« Le Passage du Diable » d’Anne Fine, éditions Ecole des loisirs, collection Médium

Résumé : Depuis tout petit, Daniel vit seul avec sa mère, toujours allongé sur son lit, pensant qu’il est très malade. Mais un jour, des gens du village découvrent son existence, et font libérer Daniel. Il est accueilli par le docteur Marlow, et il va découvrir qu’il n’est pas malade, mais en parfaite santé, et que sa mère cherchait à le protéger à tout prix. Mais de quoi ? Seul souvenir de sa vie avec sa mère, une maison de poupée qui est la réplique exacte de la maison d’enfance de cette dernière. Et cette maison semble receler de nombreux secrets et maléfices.

Mon avis : « Le Passage du Diable » fait plonger dans un récit fantastique où le diable mène la danse.

Daniel découvre que sa mère lui a menti sur sa maladie, et cherchait à le protéger d’une malédiction, sans savoir laquelle exactement. Mais lorsqu’il va jouer avec la fille du docteur Marlow avec sa maison de poupée, il va découvrir une poupée enfermée qui semble maléfique et pousser les gens à faire le mal.

Mais ce n’est que le début, car le docteur Marlow va rechercher s’il a de la famille, et Daniel va faire la connaissance de son oncle qui ressemble trait pour trait à la poupée de la maison. Dans quel piège est-il tombé ?

Anne Fine écrit de manière à semer le doute dans l’esprit du lecteur qui se laisse emporter par l’atmosphère étrange où le diable semble se jouer de tous : l’oncle de Daniel ressemble au docteur Jeckill et Mr Hide avec sa double personnalité qui fait froid dans le dos, sa maison a des aspects lugubres, et le vent et l’obscurité suggèrent des ombres maléfiques. Plus on avance dans le récit, et plus le fantastique prend le dessus.

Un vrai régal, pour les 3° et le lycée.

« Levana. Chroniques lunaires, Prequel » de Marissa Meyer, éditions Pocket jeunesse

En attendant la suite des Chroniques Lunaires avec « Winter », Marissa Meyer nous ramène en arrière, à la découverte du passé de la cruelle reine lunaire, Levana.

Celle-ci est malheureuse depuis son enfance, car sa sœur, Channary, la déteste et l’a fait se brûler gravement le corps en se servant de l’intrusion mentale. Depuis, elle peaufine son magnétisme pour apparaître la plus belle possible et cacher à tous ses blessures.

L’histoire commence à la mort de ses parents, assassinés par une coquille. A partir de ce jour, sa sœur va devenir reine et Levana va tomber amoureuse d’un garde, Evret. Son amour exigeant et ses illusions vont la pousser à commettre l’irréparable pour obtenir ce qu’elle veut. Sa jalousie envers la femme d’Evret la poursuivra toute sa vie, essayant de lutter contre son fantôme.

Levana accédera au trône et sa soif de pouvoir la fera tuer Sélène, future Linh Cinder.

On a beau découvrir les affres de souffrance dans lesquelles est plongée Levana, elle n’en ressort pas pour autant sympathique.

Son caractère sombre et torturé va lui faire commettre des horreurs afin d’obtenir le pouvoir et en avoir toujours plus. Elle reste un personnage détestable, mais on comprend un peu mieux son fonctionnement psychologique.

« Miss pain d’épices » de Cathy Cassidy, éditions Nathan

Résumé : Cannelle a vécu le harcèlement pendant l’école primaire. Alors, pour l’entrée au collège, elle décide de changer radicalement pour ne plus être seule et ne plus être la cible de moqueries. Elle devient amie avec Shannon et se sent mieux. Mais l’arrivée d’un garçon original, Sam, pourrait tout changer. Et l’irruption d’Emily dans son amitié avec Shannon pourrait remettre en cause tout ce que Cannelle a construit.

Mon avis : « Miss pain d’épices » traite des thèmes du harcèlement, de la différence et de la construction de soi à l’adolescence.

Cannelle change de style et de personnalité pour pouvoir avoir une amie, mais elle se perd elle-même de vue. Sa rencontre avec Sam, jeune garçon excentrique, va la faire réfléchir, prise entre sa loyauté pour Shannon qui déteste Sam, et ses sentiments pour Sam.

Les événements vont prouver qu’il faut s’accepter tel qu’on est, être soi-même sans se soucier de l’avis des autres et sans se laisser atteindre par leurs jugements. Cannelle va faire d’amères expériences, mais elle va aussi grandir et évoluer, mieux se connaître et décider de sa vie.

Un beau roman doux amer à mettre entre toutes les mains.

Quelques extraits :

• « Je ne suis pas la fille douce et attentive dont parle Emily. Je ne pense qu’à m’intégrer et à faire partie des élèves populaires, quitte à ignorer le garçon pour qui je craque. Parfois, je déteste vraiment la personne que je suis devenue. »

• « Je me dis qu’il en va de même de l’amitié. Il suffit parfois d’ajouter un nouvel ingrédient au mélange pour que le résultat soit encore meilleur. »

• « Parfois, il faut perdre quelque chose pour se rendre compte à quel point on y tenait. »

• « Il est illusoire de penser qu’on peut se réinventer. On peut essayer, bien sûr, mais il est impossible d’échapper à sa vraie nature. La vie est un voyage, une lente découverte de notre personnalité. Aujourd’hui, je m’aperçois que je ne suis encore qu’au début de l’aventure. »

« La porte de la salle de bain » de Sandrine Beau, éditions Talents hauts, collection Ego

Résumé : Mia était très impatiente que ses seins poussent. Mais quand son rêve commence à se réaliser, sa vie tourne au cauchemar : le regard des hommes change sur elle, notamment celui de son beau-père qui la regarde prendre sa douche.

Mon avis : La collection Ego chez Talents hauts fait mouche une fois de plus. Sandrine Beau aborde le thème du harcèlement sexuel d’un adulte envers une jeune fille, Mia, qui pense au début que son beau-père ne fait pas exprès d’entrer dans la salle de bain quand elle se douche, mais qui va rapidement se sentir gênée et comprendre qu’il le fait exprès.

Mia va alors entrer dans une spirale infernale, essayant tous les subterfuges pour éviter de se trouver sous la douche quand il est là, mais cela va être de plus en plus difficile, et son beau-père va se montrer de plus en plus insistant, repoussant toutes les barricades qu’elle peut essayer de monter.

Mia a honte de ce qui lui arrive, ne sait pas à qui en parler, de peur de faire de la peine à sa mère, se sent coupable, même si elle sait aussi que ce comportement malsain de son beau-père n’est pas de sa faute. Son mal-être va aller en grandissant… Jusque qu’à ce que tout explose !

Une histoire forte sur le respect du corps et de l’intimité, sur le ressenti coupable d’une victime, qui doit faire jaillir la parole pour se libérer. Un roman incisif à lire.

« A silent voice, tome 4 » de Yoshitoki Oima, éditions Ki-Oon

Résumé : Shoya commence à s’ouvrir et commence à avoir des amis. Par-contre, il n’a rien compris de la déclaration de Shoko. Il va faire une sortie au parc d’attractions avec ses amis, mais découvre avec stupeur que c’est Naoka qui organise tout et prend les choses en mains, mais jusqu’où ?

Mon avis : Ce tome 4 est encore plus touchant que les autres.

On voit Shoya très timide par rapport à Shoko et s’ouvrant peu à peu aux autres.

Naoka semble revenue pour le meilleur mais aussi pour le pire. Mais en écoutant cette dernière, Shoya découvre peu à peu ce que peuvent ressentir les autres et se mettre à leur place. Et quand Yuzuru, la petite sœur de Shoko, va mal mais cache sa souffrance, il se trouve touché par son mal-être et voudrait tout faire pour l’aider. Mais comment faire ?

Peu à peu, des personnages perdent leur X sur le visage, révélant un nom et une apparence, montrant ainsi le cheminement de Shoya qui commence à regarder les gens pour ce qu’ils sont, à se laisser aller à l’amitié, et acceptant de garder leur souvenir au lieu de se sentir seul replié sur lui-même.

En découvrant la cause de la tristesse de Yuzuru, traitée avec beaucoup de pudeur, il va se rendre compte que l’amitié permet de compter les uns sur les autres. Et le lecteur découvre aussi pourquoi la mère de Shoko peut sembler aussi froide, face aux épreuves traversées.

Une série manga qui se bonifie de tome et tome, qui parle de handicap mais aussi d’amitié face aux épreuves de la vie.

« Juliette à Barcelone » de Rose-Line Brasset, éditions Kennes

Résumé : Juliette va partir passer les vacances de Noël loin du Québec, à Barcelone en Espagne, car sa mère va partir y faire un reportage. Juliette n’a pas trop envie d’y aller, mais une fois arrivée, elle va changer d’avis. Elle va rencontrer Susannah qui va la guider dans la ville et devenir son amie, et surtout le beau Manuel qui va lui faire tourner la tête et le cœur !

Mon avis : « Juliette à Barcelone » est une belle découverte inattendue.

Tout d’abord, la couverture est très belle et colorée, et montre des monuments célèbres de Barcelone que le lecteur découvrira sur les pas de Juliette.

Ensuite, Juliette est une jeune adolescente un peu rebelle qui aimerait vivre sa vie comme elle l’entend, mais c’est aussi une jeune fille parfois timide, curieuse également, qui va faire de belles découvertes.

Le lecteur va ainsi, sans s’en rendre compte, apprendre beaucoup de choses sur la ville, ses monuments, ses curiosités, ses artistes, les coutumes des habitants, les traditions festives ou culinaires, et en prime connaître quelques mots de québécois et d’espagnol.

Bien sûr, il va y avoir une histoire d’amour, car le beau Manuel ne va pas la laisser indifférente, et en plus, des aventures originales et mystérieuses vont lui arriver quand des gangsters vont surgir dans l’hôtel.

En fin d’ouvrage, un miniguide de tourisme fait une présentation de Barcelone, avec un lexique et un petit carnet de voyage pour écrire ses impressions.

En bref, une belle réussite et une belle invitation au voyage !

D'autres livres existent dans cette série. Voici l'avis de Bernieshoot sur "Juliette à Paris".

« Les Légendaires, 2. Le gardien » de Patrick Sobral, éditions Delcourt

Résumé : Les Légendaires décident de partir à la recherche de la pierre de Crescia pour qu’ils puissent retrouver leur apparence adulte. Ils vont être accompagnés d’Elysio, contre son gré. En chemin, ils vont croiser les Faucons d’argent qui ont été victimes eux aussi d’un sort en allant à la quête de la pierre. Les Légendaires parviendront-ils à gagner les épreuves et obtenir la pierre ?

Mon avis : J’avais lu il y a longtemps le tome 1, et j’ai réussi à me plonger facilement dans le tome 2.

Les personnages sont drôles et sympathiques et l’auteur pratique l’humour au second degré, ce qui fait sourire à la lecture. Les noms des personnages ou des pays sont inventés avec humour (peuple des Zar-ikos, pays de Klafooty…)

La quête des héros mêle bravoure et moments de détente.

Une BD qui rend hommage à l’heroic fantasy, tout en utilisant un ton décalé et parodique plutôt réjouissant. Une BD qui se lit au premier et au second degré, qui donne envie de lire la suite.

« Pégase et la Flamme de l’Olympe » de Kate O’Hearn, éditions Bayard jeunesse

Résumé : Le jour où New York tremble sous les effets dévastateurs d’orages d’une violence inouïe, Emily entend un choc sur le toit-terrasse de son appartement. Elle découvre alors Pégase, le cheval ailé de la mythologie romaine, blessé. Elle décide de l’aider, et va faire appel à Joël, un nouveau garçon dans sa classe, qui est passionné de mythologie. Mais Ils vont découvrir que de terribles créatures, les Nirads, les poursuivent, et que les dieux de l’Olympe et les humains courent un très grave danger…

Mon avis : Ce tome 1 se destine tout particulièrement aux fans de mythologie, et aux lecteurs qui ont adoré les aventures de Percy Jackson ! On se retrouve en plein milieu d’une guerre entre les dieux de l’Olympe et les Nirads, d’horribles créatures inconnues d’une puissance de destruction incroyable. Seul Pégase pourrait sauver les dieux, et pour cela il doit se rendre sur terre, mais il est poursuivi par les Nirads. On assiste alors à sa rencontre avec Emily, et à la naissance de leur amitié sur fond de danger.

Une histoire sympathique qui permet d’en savoir plus sur les pouvoirs des dieux et créatures mythiques, dont le pouvoir du sucre pour retrouver des forces. C'est en même temps un plaidoyer pour mieux s’occuper de nos amis les chevaux qui sont parfois maltraités, avec bien sûr de l’action, du suspense, une quête. De quoi plaire aux lecteurs !

« Roger et ses humains » de Paka, Cyprien Iov et Marie Ecarlat, éditions Dupuis

Résumé : Le jour de son anniversaire, Hugo croit recevoir un cadeau, un robot qui s’appelle Roger. Ce n’est pas tout à fait un cadeau, mais Roger est vite adopté par la famille, malgré son regard acéré sur les travers humains. Mais l’armée le recherche aussi…

Mon avis : Une BD mise en avant dans les linéaires des librairies, qui fait certes sourire par certains côté (Hugo est un geek qui ne pense qu’aux jeux vidéos ou aux femmes, Roger va devoir affronter un autre robot, faisant penser à Goldorak), mais l’ensemble est cependant décevant.

Le vocabulaire est très familier, voire vulgaire, les personnages sont caricaturaux, et seule la dernière partie sauve le tout.

Une BD que les jeunes vont s’arracher à cause de la notoriété de Cyprien sur You Tube, mais qu’on peut facilement oublier.

« De Cape et de Mots » de Flore Vesco, éditions Didier jeunesse

Résumé : Après la mort de son père, Serine décide de se rendre au palais pour devenir demoiselle de compagnie de la reine et pouvoir subvenir aux besoins de ses frères. Elle va semer le trouble à peine arrivée avec sa libre parole et son audace chevillée au corps, sans compter sur le secrétaire du roi qui la prend pour une espionne !

Mon avis : Un roman tout simplement jubilatoire où les jeux de mots, les charades, les bons mots, les néologismes foisonnent, et où situations cocasses et rocambolesques, rebondissements s’enchaînent à un rythme effréné pour le plus grand plaisir du lecteur !

Serine va se mettre dans des situations inextricables, s’en dépêtrer avec ses ressources et sa ruse, tenter de sauver la vie du roi de nombreuses fois, faire face à la mort, et nous faire découvrir l’esperlune et le lifrejole. On en redemande !