La vie est belle
/image%2F0786227%2F20140116%2Fob_eb3131_9782889081844fs.gif)
"La vie est belle" de Christophe Léon, éditions La Joie de lire, collection Encrage.
Résumé : Tout commence avec le suicide d'un homme sautant d'une fenêtre raconté par le point de vue de plusieurs témoins. Cet homme avait une femme et un fils. Celui-ci, Lewis, cherche à se lier d'amitié avec Julia, rencontrée en cours de yoga. Par moments reviennent des souvenirs de son passé : heureux, puis progressivement douloureux. Son père était heureux de l'emmener à son travail chez Violet Telecom, puis il s'est fait rétrograder à un poste subalterne dans un bureau placard à 300 kilomètres de chez lui. Déménagement, harcèlement au travail, dénigrement de ses qualités professionnelles le font sombrer dans la dépression avec pour conséquences la destruction de sa vie familiale et une première tentative de suicide. On comprend que Lewis veut approcher Julia pour mieux pouvoir approcher le père de celle-ci, responsable selon lui du suicide du sien. Mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'est de tomber sous le charme de Julia et de sa famille. En même temps, sa mère refait sa vie et il lui en veut terriblement... Arrive le jour où il rencontre le père de Julia et a l'occasion d'être seul avec lui, ayant caché un pistolet sous sa veste. Démasqué et dénigré par le père de Julia, tirera-t-il ou pas ?
Mon avis : Un roman fort sur le thème du harcèlement psychologique au travail et de la mise au placard de certains cadres. Inspiré des drames et suicides à France Telecom, le lecteur est aspiré à l'intérieur du cyclone de la destruction de l'individu et de la cohérence familiale. Les conséquences se font rapidement sentir sur Lewis, multipliant les bêtises et finissant par fuguer. Son idée de vengeance fait froid dans le dos. La rencontre avec le père de Juila est un moment intense avec un paroxysme de douleur : son père est rabaissé, jugé coupable d'être un incapable. La tension est à son maximum : Lewis comprend que son père était une victime et non un coupable. Quel sera son choix ? La fin est frustrante et laisse en même temps la porte ouverte à toutes les possibilités : Lewis peut encore éviter de tuer et de rentrer dans la spirale de la vengeance. Ce peut être l'occasion de faire écrire aux élèves la suite en se mettant dans la peau de Lewis.
Un roman que je conseille vivement.