Rose givrée

« Rose givrée » de Cathy Cassidy, éditions Nathan
Résumé : Jude, 13 ans, vit avec sa mère chez ses grands-parents. Elle ne veut pas attirer l’attention sur elle, surtout avec sa famille plutôt extravagante : une mère qui peut vite perdre le contrôle avec l’alcool, un père qui se prend pour le sosie d’Elvis Presley, et une grand-mère atteinte d’Alzheimer. Et dire que Carter, un garçon de son collège, essaye de l’approcher…
Mon avis : Coup de cœur pour ce roman de Cathy Cassidy ! Je crois même que c’est mon préféré parmi tous ceux qu’elle a écrit.
Comme d’habitude, derrière la couverture très girly et semblant légère, l’auteur aborde des thématiques difficiles et douloureuses. Ici, la maladie d’Alzheimer et l’alcoolisme.
L’héroïne, Jude, va comprendre que sa mère a de nouveau un problème avec l’alcool, et que tout pourrait rapidement déraper. Ajoutons à cela que son père va se marier avec une autre femme, que Carter, un garçon de son collège, lui tourne autour, alors qu’elle voudrait qu’il ignore tout de sa famille, et que le petit ami de sa mère décide de rompre car elle a repris l’alcool, on comprend rapidement que Jude va passer par de moments difficiles.
Elle va devoir remplir le rôle d’adulte responsable de la famille, qui sera lourd à porter.
Heureusement, certains épisodes permettent d’alléger un peu l’atmosphère par moments, surtout ses rencontres avec Carter, mais dans l’ensemble, ce récit est très émouvant, entre bizarrerie et tristesse, et j’ai même eu à un moment les larmes aux yeux.
Un roman touchant, qui parle de famille recomposée, de maladie et d‘alcoolisme, avec des notes d’amour qui redonnent de l’espoir, qui invitent à avoir de l’empathie pour les autres, en allant au-delà des apparences.
Chapeau pour la couverture et le titre qui reprennent des épisodes de l’histoire : les glaces du petit ami de sa mère, qui peuvent se révéler amères, la famille un peu givrée, et les petits cœurs de la Saint-Valentin.
A lire !
Quelques extraits :
Le problème, avec les listes, c’est que c’est difficile de savoir quand s’arrêter. Il y a tellement de choses à régler dans ma vie que ça pourrait être un travail à plein temps. D’ailleurs, ce n’est même pas ma vie mais celle des autres que j’aimerais changer – et c’est encore plus compliqué. Les gens se comportent rarement comme on s’y attend. Ils n’en font qu’à leur tête.
Mon vœu le plus cher serait de remonter le temps jusqu’à l’époque où elle allait bien, quand il suffisait qu’elle me serre dans ses bras et me caresse les cheveux pour que je me sente mieux. J’ai encore besoin qu’on s’occupe de moi, même si, depuis quelques temps, c’est plutôt moi qui m’occupe des autres.
J’aimerais pouvoir tout arranger et redonner des couleurs à son monde d’un coup de baguette magique. Je suis persuadée que la magie se cache là où on ne l’attend pas, dans des petites choses comme des bonbons en forme de cœur, un garçon qui nourrit des oiseaux, une femme en perruque rose qui sourit alors qu’on vient de réduire son voile de mariée en cendres. La magie, c’est ce qui rend nos vies supportables.
Il ne me dit pas que ça va passer ni que la douleur s’atténuera avec le temps, comme la plupart des gens. Il se contente de m’écouter et de me comprendre.
Il nous arrive à tous de rêver que quelqu’un règle nos problèmes d’un coup de baguette magique, n’est-ce pas ? Alors que personne ne peut le faire à notre place. La magie est en nous.
Selon moi, il faut profiter de tous les petits moments en technicolor avant que le monde redevienne en noir et blanc.