen de faire revenir son frère, pour qu’il oublie ce traumatisme.
Mon avis: Voici un roman dont j’ai beaucoup entendu parler, et que j’ai enfin pu emprunter à la médiathèque, et dont je suis ressortie plutôt déroutée et mal à l’aise.
L’histoire commence de façon assez banale, avec une petite famille qui vit dans un lotissement. Mis à part le fait que le père a une pièce spécialement réservée aux animaux qu’il a tués, tout semble ordinaire dans cette famille.
Mais tout va changer, quand la narratrice et son petit frère vont assister à la mort horrible du glacier sous leurs yeux. A partir de ce moment-là, Gilles ne sera plus comme avant, et sa sœur va voir son frère comme possédé par ce qu’elle appelle « la Bête » qui va prendre de plus en plus de place dans la tête de son frère. Elle a l’impression que l’esprit maléfique de la hyène empaillée dans la maison est maintenant entré dans son frère. Alors, elle décide avec la candeur de son âme d’enfant de créer une machine à remonter le temps.
C’est aussi à partir de ce moment-là que le lecteur va découvrir l’indicible, les relations difficiles et douloureuses entre chacun des membres de la famille.
J’ai lu ce livre d’une traite, ne pouvant pas le lâcher, car je voulais savoir comment l’histoire allait se terminer, car j’avais l’impression que plus la lecture progressait, plus j’avançais avec la narratrice dans les profondeurs poisseuses de l’horreur. Il faut s’accrocher, car l’on découvre que cette famille qui semblait si banale et ordinaire, cachait en fait un monstre tapi dans son sein, devant qui il fallait essayer d’être invisible. La narratrice a vécu l’horreur, jusqu’au bout, et ce roman permet de mettre en avant le thème des violences familiales.
« Les vieux fourneaux, 2. Bonny and Pierrot », scénario de Wilfrid Lupano, dessin et couleurs de Paul Cauuet, éditions Dargaud
Résumé : Sophie a hérité de beaucoup d’argent, et a décidé d’en faire un don à Pierrot, en signant Ann Bonny. Mais ce qu’elle ne sait pas, c’est que c’était le surnom d’une jeune femme dont Pierre était amoureux autrefois, et qu’il croyait morte.
Mon avis: Beaucoup d’émotions et de rebondissements dans ce tome 2, où l’accent est mis sur Pierrot et son amour de jeunesse disparu.
Sophie comprend qu’elle a fait une grosse gaffe en signant son don de ce surnom, quand elle apprend que Pierrot voulait mourir après avoir cru qu’Ann vivait toujours. Et Pierrot décide alors de retrouver la trace de son ennemi juré en amour, qui lui avait annoncé la mort d’Ann, pensant qu’il avait menti.
On rit beaucoup dans ce tome 2, même s’il y a des moments où l’émotion prédomine aussi, car on entre dans l’univers anarchiste de Pierrot et de son organisation, qui réussit à obtenir ce qu’elle souhaite grâce à des actions de vieux comme lui, qui peuvent faire des dégâts, et exploitent le délitement de leur corps avec inventivité et allégresse. On va aussi découvrir la bombe à moutons, grande invention qui sera utilisée pour d’autres fonctions.
Une série BD impayable, où rires et larmes se mêlent pour notre plus grand plaisir.
« Les vieux fourneaux, 1. Ceux qui restent », scénario de Wilfrid Lupano, dessin et couleurs de Paul Cauuet, éditions Dargaud
Résumé : Trois vieux amis, Pierre, Antoine et Mimile se retrouvent lors de l’enterrement de la femme d’Antoine. Chez le notaire, Antoine lit une lettre de sa femme, et découvre que celle-ci l’a trompé il y a des années avec leur patron. Antoine décide alors de se venger. Pierre, Mimile, et Sophie, la petite-fille d’Antoine, se lancent alors à sa poursuite pour éviter une catastrophe.
Mon avis: Voici une série BD dont j’ai beaucoup entendu parler, et que je viens de commencer. On y fait la connaissance de trois « vieux fourneaux » qui n’ont pas la langue dans leur poche, et qui continuent à vivre de folles aventures.
La BD fait des allers-retours entre le passé et le présent, permettant de comprendre le passé de chacun qui explique sa personnalité, entre le vieux syndicaliste, l’anarchiste qui continue toujours de s’investir dans des causes, et l’aventurier qui a beaucoup bourlingué. Et ces trois vieux nous entraînent derrière eux, certes moins vifs de corps, mais toujours aussi dynamiques et mordants d’esprits.
Le lecteur découvre avec eux les grandes heures des syndicats, et les révoltes qui continuent toujours. Sophie, la petite-fille, a une camionnette ambulante, « Le loup en slip », qui lui permet de montrer ses spectacles de marionnettes. Et je me suis demandée pourquoi il était fait référence à cette BD. Mais ce n’est pas un hasard, c'est parce que Wilfrid Lupano est aussi le scénariste de cette série BD très poilante.
Une série BD que je démarre et qui est très savoureuse !
« Les 12 lois du karma » de Sandy Hinzelin & Anaka, éditions Jouvence
J’ai été très contente de recevoir ce livre dans le cadre du Masse critique Babelio non fiction, et je remercie les éditions Jouvence pour l’envoi.
En ces temps compliqués où tout change tout le temps, je trouve que la lecture de ce livre tombe à point, car il met en avant la notion d’impermanence, que notre ego essaie de vite évacuer, et donne des pistes pour que chacun puisse s’engager dans le changement de soi-même.
Sandy Hinzelin est docteur en philosophie et professeur de yoga, et Anaka est photographe, et engagée dans la pratique méditative. Elle a d’ailleurs réalisé une expo photo pour présenter les 12 lois du karma, et certaines de ses photos sont reprises dans cet ouvrage.
C’est maintenant chose faite avec ce livre qui bouscule un peu du train train de nos habitudes, et éclaire le sujet du karma et propose des pistes pour changer et avancer dans la voie spirituelle.
Chaque chapitre présente une des 12 lois du karma, en partant d’une photo prise par Anaka, puis explique cette loi, en proposant des pistes d’action pour amorcer le changement, et enfin en proposant une pratique tirée du yoga. Chaque chapitre est émaillé de citations de sages, et se termine avec un rappel de l’essentiel à retenir.
J’ai trouvé ce livre très riche, et il a trouvé de l’écho en moi. Il montre que chaque action (en pensée, en parole ou en acte) a des conséquences aussi bien sur nous que sur le monde qui nous entoure, et qu’il existe une voie pour progresser : développer la bienveillance, la force intérieure, l’humilité, l’honnêteté, la patience, la responsabilité, s’ancrer dans le corps, comprendre que tout change, vivre dans l’instant présent…
Un livre à lire et à relire pour s’en imprégner et progresser vers une meilleure version de soi-même.