Le meilleur des mondes

Publié le par Doc Bird

 

« Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, éditions Pocket

 

Résumé : Le meilleur des mondes est celui dit civilisé, où chacun a sa place prédéterminée depuis sa conception et y vit heureux. Les Alphas dirigent le pays, tandis que les Epsilons sont affectés aux tâches les plus viles. Chacun vit au service d’une société stable qui vante la consommation. Mais un jour, Robert va ramener un « sauvage » de la réserve.

 

Mon avis : Ce meilleur des mondes qui fait froid dans le dos est un classique dont j’avais seulement lu des extraits au lycée. Je me suis lancée dans sa lecture intégrale qui montre un monde idéal pour les dirigeants : les gens y sont conditionnés dès avant leur naissance afin de servir au mieux la société, sans réfléchir ou chercher à comprendre le monde qui les entourent.

L’histoire commence avec la visite du centre d’incubation et de conditionnement où on découvre avec stupeur que les bébés ne sont plus conçus dans le ventre de leur mère, mais en laboratoire, à partir d’ovules et de spermatozoïdes. Ils sont ensuite démultipliés à un nombre vertigineux pour la caste la plus basse de la société, tandis qu’il y a seulement un exemplaire unique pour la caste dirigeante. 

Les bébés sont soumis dès leur naissance à des méthodes de conditionnement qui leur feront se comporter de la façon désirée pour la société. Les notions de père et de mère ont disparu, les ébats sexuels sont fortement conseillés dès l’enfance, avec multiplications des partenaires, et si l’on ne va pas bien, on peut prendre des pilules de « soma » pour vivre un rêve heureux et se sentir mieux.

Par opposition, il existe un endroit reculé, une réserve, où les sauvages sont parqués et observés. Ils forment une société plutôt primitive, sans hygiène, avec des rites religieux, que la société dite civilisée ne connaît plus. 

Le destin de John, jeune garçon né d’une mère de la société civilisée, perdue dans la réserve, est peu enviable : il n’appartient ni à la société des sauvages, ni à celle de la civilisation. Il se sent différent et exclu, réfléchissant par lui-même.

Aldous Huxley nous livre ici un roman d’anticipation qui n’a pas pris une ride et qui, par certains côtés, fait penser à notre société actuelle. Les gens ne pensent qu’à consommer, se contentant de leur sort pourvu qu’ils puissent consommer et obtenir des pilules de soma, le sexe est érigé en art de vivre, mais sans aucun attachement, qui pourrait être dangereux. La réflexion et la pensée philosophique leur sont totalement étrangères, et le conditionnement dont ils sont sortis les a formatés, comme des robots sans âmes. Les personnes différentes qui réfléchissent sont vues comme des phénomènes de zoo. Cette société sans âme et sans passion, avec pour seul dieu la consommation, est effrayante de vérité.

Pour conclure, ce petit extrait résumé tout :

« Tel est le but de tout conditionnement : faire aimer aux gens la destination sociale à laquelle ils ne peuvent échapper »

Publié dans Lectures-romans

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J
L'âme de la société est en train de mourir et on ne s'en rend pas compte. <br /> Chance ou tragédie ? Cela peut être une chance si on reprend le pouvoir et si on cesse de croire que les mythes et grandes valeurs collectives qui, jusqu'ici, nous ont toujours mis en branle très souvent pour notre malheur, nous sont indispensables. .
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D
A chacun donc d'agir en fonction de ses valeurs, mais il faut aussi un partage de valeurs communes.
B
C'est le premier roman de science fiction que j’ai lu et ça m'avait fasciné
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D
Je crois que le premier que j'ai lu était "La ferme des animaux".
M
Tu me donnes envie de le relire ! C'était mon livre coup de coeur quand je l'ai lu au lycée. Après je me suis mise à dévorer les romans d'anticipation ce qui était très mal vu à l'époque car les enseignants considéraient la SF comme de la sous-littérature. Cela ne m'a pas empêché de le relire plusieurs fois et d'élargir mon champ de découvertes littéraires :) Bonne soirée
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D
Ah là là, je me souviens de profs de lettres au lycée qui estimaient que ce n'était pas de la "vraie" littérature et qui parfois confisquaient ce type de livres aux élèves. J'ai d'ailleurs lu des extraits en cours d'anglais et non de lettres ! J'espère que cette mentalité a changé, en tout cas, dans mon collège, mes collègues sont ouverts... Tant mieux d'ailleurs pour les projets lecture !