La fille quelques heures avant l’impact

Publié le par Doc Bird

« La fille quelques heures avant l’impact » d’Hubert Ben Kemoun, éditions Flammarion

 

Résumé : Une demi-journée où tout va basculer pour Annabelle et d’autres élèves de sa classe, ainsi que leur professeur. Une altercation va basculer dans le sordide jusqu’au concert du soir…

 

Mon avis : Un roman sous tension qui montre que le racisme et la bêtise ordinaire font des ravages.

 

Fabien et Thierry s’embrouillent avec Mokhtar en cours et sont exclus. Ils décident de se venger de leur professeur, ainsi que de Mokhtar, par des moyens détournés. De même, ils désapprouvent totalement l’intervention d’Annabelle en classe qui a fustigé leur comportement. Surtout Fabien. Il se dit qu’elle ne perd rien pour attendre car elle ne sera pas toujours avec son copain Sébastien qui la protège.

Ce même jour, Annabelle décide de rompre avec Sébastien, qui ne peut pas croire qu’une fille puisse le quitter. Aussi, lorsque ce dernier entend la rumeur qu’Annabelle et Atkine sont ensemble, il passe à l’action.

Le final explosif aura lieu au théâtre, où un groupe de musique vient chanter en solidarité avec les sans-papiers que l’adjoint au maire de la ville, père de Fabien, veut faire expulser.

 

Dès le début, on sait qu’Annabelle va être touchée et va devoir faire face à la mort, lors des passages où elle se confie, pense à sa vie, au diable, à la mort. On sait aussi qu’un garçon va être grièvement blessé, et progressivement, on comprend quelle est son identité et pourquoi il a été agressé.

 

Tout s’enchaîne à un rythme assez trépidant, en une seule demi-journée. Les tensions montent en classe entre les garçons, leur professeur est aussi sous pression à cause des remous de sa relation amoureuse avec son petit ami, Annabelle se sent dériver par rapport à sa famille qui a éclaté en morceaux, devant tenir un rôle d’adulte alors qu’elle est encore une adolescente, Fabien devient de plus en plus incontrôlable et craque totalement au théâtre, submergé par sa haine et sa rage. Tout devient un chaos monstrueux, et on se demande si le diable ne va pas gagner…

 

Hubert Ben Kemoun a écrit ce roman avant les attentats de novembre à Paris, et s’est senti gêné de la sortie de son livre à cette période. Non que l’histoire parle d’attentat, mais parce que la haine bouillonnante est au coeur de son roman, comme si elle préfigurait ce qui allait arriver. 

 

L’histoire s’enchaîne comme un kaléidoscope qui avance à une allure folle, présentant des éclats de chacune des vies qui va être bouleversée le soir du concert, jusque ce que tout vole en éclats éparpillés.

 

Je suis ressortie de ce roman plutôt sonnée, face à des personnages en perte de repères qui, adultes comme jeunes, se retrouvent entraînés dans le tourbillon de la folie.

Les situations sont hélas réalistes, et reflètent la haine que certains peuvent porter en eux face à ce qui les dérange, les trouble ou les gêne.

 

Heureusement, il y a quelques moments de grâce, comme la rencontre d’Annabelle avec la fleur sauvage, et la rencontre de la dame à l’éventail, permettant de respirer un peu avant de replonger dans la douleur.

 

Un roman coup de poing qui fait des ravages.

Publié dans Lectures-romans

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N
Bonjour, j'arrive tout droit de chez Manou et ce roman m'a interpellée, bien entendu, puisque il est d'actualité. Espérons que beaucoup le lisent. Merci à toi de nous l'avoir fait connaître. très agréable journée
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D
Merci d'être passée sur mon blog. Ce roman me paraît en effet nécessaire pour montrer l'impact de la violence. Bonne journée également.
M
A lire c'est sûr vu comment tu en parles car c'est un livre ancré dans l'actualité. Peut-être faut-il proposer d'en parler en classe ou dans le cadre d'un club lecture avec les ados les plus sensibles...Je connais bien l'auteur mais pas du tout ce titre. Merci pour l'idée
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D
Je pense que ce livre peut en effet servir de point d'appui lors d'une action en classe sur la violence, ou dans le cadre d'un club lecture en fonction de l'âge des élèves. Bonne journée